Nouvelle étoile
Précision au cas où : on suit Oiseau de Neige qui a été bannie du Clan du Tonnerre et qui doit donc quitter le territoire des Clans, auquel cas elle sera tuée. Ce texte n'a aucun rapport avec la saga originale, il s'agit juste d'un petit écrit qui n'aura aucune suite et est indépendant de l'univers. BONNE LECTURE!
L'obscurité opaque de la nuit s'insinue dans les moindres interstices du paysage nocturne. Un vent balaye brutalement la lande dans laquelle je chemine, plaquant ma fourrure contre mes flans. Dans mes oreilles, je peux encore entendre les ignominies que l'on m'a jetées. Mon coeur
remonte dans ma gorge alors que j'observe le lieu m'entourant. La noirceur de la nuitée parait faire écho à celle que je ressens. Une haine me tord les entrailles
Douloureusement, je marche. Chaque pas qui m'éloigne de
mon Clan me fait souffrir. C'est comme si des épines se plantent une à une dans ma chair à mesure que je progresse dans la prairie. Le ciel enveloppé d'un velours noir s'étend jusqu'à la lande, sombre et orageux.
La solitude m'accompagne. Au-dessus de ma tête, la lune brille doucement, témoin silencieux de mes souffrances. Elle semble me narguer.Se moquer de moi, de
mon erreur qui a été d'aimer. Sa silhouette se dessine devant mes yeux, ancrée sur mes rétines. Sa fourrure rousse qui brille de mille feux dans les ténèbres. Son regard
jaune percant. Son port altier. Son museau retroussé en un sourire charmeur. Je ne parviens pas à me défaire de son image, de son souvenir, qui retient toute mon attention, tout mon coeur. Qui s'arrache, qui se brise, se replie sur lui-même dans son infinie douleur.
Les miettes de mon organe vital tombent durement au
fond de ma cage thoracique. J'étouffe une plainte silencieuse. Ma gorge est serrée d'une emprise invisible dont les griffes lacèrent la chair. J'ai l'impression que tout
mon corps se déchire. Comme si chaque partie, chaque parcelle de ma peau se fait déchiquetée par des crocs qui ne relâchent pas leur attaque. Je m'élance à travers lalande. Peut-être que courir me fera oublier. Peut-être qu'à force mes pensées ne deviendront plus qu'un poison acide qui me noiera. Peut-être qu'à terme mon esprit ne sera plus qu'un protond néant dans lequel la douleur serait absente.
Peut-être que mon combat finirait par s'achever.
Que ma vie s'éteindrait.
Pour toujours
Pour toujours.
" - À partir de ce soir, je te bannis pour toujours Oiseau de Neige du Clan du Tonnerre. Les lois ancestrales sont un devoir à respecter pour chacun des guerriers ici présents
auquel tu as failli. Tout enfreint à ces règles mérite
punition. Le tien aura été d'avoir aimer un ennemi, un coeur
de poisson. Je parle bien sur du guerrier du Clan de la Rivière, Sombre Volute."
La voix sans appel du meneur du Tonnerre retentit encore dans mon crâne. Un ennemi. J'en ai la nausée. Un chat est un chat, non ? Pourquoi suis-je punie pour quelque chose que je n'ai pas choisi ? C'est vrai, nous sommes
impuissants, qui que nous soyons, face aux aléas de l'amour. Pourquoi est-ce si difficile à saisir ? Que pouvais-je faire alors que mon coeur se déchire face à celui que j'aime, que j'aurai du considérer comme mon adversaire, mon
ennemi. Mais que vaux-je face aux directives de mon coeur ? Que puis-je y faire ? Suis-je censée écraser mes sentiments, les refouler, les ravaler ? Ne devait-on pas plutốt les accepter ? Comment peuvent-ils me blâmer pour quelque chose de naturel, au final? De normal? Mais à présent, je paye mon erreur. Enfin, quelle
erreur... J'ai l'impression de mourir de l'intérieur. J'ai
l'impression que mon coeur agonise, comme si la flamme
qui l'habitait autrefois s'éteignait tout doucement. Ne suis-je
plus qu'une coquille vide et brisée ? Que suis-je, maintenant
? Une âme perdue, égarée ? Qui n'attend plus que son salut pour devenir libre, apaisée ? Pourquoi estce que cela fait si mal de vivre ? Pourquoi suis-je piégée dans mes
souffrances, sans aucun moyen de m'en affranchir ? Pourquoi... je soupire. Je me pose tellement de questions sans réponses. Mon ventre est noué par la tristesse. Je n'ai jamais connu pareille douleur. Celle qui vous ronge de
l'intérieur, celle qui vous frappe avec autant de violence
qu'un véritable coup, celle qui, insidieusement, vous dévore
tout entier, vous brûle d'un feu impétueux, vous déchire
complètement, à un point où on se met à vouloir que toute
cette misérable existence parte en lambeaux et que jamais,
jamais, ne soient recollés les morceaux.
Oui, je ne veux plus penser à vie de malheur. À cette vie où mon amour a été condamné à tort, car après tout, je ne l'ai pas choisi. Je ne veux plus songer, ne serait-ce qu'un instant, à cette foutue vie. Alors, dans l'obscurité de la nuit,
je m'enfonce dans un sommeil duquel je ne reviendrai pas.
La paix m'envahit telle une vague puissante, une bourrasque mordante. Et je souris. Je souris parce que je sais que je n'aurai plus à me réveiller.
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