Nous sommes un jeudi d'octobre, dans le petit appartement bien décoré de Louise, c'est le deuxième jour depuis qu'elle a adopté son chiot.

Sa soeur, Pam, est décédée depuis plus d'une semaine suite à un accident de voiture. Même si Louise a 21 ans et qu'elle n'habite plus avec ses parents et donc avec Pam précédemment qui, elle, avait 17 ans, elles se voyaient régulièrement les week-end. Louise a donc adoptée un petit chien pour combler le vide et se sentir moins seule.

Le micro-onde indique 17 heures 25, Louise se rend compte qu'il n'y a plus de croquettes pour son chiot, elle décide d'aller en acheter à l'animalerie. Elle prend son manteau, ses chaussures, les clefs qui se trouvent sur le meuble du salon, où une photo de Louise et sa soeur est encadrée dans un cade blanc, embrasse son chien et claque la porte.

Il neige énormément, le vent souffle à plus de 50 km/heure. Elle lutte contre celui-ci pour pouvoir avancer, les lampes éclairent légèrement la rue, les voitures roulent lentement, les gens marchent seuls, aucun bruit ne se fait entendre. Louise a si froid qu'en voyant l'animalerie au bout de la rue, elle commence à courir pour y être plus vite. Avec le froid et la neige, le sol glisse ce qui provoque la chute de la pauvre Louise, en tombant, elle trébuche sur quelque chose en metal, elle le prend en mains et découvre que ce n'est d'autre qu'un collier pour chien, il y est inscrit « PAM » , bizarre pense Louise, c'est le même prénom que sa soeur décédée, elle le met dans sa poche et continue son chemin.

La voilà devant l'animalerie, c'est un grand bâtiment gris, terne, les portes immenses donnent l'impression d'être petit, 3 sonnettes s'y trouvent, dans tout les cas, il ne donne pas envie d'y entrer ! Mais Louise est bien obligée. Á l'intérieur, plusieurs parties l'une à la suite de l'autre. Louise salue la vieille dame qui s'occupe de la caisse, mais celle-ci ne lui répond pas. Louise continue à marcher jusqu'à l'endroit consacré aux chiens. Après dix minutes d'hésitation entre deux différents paquets de croquettes, elle se décide enfin à prendre celui de droite. Elle s'apprête à aller vers la caisse, mais elle voit l'une des portes qui se trouve dans le fond entre-ouverte, il y est inscrit « Réserve » sur une pancarte rouge, elle s'y approche, étant une éternelle curieuse.

Derrière la porte, elle voit un jardin à l'herbe arrachée. Surprise de se retrouver dehors, elle observe attentivement les lieux. Á sa gauche se trouve quatre grands pots de fleurs verts les uns à coté des autres, à sa droite, une cabane en bois qui donne la chair de poule, en face d'elle, il y a un grand arbre au tronc résistant décoré d'une multitude de feuilles couleurs jaunâtres. L'arbre intrigue fortement Louise, celle-ci décide donc de s'y approcher. Elle marche sur une branche et le bruit de son craquement résonne, il y a aucun autre bruit mis à part celui du vent qui souffle, portant à croire qu'il chante une mélodie. Elle remarque qu'il y a quelque chose enfouit dans le tas de feuilles, elle se met sur la pointe des pieds et réussit à l'attraper. Elle regarde dans ses mains et voit que c'est le collier pour chien qu'elle avait trouvé en trébuchant plus tôt dans la rue. Elle s'empresse de vérifier dans sa poche et découvre effrayée que le collier n'y est plus. Comment a-t-il pu se trouver dans les feuilles de l'arbre alors qu'il était dans sa poche cinq minutes plus tôt ?

Louise observe longuement ce fameux collier de chien. L'inscription « PAM » est écrite obliquement suivit d'un fond bordeaux qui fait tout son charme. Quand elle s'apprête à remettre le collier dans les feuilles, pensant que c'est le mieux à faire, toutes les feuilles tombent en même temps. Louise est sous le choc. Comment est-ce possible ? Jamais elle n'a vue ça de sa vie. C'est comme si l'arbre ne veut pas qu'elle y remette le collier.

Elle s'approche des pots afin de voir les jolies fleurs de plus près. Le troisième pot commence à trembler. Louise essaye de comprend comment ce pot peut bouger tout seul, mais elle ne trouve aucune explication. Elle perçoit une photo dedans, elle l'a prend et l'a lâche de suite. Ce qu'elle a vue l'horrifie. C'est une photo de sa soeur, Pam, une des nombreuses photo de classe qu'elle avait fait durant sa scolarité. Cette photo se trouvait sur la petite table chez ses parents, comment a-t-elle pu se retrouver ici ? Louise commence à être de plus en plus incertaine.

Elle ramasse la photo et l'a déchire, pensant que ça provoquerait quelque chose, mais rien ne ce passe.

Le deuxième pot se met à son tour à bouger seul. Louise se dit qu'il y a sûrement encore quelque chose dedans comme dans le précédent, elle s'y approche et y trouve une autre photo d'elle et sa soeur dans une restaurant, elle se remémore ce chouette moment mais très vite ce bonheur disparait. Cette photo était dans son appartement, elle commence à sentir les battements de son coeur s'accélérer de plus en plus et d'un coup, c'est comme si il n'y avait plus rien autour d'elle. Le vent frais cesse de souffler, tout a disparu, elle regarde la photo, et remarque que sa soeur n'y est plus et qu'elle même commence à s'effacer, que cela veut-il dire ?

Avant que Louise puisse continuer ses réflexions, tout autour d'elle redevient comme il y a quelque minutes au paravant, les quatre pots sont vides, il n'y a plus aucune terre, qui a bien pu enlever ça ? Un bruit retentit et Louise se saisit. Elle se tourne et remarque que la porte de la cabane brune est ouverte, pourtant personne n'est présent, et celle-ci ne peut pas s'être ouverte seule. Louise s'approche de celle-ci, les jambes tremblantes, le regard perdue sur cette mystérieuse cabane. Au pied de celle-ci, Louise aperçoit le collier de chien, le « M » de « PAM » est effacé. Elle le garde en main et entre dans l'obscurité de cette fameuse cabane, une multitude de pelles et de râteaux sont empilés dans un coin, il y fait très froid, Louise prend une grande respiration en guise de courage et observe ce qu'il y a autour d'elle, la photo qu'elle avait trouvée peu avant est collée sur une vitre avec beaucoup de buée, la moitié du corps de Louise a disparu, celle-ci se sent de plus en plus faible, sa tête commence à tourner. Elle ne comprend pas cette baisse d'énergie soudaine, ses jambes n'arrivent plus à supporter son corps, elle se sent tomber.

La voilà par terre, le collier à ses pieds, la photo encore dans ses mains tremblantes, il reste plus que sa tête sur celle-ci, et là, Louise fait le lien !

Pam avait disparu de la photo car celle-ci est décédée, Louise commence à se sentir de plus en plus faible, donc s'efface petit à petit de la photo. Un bourdonnement se fait entendre dans ses oreilles, ses mains tremblent, la photo devient de plus en plus froide ce qui oblige Louise à la lâcher, elle tombe à ses pieds, et se dépose près du collier.

Cette fois ci, plus rien ne se trouve sur l'image, Louise sent ses paupières devenir lourdes, elle sent son esprit s'en aller, juste avant de passer de l'autre coté, elle entend une voix qui lui semble familière lui dire

« Nous voilà enfin réunies. Ma soeur me manquait, tu me manquais tellement, mais à présent ce n'est qu'une question de secondes avant que l'on se retrouve »