Chapitre 10 - Redécouverte
Durant plusieurs minutes, je restais seule dans cet endroit que je ne connaissais pas. Et je repensais à toutes ces filles qui s'étaient réunies autour de moi et qui semblaient toutes me connaître. Alors que moi, je n'avais aucune idée de qui il s'agissait. J'examinais également la pièce dans laquelle je me trouvais. Il s'agissait d'une immense salle, avec des murs en pierre et deux rangées de lit se faisant face. Soudain, me sortant de mon observation, la porte s'ouvrit, laissant passer la dame avec le chapeau pointu, suivie d'un homme portant une longue robe verte.
« - Voici la malade. » Dit la femme en m'indiquant, mais elle ne s'avança pas plus. L'homme lui se dirigea vers moi, sortit un bâton de sa poche et d'un geste de la main fit apparaître un petit fauteuil. Mes yeux s'écarquillèrent, et un semi-cri sortit de ma gorge. Comment est-ce qu'il avait pu faire apparaître un siège sorti de nulle part ? Lorsqu'il s'assit, je recula, manquant de tomber de mon lit.
Il lança un regard à la femme qui se trouvait derrière lui, d'un air entendu.
« - Bonjour Fanny, je me présente, je m'appelle Patrick Bagby, je suis guérisseur à Ste Mangouste. »
Je ne répondis pas, cherchant à savoir si j'étais également censée le connaître et qu'est ce qu'était Ste Mangouste.
« - Non, c'est notre première rencontre et je vais tout t'expliquer ne t'inquiète pas.
- Vous avez lu dans mes pensées ?! criai-je ahurie.
- Je suis un occlumens, je vais tout t'expliquer.
- Non, stop, je ne veux plus rien écouter ! Des sièges apparaissent de nulle part, vous lisez dans mes pensées, je ne connais personne mais tout le monde me connaît. Je deviens folle ou quoi ?! » J'avais dit tout ça en me levant de mon lit et en criant, m'éloignant de lui. Je paniquais totalement.
« - Tu veux bien te rasseoir ? Je te l'ai déjà dit, je vais tout t'expliquer. »
Je le regardai, méfiante. Mais je ne perdais rien à l'écouter, alors je me suis assise sur le lit.
« - Nous sommes des sorciers. C'est-à-dire que grâce à ceci, il me montra le bâton, qui n'est pas un bâton mais une baguette, nous matérialisons la magie qu'il y a en nous.
- De la magie ? Mais ça n'existe pas la magie. »
L'homme leva sa baguette et donna un bref coup. Le lit sur lequel je me trouvais commença à flotter dans les airs, m'arrachant un nouveau cri. Puis il se posa de nouveau sur le sol.
S'ensuivit alors une longue conversation entre nous deux, où il m'expliqua tout ce que j'étais censée savoir sur le monde des sorciers.
« - Tu viens de ce monde toi aussi .
- Vous voulez dire que je peux faire les mêmes choses que vous ?
- Bien sûr et tu l'as déjà fait d'ailleurs. Voici ta baguette. »
Il me tendit une fine baguette, de couleur ambrée. Sur le bas de la baguette s'enroulait une vigne sculptée dans le bois ainsi que des roses.
« - Elle est magnifique. Dis-je ébahie
- Donne un coup.
Je tendis mon bras, même si je me sentais totalement stupide. Je levais la baguette puis l'abaissais. Aussitôt un bouquet de fleurs sortit de la baguette, me surprenant. L'homme prit le bouquet et me le tendit. Tandis que je le prenais, toujours ébahie, je me demandais comment j'avais pu oublier cet univers.
« - On t'a jeté un sort. Depuis que nous discutons, je suis dans ton esprit à la recherche de tes souvenirs, mais impossible de les récupérer.
- Depuis tout à l'heure, vous vous baladez dans mon esprit ? C'est plutôt impoli.
- Désolé, mais c'est pour ton bien. Mais, je n'arrive pas à m'y retrouver. C'est comme si on avait tout flouté. Il y de temps en temps, un brouillard noir qui entoure ce flou. Je pense qu'on t'a jeté un sortilège d'amnésie, mais qu'on l'a scellé à l'aide de la magie noire. Je pourrais tenter de te jeter des sortilèges pour essayer d'arranger cela mais j'ai peur d'atteindre ton esprit de manière irrémédiable.
- De toute façon, d'après ce que vous me dites, mon esprit est déjà en morceaux, alors autant tenter le coup, non ? »
Le guérisseur me regarda pensif.
« - Tu es prête à prendre ce risque ? Tu pourrais finir tel un légume. Pourquoi ne pas accepter d'avoir tout perdu et recommencer à zéro ? »
Je ne savais pas quoi en penser. J'étais totalement perdue dans toutes les informations qu'il m'avait donné. Mon esprit qui était vide, allait exploser d'un trop plein.
« - Je ne veux pas te brusquer. Je vais donc te laisser un peu de temps et je reviendrais dans quelques jours. »
Sur ces mots, il se leva et s'en alla, m'adressant un dernier sourire avant de passer la porte. Le professeur Mcgonagall resta quelque temps avec moi après le départ du guérisseur Bagby. Nous avons discuté de Poudlard et mon avenir au sein de l'école. Elle m'apprit que j'étais une élève sérieuse qui s'en était toujours sortie malgré mes origines de moldu. Elle me parla également des gens que je côtoyais habituellement. Puis on fit venir ma mère. Elle était une moldue et c'était sa première visite dans mon école. Le professeur resta près de moi, s'inquiétant de la réaction de ma mère, voyant que sa fille ne la reconnaîtrait pas. Cependant, dès que je la vis, je me suis souvenue d'elle. Elle pleura de soulagement et elle est restée avec moi toute la nuit. Je me serrais dans ses bras et nous avons passé beaucoup de temps à discuter. C'était rassurant pour moi d'enfin voir quelqu'un que je connaissais et à qui je pouvais parler. Je me souvenais de toute mon enfance jusqu'à mes onze ans. A partir de ce moment-là, c'était presque le flou total, même si je me souvenais des noëls passés avec ma mère. Et ce fut elle qui me raconta comment j'avais découvert la magie qui était en moi. Nous en sommes venues à la conclusion avec la directrice que tous mes souvenirs magiques avaient été effacés et que ne restaient que ceux apparentés au monde moldu. Au fur et à mesure que nous arrivions à nos conclusions, je me rappelais de mon amie avec qui j'avais passé toute mon enfance. Ainsi, le lendemain, après le départ de ma mère, on fit venir Lena.
Au début, elle avança timidement dans l'infirmerie, ne sachant pas comment elle devait se comporter avec moi. Mais je lui fis un grand sourire et lui dit :
« - Mot de passe ? »
Elle ne semblait pas comprendre au début, puis se souvint de cette cabane que nous avions fabriqué chez elles lorsque nous étions petites. Nous ne laissions personne y entrer, et lorsqu'une s'y trouvait déjà et que l'autre voulait y rentrer, nous demandions un mot de passe.
« Fontaine de jouvence. » me répondit-elle alors.
Je me leva de mon lit et allai la serrer dans mes bras. Elle me rendit au centuple cette étreinte. Elle a comblé les zones de trous que le professeur et ma mère n'avaient pu me raconter. Notamment sur ma relation amoureuse. Elle me raconta que j'étais actuellement dans une relation très toxique pour moi, qu'il s'agissait d'une histoire avec une fille qui n'avait fait que me rendre triste ou me blesser.
« - On pensait au début qu'elle t'avait fait boire un philtre d'amour car tu as été subitement obsédée par elle. Ensemble on a préparé un antidote mais même après l'avoir bu, tu étais toujours autant obsédée, donc on a su que tu l'aimais vraiment. Mais, je le voyais bien qu'elle ne te rendait pas heureuse. Et puis l'autre jour..
- Quoi l'autre jour ?
- Elle a surpris une conversation entre une autre fille et toi. Cette fille t'avouait ses sentiments. Et elle par jalousie, elle t'a attaqué et blessé. C'est pour ça que tu étais à l'infirmerie au début. Puis un matin, on t'a retrouvé à terre, en sang, mutilée. Et quand tu t'es réveillée quelques jours plus tard, tu ne te souvenais plus de nous. »
Je ne dis rien au début, choquée par ce que je venais d'entendre. Puis une idée me vint.
« - Tu dis qu'elle m'a déjà attaqué, n'est-ce pas ? Qu'est ce qui nous dit qu'elle n'a pas recommencé ?
- J'y ai tout de suite pensé. Mais, lorsque je l'ai vu près de toi, pendant que tu étais inconsciente, c'est devenu flagrant qu'elle n'avait rien à voir dans cette histoire. »
Elle demeura silencieuse quelque temps, comme pensive.
« - Toi tu hésites à me dire quelque chose.
-Comment tu sais ?
- Tu te mords les lèvres. Tu fais ça quand tu doutes.
- Tu te souviens de ça ?
-On dirait que je n'ai pas tout perdu. Dis-je avec un sourire.
- D'accord tu as gagné. Il y a quelques semaines, tu nous as raconté que des serpentards t'avaient agressée. Et qu'ils t'avaient infligés des blessures avec de la magie noire. Avoue qu'il s'agit d'une drôle de coïncidence. Surtout qu'ils avaient fait ça en raison de tes origines, et que désormais tu as cette inscription sur le bras. Elle vit mon regard interrogatif.
- Sang-de-bourbe est une insulte pour les gens de notre origine. C'est comme si notre sang était sale et qu'il était inférieur à celui des autres, c'est-à-dire les sangs mêlés et les sangs purs.
- Je ne vous ai pas dit qui étaient ses serpentards ?
-Non, tu ne voulais pas qu'on te venge. Et nous n'en avons jamais parlé à la directrice.
- Et vous auriez dû." Dit une voix venant de derrière mon amie.
Prises dans notre discussion nous n'avions pas vu le professeur Mcgonagall entrer.
« - On dirait que cette affaire est plus grave que ce nous pensions. Dit celle-ci. Vous auriez dû nous en parler jeunes filles. Qui d'autres est au courant ?
- Serena, Margaret et Léonie.
- Vous direz à ces demoiselles que vous êtes toutes les quatre convoquées dans mon bureau ce soir, Mlle Hargos. Maintenant, laissez votre amie se reposer, et dirigez vous vers vos cours. »
Lena me serra une dernière fois dans ses bras et sortit de l'infirmerie. Le professeur la suivit.
"- Professeur?"
Elle s'arrêta et se retourna vers moi.
« - Est-ce que je suis quelqu'un de mauvais ?
- Pourquoi me posez-vous cette question Mlle Shastell ?
- Si les gens s'obstinent à m'attaquer, c'est que je suis quelqu'un de mauvais.
- Oh que non. Non vous n'êtes pas quelqu'un de mauvais. Vous êtes l'une des personnes les plus gentilles et les plus intelligentes qu'il m'ait donné l'occasion de rencontrer. Les gens mauvais, ce sont ceux qui vont ont fait du mal. »
Sur ces mots, elle partit.
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