chapitre 63
Leave A Light On par Tom Walker.
Antonio.
Je regrette encore d'avoir accepté d'assister à ce cirque médiatique. Et surtout d'emmener Axelle avec moi. Mais je lui ai fait une promesse : celle de rester avec elle tout le reste de notre court séjour à Venise.
Et voilà que le réalisateur en a décidé autrement.
Pour ma soi-disant annonce d'abandonner le monde du cinéma, je dois être présent à la première d'histoire D'O.
Je trouve, pour ma part, qu'il avait rapidement clôturé la dernière prise pour la mettre ensuite en boîte, comme le dit l'expression quand le film est mis sur bobine.
À peine ai-je raccroché, qu'un livreur s’est pointé, devant la porte de mia mama, pour nous apporter de quoi nous vêtir, moi et Axelle. À croire qu'il avait deviné d'avance ma réponse.
Seul dans ma chambre, je revêts le complet de couleur claire. Les chaussures italiennes, la cravate, sans oublier la chemise qui s'accorde parfaitement avec la panoplie du parfait parrain de mafia sicilienne.
Mais où est passée l'ancienne star du cinéma X ?! Et surtout où est passé le nouvel l'homme tout court ?
En ce qui concerne Axelle, je n'ai juste entraperçu que le rouge de sa toilette, me laissant tout de même imaginer une robe digne d'une starlette du tapis rouge.
Grognant dans ma barbe en essayant de refaire le nœud, une fois de plus, j'attends impatiemment son apparition, me demandant encore une fois si j'ai réellement fait le bon choix en acceptant cette invitation.
-Antonio, tu ne penses pas que c'est un peu exagéré comme tenue.
Planté devant le miroir, mes doigts arrivent enfin à exécuter le nœud parfait. Quand Axelle apparaît dans mon champ de vision, je fais volte-face.
-Ma cos'è questa merda ?
Elle fronce les yeux et je répète en la pointant du doigt :
-C'EST QUOI CETTE MERDE ?
-Eh bien c'est la robe qui nous a été livrée.
-Non mais je rêve ! Tu as l'air…
Je cherche le terme approprié pour ne pas la blesser. Tout en examinant sa tenue extrêmement extravagante.
-Péripatéticienne !? répond Axelle en éclatant d'un rire nerveux et tournant sur elle-même.
-Scosi ?! réponds-je hors de moi.
Elle croise mes yeux, verts de rage, et ajoute affichant une moue désolée :
-D'une femme qui racole dans la rue.
J'essaie tant bien que mal de garder mon calme, mais la jeune femme qui se tient debout devant mes yeux, n'a rien avoir avec celle que j'ai rencontrée par hasard. Non, celle-ci me donne plutôt l'impression d'une actrice de porno qui va aller faire sa promotion pour son premier film.
Furieux, j'attrape mon téléphone et sélectionne le nom du réalisateur.
- Intendevi masturbarti mentalmente !? (1)
Celui-ci éclate d'un rire franc avant de répondre en italien :
-Ah je savais que le grand Sergio Morrone n'était pas parti bien loin. Tu n'aimes pas ?
-Si tu avais l'intention de me faire sortir de mes gonds et bien bravo ! Tu y es arrivé, réponds-je dans ma langue maternelle.
Je marche de long en large en grimaçant sur chaque regard posé sur Axelle.
-Je te préviens d'avance qu'elle ne portera pas cette robe. Trouve autre chose ou je ne mets pas les pieds làbas.
-Qu'est-ce qui se passe Sergio ?! Tu vas me faire un caca nerveux ? Allez, joue le jeu, il faut qu'elle s'accorde avec le reste de l'équipe.
-Pardon ?! réponds-je à la limite d'exploser. Écoute-moi bien, espèce de sale pervers. Premièrement, Axelle ne fait pas partie de l'équipe. Et deuxièmement, elle est ma fiancée. Alors j'exige qu'on lui apporte autre chose de plus respectable.
-Mais qui es-tu pour exiger cela Sergio ? Apparemment tu as laissé tomber le cinéma, non ? Donc tu n'as plus droit à tes petits privilèges.
-Peut-être, mais à ce que je sache, c'est toi qui as besoin de moi. Alors je te laisse choisir. Ou Axelle a une robe digne à sa personnalité ou ta promotion du film, tu te la fous dans le cul.
La femme que j'aime éperdument m'examine intensément, essayant par tous les moyens de décrypter la conversation en italien.
-Eh bien, c'est comme ça que tu me remercies pour t'avoir offert des rôles qui t'ont rapporté, si je ne me trompe pas, la fortune.
-Nuance mec ! C'est grâce au mannequinat. Et je te rappelle que c'est toi une fois de plus qui es venu à moi.
Un grand rire sombre retentit au bout du fil suivi de quelques insultes en italien.
-Mais tu n'as pas dit non. Tu as pu mettre ta queue dans toutes le chattes que je t'ai présentées.
Je lâche un grand soupir.
-Cette conversation tourne en rond. Trouve une solution rapidement où tu te démerderas tout seul à ta projection privée.
Je regarde rapidement ma montre et tout en continuant la conversation en italien, j'ajoute :
-Je te laisse trente minutes, si tu ne me rappelles pas d'ici là, c'est que je peux considérer que cette soirée se fera sans moi. Ou du moins sans nous.
Puis, déterminé, je coupe la communication.
Dix minutes plus tard, je reçois un SMS, me notifiant qu'il a trouvé une robe appropriée pour Axelle et qu'une navette taxi vient nous chercher, suivi de : « Ne t'inquiète pas Sergio. La vengeance est un plat qui se mange froid. »
Maintenant je comprends l'arrivée de cette robe ridicule. Il n'a toujours pas digéré l'idée que j'abandonne le cinéma.
Sans trop prêter attention à ce qu'il me prépare, je réponds rapidement par un sms et ferme mon téléphone.
Puis, reprenant mes esprits après cette discussion endiablée dans ma langue maternelle, je progresse vers Axelle et d'une voix agacée, je lui demande de retirer ce truc ridicule.
Elle s'exécute sans perdre de temps, soulagée de ne pas porter cette robe qui lui couvre à peine la moitié de son corps.
De mon côté je la regarde faire, admiratif de ses jolies formes, me laissant découvrir petit à petit son déshabillé ultra sexy de couleur crème.
Oui, elle m'appartient corps et âme. Du moins quand je lui aurai fait ma demande. Ce qui ne saurait tarder.
Elle se gratte la gorge alors que mon regard est toujours posé sur ses hanches. Je me secoue mentalement pour retrouver, si l'on peut dire, mes esprits.
-Au fait, j'ai oublié de te dire merci.
-Merci pour quoi ? demande-t-elle en jetant ce fichu tissu rouge un peu plus loin dans la chambre.
-Pour m'avoir écouté tout à l'heure, dis-je en avançant vers elle sans la quitter des yeux.
-Je n'ai pas fait grand-chose, Antonio, juste prêté une oreille attentive.
-Oui mais c'est déjà énorme, mi amore.
Elle soutient mon regard, que je sais pesant, et me stoppe à quelques pas d'elle.
-Je pense que c'est plutôt à moi de te dire merci.
Je reste silencieux, et observe ses jolies joues prendre cette couleur rosée, par les images de sous la douche qui submergent son esprit.
J'inspire, longuement.
Puis je fais deux pas en arrière. Attrape sa main droite. Dépose mes lèvres sur le creux de celle-ci.
-Plaisir partagé, madame.
-Ça va ? m'interroge-t-elle émue.
-Beaucoup mieux maintenant.
Puis je pose mon genou à terre. Elle entrouvre ses lèvres. Laisse passer un léger filet d'air. Elle a compris ce que je m’apprête à lui demander.
-Axelle.
-Oui ! soupire-t-elle.
-Veux-tu devenir ma femme ?
Elle étire ses lèvres, me laissant l'impression de vouloir se moquer de moi.
-C'est ma tenue qui te fait perdre la tête ?
-Non. C'est cette femme merveilleuse qui se tient devant moi.
Je me redresse et tenant toujours sa main dans la mienne j'ajoute légèrement anxieux :
-Tu ne m'as pas répondu.
Elle m'embrasse rapidement.
-Oui Antonio, j'accepte de partager ta vie. De te rendre heureux, dans la joie comme dans la pauvreté.
Une vingtaine de minutes plus tard, la nouvelle tenue d'Axelle arrive et une navette nous attend sur la Tamise.
À suivre…
Traduction :
(1) Tu avais l'intention de te masturber mentalement ?
Et oui, quel déclaration ! Mais ne dit-on pas qu'après le calme arrive la tempête. Mais quelle tempête va débarquer sur Venise ?
En attendant la suite.
Encore merci pour vos votes et vos avis.
A bientôt.
Et surtout, très bonne vacances pour ceux qui y sont et bon courage pour les autres. A dans deux semaines...
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