AU DELÀ DES MURS

J'étais moi. J'étais moi et personne d'autre. J'étais moi mais quelque chose d'étrange et de palpitant est arrivé dans ma vie de façon inattendue. Avant cette période qui m'a chamboulée, j'avais une vie monotone, ennuyante et à la fois je redoutais le moindre fait et geste qui pourrait détruire le fragile équilibre de ma vie.
Et ce que je craignais tant est arrivé en novembre, quand j'ai emménagé dans l'effrayante et angoissante maison en face de chez moi. J'en avais hérité de je ne sais qui, mais pour l'instant je ne m'en souciais pas.

Tout a commencé le jour ou j'ai découvert une étrange pièce. Tous les murs avaient la même tapisserie d'un horrible jaune, ornée de taches d'encres noires représentant des papillons. Ces papillons me semblais familiers,mais cette information partie vite de mon esprit.

Lors de ma première nuit, j'étais dans mon lit dans un sommeil profond quand soudain, le cri d'une petite fille me réveilla. J'étais incapable de bouger, tellement que j'entendais les battements de mon cœur résonner dans tout mon corps. J'essayais de me calmer, mais en vain, surtout que les cris de la jeune fille recommençaient régulièrement. J'aurais pu rester dans mon lit, le temps que ça passe, cela devait surement être un mauvais rêve ! Mais non !
Lentement je me suis levée, guidée par les cris. Ils m'emmenèrent dans la salle tapissée de taches d'encres en formes de papillon. Soudain, un moment de mon passé est apparu :

"Je suis dans mon cabinet d'orthophoniste, une jeune enfant d'environ 7 ans, les cheveux blonds et le visage angélique est devant moi. Elle me semble familière elle aussi. Elle se nomme Sophie. Suite a ma demande elle fait un puzzle : C'est un papillon"

Des larmes coulent sur mes joues, Sophie était l'une de mes patientes préférées et un beau jour, elle avait disparue.
Ce papillon, ce flash, ce puzzle ... Peut-être était-elle là, au delà des murs ...
Traversée par une pensée soudaine de rage, j'ai commencé à arracher le papier peint, la tapisserie, tout ce qu'il me semblais me séparer de cette petite fille. Une porte apparue au milieu du mur. Je l'ai ouverte muni d'une lampe torche, j'ai avancé de deux pas quand tout à coup, le porte c'est refermée derrière moi dans un bruit sourd. Je me suis crispée et j'ai entendu quelques secondes plus tard un bruit métallique. Lentement je me suis retournée, la respiration forte et la bouche pâteuse. La porte était belle et bien fermée, la poignée cassée sur le sol humide.

Autour de moi, tout était humide, une forte odeur de mort se dégageait, et plus j'avançais, plus elle s'amplifiait. A chacun de mes pas, j'entendais craquer sous mes pieds, comme des brindilles dans la foret. Lentement, j'ai baissé ma lampe vers le sol et c'est a ce moment là que j'ai remarqué que ce n'était des brindilles mais des os d'humains par milliers. L'odeur, elle, venait des derniers corps entassés encore en décomposition. Effrayée, ma tête se mis à tourner, mes jambes semblaient se dérober sous moi mais je me suis mise à courir avec les dernière forces de mon corps, vers un petit faisceau de lumière.

Après une bonne heure de course j'ai entendu des bruit au moin, des bruits de pas. Puis j'ai vu une lumière bouger. Apeurée, j'ai éteint ma lampe et me suis plaquée contre la paroi du tube dans lequel j'étais entrée. Plus l'ombre s'agrandissait, plus la lumière s'approchait, plus les bruits se faisaient lourds, plus mon coeur battait à la chamade.
C'est un jeune homme d'un vingtaine d'année qui est apparu, il m'a demandé de le suivre. Et tout cela sans paraître surpris de me voir, contrairement à moi. Il connaissait le dédale des couloirs que formaient les tubes. C'était un vrai labyrinthe. Il savait où il allait et moi, je le suivais.
Subitement, je me suis retrouvée à l'air libre, au centre d'une forêt avec au milieu une maison délabrée vers laquelle mon guide c'était mis à courir, comme attiré par une force invisible.
Je me suis retrouvée seul, observant cette maison qui ressemblait à celle que j'avais hérité. C'est à ce moment que j'ai eu un flash :

"Je suis dans une pièce aux murs jaunes tachetés de quelques papillons noirs. Je vois une vieille femme austère et sans âge égorger un homme, puis une femme. Un des murs compte alors deux papillons de plus... Puis arrive un jeune homme d'une vingtaine d'année attiré par les cris de ses parents. Il ne voit pas la sorcière et quelques instant plus tard, un nouveau papillon apparaît sur le mur jaune poisseux. Je m'entends hurler de chagrin : JULIEN !"

Ce Julien, mon guide était donc mon frère ! Et l'homme et la femme égorgés ... Mes parents !
Terrorisé, j'ai alors regardé vers la maison, et la vieille femme est apparue dans l'encadrement de la porte et a dit, d'une voix effroyable :
-Lisa, tu as renoncé à ton destin, tu avais hérité de mon don de sorcière, toi ! Ma descendante, toi ! Ma petite fille ! Mais tu l'as refusé, sois bannie à jamais !
Affolée, je regardais tout autour de moi et vis, sur le côté de la maison, une petite fille les cheveux blonds et le visage angélique qui me regardait fixement : Sophie ...

Mes yeux se sont ouverts d'un coup, mon front baigné de sueur et mon coeur battant à cent à l'heure. J'ai vu, dans les yeux de la jeune fille, de la détresse, de l'espoir et une explication... C'est garce à ça que j'ai compris pourquoi je n'avait aucun souvenir avant mes 7 ans. Pourquoi je suis orpheline, pourquoi cette maison est maintenant à moi, pourquoi tout cette petite fille me rappelait quelqu'un. Et ce quelqu'un, c'était moi ! Avant !

Soulagée que tout cela soit qu'un horrible cauchemard, je voulais me lever, mais quelque chose me maintenait à mon lit.
J'étais dans une pièce aux murs jaunes tachetés de milliers de papillons noirs. Face à cette observation une grande frayeur intense, glaçante et mêlée d'horreur parcouru mon corps. Mais cela s'intensifia lorsque Rose .... Ma grand mère ... Le sorcière ... Entra dans mon champs de vision.

Je compris alors, que dans la vie, il fallait savoir si l'on rêvait ou non. Mais je l'appris trop tard.

Mon papillon était déjà sur le mur poisseux...

Rédaction faite en cours de Français en 4ème