Chapitre 12 - En guerre (partie 1)

« Il nous faudra du temps pour guérir de nos douleurs, pour refermer nos plaies. Il nous faudra de la patience et du courage, comme les médecins qui soignaient les maladies graves il y a longtemps. Et nous n'y arriverons que si nous restons ensemble, unis – que si nous refusons de répéter nos erreurs. »

— Zaljami lane Blayu, L'Après : Penser la reconstruction, 6 ap. Az



L'ENFANT AVANCE D'UN PAS ; son visage est désormais éclairé par le halo tremblant dessiné par la montre de Marc. J'aperçois d'abord ses yeux, deux perles noires brillant dans l'obscurité, puis son visage anguleux encadré par de courts cheveux blonds qui bouclent autour de sa tête. Il ne doit pas avoir plus de dix ans. Il est encore plus décharné que Lya, ses yeux sont immenses dans son visage creusé, mais je ne vois pas de traces de coups sur son corps et il semble relativement alerte. Une main levée pour se protéger de la lumière pourtant faible de la montre, il arbore un sourire moqueur qui me semble déplacé.

« Habituellement, les gens répondent quand on leur dit bonjour », lance-t-il avec ironie en abaissant doucement sa main.

Je le fixe quelques secondes, estomaquée, avant de respirer profondément. Je note qu'il a parlé en alorais. Mon cerveau tente de se raccrocher à des détails pour oublier qu'il ne maîtrise pas du tout la situation. Je suis seule avec un gamin flippant au fond d'un gouffre, dans les souterrains privés d'une psychopathe hantés par des monstres hybrides. Bon. Essayons de voir le côté positif de la situation... Essayons juste de ne pas chercher à comprendre, en fait, ce sera plus simple. Je prends une nouvelle inspiration et rallume la lumière de la montre.

« Pas faux, concédé-je enfin avec autant de naturel que possible, même si ma voix tremble. Salut, je m'appelle Iris. Et... euh, qu'est-ce que tu fais ici, exactement ?

— Tomas », se présente-t-il à son tour. Son sourire s'évanouit, si brutalement que j'en viens à imaginer qu'il n'a jamais éclairé ses traits tendus. « Je suis prisonnier. Enfin, j'étais. Je me suis enfui.

— C... comment tu as fait ?... »

Impossible de prétendre encore avoir conservé mon sang-froid. Je ne comprends rien à cet enfant ; ni comment il est arrivé ici, ni pourquoi il semble si décontracté. Mes mains sont agitées de tremblements incontrôlables ; la lumière de la montre se balance de tous côtés.

« Ce n'est pas si difficile. Ces monstres sont impressionnables.

— Impressio... quoi ? Attends, tu étais prisonnier ? C'est Amylokirlia qui...

— Oui. Oui, c'est elle. »

Il a baissé la tête, sa nonchalance ironique envolée. La lumière vacillante creuse les ombres de son visage. Gênée, je la laisse s'éteindre, nous plongeant dans le noir.

« Ah... Écoute, on va remonter, d'accord ? J'ai une corde. Tout ira bien. »

Il ne répond rien. Je regrette de ne pas avoir gardé la lumière : j'aimerais savoir ce que son visage exprime. Je reprends mes esprits, lève la tête et place mes mains en porte-voix :

« Eh, là-haut ! On a un invité surprise, lancez-moi la corde, je vous l'envoie ! »

Un sifflement retentit quelques secondes plus tard, signalant l'arrivée de la corde. Elle reste suspendue au-dessus de nos têtes, alors même qu'elle est assez longue pour descendre jusqu'au bout ; je mets un peu trop longtemps à réaliser que cela vient des modifications subies par la gravité.

« Et c'est reparti... soupiré-je entre mes dents. Attends-moi ici. »

Il ne proteste pas. Je me dirige vers la paroi et commence à grimper. J'ai un peu de mal au début – elle est plus lisse qu'à l'endroit où je suis descendue – mais la difficulté s'atténue avec la gravité. Je parviens vite à son premier point d'annulation et sens ensuite sa force me tirer vers le haut. Pas question de me farcir une nouvelle escalade contre-nature à devoir lutter contre une gravité inversée ; je lâche la roche et me retrouve, sans effort, propulsée vers le haut. Mon corps remonte jusqu'au second point d'annulation de la gravité et, emporté par son élan, le dépasse. Je saisis la corde au passage et remonte jusqu'à ce que mon poids m'entraîne à nouveau vers le bas... ce qui finit par me pousser à descendre.

Mais c'est pas vrai... Les propriétés étranges du précipice jouent au yoyo avec mon corps pendant environ une minute, puis je m'immobilise enfin. Plus aucune force ne pèse sur moi. Je tends vers la paroi mon bras qui ne tient pas la corde et mon corps se met à tourner sur lui-même comme une toupie. Par chance, une de mes jambes finit par accrocher la roche et je me propulse loin d'elle d'un puissant coup de pied. La traction de la corde me ramène avec violence vers la paroi, que je parviens à saisir d'une main. Ignorant la douleur, je me plaque contre elle, noue la corde autour de ma cheville et entame la désescalade de la paroi. Cette fois, je prends la précaution de me retourner et de descendre la tête en bas. J'ai l'exacte impression de grimper une banale paroi rocheuse à l'intérieur d'une grotte. Tant que j'oublie que sous mes pieds, il n'y a pas le sol mais le vide, rien de perturbant.

Enfin, je me retrouve au sol devant Tomas, un peu essoufflée. Je dénoue la corde de ma cheville et lui fais signe de me rejoindre, mais il reste immobile. Je l'éclaire avec la lampe ; il me dévisage d'un air indécis.

« Tu ne viens pas ? Il faut qu'on remonte.

— Il y a qui, en haut ? s'enquiert-il sans faire un mouvement.

— Mon frère, ma sœur et, euh... »

J'hésite sur le qualificatif que à employer pour Ererakinalc – quelqu'un qui m'a été présenté comme un vieux fou, ce qui d'ailleurs est peut-être vrai ? un habitant de cette planète qui ne semble pas vouloir anéantir toute vie ailleurs, contrairement aux autres ? un type sûrement aussi paumé que nous ?

« Et qui ? s'alarme l'enfant, soudain inquiet.

— Un ami, je me décide d'une voix ferme, quelqu'un qui nous a aidés et qu'on a aidé. S'il avait voulu nous trahir, il l'aurait déjà fait. »

Aussitôt, je regrette mes paroles ; elles sont loin d'être rassurantes. Mais Tomas ne m'en tient pas rigueur ; tête penchée sur le côté, il semble examiner la situation, puis se décide à me rejoindre. Je l'attache en tentant de paraître plus sûre de moi que je ne le suis. Il se laisse faire sans protester ni sembler inquiet. Je lui tends ensuite la deuxième barre alimentaire, qu'il engloutit de bon cœur. Lui non plus ne doit pas avoir mangé depuis longtemps. Je lance aux autres qu'ils peuvent le remonter. Un vague acquiescement me parvient en retour et l'enfant s'élève lentement.

« À tout', Tomas », lancé-je avec une gaieté forcée.

Je m'immobilise, sidérée. Tomas. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?

Ce gosse est un Terrien. Il vient du même endroit que nous. Ce gosse est aussi déraciné que Lya. Il a aussi une famille qui s'inquiète, ses parents lui manquent. Il repense aux sourires de son père, aux disputes de ses grands-parents, et il a peur, parce qu'il n'est pas sûr de les revoir. Seul dans le noir, il revoit sa famille, ses amis, il retient ses larmes...

« Tomas », murmuré-je.

Il tourne la tête vers moi ; il n'est plus qu'une forme floue, loin au-dessus du sol.

« I... Iris ? prononce-t-il, butant sur mon nom.

— On va revenir chez nous, lui assuré-je avec conviction, et tu retrouveras ta famille. Plus personne ne te fera de mal, je te le promets. »

Il me fixe avec un mélange de surprise, de gratitude, de confiance, et d'une autre émotion que je ne parviens pas à identifier, puis une brusque secousse le porte en avant. Il disparaît, me laissant dans le noir.

Tomas. Un Terrien, ici. Un enfant terrien. Y en a-t-il d'autres ? Mon sang se glace, mille hypothèses délirantes tournent dans mon esprit. Nous devons partir, avec Tomas. Nous devons quitter cette planète de fous dont les habitants mettent leurs toilettes au milieu de leur salon et cachent des salles de torture au premier étage de leur maison sans âme.

Un souvenir remonte dans ma mémoire : Amyltariaea expliquant que son frère et elle avaient été envoyés sur Terre pour recueillir des informations... Amyltariaeb a bien dû remplacer un enfant, lui aussi, non ?

Une autre famille trompée. D'autres frères et sœurs qui se questionnent, peut-être ; ou des parents, des amis, peu importe. Mais le frère d'Amyltariaea a dix ans, pas seize. Il n'a pas pu les aider comme elle nous a aidés... Est-ce pour cela qu'ils n'ont rien tenté ? N'ont-ils vraiment rien tenté, d'ailleurs ? Peut-être qu'ils sont eux aussi prisonniers au fond du gouffre. Peut-être qu'ils sont déjà morts, peut-être qu'ils les ont torturés, peut-être que...

Le sifflement de la corde me coupe dans mes réflexions chaotiques. Je grimpe à nouveau, saisis la corde et l'enroule autour de mes cuisses, puis de mes épaules. Je ne me sens pas du tout en sécurité, j'ai l'impression que je pourrais tomber à tout instant ; mais je ne peux pas faire mieux. Difficile de s'encorder soi-même, même si la gravité nulle facilite les choses.

« C'est bon, je suis attachée ! » m'époumoné-je, ignorant ma terreur.

La corde s'ébranle. Je m'y accroche comme si ma vie en dépendait... ce qui est le cas. Ne pas y penser. Non, ne pas y penser. Mes mains glissent sur la corde, je crains à chaque instant qu'elle ne m'échappe. Elle me semble trop lâche au niveau des cuisses, mais je n'ose pas la resserrer ; et si je la dénouais ?

Les quelques minutes qui s'écoulent pendant ma remontée me semblent être les plus longues de ma vie.

Lorsque j'arrive enfin en haut, je m'effondre sur le sol, immensément soulagée. Je le tapote de la paume, soulagée par sa solidité et par la force qui ramène ma main vers le sol. La gravité inversée, ça va deux minutes ; cela dit, je suis sûre qu'une telle attraction ferait un carton sur Terre, et que je serais la première à m'y précipiter. Mais je ne suis pas sur Terre.

« Plus jamais ça », haleté-je en me redressant.

Marc relâche la corde et m'adresse un sourire qui me semble forcé. Je parcours du regard les alentours du gouffre, cherchant les autres. Ererakinalc, à moitié allongé, sa jambe tendue devant lui, tient toujours un bout de la corde. Tomas fixe le sol, assis contre un mur, entourant ses genoux de ses bras. Et Lya...

Quelques mètres plus loin, Lya pointe une arme sur sa tête.

Je reconnais le pistolet d'Amyltariaea, celui qu'elle lui avait confié sans cacher sa certitude qu'elle ne parviendrait pas à toucher quoi que ce soit. Ses mains agrippant l'arme ne tremblent pas, ses yeux le surveillent sans répit. Tomas ignore qu'elle ne sait pas tirer. Et dans cette position, son regard glacial rivé sur lui, son corps tendu comme un arc, il n'est pas difficile de croire qu'elle en serait capable.

Je me tourne vers Marc, qui détourne les yeux. Ses traits sont tendus, il tente de ne pas regarder Tomas mais ne peut s'en empêcher.

« Lya... Lya, que... » balbutié-je.

Elle tourne vers moi son regard insondable. Aucun mot ne franchit ses lèvres serrées.

« Pourquoi... qu'est-ce que... À quoi tu joues ? explosé-je face à son silence.

— Je ne joue pas, réplique-t-elle sans détacher ses yeux des miens.

— Mais qu'est-ce que tu fous, Lya ? Qu'est-ce que tu fous ?

— C'est nécessaire.

— Nécessaire ? »

Tomas relève la tête, son regard croise le mien. J'y lis une telle détresse, une telle colère impuissante ; il pourrait aussi bien me hurler que je l'ai livré. Que je lui ai promis la sécurité et qu'on le menace. Que je lui parlais comme à un enfant et qu'on le traite en criminel. Que je suis une menteuse, une traîtresse, que je pourrais aussi bien être celle qui tient le pistolet.

Lya le fixe à nouveau, sans émotion, comme une machine. Ne voit-elle pas qu'il a dix ans, qu'il est terrifié, loin de chez lui, qu'il est comme nous ?

« Nécessaire ? répété-je, sidérée. C'est un enfant, bordel !

— Et alors ? »

Pendant quelques instants, l'indignation me suffoque tant que je ne parviens pas à parler.

« Tu ne peux pas dire ça, lâché-je quand j'ai retrouvé mes moyens. Qu'est-ce qu'il pourrait nous faire ? Arrête ! Arrête de le viser ! Il n'a rien fait de mal.

— Il pourrait, rétorque-t-elle tranquillement.

— Elle l'a enlevé ! C'est un Terrien, Lya ! Il est comme nous, il est comme toi ! »

Pour la première fois, quelque chose passe dans les yeux de ma sœur, une émotion que je ne parviens pas à décrypter, mais elle se reprend vite.

« C'est ce qu'il t'a dit. »

Je m'avance vers elle, mais elle ne me regarde pas. Elle reste droite, le regard fixé sur l'enfant, comme si mes protestations ne valaient rien. Elle est si amaigrie, affaiblie, que je pourrais sans doute la maîtriser. Mais l'idée seule m'est insupportable. Le ventre noué par une terreur plus forte que la raison, je me décale pour me placer entre elle et Tomas.

« Écarte-toi.

— Pourquoi ? Il ne fait rien. Lya, regarde-le : il ne pourrait pas nous faire de mal, même s'il le voulait. Il est terrien, il est comme nous... Qu'est-ce qu'il ferait ici sinon ?

— On ne peut pas lui faire confiance.

— Regarde-toi, merde ! m'écrié-je, excédée. Tu n'as aucune force, tu n'aurais pas le temps de tirer qu'il te sauterait dessus ! Ça fait une minute que je le protège et il n'a rien tenté. »

Lya cligne des yeux. Je ne parviens pas à déterminer si mes paroles l'ont blessée ou si mes arguments ont fait mouche. Elle hésite quelques instants, son regard analytique passant de Tomas à moi et de moi à Tomas. Puis elle abaisse le pistolet et le laisse tomber au sol.

Je me détourne et m'approche de l'enfant toujours immobile. Je m'accroupis à côté de lui.

« Je suis désolée, murmuré-je. Je n'aurais jamais imaginé ça. Je pensais que... que tu serais en sécurité avec nous. Mais je t'assure que Lya ne te voulait pas vraiment de mal. »

Il ne répond pas, scanne ma sœur de la tête aux pieds puis reporte son regard vers le sol. La culpabilité fait plonger mon cœur dans ma poitrine. Il m'a fait confiance – il s'est révélé à moi et non à Ererakinalc. Il comptait sur moi. Et arrivé en haut il n'a reçu que de la froideur.

« Je suis désolée... soufflé-je encore, les larmes aux yeux – ne pas pleurer, ne pas pleurer.

— Tu n'as pas à l'être », affirme-t-il d'un ton égal sans daigner me regarder.

Marc se lève et s'avance vers nous. Lui pleure, sans retenue, sans pudeur. Il a laissé Lya faire. Je les observe tous deux comme des étrangers. C'est ce qu'est devenue Lya, une étrangère. Je ne connais plus rien d'elle ; les rares choses que je savais à son sujet ont changé du tout au tout. Plus rien d'elle n'est ce que j'appelais « ma sœur ». Elle fixe un point droit devant elle, le visage impassible.

« Tu devinais toujours les cadeaux qu'on voulait, bafouillé-je, à moitié consciente de ce que je dis. T'as dit à Mamie que Marc voulait une licorne en peluche alors qu'il osait pas demander.

— Les gens changent, riposte sèchement Lya. Nous sommes en danger, nous ne pouvons pas faire confiance au premier venu sous prétexte que c'est un enfant.

— On ne peut pas faire de mal à dix ans !

— Les gamins qui ont harcelé ton amie en avaient onze.

— Qu'est-ce qu'Élia vient foutre là-dedans ?

— Leurs enfants ne sont pas les nôtres, Iris. »

Son corps tout entier se tend lorsqu'elle prononce ces mots. Son ton est implacable, je ne vois pas quel argument lui opposer.

« Il faut qu'on aille aider Amyltariaea », ajoute-t-elle brusquement.

Ererakinalc, juste ici resté silencieux, approuve d'un hochement de tête.

« Très bien ! lâché-je d'un ton sec, me forçant à me reconcentrer sur l'urgence immédiate. Il y a trop de gardes dehors, on ne pourra pas sortir.

— Ils s'attendront à ce que nous venions maintenant, ajoute Ererakinalc. Nous devrions nous cacher. Enfin, vous. Je vais recueillir des informations. »

Je fronce les sourcils.

« Comment ? » fais-je, incrédule, en désignant sa jambe.

Il se contente de sourire et m'adresse un petit signe. Quelques secondes plus tard, Minuit se tient à sa place, les quatre pattes intactes. Il disparaît dans une ondulation de sa queue de jais.

Ah, d'accord... Il aurait pu prendre le temps de nous expliquer, quand même... Il ne nous a pas dit où il allait, comme s'il ne voulait pas que nous puissions le retrouver... Ne nous fait-il pas confiance ? Entre lui et Lya...

« On devrait se trouver une cachette, alors, observé-je finalement. Ils nous chercheront sûrement.

— Je sais où aller, annonce Lya. Ils ne nous verront pas. S'ils n'ont pas de monstres pour nous flairer, tout ira bien. »

Nous la suivons dans le plus grand silence, sans allumer notre lampe de crainte qu'Amylokirlia ou son compagnon ne soient déjà à notre recherche. Tomas marche derrière, sans un mot, sans un regard, comme un prisonnier. Lya nous entraîne dans le dédale de couloirs, hésite parfois, revient sur ses pas, puis, au bout d'une demi-heure de tâtonnements, son visage s'éclaire.

Elle nous fait pénétrer dans un renfoncement du mur ; impossible de deviner sa présence, il faut savoir qu'il est là pour le trouver. Je m'apprête à faire remarquer qu'Amylokirlia et Amortinokeb en sont justement avertis, mais Lya n'a pas fini. Elle grimpe une paroi rocheuse et s'assied tout en haut. Il y a un espace réduit entre le haut de la paroi et le plafond ; seul son corps me permet de le distinguer.

Marc escalade la roche à notre tour, puis je grimpe en aidant Tomas. De l'autre côté de la paroi, une petite salle plongée dans le noir nous accueille. Nous nous laissons tomber au sol.

« Lya, cette cachette est vraiment sûre ?

— J'étais cachée ici quand ils me cherchaient la nuit dernière. Ils sont entrés dans la première salle, mais ils n'ont pas regardé là où on est. Ils ne doivent pas avoir exploré cette partie des souterrains. »

Soulagée, je hoche la tête et m'adosse à la paroi. Le silence de Tomas semble bruyant tant il nous écrase.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top