Chapitre 2 - Le démon (partie 1)

« Froiulg : créature de forme humaine, souvent assimilée aux "démons" terriens. Les froiulgs sont des animaux extrêmement dangereux, classés ZX sur l'échelle de Nyutgfrhzac. Ils sont en effet capables de s'insinuer dans l'esprit de n'importe quelle créature et de faire remonter à la surface de sa conscience des peurs ou des souvenirs, si profondément enfouis dans son inconscient soient-ils. Si elle est prolongée, une telle incursion dans l'esprit peut entraîner la folie, voire la mort. »

— Qrstuvwxyza, Six cent soixante-seize espèces disparues, 167 ap. Az



JE SECOUE LA TÊTE comme pour chasser l'eau qui envahit mes oreilles, parce que j'ai forcément de l'eau dans les oreilles. J'ai mal compris, Ererakinalc ne peut pas avoir élevé, aimé celle qui le hait, celle qui...

Justement. Elle le hait parce qu'il est son père, parce que son propre père s'oppose à elle. L'expression d'Amylokirlia demeure impassible, elle ne prononce pas un mot, mais le tremblement de ses mains est le plus parlant des discours. Elle le hait parce qu'elle l'a aimé.

J'expulse l'air que je n'avais pas conscience de retenir dans mes poumons et reviens à la réalité.

« Manquait plus que ça, peste Lya, on aura tout vu...

— Ils en ont pas marre d'inventer des liens comme ça ? » ajoute Marc d'une voix blanche.

Notre surprise a beau être immense, elle ne pèse rien face à celle d'Amyltariaea. Elle s'est figée, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, suffoquée par la stupeur et l'indignation au point de ne pas pouvoir parler pendant près d'une minute.

« Pendant tout ce temps, articule-t-elle d'une voix étranglée en dévisageant Ererakinalc comme si elle le connaissait à peine, tu ne m'as jamais rien dit ! »

Il hésite. La colère qui l'a poussé à faire cette révélation l'a soudain quitté ; il semble perdu à présent, comme un enfant incapable de mesurer les conséquences de ses paroles.

« Je... je n'ai...

— Tu es mon grand-père, et tu ne me l'as jamais dit ?

— Je ne pouvais pas », se justifie tristement le vieil homme avec un geste vers sa... fille.

Amyltariaea jette à sa mère un regard étrange. La colère y a disparu. La peur aussi. Ses yeux ne sont plus qu'incrédulité. Puis la déception l'envahit, assombrit son visage. Ses lèvres frémissent comme si des milliers de mots se pressaient pour inonder Amylokirlia, mais elle prend son temps avant d'en choisir un.

« Pourquoi ? questionne-t-elle d'une voix douce. Pourquoi tu ne l'as pas laissé me parler ?

— Il n'avait plus rien à faire avec nous. »

Les mains d'Amylokirlia ont cessé de trembler ; elle est la plus calme de nous tous. Son visage inexpressif tranche avec nous mines interloquées. Même Ererakinalc semble regretter ses aveux. Il espérait que révéler leur lien la détruirait, mais c'est lui qui en souffre le plus.

Soudain, Amortinokeb, qui s'était immobilisé comme si les mots d'Ererakinalc avaient aspiré toute la vie en lui, semble revenir à la vie.

« À moi aussi, tu m'as menti, s'exclame-t-il en se tournant vers sa compagne pour prononcer ce qui doit être le discours le plus long de son existence, tu as prétendu que tu ne le connaissais pas personnellement. Si tu me l'avais dit, il serait déjà mort ! Il te connaît trop bien. »

La dernière phrase est ajoutée d'un ton précipité, comme pour justifier la verve de sa réaction. Moins insensible qu'il ne veut le montrer, on dirait...

Ererakinalc s'effondre sur lui-même, et j'aperçois une larme briller sur sa joue. J'aimerais tant pouvoir l'aider, mais les chaînes m'empêchent de m'approcher de lui et une boule dans ma gorge bloque mes paroles. Ça doit être terrible pour lui. Son frère, sa fille... Qui d'autre dans sa famille cherche à le tuer ? J'essaie d'imaginer Marc ou Lya me trahissant. Impossible.

Et Amyltariaea... C'est encore pire pour elle, peut-être. Ses parents, ceux qui l'ont éduquée, qui... Comment a-t-elle fait pour ne pas se laisser prendre à leur piège ?

Elle nous a dit qu'il y avait toujours deux enfants par famille. Amylokirlia a donc un frère. Lui ressemble-t-il, ou a-t-il suivi son père ? Et leur mère à tous les deux, parce qu'ils ont bien une mère, elle ne partageait peut-être pas l'opinion d'Ererakinalc... elle a dû influencer Amylokirlia... Faut-il l'ajouter sur la liste des personnes qui s'opposent au vieil homme dans sa propre famille ?

« Si le moment des révélations est passé, il me reste des questions », décrète Amylokirlia.

Aussitôt, une chape de plomb s'abat sur nous. L'atmosphère jusqu'ici saturée de stupeur et d'incrédulité devient soudain pensante. Amortinokeb se raidit et crispe sa main sur son pistolet. D'un pas souple, sa compagne s'avance vers nous et dévisage Ererakinalc avec attention.

« Comment êtes-vous venus jusqu'ici ?

— Le pourquoi, le comment... Tu me ramènes des années en arrière », ironise Ererakinalc.

Mais sa voix est amère, et le souvenir qu'il évoque semble lui faire bien plus de mal qu'à Amylokirlia. Celle-ci secoue la tête et darde sur moi ses yeux de vipère.

« Raconte, m'ordonne-t-elle.

— Y'a rien à dire. On a fait ce qu'on devait faire. Dommage que ça nous ait menés ici, c'est franchement pas terrible comme coin... Vous devriez revoir la déco. »

Je promène mon regard sur les murs, nus à l'exception des chaînes qui y sont accrochés. Amyltariaea et sa famille vivent-ils vraiment dans cet endroit ?

« Tu peux plaisanter tant que tu veux, affirme-t-elle d'une voix pleine de venin, le moment venu, tu parleras. Tu n'as pas d'autre issue. Raconte.

— Pour que vous nous tuiez après ?

— Tu as déjà compris que la vie de ton frère m'importait peu, Iris. Je pourrais le laisser partir quand tout cela sera terminé. Il ne nous nuira pas. Tu sais que je...

— Pourquoi moi ? » coupe Marc d'une voix tremblante.

Il se recroqueville sous le regard acéré qu'elle darde sur lui.

« Tu ne nous intéresses pas.

— Ne lui dis rien, Iris, me lance-t-il avec une férocité qui m'étonne. On ne peut pas lui faire confiance. »

Amylokirlia fait un pas vers lui. Il est juste à ma gauche, à un mètre de moi, et je ne peux pas l'atteindre. Une rage impuissante me tord le ventre. Elle lui murmure quelque chose, trop bas pour que je l'entende. Je ne saisis que le mot final. Mère. Puis, laissant mon frère plus pâle que je ne l'ai jamais vu, elle se tourne à nouveau vers moi.

« Tu sais que je suis capable d'aller chercher les réponses sans ton aide ; je te laisse la liberté de me les donner de toi-même. »

Sa voix est restée très calme, sonnant plus comme un constat que comme une menace, et ses yeux rivés sur moi n'expriment que la détermination ; j'y cherche en vain de la colère ou de la cruauté. Malgré moi, je sens la terreur compresser ma poitrine. Je sais qu'elle en est capable, je l'ai presque vécu à travers les pensées de Lya. La douleur profondément ancrée dans chacune de ses cellules, le vide dans son cœur, la moindre de ses pensées sous surveillance. L'idée de ressentir cela à nouveau me terrifie.

Avant même que je n'aie commencé à raconter, Amylokirlia sait qu'elle a gagné. Ses lèvres s'étirent en un sourire étrange. Très vite, Marc me coupe la parole, relate tout ce que nous avons vécu sans évoquer Aeltylimola et Tomas. Amylokirlia ne semble étonnée ni par notre récit ni par l'omission de mon frère. Elle nous dévisage avec la même attention clinique que lorsqu'elle nous demandait pourquoi nous avions décidé de venir en aide à Amyltariaea.

« Amortinokeb », lâche-t-elle simplement lorsque nous avons fini.

L'intéressé ne fait pas le moindre mouvement, pourtant quelque chose se produit ; l'air s'est brouillé entre Lya et moi, le visage de ma sœur m'apparaît déformé et mouvant. En tournant la tête, je réalise que celui d'Ererakinalc, à ma gauche, ne présente rien d'anormal. Ce brouillage semble être concentré sur Lya ; j'ai l'impression de distinguer une sorte de bulle autour d'elle. Est-ce Amortinokeb qui a déclenché ce phénomène ? Mais pour quelle raison ? Une peur instinctive tord mes entrailles, celle des humains confrontés au surnaturel.

Sa tâche accomplie, Amortinokeb se retourne et quitte l'appartement tandis qu'Amylokirlia pénètre dans la bulle, qui se referme derrière elle sans éclater. Le bruit de ses pas s'évanouit aussitôt. Ce truc est insonorisé, ou quoi ?

Une angoisse plus forte s'insinue en moi. Lya est seule avec elle – à un mètre de moi, certes, mais nous n'avons aucun moyen de savoir ce qu'elle lui dit, ce qu'elle lui fait.

Amylokirlia ouvre la bouche, ses lèvres se meuvent avec rapidité ; je voudrais être capable de lire sur ses lèvres les mots qu'elle prononce. Lya écoute un long moment sans répondre. Puis elle secoue la tête avec véhémence, l'air paniquée ; je donnerais tout pour entendre ce qu'elle lui a dit. Amylokirlia reprend la parole, toujours impassible, mais d'une manière qui me semble plus sèche. Lya a un mouvement de recul. Amylokirlia parle encore, calmement, avec assurance. Lya baisse la tête. Amylokirlia fait un pas en avant. Lya ferme les yeux et refuse à nouveau. Amylokirlia sourit et fait un signe à son compagnon.

La bulle éclate.

J'entends la respiration précipitée de ma sœur, le frottement de ses vêtements contre le mur, les chocs métalliques des menottes qui l'immobilisent. Tous ces sons me parviennent avec une force qui me semble décuplée, comme pour rattraper leur précédente absence. Recroquevillée sur elle-même du mieux qu'elle le peut, Lya ne semble pas avoir conscience que la bulle a disparu, ne semble même pas nous voir.

Amortinokeb pénètre à nouveau dans l'appartement. Une fille le suit, tête baissée, regard fuyant. Son visage maigre et pointu est encadré par une crinière de cheveux ébouriffés d'un roux sale. Son cou enserré par un collier argenté est ridé, fripé comme celui d'une personne âgée. Pourtant, même s'il m'est difficile de lui donner un âge, je dirais qu'elle a moins de vingt ans. Plus de quinze, mais moins de vingt. Elle me rappelle quelque chose...

C'est l'une des filles du souvenir de Lya, celles qui ont permis à Amylokirlia de lire dans son esprit.

Cette connexion me glace jusqu'aux os ; à côté de moi, Lya s'est redressée et la fixe comme on regarderait un fantôme. Ererakinalc la dévisage aussi, les yeux plissés et l'air déchiré entre méfiance et compassion ; ses lèvres forment un mot que je ne saisis pas, mais qui attire l'attention de la fille. Elle acquiesce, imperceptiblement.

« Vite », ordonne Amylokirlia, qui n'a pas accordé le moindre regard à l'intruse.

La fille s'avance vers Ererakinalc et plonge son regard dans celui du vieil homme. Pendant quelques secondes, ils s'observent comme si rien d'autre n'avait d'importance, puis elle rompt le contact visuel. Les yeux d'Ererakinalc me semblent vitreux.

La fille se place devant moi.

Ses yeux me transpercent comme deux lames, ouvrent mon crâne en deux, dissèquent mon esprit. Curieusement, la seule chose qui retient mon attention est le collier argenté autour de son cou. Son épaisseur ne doit pas dépasser le millimètre, mais un petit boîtier y est suspendu. Noir, d'un centimètre de côté environ, il reste collé à la peau de la fille. Je me demande si elle a la possibilité de l'enlever, ou si elle doit supporter la présence de cet objet, jour après jour.

Elle détourne les yeux ; j'ai l'impression de sortir d'une sorte de transe. Pourquoi me suis-je ainsi focalisée sur son collier ? Il n'a rien d'important, il y a plus inquiétant...

Je croise le regard de Lya puis de Marc. Ma sœur tremble de tout son corps ; cette vision m'évoque quelque chose, mais le souvenir m'échappe... Est-ce Amylokirlia qui lui fait cet effet ? Pourtant, elle ne semblait pas aussi secouée avant l'arrivée de la fille. Même lorsqu'Amortinokeb nous a attachés, elle paraissait plus calme. Puis ils nous ont posé des questions, Ererakinalc a révélé qu'il était le père d'Amylokirlia, nous leur avons presque tout raconté, sans la troubler davantage... Et ensuite ? Que s'est-il passé ensuite ? Je hausse intérieurement les épaules ; il ne s'est rien passé. La fille est juste entrée derrière Amortinokeb. Quand a-t-il disparu, d'ailleurs ?

La peur accélère les battements de mon cœur. J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose, oui, il me manque une pièce du puzzle.

« Iris ! hurle Marc alors que la fille se campe en face de lui. Amylokirlia a essayé de... »

Le regard de l'intruse se plante dans le sien, si intense qu'il ne parvient pas à poursuivre. Je me désintéresse de l'action, préoccupée par cette étrange intuition que quelque chose cloche dans ma perception des évènements. Mais comment le savoir ?

La fille détache ses yeux de Marc pour les planter dans ceux d'Amyltariaea. Après quelques secondes, elle se détourne et suit Amortinokeb hors de l'appartement.

Je dévisage mes alliés, cherchant dans leur regard le reflet de mon trouble. Les traits d'Amyltariaea traduisent un étonnement modéré ; Marc semble lutter pour comprendre quelque chose dont le sens lui échappe ; Ererakinalc demeure impassible. Lya paraît hésiter entre la peur et la colère. Sentant mon regard sur elle, elle chasse ces émotions de son visage.

« Ne bougez pas », siffle Amylokirlia.

Tout en pointant son pistolet sur la poitrine de Marc, elle tire de sa poche une carte magnétique qu'elle applique sur un lecteur à côté de moi. Un déclic se fait entendre et, une seconde plus tard, alors qu'elle se tient en retrait, son arme fermement serrée dans son poing, les chaînes qui me retenaient se détachent. Sidérée, je fais un pas en avant.

« Ici, m'intime Amylokirlia en désignant une porte dans un coin de la pièce. Sans traîner. »

La stupéfaction est chassée par l'angoisse. Je n'ose imaginer ce qui se trouve derrière cette porte, mais le pistolet braqué sur mon petit frère ne me laisse pas le choix. Je m'avance, pousse le battant et pénètre dans une petite pièce dont deux murs semblent avoir été repeints : ils sont plus clairs que les deux autres, colorés en gris sombre. Les seuls meubles qu'elle contient sont un lit et deux chaises métalliques.

« Allonge-toi. »

La voix d'Amylokirlia a quelque chose de glaçant dans cet étrange décor. Je m'installe sur le lit ; son maigre matelas me protège à peine de sa dureté. À peine m'y suis-je étendue qu'un doux ronronnement mécanique s'élève tout autour de moi.

« Tends le bras devant toi, lentement. »

J'obtempère malgré le mauvais pressentiment qui veut m'alerter. Lorsque ma main se trouve une trentaine de centimètres au-dessus du matelas, une vive douleur la parcourt, comme si je m'étais cogné le coude contre un meuble pointu. Je ne peux retenir un petit cri.

« C'était le premier avertissement, annonce Amylokirlia depuis le seuil de la pièce. Ce lit est entouré d'un champ électrique. Si tu tentes à nouveau de te redresser, la douleur ressentie sera neuf virgule cinq fois plus forte. »

La précision du nombre me glace plus encore que l'information qu'il véhicule.

« Vous auriez pu le dire tout de suite, répliqué-je avec nonchalance.

— Tu aurais essayé de fuir. Inutile de perdre du temps. »

Elle s'approche de moi et s'installe sur une des chaises. Amortinokeb s'approche, lui tend une fiole et lui prend le pistolet, puis se poste sur le seuil de la pièce. Elle sourit et pose la fiole sur la chaise libre, à une vingtaine de centimètres de mes yeux.

À l'intérieur s'agite une... créature. Diablotin est le mot le plus pertinent qui me vient à l'esprit pour la décrire. De la taille de mon majeur, elle se tient sur deux jambes maigres aux genoux noueux et frappe ses deux bras longs et secs contre la paroi de sa prison ; ses doigts effilés se terminent par des griffes acérées. Sa tête écarlate est pourvue de deux cornes minuscules, au-dessus de ses petits yeux noirs brillant de malice. Elle possède également un nez en trompette, qui pourrait être joli si on le transplantait sur un autre visage que le sien, et une bouche aux lèvres pincées. Oui, un diablotin. Sa tête bouge au rythme de ses coups, ses yeux luisants regardent dans le vague.

Son regard croise soudain le mien...

Il cesse aussitôt de frapper la paroi de sa fiole. Ses yeux se chargent de haine. Sa bouche se tord dans une affreuse grimace, puis s'ouvre pour prononcer des mots inaudibles.

« Veux-tu que j'ouvre la fiole ? » questionne Amylokirlia avec curiosité.

Je hausse les épaules, décidée à ne pas lui montrer la terreur qu'elle attend de moi. Je doute de toute façon que ma réponse change quoi que ce soit à la suite des évènements.

« Je ne le ferai pas si tu ouvres la porte pour moi.

— Pardon ? »

Éberluée, je secoue lentement la tête. Comment ça, ouvrir la porte ?

« Il me semble avoir été claire.

— Vous êtes... juste cinglée, en fait ?

— Je ne souffre d'aucune maladie mentale. Je te demande d'ouvrir la porte.

— La... la porte de la pièce ? Là ? Je voudrais bien, mais j'ai pas trop envie de me reprendre une décharge, vous comprenez...

— Ne fais pas comme si tu n'avais pas compris.

— Euh... »

Sa voix baisse d'une octave ; ses yeux vert sombre se plantent dans les miens, bien plus terrifiants que ceux de son diablotin.

« Inutile de jouer les ignorantes, je sais qu'il t'en a parlé. Ouvriras-tu la porte ? »

Je voudrais reculer sur le matelas, mais la terreur s'est insinuée dans mes veines et me paralyse entièrement. Elle n'est pas juste dangereuse... elle est folle. Et même si elle perd l'avantage de la raison, elle me semble plus effrayante ainsi.

« Je ne me répèterai pas...

— Écoutez, je vois vraiment pas de quoi vous voulez parler, mais pour être honnête, si vous voulez ouvrir cette porte, ça me semble une excellente raison de la garder fermée.

— C'est un non ?

— C'est un non. »

Je regrette immédiatement ma fermeté, mais c'est trop tard. Amylokirlia se penche vers la fiole et en retire le bouchon. Aussitôt, la créature bondit sur moi.

Ce n'est plus un diablotin.

C'est un démon.

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