Chapitre 6 - « Je trahirai demain » (partie 2)

Peu importe. Je me force à chasser ces réflexions et m'engouffre avec précaution dans le passage. Mes hanches frottent contre la paroi, mais je parviens à m'en extraire et me laisse tomber dans une nouvelle salle, tout aussi sombre que la précédente. Je chute sur trois mètres, atterris sur la pointe des pieds et me hâte de plier les genoux dans l'espoir d'amortir ma chute, mais je bascule tout de même en arrière avec une grimace de douleur. Je me relève en me frottant le dos. Je ne distingue rien de l'endroit où je suis. En tendant les bras de chaque côté, je constate que la pièce doit mesurer un mètre de large. Je fais quelques pas en avant sans rencontrer de mur, puis reviens sur mes pas.

« J'ai l'impression que ça donne sur un tunnel, les informé-je en levant la tête vers le passage. Vous pouvez descendre, attention à l'arrivée, il y a trois mètres de chute. »

Quelques chuchotements me parviennent, le frottement des habits contre la pierre, la chute d'un petit caillou... puis quelqu'un qui doit être Lya heurte lourdement le sol à côté de moi.

« Effectivement, attention à l'arrivée, grogne ma sœur en se redressant. Je vois pourquoi...

— J'espère juste que ce truc nous mènera quelque part », rétorqué-je sombrement.

Minuit atterrit avec souplesse à côté de moi. Nous nous mettons aussitôt en route dans le tunnel. Lya vient se placer juste derrière moi et nous informe à voix basse :

« Si Tomas a fait ce que je lui ai demandé, le cri de tout à l'heure, c'était une diversion pour nous permettre de fuir. Sauf que je ne sais pas où on ressortira de ce tunnel. Ererakinalc, vous savez vous repérer ici ? »

Le vieil homme hésite.

« Je ne peux pas te l'assurer. Une diversion dans ces souterrains... Ça, c'est une mauvaise idée, grommelle-t-il. Amylokirlia ne les connaît peut-être pas entièrement, mais personne ici ne s'y repère mieux qu'elle. Marc et Amyltariaea sont en mauvaise posture.

— Il faut qu'on les aide », parviens-je à articuler malgré la boule d'angoisse qui s'est longée dans ma gorge.

Tout cela ne finira-t-il jamais ? Pour une fois, aucun d'eux ne proteste. Nous avançons sans parler, désormais. Nous devons rejoindre la pièce aux sept portes. Le plus vite possible. Un sentiment d'urgence s'est installé en moi, l'inquiétude me tord le ventre. Des milliers d'hypothèses défilent dans mon esprit alors que nous avançons. Et si Amylokirlia et ses gardes les avaient arrêtés ? Et s'ils étaient morts ? Et si elle comptait les utiliser pour nous forcer à nous rendre, en nous menaçant de les tuer ?

Stop, Iris. Tout va bien se passer. Je me force à me calmer. Inutile de réfléchir à ce qui ne se produira jamais. Lya marche derrière moi ; je ne distingue pas son visage, mais je devine que ses pensées ne sont pas plus réjouissantes que les miennes. Je devrais peut-être dire quelque chose, mais je ne vois pas quoi ; les mots me fuient, tous me semblent inutiles. Alors nous marchons en silence, chacune prise dans sa propre solitude, dans ses propres angoisses.

Je déteste être séparée de Marc. Je déteste ne pas savoir s'il va bien, s'il va tout court. Je me rappelle mon angoisse lorsque je suis entrée au collège. Bien sûr, nous avions déjà passé des journées loin l'un de l'autre, mais c'était la première fois qu'il fréquenterait un établissement où je ne serais pas. J'avais peur. Peur qu'il se sente seul. Peur que sa vie m'échappe.

L'une des premières choses qui m'a traversé l'esprit lorsque j'ai réalisé que ce qu'Élia vivait se nommait harcèlement a été que la même chose arrivait peut-être à mon frère, en ce moment même, et que sans le lui demander je ne pourrais jamais le savoir.

Élia... Une nouvelle fois, l'angoisse me broie le ventre. J'espère que mon amie va bien. Qu'elle ne s'inquiète pas trop. Qu'elle parvient à jouer son rôle, à répondre à notre place aux messages de Papa. Qu'elle ne s'est pas précipitée chez nous pour révéler la vérité aux adultes. J'espère qu'ils peuvent nous croire en sécurité. Mais si nous ne revenons pas, ce serait mieux qu'ils le sachent... Je me force à cesser d'y penser. L'idée de la douleur que nous pourrions leur causer si nous les abandonnions tous les trois en même temps est insupportable.

Mes vagues souvenirs des jours qui ont suivi la mort de Maman me reviennent en mémoire. Les adultes groupés autour de la radio, écoutant les informations au sujet de l'incident. Le regard hagard de Papa, sa déconnexion complète de la réalité. Lya enfermée dans sa chambre, Lya qui ne pleurait pas, parlait à peine, comme si elle tentait de s'effacer du monde.

Souvenirs falsifiés, de toute façon... Inutile de m'y abandonner. Ce ne sont que des projections, fabriquées à partir de ce qu'on m'a raconté. Je n'avais qu'un an, je n'aurais pas pu me constituer de vrais souvenirs. Et le cri de ma mère... Un sourire amer tord mes lèvres. Elle n'a pas crié, le démon d'Amylokirlia me l'a prouvé. Une invention, encore une fois. J'étais si naïve de croire que c'était un vrai souvenir ; il ne me reste rien de ma mère. Pas même un cri.

Je devrais arrêter de ressasser toutes ces pensées. Ça ne peut que me faire du mal, ce n'est pas le moment d'avoir des idées si noires. Pourtant elles tournent dans ma tête, inlassable ritournelle, comme si je n'avais plus qu'elles. L'irruption d'Amylokirlia dans mon esprit semble en avoir aspiré toutes les pensées consolantes pour n'y laisser que le désespoir et l'angoisse.

Je pense à Élia, mais je ne peux que déplorer son absence, m'inquiéter de son sort. Je pense à l'insouciance de mes treize premières années, mais je vois à présent la menace qui planait sur nous, et puis les non-dits, la mort de Maman cachée derrière toutes nos actions.

Elle a tout souillé.

Chaque souvenir, chaque rêve, chaque joie, chaque espoir porte à présent son empreinte. Ses yeux perçants détaillent chaque espace de mon crâne, chaque pensée qui le traverse.

« Ça s'élargit », commente Lya.

Sa voix me ramène au présent. Effectivement, le tunnel est moins étroit désormais. Nous continuons à marcher en silence ; peu à peu, une lointaine lueur dissipe la pénombre. Je distingue les parois du passage, leur vague couleur ocre, leurs reliefs irréguliers. Le tunnel n'est pas naturel, mais il semble bien plus brouillon que les corridors des souterrains dans lesquels Vingt-Sept m'a entraînée. Et pourtant, ils sont reliés...

Le tunnel bifurque. Nous débouchons dans une grotte éclairée par une ampoule défaillante. Près de la paroi en face de nous, la lumière se reflète sur une surface miroitante. Une mare souterraine... Cet endroit me rappelle quelque chose.

« On est sortis... murmure Lya dans un soupir soulagé. Il faut qu'on retrouve le chemin de la "pièce aux secrets", on doit aider les autres. » Malgré la situation, les guillemets se devinent aisément à ses inflexions sarcastiques. « Vous savez où on est, Ererakinalc ?

— Non, tranche-t-il après quelques instants de réflexion. Je ne connais pas cette partie des souterrains.

— Peut-être que je pourrais retrouver le chemin, interviens-je avec hésitation, je suis déjà venue ici... Quand la zycarfa me poursuivait, j'ai essayé de la coincer dans la mare. Ensuite je me suis enfuie, et peu après je me suis retrouvée dans la pièce aux secrets.

— Tu ne nous en avais pas parlé », note Ererakinalc.

Il a retrouvé le ton brusque qu'il a employé pour nous exposer son plan pour délivrer Amyltariaea. La lumière faiblarde ne me permet pas de distinguer ses traits, mais j'ai l'impression qu'il se méfie de moi. Pour un truc aussi bête, vraiment ?

« Il y avait plus urgent, fais-je valoir, tendue.

— Et il y a toujours plus urgent, tranche Lya, fixant le vieil homme avec une certaine hostilité. Iris, si tu sais comment y aller, on te suit.

— Je ne suis pas sûre... »

Elle ignore mes protestations et me fait signe d'avancer. J'obtempère et emprunte l'autre sortie de la pièce, celle que je suis persuadée d'avoir utilisée la première fois. Un embranchement se présente bientôt ; je tente de me replonger dans la course-poursuite. L'angoisse et le soulagement me reviennent aussitôt en mémoire. Ces souvenirs-là n'ont pas été touchés par Amylokirlia, peut-être parce qu'elle ne s'y intéressait pas, peut-être parce qu'ils ne sont pas vraiment réjouissants... M'y plonger m'apporte un certain réconfort ; voilà au moins un endroit où elle n'est pas.

« Par-là », marmonné-je en désignant ce qui me semble être la bonne direction.

Lya et Ererakinalc me suivent avec une confiance qui m'effraie un peu ; quelques dizaines de mètres plus loin, je réalise que j'avais raison. Plus nous avançons, plus le chemin à suivre m'apparaît avec certitude. Je ne pensais pas être capable de m'en souvenir, la terreur aurait dû brouiller mes souvenirs... Quelque chose en moi, pourtant, sait instinctivement où se trouve cette pièce. Oui, c'est bien mon impression : je ne me souviens pas du chemin que j'ai emprunté en venant, je sens quelle est la direction à prendre.

Cela devrait m'effrayer, mais je me sens paisible. Si la douleur et l'angoisse n'ont pas disparu, elles sont reléguées dans un coin de mon esprit d'où elles ne peuvent plus m'atteindre.

« On y est presque, annoncé-je avec assurance, alors que je n'en avais pas connaissance avant que ma bouche ne le formule.

— Chut, dans ce cas, recommande Lya d'une voix à peine audible, couverte par la respiration sifflante d'Ererakinalc, on ne sait pas ce qui nous attend là-bas. »

Mais le silence, nous le réalisons vite, est une précaution inutile. Alors que je tourne une nouvelle fois, certaine que nous brûlons, que la pièce est toute proche, je me fige de stupeur. Nous nous tenons sur le seuil d'une salle immense, au bout de laquelle se trouve l'accès direct à la pièce aux secrets – je le sens. Mais, pour l'instant, le rejoindre semble compromis.

Une foule disparate se presse dans la salle. Les corps s'entrechoquent, les cris de douleur et de rage fusent de toutes parts. Je mets un moment à comprendre qu'ils se battent. Brutalement, au corps-à-corps, malgré les pistolets qui pendent à la ceinture de certains. La danse des lames, tranchant la chair et les vêtements, m'hypnotise. Le tintement du métal contre le métal, les chocs sourds des corps qui tombent au sol, rythment cette macabre chorégraphie.

La scène est si violente qu'elle me semble irréelle.

Que font tous ces gens ici ? Comment sont-ils venus, pourquoi se battent-ils ? Je ne parviens pas à en détacher mon regard, ni à appréhender cette réalité. Ils se battent à mort. Ces mots sont entrés dans mon crâne et y rebondissent, sans parvenir à s'y fixer. Ces mots n'ont pas de sens.

Les habits de la moitié des combattants sont du même gris que les uniformes des soldats. La majorité de ceux qui restent est vêtue de jaune, mais trois ou quatre d'entre eux portent des haillons d'une couleur indéfinissable. Ceux habillés en gris, les probables soldats, paraissent lutter contre les autres. Tous sont adultes, et semblent avoir moins de cinquante ans, sauf une femme qui doit approcher l'âge d'Ererakinalc. Elle se bat néanmoins avec férocité, compensant son manque d'agilité par une force et une détermination surprenantes. Elle compte parmi ceux qui sont vêtus de loques. Je la perds très vite de vue dans le mouvement des combattants.

Mes yeux enregistrent tout cela sans que je sois capable d'en tirer la moindre conclusion. Je les observe simplement, sans parvenir à bouger, encore moins à prendre une décision.

« Que faites-vous ici ? »

La voix, sèche et brusque, me tire de ma stupeur. La femme plus âgée s'est détachée du groupe et nous dévisage avec une franche hostilité, son regard gris acier semblant analyser nos moindres gestes. Ses deux mains sont crispées sur le canon d'un pistolet.

« Nous... Nous ne faisons pas partie de tout ça, affirme Lya d'une voix tremblante. Nous ne savons même pas pourquoi vous êtes là... ni qui vous êtes... »

La femme avance d'un pas et pose doucement le canon de son arme sur ma tempe. Sa froideur mortelle me glace de l'intérieur, mes membres se figent, mon cerveau aussi.

« Mens-moi et je descends ta petite camarade, gronde-t-elle d'une voix pleine de hargne.

— C'est la vérité... Nous... nous ne comprenons rien, balbutie Lya. Lâche ma sœur... »

La femme laisse échapper un rire rauque.

« Ta sœur ? répète-t-elle en plissant les yeux. Ta sœur ? D'où tu viens, exactement ? »

Lya ne sait rien sur les frères et sœurs azans, bien sûr, elle ignore la façon dont leur répartition est codifiée... La morsure du canon du pistolet semble s'intensifier. La peur qui gèle mes entrailles n'a rien de rationnel, c'est une peur instinctive, plus forte que tout.

« Qu'est-ce que tu fais là ? questionne la femme d'un ton dur. La vérité, Terrienne.

— Je ne suis pas... Je ne sais pas...

— La vérité ! »

Son explosion me glace, je ne parviens pas à prononcer un mot ni à rassembler mes esprits, je prie pour que Lya en soit capable, oui, le plus vite possible...

« Anacoluthea. »

La voix d'Ererakinalc, grave et calme, résonne étrangement dans le silence tout relatif, étant donnés les combats qui continuent derrière nous. Le vieil homme sort de l'ombre où il s'était retiré et avance vers la femme. Lorsqu'elle le reconnaît, son visage se détend, mais son arme reste à sa place. Je n'ose pas faire un mouvement.

« Je trahirai demain, pas aujourd'hui, murmure la femme d'une voix basse, envoûtante.

Aujourd'hui je n'ai rien à dire, répond Ererakinalc sur le même ton. Je trahirai demain.

— Deux cent soixante-quinze ?

— Six cent trente-neuf.

— Comment t'es-tu assuré que j'étais assez fiable pour que tu m'introduises à la Ligue ?

— C'est toi qui m'y as introduit. Tu as chargé un de tes amis de me laisser croire qu'il existait une organisation de ce genre, avant de te faire passer pour une A. E. et de me demander de dire tout ce que je savais sur ce sujet. »

Un bref sourire éclaire le visage aux traits durs de la femme. Elle abaisse enfin son arme, fait à son tour un pas vers Ererakinalc et le serre brutalement dans ses bras. Je me laisse tomber au sol, épuisée par la terreur qui m'a paralysée. La femme relâche Ererakinalc et m'observe d'un œil critique.

« Qui sont ces Terriennes ? demande-t-elle avec méfiance.

— Des enfants qu'Amylokirlia a mêlées à cette histoire. Elles n'ont rien fait, Anacoluthea.

— Ah oui ? Qu'est-ce qu'elles font ici, alors ? »

Pour la première fois, je m'étonne de sa façon de parler. Les Azans ne prononcent aucune phrase inutile, veillent à inverser le verbe et le sujet lorsqu'ils posent une question et gardent un ton égal. Rien de tel chez cette femme... et ses habits déchirés suggèrent que, contrairement à la majorité de ses alliés, elle vit en marge de la société.

« Amylokirlia m'a enlevée, intervient Lya, qui a retrouvé son assurance. Sa fille a aidé mes frère et sœur à venir sur Az... On essayait juste de partir d'ici.

— Vraiment ? Vous nous avez appelés. J'ai entendu la conversation d'Aeltylimleb.

— Aeltylimleb ? » répété-je malgré moi, surprise.

Parle-t-elle d'Aeltylimola ? Pourquoi aurait-elle changé de nom ?

« Oui, Aeltylimleb, confirme quelqu'un derrière moi. Je n'ai pas pu tout vous expliquer. »

Je me retourne et me retrouve face à l'avocate... qui ne se ressemble pas. Elle a le même visage juvénile, les mêmes yeux brun clair et la même lueur malicieuse terrée à l'intérieur, mais ses boucles rousses ont cédé la place à un carré de cheveux lisses d'un blond presque blanc. Le sourire qui éclaire son visage est plus franc ; celui de l'avocate était dissimulé, comme si elle craignait que ses collègues ne le surprennent. Sur elle, le jaune des adultes azans a l'éclat d'un soleil.

« Aeltylimola est le nom de celle avec qui j'étais liée, enfant, poursuit-elle sur un ton badin, je lui ai emprunté son identité. Peu importe... Lorsque Lya m'a contactée, j'ai rassemblé une vingtaine de combattants, et nous sommes partis.

— Dans le seul but de sauver ces Terriens, grogne Anacoluthea. Vous m'avez habituée à des décisions plus sensées. Si l'essai se passe mal, je vais vous retirer...

— Ce n'était pas le seul but », proteste Aeltylimleb en la fixant avec insistance.

La femme braque son regard sur Lya, debout à côté d'Ererakinalc, puis sur moi, toujours affalée au sol. Elle hoche sèchement la tête. Je me relève, gênée. Aeltylimleb s'avance vers nous et rejoint notre cercle.

« J'ai prétendu que nous allions sauver l'un des nôtres, prisonnier ici. Évitez de vous faire remarquer, toutes les deux, nous conseille-t-elle à voix basse.

— Un demi-mensonge seulement, n'est-ce pas ? » marmonne Anacoluthea.

Les yeux d'Ererakinalc se plissent et son visage forme une expression qui se rapproche de celle d'un chat en plein feulement, mais il n'intervient pas.

« Où sont Marc et les autres ? questionné-je avec impatience.

— En sécurité, dans ce coin, indique Aeltylimleb. Nous leur avons déconseillé de se joindre à la bataille et aucun d'eux n'a paru le regretter. »

J'acquiesce, soulagée. Je vais les revoir. Tout ira bien.

« Comment avez-vous attiré Amylokirlia ici ? ajoute-t-elle avec curiosité.

— J'avais prévu un moyen avec mon frère de l'éloigner, commence Lya avec hésitation. Elle nous a fourni un moyen de le réaliser... Elle nous avait capturés, nous trois, sa fille et Ererakinalc. Elle m'a prise à part, dans une sorte de bulle insonorisée, pour me faire une proposition : je forçais Iris à ouvrir cette "pièce aux secrets" et en échange, elle laissait partir les trois autres. J'avais... déjà compris que son but principal était cette pièce, mais je me méfiais. Elle a fait venir une fille, une prisonnière, qui a effacé la mémoire des quatre autres.

— Vingt-Sept, murmuré-je malgré moi.

— J'en ai profité pour demander en pensée à cette fille d'effacer, dans les souvenirs de mon frère, la discussion que nous avions eue. Elle l'a fait... je crois qu'elle aurait voulu nous aider davantage. Ensuite, Amylokirlia a utilisé une sorte de poudre sur nous, censée nous forcer à lui dire la vérité. Ça n'a... pas marché sur moi. Elle croyait que je ne décidais pas de ce que je disais, mais j'ai pu lui mentir. Ensuite, elle a menacé ma sœur et j'ai dû accepter de l'aider. J'ai négocié pour qu'elle laisse les autres seuls, de manière à ce que vous puissiez les libérer sans problème, et Amylokirlia nous a emmenés ici. Elle est intriguée par cette pièce. Et elle a besoin de ce qu'il y a à l'intérieur.

— Elle n'en a jamais parlé, pas même à ses complices dans le gouvernement », note pensivement Aeltylimleb.

Un silence retombe, pendant lequel elle semble digérer toutes ces informations. Puis un sourire vif comme une anguille éclaire son visage.

« Bien... Il nous reste quelques détails à régler, mais permettez-moi de me présenter vraiment : Aeltylimleb, enseignante, membre provisoire du Conseil de la Ligue Révolutionnaire pour la Libération des Azans. »

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