chapitre 58
The Wreck Of Our Hearts par Sleeping Wolf.
-J'ai soif de toi, murmure-t-il d'un air provocateur.
-Chut ! réponds-je en tournant la tête du côté où sa maman vient de partir.
-De ta peau. De ta bouche.
-Antonio, s'il te plaît ! le supplié-je. Ta maman risque de revenir à tout instant.
Mais il continue son petit manège de séduction, sans tenir compte de mes protestations.
-Là. Maintenant. Comme notre premièrrrrrrre fois.
Et le voilà qui, comme si de rien n’était, accentue son accent italien. Je soupire et frissonne malgré moi. Impossible de me contrôler.
Je détourne mon regard et examine mon chat, le suppliant en secret qu'il vienne sauter sur mes genoux et couper court à tout cela.
Mais celui-ci me regarde d'un œil, me donnant même l'impression de me faire un clin d'œil. Judas !
-Tu es impossible, Antonio, dis-je à voix basse, en reprenant mon attention sur mon italien. Tu sais pertinemment que je craque à chaque fois.
-Sur quoi ? répond celui-ci, l'air de rien.
Et le voilà qu'il caresse ma joue du bout des doigts.
-Sois responsable, s'il te plaît ! le supplié-je à nouveau, les dents serrées et au bord du supplice. Et tu sais très bien.
Son pouce survole ma lèvre inférieure et celle-ci s'entrouvre.
-Non, explique ! continue-t-il.
Il approche son visage. Agrippe mon menton pour que je maintienne son regard. Je perds le contrôle de moimême.
-Antonio ! murmuré-je tout près de sa bouche. Tu sais très bien ce que je veux dire…
Je soupire et ajoute :
-Tu es vraiment irresponsable. Arrête de jouer l'innocent bon sang.
Il me lance une œillade.
-Avec toi !? me questionne-t-il, tout en embrassant mes lèvres du bout des siennes. Jamais !
Il jette un rapide coup d'œil sur sa montre.
-Elle prépare les pâtes maison. Et dans ces moments-là, comme toutes les mama italiennes qui se respectent, elle n'est pas prête de revenir. Et tu n'as pas répondu à ma question.
-Ton accent Antonio. Tu sais très bien que je ne résiste pas. Et à chaque fois, tu en profites.
-Moi ? répond-il innocemment, en reprenant sa place.
Il esquisse un sourire fourbe et appose sa main sur son cœur, d'une façon théâtrale.
-Jamais je n'oserais, ma chérrrrie !
Je vais pour rétorquer, mais sa mia mama rentre dans le petit jardin, les mains chargés de plats fumants qui embaument l'air.
-Oh ! Désolée ! Je vous dérange ?
Elle se stoppe, mal à l'aise. Je me redresse rapidement pour l'aider à déposer toutes ces bonnes choses sur la table. Je jette un rapide coup d'œil à mon italien qui, comme si de rien n’était, reprend une position décontractée : jambes allongées et mains derrière la tête. Puis, d'un sourire narquois, réplique :
-Non, mia mama, j'expliquais à Axelle que tu allais bientôt revenir et qu'il fallait être raisonnables.
-Oh ! répliqué-je, abasourdie par ce mensonge effronté.
« Tu vas me le payer », miment mes lèvres.
« Quand tu veux ! », miment les siennes.
Au cours du repas, nous discutons du carnaval.
-Vous n'êtes jamais venue à Venise ? me demande sa maman tout en me resservant des pâtes italiennes.
Je lève le doigt, gentiment, lui signifiant que je ne vais pas en manger autant.
-Vous n'aimez pas ?
-Oh mais si, bien sûr, mais là, j'aimerais garder une petite place pour le dessert. Vous avez bien fait du dessert ? N'est-ce pas ?!
-Escroc ! murmure Antonio, de sa voix basse qu'il fait vibrer volontairement.
-Et non je ne suis jamais venue ici et n'ai assisté à aucun carnaval de ma vie, réponds-je à Amelia sans tenir compte de la réflexion d'Antonio.
-Ne fais pas l'innocente ! continue-t-il, essayant de me taquiner volontairement.
En réponse, je lui balance un petit coup de coude discrètement dans les côtes, au même moment où sa mama lui envoie une gentille calotte derrière la tête.
-Arrête donc de l'embêter.
-Oh ! Là ! Deux femmes contre moi. Je rends les armes.
Il replonge la tête dans son assiette comme un petit garçon qui vient de se faire réprimander et continue à manger ses pâtes façon italienne : fourchette d'une main et grosse cuillère à soupe pour aider à enrouler celles-ci sur la fourchette.
-Alors ! continue Amelia, vous n'avez donc jamais participé à aucun carnaval ?
-Non, à aucun.
Amelia s'installe après avoir resservi son fils et continue sa conversation. Discrètement, j'examine mon italien qui se délecte du repas préparé par sa maman.
Aux oubliettes ses bonnes manières. Il est lui. Sans avoir à penser aux paparazzis qui, cachés derrière un mur ou perchés du haut d'un hélicoptère, pourraient prendre une photo et la publier sur un magazine à scandales.
-Tu lui as pris quoi ? l'interrogé-je sa mia mama.
Il s'essuie les commissures des lèvres, avec la serviette déposée à côté de son assiette et répond, un large sourire affiché sur ses lèvres, légèrement colorées par la sauce tomate maison.
-Un costume de La Moretta.
-Oh ! répond celle-ci. Vous n'allez pas pouvoir parler, mais jouer les mystérieuses.
Je penche la tête sur le côté.
-C'est un costume typiquement vénitien et le masque que vous allez porter doit être maintenu entre vos dents. Et tu vas porter quoi Antonio ?
-La Bauta.
-Et toi, tu vas pouvoir parler ? lui demandé-je.
Il me fait un léger clin d'œil.
-Bien sûr, mais par la forme du masque ma voix sera transformée. Et je pourrai même manger, ajoute celuici accrochant mon regard surpris.
-Ce qui veut dire que je vais devoir te demander la permission, pour le moindre de mes désirs ?
Il acquiesce, sans rien ajouter, attendant certainement une réaction ou une réponse de ma part.
Mais c’est sa maman qui prend la parole à ma place. A-t-elle deviné les intentions de son fils ? Je n’en doute aucunement.
-Il tient sans attache, mais juste par le biais d'un petit bouton que vous glissez entre vos lèvres et que vous devez tenir avec vos dents. En revêtant ce masque, vous décidez de rester muette et mystérieuse. Mais vous pouvez vous amuser à séduire, c'est le but de ce costume d'ailleurs.
J'examine en catimini mon italien qui affiche un masque de mécontentement.
-Donc je peux séduire alors ?
-Oui en effet, en retirant son masque, la dame offre la vision de son visage, mais aussi le son de sa voix, c’est à dire le reflet de son âme.
- Mama ! Arrête de lui mettre des idées farfelues dans la tête.
-Mais c'est la réalité, mon fils, au 15ème siècle c'était comme ça.
-On est au 20ème siècle maintenant, mama.
La voix d'Antonio m'indique une petite pointe de jalousie que j'aime découvrir au fur et à mesure de notre relation et qui est bien ancrée en lui.
Et je crois que j'allais aimer attiser ce sentiment qui, pour certains, peut être un défaut, mais qui, pour moi, à cet instant, était une qualité.
Amelia pose la main sur le bras d'Antonio et ajoute délicatement, comment pour m'indiquer que c'est moi qui allais avoir le pouvoir.
-Oui, mais un seul privilégié peut admirer ce visage et écouter cette voix. Et il va falloir jouer de beaucoup d’habilités pour séduire Axelle, et faire en sorte qu'elle fasse tomber sa Moretta.
-T'inquiète mama, j'ai des arrrrmes pourrrr le fairrrre…
Et mon corps est parcouru de nombreux frissons. Mais une chose est sûre. Pendant le carnaval, la Moretta va me protéger de mes réactions.
À moi de jouer maintenant, Antonio…
À suivre.
Et voilà mes chères lectrices. En attendant le suivant, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de Noël.
Faites bien attention à vous .
Bisous et à l'année prochaine.
Et oui , c'est les vacances . Et j'ai besoin de recharger et mes batteries et mon cerveau..😉😁
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