- ONE WAY OUT -

Bonjour / Bonsoir !

Ce que vous vous apprêtez à lire est la toute première "vraie" histoire que j'ai écrite. Je l'ai rédigée il y a 3 ans de cela et depuis elle moisissait toute seule dans un coin. Alors je me suis dit :"Pourquoi pas ?". Du coup j'ai dû entièrement la réécrire (et ça n'a pas été une mince affaire, croyez-moi D:) car le niveau d'écriture ne volait pas très haut... Et je l'ai mise sous forme de nouvelle étant donné que 500 mots par chapitres, c'est pas un truc de fou...

Comme précisé dans la description, il s'agit d'une histoire d'horreur/de suspens... Donc si vous possédez une âme sensible et pure, je vous conseille de passer votre chemin :3

Ah et une petite info en plus ! J'ai été très inspirée par la musique One Way Out , de l'un de mes groupes favoris : Two Steps From Hell. (normalement elle sera en média si j'arrive à la mettre xD)

Sur ce, je vous laisse !

______________________


Une ombre se découpait sur le mur éclairé par la lune. Elle tenait une hache. Elle ouvrit une porte et tua sa victime sans une once d'humanité. Ce fut sa première cible de cette soirée. Un sourire radieux se dessina sur son visage. Elle traîna le corps dans une salle et entreprit de le découper en morceaux. Hop ! Un bout de bras ici, un bout de pied là... Satisfait de son travail, ce mystérieux inconnu plongea ses doigts dans le sang répandu sur le sol, et écrit sur le mur d'un blanc jaunâtre. Il était minuit, son objectif était d'assassiner toutes les personnes de l'internat, mais avait prévu d'en laisser quelques en vie, afin qu'ils découvrent le macabre. Son périple allait commençait. Un périple sanglant.

[...]

Lentement, la jeune fille ouvrit les yeux. Il était 3 heures 47, selon son réveil. Elle n'avait pas beaucoup dormi. Comme toutes les nuits. Elle dormait mal, et jamais assez. Line s'extirpa de son lit, frotta mes yeux, chercha ses chaussons, et se leva en titubant un peu. Sa nuit était finie, elle ne se rendormirait pas. Elle cligna des yeux plusieurs fois pour être complètement réveillée et alluma la lumière, dans le but de lire un peu.

Soudain, la petite fille fus prise d'une terrible soif. Elle ouvrit donc la porte et se dirigea vers les sanitaires. Tout était silencieux. Les élèves devaient tous être assoupis. Line pénétra dans la pièce mais n'alluma pas lumière car le clair de lune offrait assez de luminosité pour qu'elle puisse se repérer. Alors qu'elle s'approchait de l'un des lavabos, une tâche brunâtre éclairée par l'astre attira son attention. Line s'approcha et l'observa quelques instants. Elle dû se retenir d'hurler pour ne pas réveiller tout le monde et couru vers l'interrupteur. La lumière artificielle éclaira alors un véritable carnage. Des tâches rouges. Du sang... Sur le mur, au sol, partout... Le sang remplaçait l'eau dans quelques cuvettes et dans les lavabos.

Soudain, les lampes murales du couloir s'allumèrent d'une faible lueur. Line voyait assez indistinctement des silhouettes noires au bout de l'interminable couloir.

- Hé, on a trouvés quelqu'un d'autre !

Elle reconnaissait cette voix, c'était celle d'un type de quatrième. Elle aperçut un petit groupe s'avancer vers elle. Il y avait deux garçons et deux filles. Elle les connaissait tous. Une fille de deux ans sa cadette qui s'appelait Clara s'approcha de la jeune fille.

- T'a vu ? dit-elle avec une voix faible.

- Oui...

- Il faut trouver qui a fait ça ! s'exclama un garçon qui s'appelait Robin.

- Hein ? Non ! On-on ne peut pas rester ici ! Moi, je propose qu'on s'enfuie, proposa Clara.

- Vous voulez sérieusement sortir ? Dois-je vous rappeler que nous sommes actuellement dans un internat perdu au beau milieu de la forêt ? Et qu'il fait nuit ? Et que nous sommes en plein hiver ? Et qu'on aura au moins cent fois plus de chance de se faire trucider ? Ici, on peut se cacher, se mettre à l'abri... Il y a de la lumière...

La fille qui venait de s'exprimer était une quatrième douce et timide qui portait le doux prénom d'Émilie. Tout le monde se tourna vers elle.

- Bah quoi ? dit-elle gênée.

C'était la première fois que Line l'entendait parler autant.

- C'est la première fois que je t'entends parler autant, expliqua un autre garçon, son petit copain qui plus est, en faisant écho à ses pensées.

- On doit faire quelque chose, suggéra Robin

Ils décidèrent de faire deux groupes, l'un constitué de Clara, Robin et Line et l'autre d'Émilie et son petit copain. Les jeunes élèves se donnèrent rendez-vous dans 20 minutes dans le Hall principal pour ainsi rapporter aux autres leurs découvertes. Émilie et son petit copain Timothée partirent à droite ; vers la bibliothèque, le self, les cuisines, et le reste des dortoirs

- Bon tu viens ?

La voix de Robin sortit Line de ses pensées et le petit groupe partit vers les salles de classes et les bureaux des professeurs. Ils avançaient au ralenti, en balayant les murs de leurs yeux. Ils arrivèrent finalement devant la salle de cours des sixièmes. La jeune fille regarda Clara un instant avant de porter son attention sur la porte, à la recherche de la moindre petite goutte de sang. Robin l'ouvrit  subitement, ce qui la fit sursauter. Il la regarda en haussant un sourcil et entra. Clara tâtât le mur en recherche de l'interrupteur et essaya d'allumer la lumière. Rien ne se produisit.

- Oh non ! s'écria-t-elle. L'ampoule doit être grillée !

Robin sortit en soupirant son téléphone portable et balaya la pièce de la lumière de l'écran lumineux. Ils l'observaient prudemment, très tendus et stressés. Soudain, Clara hurla en se cachant les yeux avec les mains. Line était derrière eux et ne connaissait donc pas la raison de ce cri. La jeune élève les contourna prudemment et regarda Robin : il était assez blanc et Clara sanglotait. Line n'osait pas voir, mais se força à regarder. Elle plaqua immédiatement sa main sur sa bouche. Affreux. C'était affreux. Le corps sans vie et décapité d'un élève gisait au sol. La peau du cou était complètement déchirée, comme si quelqu'un lui avait arraché la tête. Une énorme trace de sang décorait le tableau. Par instinct, elle pris Clara dans ses bras : elle était si fragile...

- Oh mon dieu... souffla Robin.

Il s'était avancé et observait la poubelle.

- Y'a quoi dedans ? demanda Line tout en ayant peur de la réponse...

-Ne regarde pas...

Malgré sa mise en garde, elle s'avança. Clara restait sur le côté, pleurant toujours toute les larmes de son corps. Elle regarda Robin un instant et se pencha vers la poubelle. Une tête ensanglantée. Le regard effrayé des yeux lui retourna l'estomac. Des larmes roulèrent sur mes joues. C'était horrible. Line eu un haut-le-cœur et se tourna pour vomir un peu de bile. Elle se souvint de son dîner de la veille, à savoir rien.

- Je t'avais dit de ne pas regarder !

Elle se tourna vers l'adolescent. Il était vraiment énervé.

- Il ne faut pas que tu regarde ça, Line, tu es trop jeune, cela peut te choquer, la rassura-t-il en posant une main protectrice sur son épaule.

- Ok...

Il n'avait pourtant qu'un an de plus qu'elle. Mais ses paroles n'avaient pas pour but premier de la rassurer. Il voulait juste lui faire comprendre qu'il était le plus âgé, et par conséquent qu'il avait une certaine autorité sur elle.

Line se tourna vers Clara. Enfin, là où elle était il y a trente secondes.

- Elle est où Clara ?

--Juste i.. Merde. Clara !

Mais malgré leurs appels, elle ne répondait pas. Ils étaient très inquiets et après avoir balayé une centième fois la salle du regard, Robin et Line quittèrent la pièce et scrutèrent le couloir. Rien à gauche, rien à droite. Clara avait bel et bien disparue...

[...]

Clara ne se sentait pas du tout bien dans cette salle. Elle voulait partir, partir, partir, partir, partir, partir, partir... Tout ce sang la rendait folle ! Elle n'avait pas la moindre idée de comment Line faisait pour tenir, et elle aurait tellement aimé être aussi courageuse qu'elle ! Mais non... Clara étais fragile et faible... Alors pendant qu'ils observaient la poubelle, elle murmura un faible "Je sors". Ils ne l'entendirent pas... Elle décida de les attendre dans le couloir. Mais une fois dans celui-ci, la petit fille blonde se sentais observée, traquée... Elle se mit à courir aussi vite que ses petites jambes le pouvaient et tenta de retrouver Émilie et Timothée. Il lui semblait qu'ils avaient pris la direction du self...

Mais alors qu'elle s'arrêtait pour reprendre son souffle, elle se rendit compte que les cuisines étaient derrière elle. Elle retourna en arrière, puis à gauche, à droite, devant, derrière... La blondinette n'arrivait pas à se diriger à cause de la faible clarté qu'offrait la lune à la fenêtre. Et les lumières du couloir venaient de griller... Son cœur se mit à battre plus vite. Était-elle perdue ? Non. Bien sûr que non... N'est-ce pas ?

Elle décida de se rendre au Hall principal, leur lieu de rendez-vous, où elle pourrait les attendre en étant sûre qu'ils reviendraient là. Clara emprunta un couloir à gauche, puis descendit les escaliers. Elle se pensait sauvée mais non. Elle n'était pas dans le Hall principal. Elle ne savait plus où elle était. La seule chose que Clara avait était qu'elle était perdue dans cet immense et affreux internat.

[...]

Line était sincèrement inquiète pour Clara. Pourquoi était-elle partie sans les prévenir ? Elle tenait par la main Robin. Même si ce n'était pas une personne qu'elle appréciait. Elle cherchait juste à se sentir rassurée.

- Elle a dû se perdre et rejoindre le Hall principal, on a qu'à aller là-bas. On pourra attendre les autres aussi, lui proposa l'adolescent

- Mais nous n'avons pas fini nos recherches ! On a vu qu'une classe.

Il se tourna vers elle et lui lança un regard assez noir.

- Tu fais ce que je te dis, en plus la situation est vraiment critique : Clara est peut être entre les mains du tueur. Tu ne penses vraiment qu'a toi.

La jeune fille le regarda, offusquée. Pour qui il se prenait-il ? Elle ne pensait pas qu'a elle, et elle était persuadée que la fillette ne s'était pas perdue. Line voulait juste que ce cauchemar se termine. Elle lui lâcha subitement la main. Après tout, elle n'avait besoin de personne. Elle s'était débrouillée toute seule jusque là et ne voyait pas pourquoi cela changerait.

Les deux jeunes gens arrivèrent sans problème au Hall principal. Émilie et Timothée étaient déjà là. Mais une ombre gâchait le tableau. Clara n'était pas avec eux.

- Clara n'est pas avec vous ?

Timothée sursauta à l'entente de cette voix fluette, mais se rassura quand il aperçut Line. Il fronça les sourcils. Si elle demandait où était la petite fille, et qu'elle n'était pas avec eux, ça voulait dire qu'ils avaient un problème. Un gros problème...

En voyant le regard surpris des amoureux, Line compris que Clara avait vraiment disparue. Elle se tourna vers Robin ; il était blême.

- Bon... On dirait qu'on a un problème, dit Timothée

- Ouais, légèrement.

- Dites-nous ce que vous avez vu, demanda Robin.

Timothée se tourna alors vers sa petite amie, qui avait les larmes aux yeux.

- On a trouvé Nina... En assez mauvais état, répondit Timothée, un œil inquiet posé sur Émilie.

Nina... C'était la meilleure amie d'Émilie. Celle-ci brisa le barrage qui retenait ses larmes et se blottit dans les bras de Timothée. C'était vraiment triste... Apparemment, ils seraient revenu directement  après avoir vu cela, la jeune fille étant assez traumatisée. Ils n'avaient rien vu d'autre.

Robin relata leur petite aventure entre les murs inquiétants de l'internat, et la discussion tourna alors autour de la disparue.

- On doit la chercher.

- Ah oui ? Et on commence par où ? On ne sait même pas si elle est consciente, elle peut s'être fait mal, et elle est en train de se vider de son sang, ou peut-être qu'elle est déjà morte ou peut-être qu'ell...

- TAIS-TOI !

La puissante voix de Robin interrompit le long monologue de Line.

- Si tu arrête de parler on pourra la trouver plus vite et la sauver s'il lui est arrivé quelque chose, alors désormais, tu la ferme !

Elle s'abstient de commentaires désagréables ; ce n'était pas le moment de se disputer.

Line se demanda si le tueur était l'un d'eux. Si c'était le cas, leur destin était déjà tout tracé... Elle observa un à un mes camarades, mais aucun n'avait le profil d'un assassin...

- T'en penses quoi ?

Vu que les regards étaient posés sur elle, Line compris qu'elle devait répondre.

- Heu... Hein ?

- On te demande si tu préfère qu'on parte chercher des indices chacun de notre côté ou pas !

- Vous êtes sérieux ? ria-t-elle amèrement. Vous n'avez jamais regardé de films d'horreur ? Se séparer, c'est la pire idée qu'il soit !

- Ok, on commence par les dortoirs des filles.

Ces dortoirs se situaient juste à l'étage, ils n'avaient qu'à monter les escaliers.

- On rentre chacun dans une chambre et dès qu'on sort, on fait un rapport... Ok ?

Ils hochèrent la tête suite à la commande de Timothée. Émilie resta cependant dans le couloir, encore chamboulée par les évènements.

Line ouvrit une porte au hasard. Elle reconnu la fille sur les photos épinglées sur le mur. Elle se trouvait dans la chambre d'Émilie.

La jeune fille espérait trouver quelque chose d'intéressant dans sa chambre. Après avoir fouillé un peu partout, elle s'apprêtait sortir quand un livre portant l'inscription "Mon journal intime." attira son attention. Elle hésita un peu. Ce n'était pas très bien non ? Et connaissant Émilie, elle doutait que le contenu soit des plus passionnants. Après un haussement d'épaule, elle ouvrit tout de même le journal, mais une voix provenant de l'entrée de la chambre interrompit son geste.

- Tu as fini dans cette chambre ?

C'était Robin. Line reposa l'ouvrage discrètement.

- Oui, y'a rien ici.

Il la sonda du regard un moment, comme s'il se doutait de son geste, puis il tourna les talons sans rien dire. Le regard de la jeune fille se posa sur le journal. Elle ne savait que faire. Finalement, elle partit sans le prendre, c'était une violation d'intimité de le lire. Alors qu'elle s'apprêtait à rentrer dans la chambre suivante, Timothée, beaucoup plus pâle que d'habitude, l'en empêcha.

- Tu sais... Le meurtrier... A tué pendant que tout le monde dormait...

Elle le fixa, sans comprendre.

- Il risque donc... D'y avoir... Hum, quelques cadavres... Et... c'est pas forcément joli à voir..., murmura-t-il, encore plus blême.

Line ouvrit grand les yeux. Son sang ne fit qu'un tour et sa tête se fit plus lourde. C'est à ce moment-là qu'elle réalisa vraiment l'enfer auquel ils étaient confrontés. En pleurs, elle me laissai tomber dans les bras du garçon.

- On ne trouvera rien de plus ici, on devrait aller chercher Clara plus loin, proposa-t-il.

- Mpff. Ok... répondit Robin.

Il dirigea son téléphone vers le couloir, et le petit groupe le suivit en silence. Line était terrifiée. Tout le sang qu'elle avait vu auparavant... C'était horrible.

Soudain, leur seule source lumineuse disparut.

- Merde ! J'ai plus de batteries !

A ces mots, un volet claqua et le bruissement des feuilles des grands arbres devint un bruit inquiétant. La lune était cachée par les nuages et le couloir se trouvait maintenant dans le noir le plus total. Un long moment passa, sans que personne ne parle, à l'affût du moindre son suspect. Tout le monde était abasourdi par l'absurdité de la situation. Le rythme cardiaque de Line s'accéléra beaucoup trop rapidement, et elle tordit mes mains sous le coup de l'anxiété.

Tout à coup, les surprenant tous, un cri retentit.

- C'est Clara !

- Y'a tout le monde ? Line ? Robin ? Émilie ? demanda Robin, en essayant de garder un ton calme.

Deux oui lui répondirent. Un seul manquait. Émilie avait aussi disparue...

[...]

Les larmes piquaient ses yeux. Clara n'avait même pas la force d'appeler le reste du groupe. Elle remonta les escaliers en trombe et aperçu deux couloirs. Sans réfléchir, elle se précipita dans celui de gauche. La blondinette courrait le plus vite possible et arriva assez rapidement aux cuisines. Elle s''y arrêta un instant pour reprendre son souffle, quand elle entendit quelqu'un l'appeler. Elle tendit l'oreille mais ne perçu aucun bruit. Clara pensa avoir rêvé et poussa la grande porte menant à la cantine, avant avoir au préalablement inspecté chaque recoins de celle-ci.

- Clara...

Elle tourna la tête dans tous les sens, mortifiée. Elle ne parvenait pas à identifier l'origine de la voix... Il n'y avait qu'elle... Une chaise tomba brutalement, la faisant sursauter. Un petit rire s'ensuivit. Un écho le rendait encore plus terrifiant. Et là, maintenant, elle eu la force d'hurler.

[...]

- Émilie ? T'es là ? Ce n'est pas drôle !

- Tais-toi Tim, elle n'est pas là.

- Et pourquoi je me tairais, Monsieurjecommande ?

- Car justement, JE commande.

- Je ne vois pas pourquoi c'est toi qui commanderais.

- Je ne suis pas qu'un faible trouillard, moi, je suis fort et musclé, pas comme toi.

- Si la lumière avait été allumée, je n'aurais pas hésité à te défoncer la gueule.

- Ouh, j'ai peur !

- Bon, vous allez arrêter et on reprend nos recherches, ou vous vous disputez et Clara et Émilie vont crever ? C'est à vous de voir.

Malgré sa peur, Line n'avait pas hésité à hausser la voix. Ce n'était plus des gamins, il fallait qu'ils agissent en adultes. Elle soupira. Elle avait l'impression d'être plus mature qu'eux. En plus, ils ne voyaient absolument rien, ce qui n'arrangeait pas les choses. Les adolescents cessèrent finalement de se comporter en enfants.

- C'est quoi ce truc ?

Il y avait quelque chose à ses pieds. Line se pencha et ramassa l'objet.

- Heu... J'viens de trouver une lampe de poche...

- Sérieux ? Cool ! s'exclama Robin. Mais elle est arrivée comment ?

- J'sais pas...

Elle était perturbée par cette trouvaille inattendue...Comme si le tueur l'avait posée ici, pour les aider, d'une certaine manière. Ou pour les conduire tout droit vers leur mort, elle n'aurait put le dire...

Le cri de Clara les avaient bien aidés, il ne venait pas des dortoirs, mais plutôt... Des cuisines. Oui, cela devait être ça...

Une porte claqua soudainement.

- Vous avez entendus ?

Timothée regarda Line, qui lui semblait assez inquiète.

- Nan, on a rien entendu. Tais-toi est avance.

Robin exaspérait le jeune garçon. Il se prenait pour un caïd, pour le chef, et son comportement lui tapait sur le système. Ses paroles l'avaient profondément touché. Il n'était ni faible, ni trouillard. Il pensait même être moins peureux que lui. De plus, Timothée avait la lugubre impression qu'il effrayait Line. Avant, il pensait qu'il était sympa, mais ce n'était que maintenant qu'il dévoilait son côté obscur, il était limite violant.

- Non, moi je n'ai rien entendu, ça doit être le stress et l'angoisse qui te font entendre certaines choses.

Line le regarda, toute abasourdie.

- Non, je suis sûre de ce que j'ai entendu... Mais tu dois finalement avoir raison, je dois l'avoir inventé.

Timothée voulait juste la rassurer un peu, mais l'avait angoissée encore plus. Lui aussi avait entendu ce bruit. Y'avait-il quelqu'un qui les suivait ? Il devenait de plus en plus apeuré, mais essayai tout de même de rester calme...

Tout en avançant, il pensait à Émilie. Le jeune garçon avait très peur pour elle, et ne savait pas pourquoi elle avait disparue. Peut être le tueur l'avait enlevée ? Avait-elle essayé de les rejoindre mais s'était enfoncée un peu plus et s'était perdue ? Et si elle était déjà morte ?

Non...

Il chassa très rapidement cette idée de sa tête, elle ne pouvait pas mourir, pas ici, pas maintenant, pas avant de lui avoir dit au revoir...

Il repensa à ses cheveux bruns sentant le shampoing à la menthe, à ses yeux verts pétillants, à son sourire... Son sourire... Le plus beau de la planète. Qu'il ne reverrait peut-être jamais...

[...]

Essoufflée par son long cri, Clara s'écroula par terre. Elle pria de toute son âme pour avoir été entendue. Elle voulait que ses camarades viennent la sauver et tout s'arrangerait. Mais la petite fille se releva bien vite après avoir perçu des bruits de pas. Le sang afflua rapidement dans ses tempes. Sa respiration s'accéléra.

- Bonjour Clara...

Elle sursauta et fut prise de spasmes incontrôlables. Elle ne distinguait pas grand chose de cette personne.

- Qu-Qui... Êt... Qui êtes-v-v-vous? articula-t-elle difficilement.

- Tu ne le sauras jamais.

Elle essaya de mettre un nom sur cette voix, qu'elle connaissait bien, mais les conditions lui chamboulaient le cerveau.

- Non... Tu ne peux pas être...

[...]

Notre mystérieux tueur lui trancha la gorge avec sa hache avant qu'elle ne puisse dire son prénom. Mais que croyait cette petite fille insignifiante ? C'est au tueur de décider qui vit et qui meurt. Pas les victimes. L'inconnu pencha la tête. Il aurait bien aimé la torturer un peu, mais ne pouvait pas prendre ce risque. Il réfléchit. Il se demanda où était passé la fille qui avait disparue. Puis il haussa les épaules. Il finirait bien par la trouver...

[...]

Les trois jeunes élèves entendaient à peine les mouches voler. Le silence était extrêmement oppressant. Ils continuaient d'avancer, mais Line tremblait. Elle voyait bien que Timothée était inquiet pour elle. Il avait tenté de la rassurer tout à l'heure en affirmant qu'elle avait imaginé le claquement de porte. Mais la jeune fille savait pertinemment que lui aussi l'avait entendu. Quant à Robin, il se croyait limite le chef. Ils étaient une équipe, il n'y avait plus de leader comme autrefois. Leur survie comptait sur la solidarité. Et elle pouvait dire que Robin ne les aidaient pas vraiment...

De plus, ils n'avaient toujours pas retrouvé Émilie et Clara.

Des pas craquèrent sur le plancher. Un corbeau croassa. Une énorme branche se cassa et tomba lourdement sur le toit de l'internat. Instinctivement, ils se retournèrent, mais rien ni personne n'était derrière eux.

- C'est juste le plancher qui craque... souffla Timothée, peu rassuré.

Ils étaient enfin arrivés aux cuisines, en s'attendant au pire.

Robin promena le faisceau de la lampe dans la pièce. La première chose que Line aperçu était un grand plan de travail ensanglanté parsemé de bout de chaire... Humaine...

- Oh non...

Elle voyait que les garçons avaient le regard tourné vers la droite, et elle fit même, en sachant très bien qu'elle le regretterait.

Clara avait la tête à moitié arrachée, son ventre était ouvert et elle était pendue avec ses propres boyaux. Son sang tombait à grosse goutte sur le sol...

Line s'écroula sur le sol carrelé, les larmes aux yeux. Elle n'en pouvait plus de cet enfer, elle voulait partir et aller... Aller où ? La jeune fille n'avait nulle part où aller... Ses parents faisaient peu attention à elle, et elle n'avait pas d'autre famille. Elle était condamnée à crever ici...

[...]

Épuisée et terrorisée, Émilie s'écroula au sol. Lorsque le téléphone de Robin s'était éteint, son instinct avait détecté un danger imminent et lui avait ordonné de s'enfuir. Elle avait couru, à droite, à gauche, ne pouvant se repérer. Il lui sembla être passée par les cuisines mais Émilie était tellement terrifiée qu'elle ne s'en rappelait même plus... Elle avait un mal de tête atroce.

Il... revient...

Apeuré et vidée de ses forces, elle sombra dans l'inconscience...

[...]

Timothée regarda la jeune fille brune. Line était vraiment anéantie. Une enfant de treize ans n'avait pas à voir ce genre de scène. Il voyait bien que Robin était lui-même assez retourné, alors il prit Line dans ses bras et fit demi-tour, le garçon sur ses talons. La petite fille dans ses bras posa sa tête sur son épaule et pleura de plus belle tandis que l'adolescent se contenta de garder son visage sec et renfermé.

Soudain le corps de Line se crispa.

- Oh non... murmura-t-elle.

Alors que Timothée la déposait à terre, visiblement inquiet, elle continuait de trembler comme une feuille.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? lui demande-t-il doucement.

- Je... J'ai cru apercevoir une ombre là-bas...

- Où ça ?

- Là-bas... Au fond du couloir, lui répondit-elle en indiquant la direction. Mais il n'y a plus rien, je crois que j'ai rêvé.

- Ouais probablement, aboya Robin. Écoutez, je pense qu'on ferait mieux de se barrer non ?

- Oui mais on ira où après ? Nous sommes en pleine forêt, et marcher dans une forêt hyper grande à cette heure ne m'enchante pas...

- Eh bah si t'es pas contente, tu peux rester ici.

Line le regarda, effrayée, et recula d'un pas, souhaitant s'éloigner le plus possible de cet homme.

- Robin, s'il te plaît, sois moins dur avec elle...

- Tais-toi, imbécile !

- Ah ouais ? Et pourquoi je me tairais ?

- Parce que.

- Ouh, l'argument choc !

- Mais tais-toi bordel !

- Pourquoi tu décides ? Arrête de nous faire chier !

- Car c'est m...

- Mais stop là ! Arrête de te prendre pour ce que tu n'es pas ! T'as pas encore assimilé dans ta p'tite tête que maintenant on est un groupe ? On est plus tes chiens comme avant ! Alors cesse de faire chier le monde car sinon on te plante ici, tout seul et tu te démerde pour rester en vie !

Le petit monologue moralisateur de Timothée fit effet un instant, mais Robin se reprit et déclara :

- Ok. Bah à plus tard en Enfer les gars.

Et il partit de l'autre côté d'un pas assuré, en s'enfonçant de plus en plus dans le couloir. Line et Timothée le regardèrent partir, jusqu'à ce qu'ils ne le voient plus -faute du faible éclairage- éberlués par ce qu'il venait de faire.

- Attends... Il est vraiment partit là ? Il va se faire tuer !

- Et ? Moi j'men fous complet qu'il crève tiens.

- Mais Line tu ne peux pas penser ça !

Elle le regarda, et le garçon put lire toute la tristesse du monde dans ses yeux marron.

- Je... Je ne sais plus quoi penser. Je ne sais... Pff, j'en peux plus, on est coincé ici avec un dangereux psychopathe, on ne peut même pas sortir car c'est hyper dangereux dehors, on sait même pas qui c'est, on ne peut pas le tuer, on ne peut absolument rien faire à part attendre notre mort comme si attendait dans la salle d'attente du dentiste.

Timothée la regarda, choqué. Comment des mots pareils pouvaient sortir de la bouche d'une enfant ? En y réfléchissant bien, elle avait dans le fond raison. Leur sort était scellé entre ces murs lugubres.

[...]

Notre cher ami le tueur jubilait. C'était parfait ! Un des garçons venait de partir tout seul. C'était l'occasion rêvée pour le traquer et le tuer. Il s'occupera des autres plus tard.

[...]

Cela faisait cinq minutes que Robin était partit et que le duo restait planté au même endroit, encore fort surpris par les évènements.

Line voyait que Timothée était dans la lune. Elle lui lança alors du d'une voix douce :

- Tu penses à Émilie ?

- ... Oui... Soupira-t-il. J'espère qu'elle va bien. On ne l'a pas retrouvée et elle ne donne aucun signe de vie.

- Je suis sûre qu'elle va bien.

- Je le souhaite, dit-il en souriant faiblement.

- T'a pas entendu ?

- Non, quoi ?

- On dirait... Une voix... Écoute.

En effet, les soupçons de la jeune fille se forgèrent lorsqu'ils entendirent une voix plaintive.

- Quelqu'un a besoin d'aide ! s'exclama-t-elle.

La plainte se poursuivit.

Ils arrivèrent devant un placard à balais en bois, inouvrable depuis l'intérieur. La fillette et le jeune garçon se lancèrent un regard, et ouvrirent lentement la porte, sur leurs gardes.

La voix appartenait à une petite chose recroquevillée, en pleurs. C'était une fille qui se prénommait Julia.

Elle les regarda, inquiète et soulagée en même temps, et murmura :"Aidez-m..."
La fin de sa phrase mourut sur ses lèvres. Elle avait vraiment du mal à parler. Julia toussa du sang. Elle désigne du menton une serpillère toute tachée de sang, puis baissa ses yeux vitreux. Une énorme tâche de sang contrastait avec son t-shirt blanc.

Line fit un pas en arrière et regarda Timothée, effrayée. Julia s'écroula sur les pieds du jeune garçon, inconsciente.

- Julia !

Line mit sa torpeur de côté et s'accroupit vers son corps inanimé. Son compagnon recula et regarda videment ses chaussures imprégnées du sang de la jeune fille. La brunette tenta de prendre son pouls mais ne savais pas comment faire. Alors, elle se pencha vers ses lèvres entrouvertes et sentit un léger souffle caresser ses oreilles. Julia vivait encore...

Mais pour combien de temps ?

Timothée se pencha et lui tapota la joue en répétant son prénom, tandis que le sang coulait toujours et imprégnait le jean de Line. Il souleva sans aucune gêne le t-shirt de la jeune fille inconsciente et ses yeux s'agrandirent. Une énorme plaie profonde lui traversait le ventre. Il retira sa veste et tenta de stopper l'hémorragie.

Soudain, elle ouvrit les yeux et agrippa le col du haut de Line. Elle essaya de parler mais n'y parvenait pas.

- Quoi ?! Qu'est-ce que tu veux me dire ??!! s'affola Line.

Puis, après un effort surhumain, elle arriva enfin a produire un son, et à aligner des mots, que la petite fille de comprenait pas.

- Allez ! Fais un effort ! Je ne comprends pas ! Qui t'a fais ça ? la supplia-t-elle les larmes aux yeux.

- ... eveux brun ... vec ha ... hache ... et ... tous ... élèves ... je ... v ... mour ... "

Julia se tut. Sa main lâcha doucement le haut du t-shirt de Line, puis retomba mollement sur le sol. Elle la regarda paniquée. Ses yeux se révulsèrent et elle rendit son dernier souffle, après avoir souffert toute seule dans un pauvre placard moisi. Line leva les yeux vers Timothée et secoua la tête. Il l'aida à se relever ; elle était tellement bouleversée qu'elle peinait à tenir debout. Quelqu'un venait de mourir sous ses yeux. Elle jeta un coup d'œil au cadavre de Julia, se retenant tant bien que mal de pleurer.

- Line, elle t'a dit quelque chose ?

Son regard se posa sur son désormais ami et elle renifla.

- Oui... Elle... Elle m'a dit que la personne qui l'a tué a les cheveux bruns. Après... Après j'ai pas compris un son, et voilà... Je crois. Je ne me rappelle plus très bien.

Même si elle lui avait dit cela il n'y avait même pas une minute, son cerveau tout embrouillé ne se souvenait plus trop de ce qu'elle avait prononcé. Timothée la prit dans ses bras et elle posa sa tête au creux de son cou, pour laisse libre court à ses larmes.

[...]

Robin se demandait vraiment ce qui lui avait pris de partir. Le petit discours de cet idiot lui avait fait l'effet d'une gifle. Il était livré à lui-même. Malgré le fait qu'il n'appréciait guère Line et Timothée, il se sentait un minimum en sécurité avec eux.

Mais ce qui est fait, et fait. Il n'allait sûrement pas revenir en arrière, les implorant de revenir avec eux, ce qu'ils n'accepteraient probablement pas. Et puis après tout, avait-il vraiment besoin de quelqu'un ? Bien sûr que non.

Il se retourna furtivement, certain d'avoir entendu des pas craquer sur le vieux plancher.

- Hé ! Y'a quelqu'un ?

C'était stupide. Il pensait vraiment que quelqu'un allait lui répondre ? Il arriva à distinguer une silhouette noire encapuchonnée. Il fit un pas en arrière, et paniqua complètement quand il vit une hache dans sa main. Une hache ensanglantée. Du sang encore frais qui dégoulinait sur la moquette du couloir.

[...]

Finalement Lina arriva à se calmer et se détacha de l'étreinte de Timothée.

- Ça va mieux ?

- Ouais... Merci.

Elle mentait. Ce n'était certainement pas un câlin qui allait la rassurer. Mais elle appréciait le geste du garçon et ne voulait pas le blesser. Elle respira un bon coup, se pencha sur le corps sans vie de Julia, et lui ferma les yeux. Elle se frotta les yeux et se releva, pleine d'assurance.

- On continue notre excursion ?

- Allez, lui répond Timothée souriant faiblement.

Ils longèrent le couloir jusqu'à en arriver au bout. À droite se trouvait le sous-sol, et à gauche un autre couloir qui menait aux bureaux des professeurs et aux classes. Sans hésiter, le duo se dirigea dans la direction opposée au sous-sol. Ils dépassèrent rapidement la salle que Line avait visitée avec Robin et Clara et cela lui fit froid dans le dos. Cependant, elle gardait la tête haute, déterminée à sortir vivante de cet enfer.

[...]

Robin eu à peine le temps de reprendre son sang-froid, que la personne mystérieuse bondit dans sa direction. Il parvint à l'esquiver de justesse ; un peu plus et il finissait sans tête. Le garçon partit en courant dans le couloir infini, se retournant de temps en temps pour voir où était son agresseur. Heureusement qu'il était un bon coureur et que l'inconnu n'était pas très rapide. Il tourna dans un couloir, puis dans un autre et s'arrêta quand il vit un petit coffre adossé contre un mur. Sans réfléchir, il l'ouvrit, se cala difficilement à l'intérieur et referma lentement le couvercle. Il y a un peu de poussière dedans ; malheureusement il y était allergique. Il se retient d'éternuer et bloqua sa respiration quelques instants, puis souffla quand il entendit les pas de son poursuivant s'éloigner. Mais alors qu'il soulevait le couvercle, il s'arrêta et finalement, le reposa doucement. Et si l'inconnu savait qu'il était dans ce coffre mais l'attendait au bout du couloir ? Robin décida donc de rester encore caché.

[...]

Notre bon ami le tueur était dépité. Il n'avait pas réussi à le rattraper. Il l'avait perdu de vue. Il était très frustré, puisqu'il en avait perdu deux. Quant au duo restant, il n'avait pas envie de les tuer maintenant. Il voulait encore s'amuser un peu avec eux. Tout en réfléchissant à son plan machiavélique, il passa devant la porte du sous-sol et décida d'ouvrir la porte, en espérant les tromper et pouvoir les y enfermer.

[...]

Timothée était inquiet pour sa petite amie. Il voulait se persuader qu'elle était encore en vie, mais plus les minutes passaient, et plus l'espoir de la revoir diminuait. Il soupira, attristé.
Il pensa soudainement à quelque chose. Et si Émilie était détenue dans le sous-sol ? Le garçon fit part de son idée à Line, qui parût effrayée.

- Quoi ?? Non ! Non je ne veux pas y aller ! J-J'ai peur !

- Écoute, on a peut être une chance, même infime, de retrouver Émilie d'accord ? Après, fais comme tu veux, mais moi, j'y vais.

Il partit d'un pas décidé et quelques secondes plus tard, entendis des pas derrière lui. En arrivant devant l'entrée du sous-sol, il resta bouche bée. La porte était grande ouverte. Il fut alors persuadé de deux choses. La première : la porte n'était pas ouverte quand ils étaient passés devant tout à l'heure. Et la deuxième : Émilie avait été traînée à l'intérieur. Son cœur se déchira. Il se rua dans l'escalier en faisant abstraction des appels de Line.

[...]

Elle l'appelait, le suppliait de revenir. Il était hors de question que Line descende avec lui. Elle préférait l'attendre devant la porte. La jeune fille fit les cents pas devant l'entrée, guettant à tout instant l'arrivée de Timothée. Un bruit fort suspect la fit sursauter. La porte s'était fermée. Elle se précipita sur la poignée et tenta de l'ouvrir, mais elle était malheureusement bloquée. Elle tambourina désespérément sur la porte, espérant que Timothée l'entende. Sa respiration s'accéléra et elle paniqua. Elle aurait peut être dû y aller avec lui...

- Coucou !

Elle se retourna. Une personne habillée de noir et encapuchonnée se tenait devant elle, une hache en sang dans la main. Elle se plaqua contre le mur, les larmes aux yeux. Cela devait bien arriver. Mais elle acceptait tout de même son funèbre sort. Incapable d'hurler, elle attendait le coup final. Mais il ne vint pas. A la place, elle reçut un énorme coup sur la tête et tomba dans les pommes.

[...]

Lorsque le jeune garçon atteignit les dernières marches de l'escalier, un bruit se fit entendre et le seul rayon de lumière se coupa. La porte venait de se fermer.

Mais cela n'occupa l'esprit de Timothée qu'un dixième de secondes.

- Émilie ?! hurla-t-il.

Silence. Il tendit l'oreille mais n'entendit rien, à part le silence angoissant de la cave moisie.

Il  se frappa la violemment la tête avec le plat de sa main. C'était un piège ! Un piège pour l'attirer ici. Et laisser Line toute seule en haut. Elle était en danger !

Timothée grimpa le plus vite possible les marches glissantes. Mais la porte était fermée. Il poussa de toutes ses forces sur la poignée, ses mains glissaient. Il mit plusieurs coups d'épaules dans la porte, pour essayer de l'ouvrir. Malgré la lancinante douleur qui lui traversait l'épaule, il continuait à frapper la porte. Les chances pour qu'elle s'ouvre devaient être faibles, et pourtant, elle s'ouvrit. Il sortit précipitamment de l'escalier.

- Line ! Line !! LIIINE !

Elle n'était plus dans le couloir. Il s'affaissa contre le mur et encercla ses genoux de ses bras. Une larme roula sur sa joue. Elle devait être comme Émilie : morte. Il avait perdu tout espoir.

- Ben alors ? Tu pars pas à sa recherche ?

Il sursauta et se leva. Une personne sortit de l'un des couloirs. Timothée ne pouvait pas apercevoir son visage. L'inconnu tenait fermement Line par les épaules, et sa hache était posée sur le cou de la fillette. Sa tempe droite saignait et ses yeux étaient rougis.

Son menton trembla.

- Ne lui faites pas de mal...

- Oh non... Sauf si tu ne m'obéis pas.

La voix était modifiée, il n'avait pas la moindre idée de qui se cachait sous cette tenue.

- D'accord, d'accord. Que dois-je faire ?

- Avance !

L'étrange groupe marcha un petit moment avant d'arriver au Hall principal.

- Ouvre cette porte !

Il obéit, n'ayant pas le choix. Il était très anxieux. Ils entrèrent dans une pièce et montèrent un long escalier en colimaçon, avant d'arriver dans une petite salle. La fenêtre était ouverte et le vent glacial de janvier caressa le visage du jeune homme qui frissonna, de peur comme de froid. La salle était meublée seulement d'une chaise.

L'inconnu balança sans ménagement Line contre le mur ; elle poussa un petit cri avant de tomber contre le parquet. Elle avait été jetée violemment et perdit connaissance.

- Je peux savoir qui vous êtes ? Je ne vais pas tarder à mourir, alors autant savoir qui me tue.

- C'était dans mes intérêts, petite larve. Mais avant, donne-moi deux petites secondes. Et bouges pas surtout, sinon tu sais ce qui va se passer si tu t'échappes.

Il n'allait de toute façon rien tenter.

Notre très bon camarade le tueur entra dans une pièce adjacente, et en ressortit un enfant inconscient dans les bras.

Le jeune garçon regarda impuissant l'étrange personnage ligoter le garçon solidement sur la chaise. Puis il le gifla fortement. L'enfant ouvrit les yeux en sursaut et regarda Timothée, le suppliant du regard de l'aider. Mais il ne pouvait rien faire.

- Tu sais quoi ? J'ai fais exprès de garder ce gosse en vie pour pouvoir te prouver que c'est bien moi l'assassin. Maintenant, profite bien du spectacle !

Il savait parfaitement qu'il allait tuer ce pauvre enfant.
Le tueur bascula la chaise, attrapa sa hache et trancha d'un coup sec le cou de l'enfant. Le jeune homme en eu haut le cœur. Un peu de sang éclaboussa son t-shirt.

L'inconnu retira sa capuche et un rictus effroyable entrava ses lèvres.

Son cœur bondit dans sa poitrine. Comment ... ?

La respiration de Timothée s'accéléra. Il devait sûrement être en train de rêver. N'est-ce pas ... ?

Après une demi seconde d'intense réflexion, il couru jusqu'à la fenêtre et sauta dans le vide. Son pauvre corps s'écrasa lamentablement dans la neige.

Il était mort.

[...]

C'est ce que notre cher compatriote l'assassin attendait. Il avait tout prévu. Il s'approcha de la fenêtre et vit son corps inanimé sa vidant de son sang. Le rouge contrastait avec la blancheur immaculée de la neige.

Line sortit de son état d'inconscience, encore un peu sonnée. Le tueur se réjouissait déjà de la tête qu'elle fera lorsqu'il se retournera.

[...]

Lorsque Line aperçu le visage d'Émilie, elle ne comprit pas.

Mais cette dernière tenait une hache dégoulinante à souhait de sang. Son visage était déformé par un rictus démoniaque.

Alors, elle comprit.

Puis hurla.

- Mais... Mais... Émilie...

- Quoi ? Elle ? Elle ne sert à rien ! A rien !! Tu comprends ! Émilie ! Tu ne sers à rien ! s'époumona Émilie.

- P-Pardon ?

Line, hébétée, se releva tant bien que mal. Qu'arrivait-il à la jeune fille ?

- Mais Émilie... souffla-t-elle.

- JE. NE. SUIS. PAS. ÉMILIE !!!!

- Q-Quoi ?

[...]

S'il te plaît, arrête.

NON ! C'est moi qui contrôle !

Mais...

Tu es trop faible ma petite... Trop faible ! Et fragile ! Et idiote !

C'est faux... Je... vais me battre !

C'est trop tard. Trop tard. Trop tard ! TROP TARD !

Pas... grave... Tu... n'es rien sans moi...

... Tu n'es qu'une stupide marionnette... stupide stupide stupide inutile inutile inutile inutile inutile inutile.

stop...

inutile inutile inutile inutile inutile inutile inutile inutile inutile

Stop.

inutile inutile inutile inutile inutile inutile inutile inutile inutile

STOP !

[...]

- STOP !!!

Line recula, effrayé par le long hurlement que poussa Émilie.

- LAISSE-MOI... TRANQUILLE !!!

Émilie, vidée de ses forces, s'écroula. Elle se mit en boule contre le parquet froid et fut prise de soubresauts insurmontables.

La fillette continua de la fixer, les yeux grands ouverts. Elle avait totalement l'air perdue. Émilie regarda la hache, puis le corps du garçon qu'elle avait décapité. Puis elle tourna la tête vers Line. Le regard d'Émilie lui fendit le cœur. Elle avait un regard tellement désolé. Elle semblait si innocente, si naïve... Elle regarda ses mains, horrifiée.

- Je... Je suis désolée...

- Émilie, qu'est-ce qu'il se passe ?

Tais-toi !

- Non !

Ne parle pas !

- Line... Je... J'ai...

- Émilie, ça va ?

- Non... Non ! Non ça ne va pas ! Je viens de tuer des gens qui ne m'avaient rien fait ! Mon petit copain est mort ! Je... Je ne vois pas comment je pourrais aller bien ! Tout ça à cause de... De moi !  Et... De LUI ! s'exclama-t-elle les larmes aux yeux.

Laisse-moi revenir !

- HORS DE QUESTION !

Line, le rythme cardiaque beaucoup trop élevé, recula d'un pas. Le comportement d'Émilie commençait à l'effrayer. Elle parlait toute seule, et semblait en proie à un mal qui la rongeait férocement de l'intérieur. Son corps maigre émettait des spasmes incontrôlables.

Elle jeta à Line le regard le plus désespéré de monde.

- Line ! C'est... C'est de SA faute !

TAIS-TOI !

- Line ! Je... J'ai...

IDIOTE !

Émilie poussa un cri strident et aigu. Ce n'était pas un cri humain. Elle souffrait.

Les larmes coulaient doucement sur les joues de Line.

Un vent gelé se leva tout à coup et pénétra dans la pièce. La fenêtre claqua dans un craquement horrible.

Line restait immobile. Son cerveau lui hurla s'enfuir, mais son corps refusa de faire quoi que ce soit.

- Line ! Je... Je n'ai pas fait exprès !!

ARRÊTE !

- J'ai un dédoublement de la personnalité !!!! Je... il va revenir.... Et... je ne pourrais rien faire... je...

ESPÈCE D'IDIOTE !

Le regard d'Émilie devint tout à coup vitreux.

- ...Aide...moi... souffla-t-elle dans un murmure.

Sa tête retomba mollement sur le parquet.

- É-Émilie ? balbutia Line.

Un silence oppressant plana dans la pièce. Line retenu son souffle.

Soudain, Émilie releva la tête, mais son visage n'était plus qu'une abomination.

Line sursauta. Lorsque Émilie attrapa sa chère amie la hache et se rua vers elle, la fillette survola les escaliers. Elle ne commandait plus rien, son cerveau agissait tout seul sous le coup de la peur.

Elle court, court, elle ne faisait que courir. Line entendit ses pas marteler la moquette derrière elle. Elle remonta en vitesse les grands escaliers du Hall. Elle ne voulait pas qu'Émilie la rattrape. Mais n'avais aucune échappatoire.

Elle n'avait plus qu'un moyen d'en sortir : la tuer.

Cela lui paraissait impossible. La rage et la hargne habitaient la tueuse. La peur et l'effroi habitaient la victime.

Elle se demanda si Robin allait s'en sortir. Cela ferait au moins un survivant à ce carnage.

Line zigzagua dans les couloirs et réalisa qu'ils devaient bien se terminer à un moment où à un autre.

La brunette ralentit, peu endurante.

Mais les pas d'Émilie s'approchaient. Elle était infatigable.

Line se rappela que les cuisines n'étaient pas très loin. Elle rassembla le peu de forces qu'il lui restait, piqua un sprint digne d'un grand coureur, et arriva en trombe dans les cuisines. Les mains tremblantes, elle ouvrit tous les tiroirs tout en reprenant sa respiration et trouva enfin ce qu'elle cherchait.

Un long couteau effilé.

La jeune fille entendit soudainement des pas et se hâta de quitter cet endroit lugubre, en essayant de faire abstraction du petit corps mort de Clara.

Elle continua de courir tout en essayant d'élaborer un plan malgré le désordre de ses idées. Elle distingua enfin ce qu'il lui fallait : un croisement de couloir.

Elle se cala contre le mur de gauche, dans le but de surgir de sa cachette et lui enfoncer le couteau dans le ventre.

Line attendait, le couteau dans ses mains tremblantes. Elle tenta tant bien que mal de reprendre sa respiration en essayant de ne pas faire trop de bruit.

Elle avait tellement peur. Elle était sur le point de tuer quelqu'un.

- Bah alors, où tu te caches ? siffla Émilie, visiblement vexée.

Elle perçu des pas lents. Émilie marchait, à l'affut du moindre bruit suspect. Elle se rapprochait dangereusement.

J'ai peur. !!!!! pensa Line.

Elle ferma les yeux et compta dans sa tête.

Un.


Deux.


Trois.


Non ! Je ne peux pas faire ça !

Elle ne se rendit pas compte qu'elle sortait de sa cachette sous l'effet du stress. Elle ne réfléchissait plus, son cerveau décidait seul de ses actions.

Émilie était fort surprise. Elle ne s'attendait pas à tant d'audace de sa part.

D'un geste rapide, Line enfonça le couteau dans son ventre. Il vint se planter dans le bois tendre du mur. Elle regarda la tueuse, haletante.

Émilie poussa un hurlement terrible. C'était affreux.

Mais elle n'était pas morte. Pas encore.

La brunette reprit rapidement ses esprits et ramassa la hache qu'Émilie avait fait tomber dans sa surprise.

Peut être que je vais m'en sortir. S'autorisa à penser Line.

[...]

Émilie avait une atroce douleur au ventre. Il fallait qu'elle retire le couteau de son corps.

Après avoir respiré lentement, elle attrapa le couteau par le manche et tira dessus.

Elle hurla de douleur. Elle avait du sang partout. Elle espéra réussir à tuer la gamine avant de succomber à ses blessures.

Mais le fait de penser à la mort de cette insignifiante enfant, la revitalisa.

Elle ne sentit même plus la douleur.

[...]

Line entendit la tueuse crier, et espéra qu'elle était en train d'agoniser dans son sang.

Elle entendait le sang affluer à ses tempes. Elle mourrait de chaud, malgré le froid présent dans le bâtiment dû à sa mal isolation.

Elle retrouva le Hall principal et descendit les marches rapidement. La jeune fille arriva toute essoufflée devant la grande porte en bois. Elle était fermée à clé.

Elle leva alors la hache et tenta de la briser. Mais la hache était beaucoup trop lourde  pour ses petits bras sans muscles. Elle arriva tout de même à faire quelques entailles

Je vais m'en aller. Je suis sauvée.

Un sourire naquit sur son visage.

Elle eu une pensée soudaine pour Robin. Était-il mort ? S'était-il enfuit, lui aussi ? Au stade où elle en était, elle s'en fichait pas mal.

Mais Line s'était réjouie beaucoup trop tôt.

Des grognements parvinrent à ses oreilles.

Émilie n'était pas morte. Et elle ne n'allait pas s'enfuir.

Elle se retourna et l'aperçu en train de descendre les escaliers, comme si tout était normal.

Sauf que son sourire n'avait rien de normal.

Line paniqua totalement, perdant ses moyens, et redoubla ses coups de hache. Cependant, ses gestes étaient plus maladroits et elle arriva rapidement à bout de souffle.

C'est à ce moment là que choisit Émilie pour la tirer par les pieds. La fillette lâcha un petit cri et se retrouva sur le ventre.

Elle avait lâché la hache dans sa chute.

Émilie l'empoigna et la mis sur le dos. Ses yeux écarquillés à l'extrême étaient injectés de sang. Elle posa lentement la lame de son arme sur le cou de sa prochaine victime et celle-ci comprit rapidement qu'elle couperait sa tête lentement.

Je vais mourir. Se convainc-t-elle.

Émilie entailla légèrement la gorge de la pauvre petite fille.

Mais elle ne devait en aucun cas abandonner.

En reprenant confiance en elle, Line réussit à attraper le manche de la hache et tenta de l'éloigner d'elle. Mais Émilie, furieuse, força également. Les muscles de Line tremblaient et elle souffrait. Des perles de sueurs ruisselaient sur son front. Malgré cela, elle ne perdit pas espoir. Le regard d'Émilie changea et son sourire s'effaça.

Elle faiblissait.

Line en profita pour lui donner un coup de genoux dans le ventre, pile sur sa plaie. Elle étouffa un cri, se décala et lâcha l'arme. La fillette se releva et frappa de toutes ses forces la tempe de son agresseuse avec le plat de l'ustensile. Elle s'écroula et Line se pencha sur elle.

Je vais la tuer. J'en suis sûre. Il le faut. Se dit-elle.

Elle posa la lame sur son cou. Émilie lui rendit un regard abattu. Sa deuxième personnalité semblait être partie.

Je ne dois pas faiblir. S'obligea Line.

- Ne... Ne me tues pas...

Tu as perdu Émilie. Je t'avais dit que n'étais qu'une fille faible. Adieu.

- Désolée. Tu-Tu es trop dangereuse...

Elle décida de lui donner une mort rapide.

Line leva la hache, et, avec toute la volonté du monde, la baissa rapidement en plein sur le cou de la pauvre fille.

Elle venait de la tuer. Elle ressentit un immense soulagement, puis une colère affreuse.

- Prends ça salope !

Elle shoota dans sa tête tel un footballer. Elle vola quelques mètres plus loin en laissant une traînée de sang sur son sillage. Sa chaussure était imprégnée de son sang.

Finalement, Line trouvait que tuer quelqu'un n'était pas si horrible que ça. Elle trouvait ça plutôt... Plaisant. Oui, c'était le bon mot.

Malgré tout, elle était toujours dans une colère noire. Toujours avec la hache dans la main, elle asséna de multiples coups au pauvre corps sans tête d'Émilie. Du sang jaillissait encore et encore.

Et cela lui plaisait. Mais ne la calmait pas.

Elle avait besoin de renouveler cette expérience.

La fillette souri lorsqu'elle pensa à Robin. Il était encore en vie.

[...]

Le garçon entendait Line l'appeler au loin, et était prêt à lui répondre. Mais quelque chose le bloqua. Sa voix était déformée par ses pulsions meurtrière.

Il perçut des pas près de sa cachette, et retenus sa respiration.

Un peu de poussière s'infiltra dans son nez et il ne put se retenir d'éternuer.

Il venait de signer son départ pour l'Enfer.

[...]

Line le cherchait depuis quelques minutes en l'appelant d'une voix douçâtre.

Elle bifurqua dans un couloir avec une grosse malle en bois. Un éternuement en sorti.

Elle souri diaboliquement.

Elle n'attendit que quelques secondes avant d'entendre un autre éternuement.

- Merci de me dire où tu es. Au revoir mon cher.

La brunette abattit la hache sur le coffre en bois qui se brisa au contacte de la lame.

Le garçon cria.

Cela l'amusa de l'entendre souffrir. Elle donna encore plusieurs coups jusqu'à ce qu'elle ne l'entende plus gémir.

C'est à ce moment-là qu'elle découvrit sa nature de meurtrière.

[...]

- Mademoiselle, vous vous sentez bien ?

Elle regarda le jeune policier d'un œil noir. Cela sembla lui suffire puisqu'il fit demi-tour.

Cela faisait trois jours que l'épisode "Internat" était passé. Après avoir tué Robin, Line était restée immobile pendant des heures assise dans un fauteuil de la bibliothèque.

Encore quelques heures plus tard, la sirène des voitures de police avaient retentis. Elle avait réussi à dénicher un téléphone et avait appelé les flics.

Bien sûr, elle était la principale suspecte, mais avait raconté sa version des faits en détails : Émilie qui avait tué tout le monde, puis elle qui l'a tué par vengeance et tué Robin par envie. Sans omettre que qu'elle avait aimé ça. Celui qui l'avait interrogé avait assez mal caché qu'il était mal à l'aise. Il avait semblé à Line qu'ils l'avaient crue, mais n'était pas totalement sûre. Quelqu'un de normal aurait été choqué et traumatisé par cette expérience. Mais elle non. Elle n'était plus quelqu'un de normal.

Les policiers avaient appelé ses parents partis en voyage pour leur en parler et avoir leur décision. Ils étaient confronté à deux choix : soit de l'envoyer dans un hôpital psychiatrique, car d'après eux, elle était profondément troublée (ce qui était totalement faux), soit de la faire suivre par un psychologue, tout en restant sous leur responsabilité. Elle était certaine qu'ils prendraient la première option, histoire de ne plus entendre parler d'elle.

Elle était en salle d'interrogation et attendait l'arrivée de ses parents. Ils devaient arriver le jour même. Elle était assez contente qu'ils viennent étant donné qu'elle avait réussi détruire leurs vacances nulles.

Mais elle ne cachait pas appréhender leur venue.

Alors qu'elle était en train de se demander pourquoi la glace fond quand elle est exposée à la chaleur, la porte de la salle s'ouvrit subitement.

- Madame, Monsieur.

Line reconnut la voix du commissaire, et ne prit même pas la peine de se retourner pour voir ses parents. Elle lança tout de même un "Salut." simple et direct.

Ses parents étaient plutôt distants. Ils s'assirent sur des chaises en plastique similaires à la sienne.

Elle les regarda enfin. Son père était tout pâle et le maquillage de sa mère était barbouillé sur son visage à cause de ses pleurs.

- Bon, vous connaissez la version des faits que je vous ai donnée. Mais aimeriez-vous en parler avec votre fille ? demanda le commissaire

- Oh non...répliqua son père mal à l'aise.

- J'adore tuer des gens, lança Line nonchalamment.

Sa mère se remit à pleurer de plus belle. Line croisa les bras, satisfaite.

- Excuse-moi, mais nous aimerions parler entre adultes.

- Pas de problème.

Elle sortit de la pièce et s'assit sur la chaise devant la porte.

Finalement, au bout d'interminables heures, durant lesquelles le personnel passait devant la fillette en la regardant avec dégoût, la porte s'ouvrit. Elle se leva, et plissa la jupe rose moche qu'on lui avait prêtée.

- Vous êtes sûr que je dois lui dire ?

- Certain Madame.

- Écoute ma chérie, commença sa mère en se tournant vers elle, la décision a été difficile, mais nous avons décidé de te laisser dans l'hôpital psychiatrique. Tu seras entourée de gens qui t'aideront, d'accord ?

- Ouais, bonne excuse pour se débarrasser de moi. Vous n'avez jamais fait attention à moi. Et si vous ne m'aviez jamais envoyée dans cet internat, serais-je ici ? Non, sûrement pas. Tout ça, c'est de votre faute ! s'écria l'intéressée.

Sa mère baissa les yeux. Elle apprécia la faire culpabiliser.

Son père s'approcha d'elle pour prendre sa progéniture dans ses bras, mais Line l'esquiva. Il sembla déçu. Sa mère, quant à elle, recommença à pleurer.

- Nous... Nous sommes tellement désolés...

- Ouais, ouais...lâcha Line, peu convaincue.

Son père pris sa femme par la taille et ils sortirent sans lancer un regard à leur fille. Elle ne pensa pas les revoir un jour. Tant mieux. Elle se tourna vers le commissaire et lui demanda quand elle partait.

- Oh, maintenant si tu veux, lui répondit-il.

Ça allait être rapide. Elle n'avait aucun bagage.

Un taxi allait venir la chercher.

C'était la fin de sa liberté.

[...]

Cela faisait deux années que Line était à l'hôpital psychiatrique.
Il n'y avait que des gens fous.
Elle devenait elle-même un peu folle. Elle était constamment surveillée et ne pouvait pas à assouvir son désir de meurtre. Les sourires de plastique des infirmières lui donnait envie de vomir.

Dans tous les cas sa vie n'était pas très enviable. Elle passait le plus clair de son temps à faire des tests avec les docteurs spécialisés et ceux-ci n'arrêtaient pas de répéter qu'elle était un cas exceptionnel. La nourriture était -on peut le dire- dégueulasse. Et les activités se résumaient à faire des puzzles ou à sortir dans le parc.

Ses pulsions meurtrières étaient de plus en plus importantes. Mais elle attendait le moment opportun avant d'agir. Elle décida de jouer sa carte d'actrice et restait on ne peut plus calme.

Petit à petit, voyant qu'elle s'assagissait, les docteurs décidèrent d'arrêter de la surveiller.

C'était pile ce qu'elle attendait.

C'était un grand mal pour un énorme bien, pensa-t-elle.

Je vais semer la terreur dans le pays, non mieux, dans le monde. Les gens trembleront sur mon passage et n'oseront pas me regarder. Je deviendrais l'emblème des assassins.

C'est mon destin. Je suis prête à l'accomplir.

[...]

Un nouveau massacre à été découvert dans la matiné dans l'hôpital psychiatrique de Rouffach. Le professeur Derverd se rendait sur son lieu de travail quand il a découvert le lieu ensanglanté, le personnel de nuit et les patients morts. D'après la police, il n'y a aucun survivant.  Ils sont tous morts dans des conditions atroces.
Cependant, une seule patiente manque à l'appel : la jeune Line Toperti, la seule survivante du "Massacre de l'internat". Nous pensons que c'est elle qui a commis ceci, d'ailleurs une phrase intrigante a été peinte avec le sang d'une victime :"En l'honneur de celle qui m'a mise sur la voix du sang." Si vous la voyez, appelez absolument au ...

M. Frazel éteignit sa télévision et entreprit de couper son entrecôte. "Encore des meurtres !" Pensa-t-il. "À ce rythme-là, la population terrestre baissera rapidement."
Ce soir-là, il était tout seul. Sa femme était partie en soirée avec ses amies.
Il lui avait demandé de faire attention dans la rue, la Tueuse pouvait être à chaque coin de rue.
Mais il trouvait le silence inquiétant. D'habitude, sa femme parlait tout le temps, cela mettait de l'ambiance.

Mais là rien. Il décida de regarder encore un peu les informations, mais la télévision ne se ralluma pas.

Un volet claqua et une fenêtre s'ouvrit. Il les referma, mais quand il se retourna, la porte d'entrée était ouverte et le vent glacial d'un mois de novembre s'engouffra dans la maison. M. Frazel frissonna.

- Hélène? Tu es rentrée ? s'enquit-il.

Mais il ne vit qu'une petite silhouette noire, une hache à la main.

Vers quatre heures du matin, sa femme le retrouva mort, la gorge tranchée et le corps mutilé.

La petite silhouette noire, qui n'était autre que Line, s'en retourna, fière de sa nouvelle œuvre.

Et ce n'est que le début, pensa-t-elle en ricanant.

FIN.


_______________________________

Alors, qu'en avez-vous pensé ? Vous attendiez-vous à ce final ? :3

Quand j'ai écrit cette histoire, je me suis rendue compte que j'aimais lire les histoires d'horreur mais moins les écrire... Les histoires de ce genre, ce n'est pas trop mon style... Et je pense que ça se ressent dans la lecture...

Mais bon, tant  pis ! C'est ma toute première vraie histoire, donc j'en suis assez fière !

Voilà, n'oubliez pas que tuer, ce n'est pas bien, faites plutôt des gaufres, c'est bon les gaufres. Et si vous n'aimez pas les gaufres, faites à manger. Car la nourriture c'est plutôt cool.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top