Des larmes me montèrent aux yeux, Lily n'avait jamais été sérieuse dans un discours tel que celui-ci. J'avais beau lutté contre moi-même, me dire qu'elle se trompait, mais il fallait me faire une raison, cela faisait plus de deux ans que cette situation durait, elle devait changer...

Ce qu'elle disait était vrai, mon père n'aurait jamais aimé me voir comme ça, il aurait été si déçu... Moi, qui était si pétillante, je ne savais point comment j'avais pu changé aussi vite...

— Tu vas me manquer, Victoria Miller.

Je me tournai vers elle, dégageai mes mèches roses de mon visage et lui répondis :

— Tu vas me manquer aussi, Lily Jones.

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Ma sœur de cœur et moi étions restées jusqu'à midi à regarder les vagues, et à nous promener.

Allongée sur mon lit, regardant une série, j'entendis ma mère, qui venait de rentrer de son cabinet, m'appelait d'un air rognon du salon. Je soufflai d'agacement en me levant avec un mal gré, j'arrangeai mes cheveux qui étaient décoiffés et descendis d'une lenteur d'escargot.

— Victoria, peux-tu m'expliquer pourquoi le principal m'a appelée en me disant que tu n'étais pas dans son établissement ?!

C'était donc ça ? Il n'en fallait pas tout en faire un plat...

— Francis m'a virée, lui dis-je simplement.
— Monsieur, Victoria, monsieur Francis ! Et non, Francis ! me sermonna-t-elle, les dents serrés, au bord de la crise de nerfs.

Comme simple réponse, je levai les yeux au ciel, et m'essayai sur le canapé, sandwich en mains que j'avais préparé un peu plus tôt, et pieds posés sur la table basse, zappant les chaînes de notre grand écran.

D'ailleurs ma mère, alias madame maniaque, me réprimandait très vite, mais je n'en faisais guère attention.

Ma maman et moi n'étions pas en très bon terme, depuis la mort de papa. Je me refermai sur moi-même, ma génitrice avait fait appelle à une psychologue, mais je ne parlais pas, je restai dans son bureau a fixé la veille dame qui essayait de comprendre pourquoi mon changement avait été aussi radical, pour moi, la réponse était simple : mon père me manquait, et personne ne pouvait m'aider, à moins qu'il y aurait eu un miracle qui pourrait ressuscité mon père, ce qui m'étonnerai ! La chance n'avait jamais été de mon côté...

Kylie, ma mère, déchaussa ses escarpins et son manteau valant tous deux d'une valeur inestimable, et s'installa en face de moi d'une manière élégante, je roulai des yeux intérieurement, ma mère et moi étions d'un monde si différent ! Pourtant malgré mon look, je lui ressemblais bien, ses cheveux blonds étaient ramassés en un chignon bien serré, ses yeux verts étaient maquillés d'un simple coup de mascara, contrairement aux miens, qui étaient remplis de phare à paupière foncés, donnant un air darkness.

— Tu vas bien ? me demanda-t-elle d'un seul coup.

Je me demandais parfois si ma mère n'était pas lunatique...

— Ouais.

Elle souffla d'exaspération. Ma mère n'aimait pas mon langage ni mes manières d'ailleurs ! Je me faisais du mal à ne pas la regarder dans les yeux.

— Tu as tout préparé pour l'aménagement ?
— Nop.

Voyant que je n'étais pas prête à engager la conversation, elle se leva, prépara rapidement une salade et monta à l'étage, je supposais qu'elle se dirigeait vers son bureau, même si ce n'était guère son habitude de manger dans une autre place que sur une table à manger.

Après avoir fini, je jetais les déchets, et me dirigeais à mon tour à l'étage, en allant vers la salle de bain du couloir, au retour, j'entendis des sanglots provenant de la chambre de ma maman, je m'avançais silencieusement vers la pièce où ma mère s'y trouvait, la porte était entrouverte, la vision qui m'était prêtée me fit un pincement au cœur.

L'avocate pleurait toutes les larmes de son corps, elle agitait sa main de sorte à se faire du vent, et à respirer, un mouchoir était dans ses mains, plus les larmes de ma mère coulait plus mon cœur froid se brisait...

Je m'étais dirigée vers ma chambre, avait fermé la porte doucement et m'étais laissée tomber par terre juste derrière celle-ci, quelques larmes s'étaient mises à couler, ma respiration s'était mise à se saccader sans pour autant faire de bruit, mes membres tremblaient, mon père me manquait terriblement ! Après avoir perdu un parent, j'avais l'impression de perdre le deuxième ; la femme qui m'avait portée pendant neuf mois, celle qui m'avait élevée, qui m'avait conseillée, et qui m'avait rassurée quand je n'allais pas bien, c'était ma mère, elle était en même temps ma meilleure amie, et ma grande-sœur, c'était un tout, mon tout...

Mais depuis peu, plus rien, notre relation s'était dégradée, je m'éloignais de plus en plus d'elle, je ne lui parlais plus, m'enfermais dans ma chambre pendant des heures, m'acharnant sur mon malheureux sort, personne ne pouvait m'aider, pas même Lily, comment ma vie avait pu-t-elle aussi vite se chambouler ?   

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Lynamimy.