Chapitre 8 - La pièce aux secrets (partie 2)

Quelque chose percute ma poitrine.

J'ouvre les yeux et tente de hurler, mais seule une gerbe d'eau jaillit de ma bouche. Je ne sais pas où je suis. Je me souviens d'avoir sombré au fond du bassin, et puis... et puis ?

À nouveau, une masse sombre s'abat sur ma poitrine et j'expulse un peu plus d'eau. Je cligne des yeux, stupéfaite. Au-dessus de moi se tient la zycarfa, ses défenses d'éléphant de chaque côté de mon visage. Appuyée sur trois pattes, elle utilise la quatrième pour me frapper le torse afin que je recrache toute l'eau qui s'est engouffrée dans mes poumons. Derrière elle, sa queue effectue de nerveux va-et-vient.

Elle m'a sauvé la vie.

Elle m'a tirée du bassin où je me noyais, et maintenant elle tente de me ranimer.

Sa patte s'abat une nouvelle fois dans ma direction mais, cette fois, elle visait ma tête. Je roule sur le côté ; je n'y comprends plus rien. Pourquoi cherche-t-elle à me tuer si elle vient de me sauver ?

Chassant ces questions, je rassemble le peu d'énergie qu'il me reste, me soulève du sol et mords sauvagement sa patte. Un mélange de poils et de sang envahit sa bouche. Je me redresse difficilement, tentant de cracher ce que je peux. Je tiens à peine sur mes jambes.

Je me mets à courir.

Je vacille, je chavire, je manque m'évanouir. Mais je cours. De toutes mes forces. La zycarfa marque un temps d'arrêt, sans doute stupéfaite par ma stupidité. Je redouble d'efforts.

Mon souffle est déjà chaotique, la terreur a pris possession de la moindre de mes cellules, mes poumons ont dû prendre feu, je n'en peux plus après seulement quelques minutes et elle est derrière moi, je ne parviens plus à prendre la moindre avance... Elle m'a vidée de mon énergie. Elle ou la presque noyade, difficile à dire.

Est-ce qu'elle mange ses proies ? Sûrement. C'est comme ça que je vais finir – dans le ventre d'un monstre robot sans âme. Qu'est-ce qui m'a mis dans la tête que quand on risque sa vie, on s'en sort toujours vivant ?

Mes poumons mis à rude épreuve m'envoient des signaux d'alerte de plus en plus douloureux. Les ignorer, je dois les ignorer.

Si je survis, je ne toucherai pas une cigarette de ma vie. Je le jure sur la tête de Shīzi. Des pensées de plus en plus absurdes envahissent mon esprit. Je divague, je sens que je me perds.

Continuer.

Quoi qu'il arrive. Quels que soit la douleur, l'épuisement et la terreur, continuer. Je ne peux pas me laisser abattre. Allez... J'ai passé treize ans à faire des heures et des heures de sport par semaine. Je suis pas un mec, il faut que ça me serve pour autre chose que pour draguer... Je fronce les sourcils, étonnée par cette pensée sortie de nulle part. Je dois me reprendre... Mon esprit est épuisé lui aussi. Formuler la moindre pensée cohérente devient une gageure.

Je ne sais plus depuis combien de temps je cours. Je ne sais plus où est la zycarfa. Pas juste derrière moi, manifestement... Je ne sais pas ce que j'espère, cela me semble tellement vain. Je voudrais que tout s'arrête, me reposer, je voudrais presque disparaître. Oui. Ce serait moins fatigant...

Je m'arrête finalement, pour une raison que j'ignore. Je ne sais plus à quoi mes gestes obéissent ; j'ai cessé de me fier à ma raison, j'agis par instinct peut-être. Peu importe. Toujours est-il que je m'arrête. J'observe ce qui m'entoure, hagarde et incrédule.

Sept portes sont taillées dans la roche.

Intriguée, je m'avance pour les observer davantage. L'angoisse et l'épuisement me quittent peu à peu. Je ne contrôle plus mon corps, une force inconnue dirige mes actions et cela ne m'effraie même pas. Mon esprit baigne dans un brouillard étrange.

Je ne suis pas dans un lieu normal. Il se dégage quelque chose de cet endroit, une sorte d'énergie troublante, pourtant je n'ai pas peur. Je m'avance sans crainte, emplie uniquement de calme et de curiosité, pour observer les portes.

La première, à l'extrême droite, est un simple panneau de béton dans le plus pur style azan, du moins à en juger par ce que j'en ai vu jusqu'à présent. Détail étrange, ce qui ressemble à un lecteur d'empreintes digitales est placé là où devrait se trouver une poignée. Je m'approche, effleure sa surface glacée. La même volonté étrange semble dicter mes gestes. Je place ma main sur le capteur. Rien ne se passe. Un léger sourire ourle mes lèvres, sans que je l'aie décidé. Je ne trouve même pas cela effrayant.

La deuxième porte est un miroir, dans lequel une drôle de fille me regarde. Elle saigne un peu à cause d'une blessure sur son épaule gauche. Sur son épaule, sa tresse rousse, presque complètement défaite, est trempée ; ses vêtements collés à son corps aussi. Elle tremble ; ses yeux bleus détaillent mon corps. Il y a un voile étrange dans son regard. Il me semble plus sombre que la dernière fois que je me suis regardée dans un miroir ; ils contiennent une sorte de maturité, comme si elle avait été obligée de penser, de parler ou d'agir d'une manière qu'elle aurait mieux fait de garder pour plus tard. De la maturité, des regrets, de l'épuisement, de la nostalgie... Comment est-ce possible de lire tant de choses dans les yeux de quelqu'un, fût-ce à travers un miroir ? Je recule, et détourne les yeux de ceux de la fille. Mes doigts courent sur la poignée argentée, délicatement ouvragée, qui surmonte une serrure d'aspect ancien.

La troisième porte, en acier, rappelle plus la Terre qu'Az. On dirait celle d'un bunker. Elle est fermée par trois verrous portant trois énormes cadenas. Le premier demande un code de dix lettres, le deuxième une clé, le troisième, ni l'un ni l'autre. Il n'y a pas de trou pour y introduire quoi que ce soit, ni de molette à tourner. Je m'en empare d'une main tremblante ; il est étrangement chaud, et quand je le lâche, je constate qu'il s'est ouvert, libérant l'un des verrous.

Un peu effrayée, j'examine la quatrième porte. Recouverte de feuilles d'or, elle brille tant que je ne comprends pas pourquoi elle n'a pas tout de suite attiré mon regard. Son éclat m'aveugle, et je mets un moment avant de repérer une boule noire qui tient lieu de poignée. J'ai l'impression qu'elle se dilate et se rétracte, comme un cœur qui bat. Je m'approche pour mieux la regarder ; elle est si sombre que les dorures de la porte les plus proches d'elles en semblent ternies. Je n'ose pas la toucher.

La cinquième porte est d'un blanc aussi aveuglant que le doré de la précédente. Ce n'est pas vraiment un blanc d'hôpital, c'est plus éclatant, plus pur ; on dirait un peu de la neige. Je l'effleure d'un doigt. Elle est brûlante. Un petit trou remplace cette fois la poignée, mais il doit être recouvert de l'autre côté, car je ne distingue rien lorsque je regarde à travers. Sans contrôler mes gestes, une nouvelle fois, je m'avance d'un pas, me tourne et place mon épaule contre le battant. La chaleur qu'il dégage me brûle, mais je ne fais pas un geste. Au bout d'un moment, je sens son énergie se diriger vers mon épaule. Cette fois, la chaleur me fait du bien. Lorsque je recule, la blessure s'est refermée.

Je me dirige vers la sixième porte. Il s'agit, à ma grande surprise, d'un simple rideau noir. Il est agité par un léger courant d'air. J'ai l'impression de voir des étoiles y briller, comme si c'était un ciel nocturne. J'avance la main pour le toucher ; elle s'enfonce dedans sans résistance. On dirait du brouillard. Un brouillard qui me gèle de l'intérieur. Quand je ressors mon bras, mes doigts sont glacés comme ceux d'une morte. Cela me met trop mal à l'aise pour tenter de traverser entièrement le rideau. Ma main met quelques minutes à retrouver sa chaleur initiale.

La septième porte n'est qu'un panneau de bois usé et noueux. Sa surface est irrégulière, mais d'une température et d'une solidité normales. Elle ne possède pas de poignée, mais doit être bloquée de l'autre côté car je n'arrive pas à la pousser. Son aspect rustique détonne face à toutes les autres, qui dégagent une désagréable impression d'étrangeté.

Au-dessus des sept portes, des mots sont tracés dans une écriture alambiquée. Une trentaine de phrases sont regroupées en trois colonnes. La plupart sont écrites dans des langues dont je ne connais même pas les lettres, mais je distingue une inscription en français, une en anglais, une en espagnol et une autre dans un alphabet différent, mais dont je devine la signification. La langue d'Amyltariaea, sûrement, puisqu'elle m'a appris à la parler.


LA PIÈCE AUX SECRETS


Étrange... Pourquoi ce nom ? Pourquoi « la » pièce alors qu'il y en a manifestement sept ? Je tends le doigt vers l'inscription, fascinée. Au moment où mon doigt effleure la courbe du L, quelque chose... change. Quelque chose en moi qui... Non. Pas quelque chose en moi.

Quelque chose d'extérieur qui cherche à se glisser en moi.

Je ferme les yeux, me concentrant sur cette sensation. Cela me rappelle les fois où j'ai vu le fantôme de Maman. Une présence extérieure qui tente de m'attirer quelque part... Elle s'insinue dans mon esprit, essaie de me parler.

« ... Maman ? »

Ce n'est pas Maman.

Je ne ressens pas la même chose. Ma mère dégage une impression de familiarité mêlée d'une sorte de mélancolie, une tristesse grise qui colle aux pensées. Cette présence n'a rien de comparable. C'est quelque chose de plus... apaisant.

Sauf que je ne suis pas ici pour être apaisée. Je m'arrache difficilement à cette attraction ; c'est comme s'extirper d'un bain chaud lorsqu'on est épuisé. Je parcours la pièce du regard et mes yeux rencontrent ceux de la fille du miroir. Quelque chose rayonne en elle, à présent. Les yeux mi-clos, elle m'observe d'un air serein. Puis ses yeux s'écarquillent.

Derrière son épaule, la zycarfa vient d'apparaître.

La terreur qui a envahi le regard de la fille n'est – cette pensée me traverse comme un éclair – pas une peur paralysante devant laquelle on ne peut rien faire. Une peur stimulante, qui me donne de l'énergie sans m'empêcher de réfléchir.

Je me mets à courir. La fatigue qui m'accablait tout à l'heure semble envolée. Je m'éloigne rapidement de la bête, filant dans les souterrains comme si je les connaissais depuis toute petite. Une étrange certitude m'a envahie : je vais m'en sortir. J'en suis capable. Mes foulées sont régulières, mon souffle calme. Je tourne le plus souvent possible, savourant les chocs de la bête contre la paroi. Après une dizaine de minutes, je pile brusquement : je viens de surgir en face d'un gouffre.

La respiration cette fois un peu sifflante, je me remets à courir en regardant autour de moi. De nombreux tunnels débouchent sur ce précipice, qui semble s'élancer d'un bout à l'autre des souterrains, droit et régulier, clairement artificiel. Il est encadré par deux bandes de terre d'une dizaine de mètres de large ; je cours le long de celle de gauche. Je m'approche avec prudence du gouffre. Il est si profond que je n'en distingue même pas le fond.

Je continue à courir, un peu déstabilisée mais sans perdre mon calme. Je suis capable de me débarrasser de cette zycarfa, je le sais. D'où vient cette sérénité ? La réponse me vient si vite que je songe que ce n'était pas une vraie question. Cette présence qui tentait de se glisser en moi, si apaisante...

Je fronce les sourcils. Voir le fantôme de ma mère, passe encore – je pourrais très bien l'avoir recréée dans mon esprit ; après tout, son physique a changé d'une fois à l'autre... Mais sentir quelque chose qui essaie de m'attirer dans son monde, un autre fantôme, c'est nettement plus étrange. Est-ce que je deviens folle ? Je n'ai pas inventé ce calme qui s'est glissé en moi, pourtant. Et cette salle toute entière est étrange ; même en oubliant qu'elle a réussi à me faire à moitié oublier la zycarfa, à chasser le sentiment d'urgence qui m'oppressait, il reste ces portes qui dégageaient une énergie surnaturelle et dont l'une d'elle a guéri mon épaule.

Inutile d'y penser maintenant, toutefois. Je dois rester concentrée. Trouver un moyen de me débarrasser de la bête. Mais comment ?

Je fouille dans mes souvenirs, tentant de rassembler mes connaissances sur les souterrains. Je sais qu'ils sont vastes, labyrinthiques, qu'ils contiennent des mares souterraines, des précipices, des pièces étranges, des cachettes, des tunnels. Qu'est-ce qui dans tout cela pourrait m'aider ? Me cacher ne servirait à rien. La zycarfa me trouverait à l'odeur. Me glisser dans un tunnel trop étroit pour elle non plus ; il lui suffirait d'attendre que la soif m'en expulse, et je sais qu'elle attendra. J'ai suffisamment appris de mes erreurs pour préférer ne pas tenter quelque expérience que ce soit avec les mares, et je ne vois pas quelle pourrait être l'utilité d'une pièce comme celle que je viens de quitter si mystérieuse soit-elle. Il me reste le gouffre.

Serais-je capable de... de la faire tomber ? Je jette un coup d'œil derrière mon épaule. Elle me poursuit toujours, impassible et puissante ; ses pattes foulent la terre avec régularité, ses griffes cliquettent sur le sol. Ça ne veut rien dire. Il faut essayer. Je fixe à nouveau l'abîme, noir et profond. Si c'est moi qui y tombe...

Je n'y tomberai pas, pensé-je avec toute la conviction dont je suis capable. Tout va bien se passer.

Je décale ma course vers la gauche, délaissant le gouffre à ma droite, me penche et ramasse une pierre d'une dizaine de centimètres de diamètre. Soufflant sous l'effort, je m'approche à nouveau du précipice et m'immobilise, les yeux rivés sur les pattes de la zycarfa qui avance inéluctablement.

Lorsqu'elle arrive à une vingtaine de mètres, je laisse tomber la pierre dans le gouffre. La bête s'immobilise aussitôt et plonge les yeux dans l'abîme. Je m'approche doucement, sur la pointe des pieds pour faire le moins de bruit possible. Elle ne semble pas remarquer ma présence, absorbée par le gouffre.

Je m'approche encore, m'arrête à deux mètres d'elle. Rassemblant mon courage, je cours dans sa direction, mains en avant, pour la percuter et...

Alors que je suis à quelques centimètres d'elle, elle se retourne avec une vivacité incroyable et m'intercepte. Je me retrouve au sol avant d'avoir compris ce qui m'arrivait.

La zycarfa pose ses puissantes pattes contre mon flanc et, avec une douceur étonnante, me pousse vers le gouffre. Inexorablement.

Ma terreur est telle que je suis incapable de hurler.

Mes jambes basculent. Mon bassin aussi. Puis mon torse. Mes doigts s'accrochent avec l'énergie du désespoir à une petite pierre ancrée dans le sol. Elle seule me retient. Je tente de me hisser à nouveau sur la terre ferme, mais la zycarfa se penche pour détacher mes doigts de la saillie rocheuse...

Nos regards se croisent.

Elle se fige et moi aussi. Plus rien n'existe à part elle. Tout est fini, elle m'a coincée, elle m'a vaincue. Je ne peux rien faire contre cette certitude. Je pourrais lui faciliter la tâche, je pourrais décrisper mes doigts et me laisser aller. Sombrer dans le gouffre comme je sombre dans ses yeux immenses, me noyer dans le vide, et peut-être m'écraser sur le sol, à moins que la chute ne se finisse pas ; qui pourrait le dire ? L'abîme de son regard n'a pas de fond, après tout. Il offre un plongeon infini dans le vide, un vide vert, si absurde cela soit-il. Si les yeux ouvrent sur l'âme, la sienne est en chute libre. Elle se perd, elle s'oublie ; la zycarfa n'a pas d'identité. Elle ne se voit pas exister.

Est-ce à ça que se résume son existence ? Poursuivre ses proies, encore et toujours, sans but et sans joie, juste parce qu'elle est faite ainsi. Je pourrais presque la plaindre. Je vais peut-être mourir, mais au moins, je saurai pourquoi, tandis qu'elle ne pourra ni regretter de m'avoir tuée, ni s'en réjouir. Elle poursuivra sa vie avec indifférence, sans jamais réaliser quoi que ce soit, jusqu'à sa mort. Si ce genre d'animal meurt. Elle ne sait pas ce qu'est la vie. Je ne suis pas sûre de le savoir non plus, mais au moins je l'expérimente. Et cela me donne un immense avantage sur elle.

Parce que ma vie, je ne veux pas la perdre.

Pas par simple instinct de survie ou programmation génétique, comme elle, mais parce que j'y tiens, parce que je ne peux pas abandonner ma famille et mes amis, parce que Marc et Lya comptent sur moi. Rien de cela en elle.

Elle est plus forte que moi, plus endurante, plus entraînée, probablement plus intelligente aussi. Mais je suis bien plus déterminée ; pour moi, ce combat n'est pas une simple routine.

Quelque chose s'est modifié dans notre équilibre. Nous nous dévisageons toujours, ses yeux profonds m'absorbent, mais elle ne domine plus notre échange. Elle ne me fait plus ressentir la terreur et la résignation qu'elle m'avait inspirées. Elle m'a cédé le contrôle, ou peut-être que je le lui ai volé.

Je crois même que je lui fais peur.

Ses griffes étincellent lorsqu'elle les recule doucement, s'éloignant de ma main crispée sur la pierre. Avec la même lenteur, je me hisse sur la terre ferme, sans lâcher son regard. À genoux sur le sol, épuisée par l'effort et en même temps lointaine, comme si ce corps essoufflé n'était pas vraiment le mien, je tente de respirer avec lenteur pour ne pas briser la connexion.

Mais la zycarfa fait un pas en avant ; tout disparaît. L'épuisement et la douleur deviennent soudain bien plus réels, mes doigts qui ont agrippé la roche pendant si longtemps sont ensanglantés. La bête avance encore. Je m'accroupis au sol. Si je me lève, il lui sera bien plus facile de me jeter dans le vide.

Elle fait encore un pas, puissant et mesuré. Puis, soudain, elle se rue sur moi.

J'ai à peine le temps de l'éviter en roulant sur le côté. Déstabilisée par son élan, elle vacille un instant...

Je me décide en une fraction de seconde.

Je me lève avec brusquerie, ferme les yeux pour ne rien voir de sa chute, et je la pousse dans le gouffre.

Je ne peux pourtant pas m'empêcher de les rouvrir lorsque je la sens tomber. Comme si je lui devais au moins cela.

La bête se retourne dans sa chute. Ses yeux sans âme croisent les miens, et une étrange lueur y naît. Une émotion qui s'intensifie alors qu'elle tombe de plus en plus vite.

Puis elle disparaît de ma vue. Immobile devant l'abîme, j'attends qu'elle s'écrase au sol.

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