Chapitre 9 - Longue nuit


Je pensais ressentir des douleurs dans tout mon corps, mais il n'en fut rien. Je me sentais légère. Ou plutôt, je ne sentais plus mon corps. J'entendais des voix autour de moi. Enfin, je commençai à ressentir une sensation. Ma main était écrasée par un poids. J'essaya de la dégager de ce poids, et fit un mouvement. Autour de moi, les voix se turent. J'entrouvais les yeux essayant de comprendre ce qui se passait. La lumière m'aveuglait, et je mis quelques secondes à reconnaître l'infirmerie. Autour de moi, Lena, Margaret et Serena qui se trouvaient d'un côté du lit, celui le plus proche de la porte et de l'autre Léonie. Mes trois amies me regardaient soulagées et elles se précipitèrent sur moi. Elles posaient tant de questions sur ma santé que je ne savais où tendre l'oreille.

"- Mesdemoiselles, veuillez sortir et la laisser se reposer ! " Cria Mme Pomfresh. Malgré les cris de protestations des filles, elle les sortit. Seule Léonie put rester avec moi, étant donné qu'elle n'avait pas dit un seul mot. C'est alors que je m'aperçus que le poids qui écrasait ma main était en fait la sienne qui me tenait. Elle me regardait comme si j'allais disparaître dans l'instant d'après. Soudain, elle posa sa tête sur ma main qu'elle serrait fort. J'entendis un son étouffé.

"- Pardon?

-Je suis désolée. Répéta-t-elle."

Elle ne releva pas le regard. Je comprenais qu'elle avait trop honte pour me regarder.

"- Pourquoi tu t'enfuyais? lui demandais-je?

Elle semblait gênée.

"- J'ai entendu ta conversation avec Myriam. Je savais que tu allais me quitter mais je ne voulais pas l'entendre tout de suite."

Je restai de marbre en l'écoutant.

"- Pourquoi je te quitterai?

- Myriam t'a dit qu'elle t'aimait alors que moi je ne l'ai jamais dit. Alors... ce serait normal si tu me laissais pour elle.

- Et qui j'aime moi, ça ne compte pas "Répliquai-je, outrée qu'elle ait voulu prendre cette décision pour moi.

Elle releva immédiatement la tête.

"- Qu'est ce que tu as dit?

-J'ai dit que j'étais amoureuse de quelqu'un et qu'il ne s'agissait pas de Myriam. "

Elle ne dit pas un mot, mais ses yeux me fixaient avec envie et espoir.

"- Je suis amoureuse de toi; espèce de troll. "

Ses joues devinrent rouge, et elle se jeta sur moi pour m'embrasser. Mais elle se décolla rapidement et la peur revint sur son visage.

"- Même avec ce que je t'ai fait? "

Je ne savais que répondre. Elle m'avait blessée volontairement, sous le coup de la colère. Qu'est ce qui me disait qu'elle n'allait pas recommencer?

"- Recommence une fois et tu n'entendras plus jamais parler de moi." Lui dis-je très sérieusement.

Elle me le promit et serrait fort, sans me faire ma, mon poignet.

Ce fut ce moment que choisirent les filles pour revenir, malgré l'interdiction de Mme Pomfresh. Elles regardèrent toutes les trois d'un mauvais œil la main de Léonie tenant la mienne.

"- Fanny, tu veux vraiment qu'elle reste? me demanda Serena

Si tu veux, on la fait sortir, dit Margaret.

Non, je préfère que ma petite amie reste près de moi." dis-je, souhaitant clarifier les choses. Les réactions ne se firent pas attendre. Elles jetèrent leurs regards sombres sur moi.


"- Elle a essayé de te tuer et toi tu veux sortir avec elle? cria Serena

- J'espère que c'est le choc que tu as reçu qui te fait perdre la tête ! dit Lena.

- Ou alors, elle t'a lancé un sort ! finit Margaret.

- Non mais laissez la tranquille ! leur répondit Léonie.

- On ne t'a rien demandé ! "Crièrent ensemble la rouge et verte.

Léonie se leva, ayant eu le réflexe de mettre la main sur sa baguette. Les filles eurent le même.

"- Tu vas nous faire la même chose qu'à Fanny?" demanda Serena.

Elle savait qu'elle avait touché là où il fallait lorsqu'elle vit le sentiment de honte qui marqua le visage de Léonie. Il fallait que je mette un terme à tout ça si je ne voulais pas voir mes proches se battre entre elles. Je me leva hors du lit avec l'intention de me jeter entre elles, cependant mes forces ne mettaient pas complètement revenu, et je m'écroulai par terre, m'évanouissant de nouveau.

Je me réveilla dans un des lits de l'infirmerie. Cependant, il n'y avait cette fois personne autour de moi. Le château était plongé dans le noir, et je ne distinguais tout d'abord pas ce qui se trouvait autour de moi jusqu'à ce que mes yeux se soient habitués. C'est alors que j'aperçus quatre silhouettes entrant dans l'infirmerie. Le bruit de la porte qui s'ouvre devait être ce qui m'a réveillée. Soudain, je réalisai qu'il n'était pas normal que des gens s'introduisent ainsi et à cette heure-ci dans cette partie de Poudlard. J'ai donc pris ma baguette. Je reconnu avec horreur une cravate verte sur l'une des ombres. Aussitôt, je me rappela l'agression que j'avais subi et donc discrètement, je me cachai sous mon lit. Mon souffle s'accélérait et je me lançai un sortilège informulé de mutisme afin qu'il ne me trahisse pas. Ils étaient en train d'examiner chacun des lits espérant trouver une silhouette endormie.

« - Elle n'a pas l'air d'être là, elle est peut-être retournée dans sa maison. Dit l'un d'entre eux.

-On va voir ça, dit une autre voix. Hominem Revelio. »

Bien sûr, le sortilège révéla ma présence et immédiatement, les garçons se dirigèrent vers l'emplacement où je me trouvais. Je ne leur laissai pas le temps de m'atteindre et je formula dans ma tête le sort d'expulsion. Sur les quatres silhouettes, trois furent éjectées. La quatrième leva sa baguette et cria :

« - Reducto !»

Le lit sous lequel je me cachais fut rapetissé, me dévoilant. Je me leva alors et pointa ma baguette sur le serpentard :

« - Experlliarmus ! »

Sa baguette vola en l'air mais fut rattrapée par l'un de ses acolytes qui s'était relevé. D'ailleurs, ils se trouvaient tous de nouveau debout, m'encerclant vers le fond de la salle.

« - sectumsempra ! »

Un sort blanc jaillit de la baguette de celui qui venait de prononcer cette phrase, et je tentai de m'en protéger en jetant un charme de bouclier. Mon sort dévia le sien qui ne me toucha qu'au bras. Cependant, celui-ci se trouva entaillé sur tout le long et du sang en sortit à grands flots. L'envie de tourner de l'œil me venait, mais l'adrénaline du danger me maintenait debout. Mais un autre sort m'atteint, ainsi qu'un autre et encore un autre. Mon corps n'était rien d'autre que de la douleur et je ne trouvais plus la force de répliquer. Je voyais vaguement à travers mes larmes qu'ils m'encerclaient alors que j'étais tombée à terre.

« - On va finir ce qu'on a commencé il y a quelques semaines ! dit l'une des voix.

- Tu te rappelles ce qu'on a convenu?

- Bien sûr que oui . Lui répondit son voisin de droite, un sourire sur ses lèvres alors qu'il me fixait.

- Petrificus totalus ! »

Mon corps se raidit, et même si j'en avais eu la force, il m'était impossible de bouger. Un des serpentards s'avança vers moi, me prit le bras et même si mon corps entier brûlait sous la douleur, je sentis une autre douleur encore plus violente sur mon bras. Je ne pouvais pas hurler à cause du sort, mais je le faisais intérieurement. Je pleurais également intérieurement, ne pouvant laisser couler les larmes de mes yeux. Et la honte me submergeait. Lorsqu'il eut finit, ils me lancèrent quelques sorts de torture, et d'autres de magie noire qui m'entailla un peu plus la peau, rian de me voir ainsi à leur merci. Puis, ils eurent enfin fini. J'entendis seulement le mot Oubliette et je m'évanoui une nouvelle fois.

La lumière éblouit mes yeux. Quand enfin ma vue s'accommoda du changement, je pouvais voir que se trouvait plusieurs personnes autour de moi. Une fille aux cheveux courts me dit, avec un grand sourire :

« - Te voilà enfin réveillée !Alors comment te sens-tu ? Et qui t'a fait ça ? me demanda-t-elle, son ton devenant tout de suite plus dur.

- Mlle Prewett, qu'avions nous dit ? Lui dit une vieille femme portant un chapeau pointu.

- Désolé madame la directrice. Répondit cette jeune fille.

- Est- ce que ça va Fanny ? Me demanda une jeune fille aux cheveux noirs coupés au carré et portant une cravate jaune.

- Je ne comprends rien. Qui êtes-vous tous ? » demandais-je

La jeune fille aux cheveux courts, qui portait une cravate rouge, me regardait, sa bouche entrouverte. Ce qui était le cas en fait de toutes les personnes qui se trouvaient autour de moi. On aurait pu croire que le temps s'était mis sur pause. La vieille femme réagit enfin :

« - Son agresseur a dû lui lancer un sort d'Oubliette, je vais vite régler ça. »

Elle pointa un bâton en bois sur moi et prononça des mots que je ne comprenais pas. Je reculai d'instinct, m'appuyant sur mes avants-bras, mais celui de gauche failli et je serais tombée si la fille à la cravate verte ne m'avait pas retenue. Je regardai mon bras, afin de comprendre ce qui lui arrivait. Un bandage se trouvait dessus, que je retirai très vite. Des mots étaient entaillés dans ma peau, cicatrisés comme s' ils avaient été gravés il y a quelques mois.

« - Qu'est ce qu'un sang de bourbe ? demandai-je. Et pourquoi est-ce qu'on m'a écrit ça sur le bras ?

- Le sort est protégé par de la magie noire, j'ai peur d'altérer encore plus sa mémoire si j'essaie. Dit la femme.

- Et donc on va la laisser comme ça ? S'emporta la fille aux cheveux courts.

- Nous allons faire venir un médicomage de Sainte Mangouste spécialisé en Magie de ce type. Ne vous en faîtes pas pour votre amie. Maintenant, tout le monde dehors, nous devrions la laisser se reposer. »

Tout le monde sortit, me laissant seule dans cette immense infirmerie.

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