Chapitre 2 - Une prison d'illusions (partie 2)

« Donc je dois comprendre que... que rien de tout ça n'existe ? »

Ererakinalc acquiesce, un sourire déformant son visage tuméfié. Je regarde à nouveau le champ autour de nous, ses fleurs toutes identiques, ses brins d'herbe semblables. Plus je l'observe, plus il me semble étrange, dérangeant. Peut-être est-ce simplement parce que je sais qu'il n'est pas réel. Tout paraît forcé ; ce champ, le sourire d'Ererakinalc, notre discussion...

« En réalité, nous sommes dans une cellule banale, probablement très petite.

— Mais... j'ai pu m'éloigner pourtant. Comment ça se fait ?

— Tu as cru t'éloigner. Je pourrais parier que tu es restée à quelques mètres de nous. »

Il sourit toujours, mais sa voix exsude l'amertume. Un sentiment d'impuissance s'insinue en moi. Je déployais toutes mes forces pour avancer, je me persuadais que je devais me relever pour Marc et pour Lya, et pendant ce temps je tournais en rond dans une minuscule cellule. Je suis stupide. Et je les déteste.

« Mais je comprends pas... C'est quoi le but pour eux ? Qu'est-ce que ça leur apporte ? »

Le regard d'Ererakinalc s'assombrit. Il ouvre la bouche mais, pour la première fois, Amyltariaea s'interpose et lui fait signe de se taire. Jusqu'à présent, elle s'est contentée de me faire signe de les rejoindre et de laisser Ererakinalc m'expliquer. Je ne sais même pas pourquoi je l'ai écouté, d'ailleurs. J'étais si perdue, en même temps, que le moindre élément d'explication était bienvenu. Il tourne la tête vers elle et hoche la tête, d'un air presque paternel. Je le dévisage. Je ne comprends pas son lien avec elle, ils ont l'air si proches... Qui est-il pour elle, exactement ?

« Il n'y a pas de fleurs sur Az, Iris, commence Amyltariaea d'une voix douce, ce genre de chose ne nous est pas familier. »

Je hausse les sourcils, surprise qu'elle révèle aussi facilement que je viens de la Terre. Mais Ererakinalc ne manifeste pas la moindre surprise ; je suppose qu'elle le lui a déjà dit.

« Le réflexe d'un Azan normal face à cela, ce serait la peur. Comme si tu te retrouvais... je ne sais pas... dans un endroit dont tu ne connais rien.

— Ici, par exemple ? demandé-je sans parvenir à chasser l'ironie amère de ma voix.

— Par exemple. Ton premier réflexe ne serait pas de tenter de t'enfuir par ce moyen. »

Je m'imagine au milieu du désert rouge et de son gaz toxique, ou perdue dans les rues azanes pleines de citoyens méfiants et uniformes. J'acquiesce.

« Aucun prisonnier azan ne tenterait ce que tu as fait », assène-t-elle.

Mon corps entier se fige. Ma gorge, mon cœur, mes poumons. J'ai agi comme une Terrienne, je leur ai prouvé que je ne viens pas d'ici. Si nous avions le moindre espoir de nous en sortir, je l'ai jeté aux orties. J'ai tout gâché.

« Pourquoi vous ne m'avez pas prévenue ?

— J'ai essayé. Mais je n'étais sûre de rien, je sentais juste que ce n'était pas normal. Tu ne me faisais pas confiance. Ererakinalc savait, lui, mais tu ne l'aurais pas cru.

— De toute façon, ils savent probablement déjà que tu n'es pas azane. ».

Ses paroles me rappellent ce qui nous attend après notre procès. Et lui n'a même pas l'air inquiet... Il ferait bien de l'être, pourtant, s'il tient à Amyltariaea ! Mais il continue de m'observer d'un air bienveillant, comme s'il savait quelque chose que j'ignore.

« C'est vrai, je ne vous aurais pas cru, admets-je d'une voix glaciale, et je ne vous crois toujours pas. Vous nous avez dénoncées.

— Parle moins fort, me souffle Amyltariaea, effrayée, je t'ai dit qu'ils nous écoutaient.

— Je ne vous ai pas dénoncées, ajoute Ererakinalc à mi-voix. Ils sont venus chez moi et m'ont arrêté, sans rien me demander.

— Ah oui ? C'est drôle, le colonel Kyra je sais plus quoi nous a pas servi la même version de l'histoire », persifflé-je.

Ererakinalc soupire.

« Kyralljklob a toujours entretenu des relations assez tendues avec Amylokirlia. »

Je fronce les sourcils. Le nom me rappelle vaguement quelque chose, mais...

« Ma mère, m'éclaire Amyltariaea.

— Je ne serais pas surpris qu'il m'ait mentionné juste pour savoir ce qu'on dit sur moi, ou pour connaître la nature de mon lien avec vous.

— C'est absurde ! Et ça n'a aucun rapport avec Amykoli... Amylokirlia. »

Pour la première fois, le visage d'Ererakinalc se trouble.

« Non, ça n'a aucun rapport, dit-il d'une voix très lente.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Peu importe. Je t'assure que je ne vous ai pas dénoncées. Je savais que tu viendrais avec ton frère, oui. Mais pour quelle raison aurais-je prévenu les autorités ? »

Je hausse les épaules sans répondre, butée. Je ne vois pas pourquoi je devrais lui faire confiance.

Il m'observe de ses yeux perçants et je le fixe en retour, sans chercher à dissimuler ma méfiance. Peu à peu, l'intensité de son regard diminue, comme s'il s'éteignait. Tout s'atténue, à vrai dire. Amyltariaea, l'herbe et les fleurs, tout perd de son éclat. Une sorte de brume, intangible, immatérielle, peut-être irréelle, voile tout ce qui m'entoure. Tout sauf...

« Maman ? »

Je sens sa présence avant de la voir. Elle est assise un mètre au-dessus du sol, pas comme si elle lévitait, mais plutôt... Je fronce les sourcils, peinant à comprendre. On dirait qu'elle n'appartient pas au même monde que le champ. Qu'elle ne coexiste pas avec notre réalité.

« Oui, Iris. »

Je chasse mes réflexions et me concentre sur elle. Elle ne me ressemble plus, elle a le visage symétrique et parfait de la photographie. Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce qu'elle peut changer d'apparence ? Mais pourquoi ?

« Iris, je suis désolée, murmure-t-elle. J'aimerais t'expliquer mais cela te déconnecterait, tu dois garder ta concentration.

— Comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

— S'il te plaît, ne pense plus à tout ça. J'ai des choses plus urgentes à te dire. »

J'acquiesce machinalement.

« Dis-moi, alors.

— Tu dois faire confiance à Ererakinalc, lâche-t-elle brusquement.

— Tu... tu le connais ?

— Je l'ai connu, oui. »

Son visage reste immobile tandis qu'elle parle, seule sa bouche s'ouvre et se ferme ; elle ne montre aucune expression. Je mords l'intérieur de ma joue. Cela me met mal à l'aise.

« Mais... comment ? Quand ?

— Je ne peux pas te le dire. Fais-lui confiance. Il ne veut que ton bien.

— Il ne me connait pas. »

Elle secoue la tête.

« Il te connaît, Iris. Je ne peux rien faire, mais je vois tout, même si... peu importe. Vous pouvez y arriver, je sais que vous pouvez, mais sans Ererakinalc, vous avez peu de chances... »

Je tente de me contrôler, mais les larmes me montent aux yeux. Comment peut-elle penser que nous avons des chances ? Comment peut-elle y croire ?

Elle tend la main avec douceur et fait le geste d'essuyer mes joues humides. Son contact est doux et frais comme une brise et ne laisse pas plus de traces.

Mes sanglots redoublent et Maman s'efface, doucement. Les choses autour de nous reprennent leur consistance.

« Maman, reste !

— C'est toi, Iris, me murmure-t-elle, c'est toi qui pars... »

Elle disparaît complètement. Le champ illusoire et ses fleurs factices me semblent mille fois plus ternes, désormais. Peut-être est-ce son absence, ou le rappel de ce qui nous attend, toujours est-il que les choses paraissent dénuées de sens. Cette prairie fausse, le regard anxieux d'Amyltariaea, tout est vain. À quoi bon ? Je me sens vide, comme si je me préparais à mourir. Je n'ai pas d'avenir. Cette étrange certitude s'immisce en moi. Je n'ai pas d'avenir, il ne me reste plus rien, j'aurais dû faire attention et c'est ma faute, tout est ma faute...

Je me lève sur des jambes tremblantes et fais quelques pas. Le monde tourne autour de moi. Je suis entourée de tromperies, de mensonges inutiles. Je vais mourir et ensuite, à cause de moi, eux aussi. Je les abandonnerai, Lya, Iris et Marc, je n'aurai...

Iris ? J'abandonnerai Iris ?

Mon cœur s'emballe et mes pensées avec lui. Ne suis-je pas Iris ? Je ne peux pas m'abandonner moi-même...

Que m'arrive-t-il ?

Je ne comprends pas. Je ne sais pas si c'est tellement important de comprendre ; je serai bientôt morte, je n'ai pas d'avenir, à quoi bon me poser toutes ces questions ? Il ne me reste plus rien... Juste les regrets et le vide.

Le vide.

Oui, c'est cela, exactement. Je suis vide. De toute pensée, de toute émotion.

Je crois que je marche toujours. Oui, je sens mes pas fouler l'herbe, je vois le champ illusoire autour de moi. Lentement, je me reconnecte à la réalité, au présent. Je me retourne et ne suis pas surprise de découvrir Ererakinalc et Amyltariaea, juste derrière moi. Tout est possible ici.

« Que s'est-il passé ? s'enquiert Amyltariaea.

— Je... Rien. Ça va.

— Tu avais l'air absente, soudain, comme si tu ne nous voyais plus, raconte-t-elle avec insistance, puis tu t'es effondrée en larmes, et ensuite tu... tu t'es levée comme une somnambule, et voilà. Es-tu sûre que tout va bien ? »

Je soupire sans répondre. Je n'ai pas envie de lui parler de Maman. C'est à moi, tout ça, je ne veux pas le partager. Et évoquer ce que j'ai ressenti après serait pire. J'étais désespérée, vraiment désespérée, et puis ce vide...

Je sursaute, sous le regard inquiet d'Amyltariaea et inquisiteur d'Ererakinalc.

J'ai déjà ressenti cela. Ce désespoir. Ce vide. Je n'ai pas d'avenir, je l'ai déjà pensé.

Et c'était il y a à peine plus d'une semaine, lorsque je suis sortie dans la nuit... lorsque j'ai parlé à Maman.

Est-ce Maman qui me fait me sentir ainsi ? Est-ce à cause d'elle ? Mais pourquoi ? Elle ne peut pas le faire exprès, c'est ma mère... Pourtant cela ne peut pas être une coïncidence, j'ai pensé la même chose, je me sentais acculée et coupable...

Je deviens peut-être folle.

« Iris ? demande Amyltariaea avec douceur. Est-ce que... Je pense que tu devrais écouter Ererakinalc. »

J'hésite. Maman m'a dit de lui faire confiance, mais elle ne m'a rien expliqué. Comment peut-elle savoir qu'il est fiable ? Mais cela ne coûte rien d'écouter ce qu'il a à me dire. J'ai envie de me fier à ma mère, envie de croire en elle comme n'importe quel enfant...

« OK, lâché-je finalement à contrecœur, dites-moi. »

« Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi ma mère et moi, nous ne nous écrivions pas dans notre langue, mais en allemand ? commence Amyltariaea, voyant qu'Ererakinalc hésite.

— Non, réponds-je, un peu désarmée par le changement de sujet, mais Marc si, je pense... Pourquoi ? »

Ererakinalc hésite et Amyltariaea l'observe d'un air sévère qui signifie clairement : cette fois, je ne dis rien à ta place.

« Très bien, soupire-t-il. Je ne sais pas si Amyltariaea t'a parlé du contexte dans lequel nous avons découvert ta planète...

— Non.

— C'était aux alentours de 1974 en années terriennes. Nous avions déjà découvert d'autres planètes abritant une forme de vie, mais pour une raison ou une autre, nous n'avions jamais pu établir de contact avec leurs habitants. Il faut dire que nos intentions n'étaient pas toujours pacifiques...

— Je croyais que ta mère voulait "nouer un lien avec les Terriens" ! protesté-je vivement en me tournant vers Amyltariaea.

— C'est le cas. Les Azans ne sont pas un paquet uniforme de gens qui veulent tous la même chose. »

Son ton est neutre, mais le message est clair. Je hoche la tête.

« J'avais dix-neuf ans terriens, je venais de me voir attribuer le métier de chercheur en civilisations extraazanes. J'étais heureux à l'idée de voyager, de découvrir un autre système, vraiment heureux. Je voulais apprendre des Terriens. J'ai participé à l'expédition, je suis arrivé sur Terre... Les mois que j'y ai passés, à étudier discrètement la population, font partie des plus beaux de ma vie. J'ai eu de la chance... Un de mes collègues s'est retrouvé au Viêt Nam, il n'a jamais voulu entendre parler de la Terre ensuite. »

Il s'interrompt, passe une main lasse sur son visage et reprend :

« Je suis revenu sur Az le cœur lourd, en me promettant de tout faire pour protéger la Terre. J'ai assisté à d'interminables discussions. Certains de mes collègues partageaient mon enthousiasme, d'autres pensaient qu'il était inutile de se préoccuper des Terriens. Nous étions tombés au mauvais moment – mais je ne sais pas s'il existe un bon moment. Les régimes dictatoriaux et les guerres dans certains pays, la menace nucléaire et la mémoire de la Seconde Guerre mondiale qui ressurgissait dans d'autres... Selon eux, les Terriens n'avaient rien à nous apprendre. Il existait une troisième catégorie, mais je ne le savais pas encore. Cela a duré six ans, puis nous sommes revenus. Cette fois, nous sommes tous allés aux États-Unis, nous nous sommes cachés dans une forêt. Un groupe de militaires a remarqué notre présence, mais nous avons réussi à modifier leur mémoire. Ils ont raconté des choses, mais c'était si confus que personne ne les a crus. »

Je fronce les sourcils, étonnée qu'il me raconte cela. Ça ne semble pas très important. Sa voix traîne sur la fin, comme s'il ne voulait pas raconter ce qui suit... Soudain, j'ai peur de ce qu'il va me dire.

« C'est là... que j'ai découvert la troisième catégorie de personnes, souffle-t-il d'une voix tremblante. Ceux qui voulaient non pas apprendre des Terriens, mais apprendre sur eux... »

Un frisson me parcourt. J'inspire lentement, tente de me concentrer sur la voix d'Ererakinalc. Apprendre sur les Terriens... Cette phrase ne peut pas avoir trente-six mille significations.

« Ils ont enlevé des Terriens isolés, poursuit le vieil homme d'un ton froid et factuel, des personnes âgées, des petits délinquants, tous ceux qui étaient en marge – parfois des familles entières. Ils les ont enfermés. Puis ils ont fait des expériences. Ils voulaient savoir si un Terrien et un Azan pouvaient se reproduire, ou si nous nous étions génétiquement trop éloignés. Ils voulaient savoir ce que cela donnait si l'on injectait du sang azan à un Terrien. Ils voulaient savoir pourquoi les Terriens n'avaient pas de Facultés. Ils voulaient savoir si pour compenser cette absence, ils avaient développé d'autres forces. Ils voulaient savoir à partir de quel âge les enfants terriens pouvaient se débrouiller seuls. »

Mon cœur cogne contre mes côtes, le bruit résonne dans le silence. Je n'arrive pas à croire que les Azans aient pu faire cela, se cacher sur une planète, enlever et torturer ses habitants pour satisfaire leur curiosité malsaine.

« C'est... C'est affreux, murmuré-je.

— C'est aussi ce que j'ai pensé lorsque je l'ai découvert. Mais c'était trop tard, ils avaient les résultats de leurs expériences et tous leurs sujets étaient morts, agonisants ou fous de douleur, au point que personne ne les écouterait. Aucun Terrien ne s'est inquiété de leur disparition, je crois. Pour mes supérieurs, l'affaire était close, nous avons quitté la Terre. J'étais dans un état indescriptible. Je me suis consacré à la recherche d'un moyen de la protéger. Si j'avais pu rassembler une dizaine de mes collègues possédant une F. P. des Objets, ils auraient pu unir leurs forces pour créer un champ de force et empêcher quiconque de franchir l'atmosphère terrienne. Mais je ne pouvais me fier à personne, aucun d'eux ne semblait choqué comme je l'étais. Et puis, ce genre de protection est facile à détecter, et à détruire... Il me fallait autre chose.

» Pendant dix ans, j'ai fait des recherches. J'ai dévoré des livres interdits, j'ai pris des risques. Et j'ai fini par découvrir une protection si ancienne et oubliée que personne ne saurait la percer – à moins d'être prêt à y passer des années. Une protection très simple. Ma femme a une F. P. des Mots qui lui permet de créer des barrières de langue, si l'on peut dire, et ma fille a une grande puissance psychique qui pouvait lui servir de support. Nous nous sommes unis, tous les trois, et nous sommes parvenus à créer cette protection. Désormais, quiconque parle une langue azane sur Terre se retrouve expulsé sur la planète d'où vient cette langue. C'est indétectable et très difficile à briser. Et les Azans ne s'embarrassent pas d'apprendre les langues terriennes.

— Ta mère, si », observé-je en regardant Amyltariaea.

Elle hoche la tête.

« Je n'ai jamais compris comment elle l'avait su. Personne n'est au courant, ici.

— Les Azans n'ont jamais su d'où venait l'impossibilité de passer cinq minutes sur Terre sans être réexpédié ici, acquiesce Ererakinalc. Peu après, une loi est passée, déclarant que la Terre était un "système fermé". Plus personne ne pouvait s'y rendre. »

Ererakinalc m'adresse un demi-sourire un peu amer. Je réalise alors que jamais je n'ai mis ses paroles en doute, depuis qu'il a commencé à raconter son histoire. Je devrais peut-être me méfier. Mais il y a dans sa voix un tel accent de vérité, une telle culpabilité à l'idée d'avoir laissé ses collègues torturer ces gens... Il ne peut pas me mentir.

Alors j'acquiesce, simplement. Son sourire s'illumine et Amyltariaea m'adresse un regard rayonnant de soulagement. Soudain, je me sens mieux. J'ai l'impression que rien ne peut m'arriver. Peut-être est-ce le fait de faire confiance à quelqu'un, je ne sais pas. Je m'allonge dans l'herbe. Je sais que cet état paisible n'est que provisoire, je sais que ce qui m'attend dépasse toutes mes craintes, mais je ne peux pas m'empêcher de profiter du calme. Je tourne la tête en direction d'Ererakinalc.

« Merci », chuchoté-je, sans trop savoir pourquoi.

Parce qu'il m'a raconté son histoire ? Parce qu'il a protégé la Terre ? Parce qu'il est la première personne à qui je peux décider de faire confiance ? Sûrement un peu des trois.

Ma situation n'a jamais été aussi inquiétante, je ne sais pas ce qui va nous arriver, je ne sais pas où est Marc, s'il va bien. Mais tout a vacillé quand mon frère a murmuré « Tu n'es pas Lya », tout a basculé quand Amyltariaea a découvert ce message sur le rebord de la fenêtre... et pour la première fois depuis que ma vie est en chute libre, j'ai l'impression d'avoir retrouvé un semblant d'équilibre.

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