Dans l'après-midi, j'ai reçu la visite d'un jeune homme aux cheveux bleus. Il se présenta à moi comme étant un ancien élève de Poudlard avec qui j'avais sympathisé.

« - Donc si je récapitule bien, tu t'appelles Ted Lupin, tu as un an de plus que moi, un ancien poufsouffle et tu es actuellement en formation pour devenir auror. Je ne me suis pas égarée ?

- Exactement. Si tu veux, je peux te raconter notre rencontre.

- Tu feras cela plus tard fiston." Dit un homme qui venait d'entrer dans la pièce. Il avait les cheveux noirs, incoiffables, des yeux verts et une cicatrice au milieu du front.

"- Fanny, je te présente mon parrain, Harry Potter.

- Bonjour, jeune Fanny. Je suis Auror et c'est moi qui suis chargé d'enquêter sur ton agression et ta perte de mémoire. »

Je ne savais pas vraiment comment réagir. Je n'avais pas pensé qu'il y aurait une enquête.

« - Heu excusez moi, qu'est ce que c'est un auror ?

- C'est un peu comme la police moldue, sauf qu'eux ils chassent les mages noires. Me dit Ted.

- Mais, pourquoi un chasseur de mage noir s'occupe d'une affaire comme la mienne ?

- Déjà, vu la marque que tu as sur le bras, il semblerait que tu te sois fait agressée en raison de tes origines. Et on sait que beaucoup de mages noirs ont une haine contre les moldus. Alors si je peux éviter que des jeunes deviennent la prochaine génération de mangemorts, je le ferai. Ensuite, ma meilleure amie est d'origine moldue comme toi et en a bavé lorsqu'elle était à Poudlard. Alors j'imagine que ton histoire m'a touchée. Surtout que tu lui ressembles sur plusieurs points. Et puis, tu es une amie de Ted depuis longtemps, je te connaissais déjà. Tu es d'ailleurs souvent venue chez sa grand-mère ou chez moi.

- Harry, tu crois qu'elle devrait être sous protection ? Demanda Ted.

- Elle l'est déjà. Mais je ne vais pas prendre le risque de dire à haute voix comment. lui répondit Harry. Je vais devoir y aller fiston, les affaires m'attendent. Tu viens manger à la maison vendredi soir ? Cela fera plaisir à Lily.

- Avec plaisir. A plus tard alors. »

Quand Harry fut parti, je regardai Ted et lui dit :

« - Quel charisme ton parrain !

-Tu as vu ça ! Et encore, tu ne connais plus son histoire, mais quand tu la sauras de nouveau, tu l'admireras encore plus !

- Vous avez l'air tellement proche.

- Il est comme un père pour moi. Mes parents sont morts durant la deuxième guerre des sorciers, j'ai donc été élevé par ma grand-mère. Il a toujours pris soin de moi. Surement parce qu'il se reconnaissait en moi, vu qu'il est également orphelin. Son père était l'un des meilleurs amis du mien.»

Il me regarda pensif.

« - Qu'est ce qu'il y a ? Lui demandais-je.

- Ça me fait vraiment bizarre de te raconter ça une deuxième fois. Quand j'étais à Poudlard, tu étais l'une des personnes avec qui j'étais le plus proche et tu savais absolument toute ma vie et tu me comprenais mieux que quiconque. Je ne compte plus le nombre de fois où tu m'as réconforté. Une fois, je suis tombé devant un miroir enchanté qui nous montre ce que nous désirons le plus. J'y ai vu mes parents. Et je suis devenu obsédé par ce miroir. J'y passais toute mes nuits au début, puis j'ai commencé à ne plus aller en cours pour aller les voir. Tu es la première à t'être rendue compte que je n'étais pas « malade » et c'est grâce à toi que j'ai pu sortir de cette obsession.

- J'ai fait ça moi ?

- Bien sûr que oui ! Si tu savais tout ce que tu as fait pour cette école ! Quand tu étais en troisième, les trois écoles de magie les plus importantes du monde ont organisé un concours. Chaque école avait une équipe de quatre élèves. Le concours était constitué de questions sur la magie ainsi que de quelques épreuves pratiques. Si Poudlard a gagné, c'est en grande partie grâce à toi !

- Wouah... J'ai l'impression que tu me parles de quelqu'un d'autre et pas de moi.. J'ai du mal à croire que j'ai été comme ça un jour. Finalement, vous me connaissez plus que je ne me connais maintenant.

- Au moins, ça tu ne l'as pas perdu.

- De quoi tu parles ?

- Tu t'es toujours sous-estimée. Incapable de te voir telle que tu es réellement.

- Aujourd'hui, c'est différent. Je ne sais pas qui je suis. Je suis même incapable de faire la magie, alors qu'avant j'y arrivais apparemment.

- Oh ça ça peut facilement se régler tu sais. »

Il se leva et prit ma main pour que je me lève également. Nous avons ensuite passé plusieurs heures durant lesquelles il me montrait quelques sorts simples. J'étais heureuse de voir que j'arrivais facilement à reproduire ce qu'il me montrait. Ainsi en début de soirée, je savais allumer le bout de ma baguette, faire voler des objets grâce au sortilège de lévitation, mais également les attirer ou les éjecter grâce aux sortilèges d'attraction et d'expulsion. Je savais également immobiliser ou désarmer Ted qui acceptait avec plaisir d'être mon cobaye. Alors qu'il me montrait le sortilège pour ouvrir et fermer une porte, celle-ci s'ouvrit en trombe, nous précipitant à terre. Sonnée, j'ai mis un peu de temps à comprendre ce qui venait de se passer. Face à moi se trouvait Lena ainsi qu'une magnifique femme aux longs cheveux blonds et une plus petite, portant un carré court. Elles me regardèrent, et je voyais qu'elles ne savaient pas quoi faire.

« - Serena et Margaret je présume ?"dis-je

Les filles se jetèrent alors sur moi pour me prendre dans leur bras. Au début je fus choquée par ce contact, mais très vite, je me rendis compte que j'étais bien dans la chaleur de leur étreinte et je me laissa faire.

Nous avions pris plusieurs matelas que nous avions rassemblé au milieu de la pièce, et nous étions tous les quatre assis en cercle. Mme Pomfresh nous avait laissé faire ( D'après mes amies, c'était sûrement la première fois et la dernière fois dans l'histoire de Poudlard qu'elle laissait faire une chose pareille.

« - Alors Ted, comment ça se passe avec Victoire ? demanda Lena. »

Aussitôt, les cheveux du garçon devinrent à mon plus grand étonnement roses et son visage rosit également de manière excessive. Devant mon ahurissement, Margaret rit et m'expliqua que Ted était un métamorphomage et qu'il pouvait se métamorphoser à volonté et que parfois, les émotions jouaient sur son pouvoir.

« - Victoire Weasley est la petite amie de Ted. Ils se sont tournés autour pendant presque toute leur scolarité et ils se sont enfin mis ensemble lorsqu'ils étaient en sixième année. Un peu grâce à toi d'ailleurs. Me dit Lena.

- Oh racontez moi ! dis-je enthousiaste. »

Les filles regardèrent Ted et Lena lui dit :

« - C'est ton histoire d'amour, c'est à toi de la raconter. »

On voyait bien que le jeune garçon était troublé.

« - On se connaît depuis très longtemps car nos familles sont très liées. Elle est une Weasley, donc de la même famille que la femme de mon parrain. J'étais très souvent chez eux, et parfois on m'invitait également aux dîners de famille des Weasley. Lorsque nous sommes rentrés à Poudlard, nous nous sommes encore plus rapprochés jusqu'à devenir meilleurs amis. Mais je voyais qu'elle plaisait aux garçons et aux filles qui l'entouraient. Elle a du sang de Vélane, ce n'est pas sa faute. Elle dégage quelque chose d'envoutant. Un jour, elle a commencé à sortir avec un serpentard, et je me rappelle que je ne pouvais m'empêcher de détester ce type, et de le jalouser. Ce qui n'est absolument pas dans ma nature. Je m'en rappelle, je te l'avais raconté une fois, alors que nous étions aux Trois-Balais. Et toi, tu m'as dit que c'était une réaction normale si j'avais des sentiments pour elle. Cette phrase m'est restée dans la tête durant des mois. Je faisais semblant d'être heureux pour elle, et le soir, je ruminais cette phrase. Elle a enfin fini par le quitter, et me rendant compte que tu avais raison, j'ai voulu essayé de me rapprocher d'elle, mais plus qu'amicalement. Elle répondait d'ailleurs favorablement à mes avances, me donnant beaucoup d'espoir. Mais je n'étais vraiment pas doué pour ce genre de choses, et un jour elle a mal compris ce que je lui disais, pensant que je venais de lui avouer mes sentiments pour une autre fille.Pour toi d'ailleurs Fanny.

- Hein ? Moi ? Et tu en avais ?

- Bien sûr que non, nous étions proches, mais pas dans ce sens là.

- Oh je vois. Dommage, je te trouve plutôt mignon avec tes cheveux bleus » ai-je dit, continuant avec un clin d'œil ironique. Nous rions tous ensemble, sur nos matelas

- « Et puis un jour, après un match de Quidditch, un mec est venu vers elle, devant toute l'école pour lui demander de sortir avec lui. Elle m'a regardé, très froidement, puis s'est détourné de moi et a accepté sa proposition. Après, nous nous sommes éloignés. Elle changeait souvent de petit ami, m'évitait dans les couloirs, ou embrassait son copain actuel juste quand je passais près d'elle. Et moi, je n'arrivais pas à approcher une autre fille qu'elle, je n'essayais même pas d'ailleurs. A la rentrée de notre sixième année, alors que j'étais seul dans un wagon du train, elle est venue s'asseoir à côté de moi, s'excusant que nos vies aient pris des chemins différents, et me demandant si nous pouvions redevenir comme avant. A partir de ce moment-là, elle a arrêté de fréquenter des garçons et nous passions notre temps ensemble. Jusqu'à ce que j'ai un jour le courage de l'inviter au bal de Noël. Ce soir-là fut magnifique. A la fin, je lui ai avoué mes sentiments, et nous avons échangé notre premier baiser.

- Ton histoire d'amour est si belle ! me suis-je enthousiasmée. Mais je ne comprends pas ce que j'ai à voir avec ça.

- Et bien pendant les vacances d'été de notre sixième année, tu as donné rendez-vous à Victoire dans Londres. Tu lui as alors expliqué qu'entre nous il n'y avait rien, que c'était elle que j'aimais depuis des années, et que ça crevait les yeux qu'elle m'aimait aussi. Après cette conversation, tu lui as fait prendre conscience de ce qu'elle ressentait pour moi, et que c'était pour cette raison qu'elle fréquentait de nombreux garçons, dont elle se lassait assez vite.

- Wouah, j'étais vraiment une personne extraordinaire ! dis-je en faisant un clin d'œil.

- Oh que oui tu l'étais. Me dit Serena.

- Mais tu l'es toujours ! Dit Lena Tu as peut être perdu tes souvenirs, et je t'accorde que ce sont eux qui nous construisent en partie, mais la base est toujours là ! Ton caractère et ton intelligence sont en toi, et ta douceur ainsi que ta compassion, ce ne sont pas des choses que tu as acquises, tu as toujours été comme ça. »

Ces mots me firent rougir de plaisir. J'avais l'impression de renaître après ces quelques jours de perdition. Je me sentais si bien avec tous ces gens que j'avais l'impression de les connaître depuis des années. C'était le cas apparemment, mais là, ce n'est pas quelque chose que l'on apprend, mais que je ressens.

- Tu veux qu'on te parle de toi ? Me demanda Margaret.

- Si vous en avez l'envie, pourquoi pas. Je suis curieuse de savoir quel genre de personne j'étais. Et puis, de savoir ce qui se passe avec la fille de l'autre jour. »

Après mes mots, il eut un long silence durant lequel les trois filles se regardèrent, comme si elles ne savaient pas quoi dire. Enfin, Margaret prit la parole.

- Hum... Tu sais, tu ne devrais vraiment pas t'approcher d'elle...Enfin, elle pourrait profiter du fait que tu aies perdu la mémoire pour te raconter des choses fausses sur vous.

- Elle serait si mauvaise que ça ?

- Pas spécialement, enfin, non, moi je la connaissais depuis de nombreuses années et elle m'a toujours paru sincère. Mais, depuis qu'elle t'a rencontrée, elle semble avoir changé.

- Raconte-moi tout depuis le début.

- Je l'ai rencontrée en première année car nous sommes de la même maison. Mais nous nous sommes vraiment rapprochées lorsque nous avons toutes les deux intégré l'équipe de Quidditch en seconde année. Elle a souvent été là pour moi, et était une véritable amie. Vers la quatrième année, elle s'est rendu compte qu'elle plaisait pas mal autour d'elle. Ses parents sont assez stricts et même s'ils l'aiment beaucoup, ils la privent d'énormément de choses et codifient pas mal sa vie. Alors par goût de leur déplaire, elle s'est mise à sortir avec de nombreuses filles. Après chaque match, nous la voyions accompagnée d'une fille différente. Je n'ai jamais été vraiment d'accord avec ce qu'elle faisait à ces filles, surtout qu'elle les jetait souvent d'une manière que je trouvais irrespecteuse. Mais je n'avais pas à m'y mêler car c'est sa vie, et non la mienne. Et puis, en début d'année, vous vous êtes rencontrées. Toi, je ne sais pas pourquoi, mais on voyait bien que cette fille t'obsédait, qu'elle te faisait de l'effet.

- Nous l'avons toutes vues car c'était la première fois que cela t'arrivait. Tu es plutôt du genre à te soucier des gens, mais de façon amicale, comme une petite maman. Dit Serena.

- Alors que là c'était différent. Cette fille te rendait différente. »

Je les écoutais avec passion, suivant cette histoire qui était la mienne. Margaret reprit.

"- Personnellement cela m'inquiétait de savoir que ton premier amour serait cette fille, sachant ce qu'elle faisait. Mais tu nous racontais qu'elle s'intéressait vraiment à toi. On se disait que tout comme elle t'avait changé, tu l'avais changée aussi.

- Ca, c'était jusqu'à ce qu'elle t'attaque ! S'emporta Serena.

- Tu n'es pas obligée de crier tu sais. Lui dit Lena

- Quelqu'un essaie de tuer mon amie, je crie contre cette personne si je veux lui rétorqua Serena.

- Comment ça me tuer ??

- On te l'a dit. Un jour, elle t'a croisé avec Myriam, et lorsque tu as voulu t'expliquer avec elle, elle a laissé éclater sa rage, te blessant gravement. C'était pour ça que tu étais à l'infirmerie au début.

- Donc si je récapitule, c'est une personne qui aime s'amuser avec ses conquêtes mais qui préfère qu'elles lui soient fidèle ?

- On peut résumer ça comme ça oui.

- Et, vous êtes sûre qu'elle m'a attaqué par jalousie ? Il n'y avait pas une autre raison derrière ? Et peut-être qu'elle est vraiment amoureuse de moi ?...

- Fanny, ne cherche pas à la revoir ! Dit Lena

- Hein, quoi ? Non je n'ai jamais dit ça !

- Fanny, nous te connaissons. Tu détestes qu'un problème traîne et tu vas vouloir la retrouver pour t'expliquer et mettre tout ça au clair. Sauf que tu dois sortir cette personne de ta vie.

- Puis-je dire quelque chose ? Dit Ted, resté silencieux depuis le début. Je peux aller discuter avec cette jeune fille, voir ce qu'il en retourne. Je pense qu'il y un loup sous cette histoire que nous ne comprenons pas et vous tirez des conclusions hâtives. Et vous êtes en train de beaucoup influencer les choix de Fanny, alors que vous devriez la laisser choisir ce qu'elle doit faire avec Léonie. C'est bien de vouloir la mettre en garde, mais de mon point de vue, vous n'êtes absolument pas objectives et trop haineuses envers Léonie. Tout le monde a le droit à une seconde chance.

- C'est bien une mentalité de Poufsouffle ça. lança presque méchamment Serena.

- Et toi, je trouve que la maison Serpentard te va à ravir ». Dit Ted, en lui envoyant un éclair avec sa baguette.

Serena se redressa, sortant sa baguette, prête à lui lancer un sort. Margaret lui prit la main, tandis que Lena s'interposa entre les deux. Serena se dégagea, rageuse, de la poigne de son amie et je vis la peine s'y inscrire. Mme Pomfresh entra à ce moment en hurlant que l'infirmerie n'était pas un endroit pour les duels, et elle chassa tout le monde. Je me retrouva de nouveau seule dans l'infirmerie, avec en tête, tout ce que je venais d'apprendre.