chapitre 56

Closer King of leon

PDV Axelle.

-Ça va ? me demande mon amant, inquiet par les traits affichés sur mon visage.

-Merveilleusement bien Antonio. J'adore ta ville. Elle est belle. Accueillante et mystérieuse en même temps.  J'aime tout ce faste. J'aime sa décadence.

-Et tu n'as encore rien vu mia dolce metà.  

Comme j'aime quand il m'appelle sa douce moitié.
Je tourne un court moment ma tête de son côté pour croiser son regard intense. Je sais que ce qui s’est passé dans l'ascenseur est loin de l'avoir laissé indifférent. Il dépose rapidement sa bouche sur mes lèvres. Et il ajoute :

-Demain je suis sur le tournage. Pour ma dernière fois. Et après je reste avec toi.  

Je grimace légèrement, parce que je sais qu'elle sera présente. Il appose son index sur mes lèvres pour leur faire effacer cette moue boudeuse et biscornue que j'ai dû leur faire prendre.

-Ne t'inquiète pas. Ce n'est que pour la journée.  

Je baisse la tête et murmure entre mes lèvres :

-C'est une journée de trop.

Il rit de bon cœur, comme il sait le faire maintenant. Alors je souris à mon tour dans ma barbe.

-Mia dolce metà, serait-elle jalouse ?

Dans un geste tendre, il me fait relever mon visage vers lui, pour que j'accroche son regard, qui a perdu toute son intensité.  

-Tu n'as absolument rien à craindre. Elle ne tentera rien. Elle a compris.

Son pouce caresse mon menton et ce simple geste me trouble.
Quelques images se faufilent dans mes pensées et je sens le rouge monter à mes joues. Antonio se penche à mon oreille et, me taquinant, mordille sensuellement mon lobe.

-Tu ne veux quand même pas mettre notre gondolier mal à l'aise ? Cela ne serait pas très gentil.

Ses lèvres survolent ma peau du cou. Je penche alors ma tête sur le côté, lui laissant plus de place. Notre gondolier, de son côté, entame une autre sérénade.  

-De toute façon, tu n'auras pas le temps de t'ennuyer. Je suis sûr que mia mama saura t'occuper l'esprit. Ta journée passera vite.

Ses lèvres continuent leur petit manège, alors que le gondolier chante de plus en plus fort.

-Au fait, j'ai oublié de te dire…

Sa bouche embrasse rapidement ma nuque.

-Tu viens avec moi. Tu seras à mes côtés à la Mostra internazionale d'art cinematografica di Venezia (1).

-Oh ! réponds-je surprise.

Il butine ma peau encore et encore.

-Juste oh ! répète mon italien moqueur.

-Je ne pensais pas que tu allais m'y emmener.

Il s'écarte rapidement, surpris sans doute de ma réaction. Une brise légère se lève, apportant à cette atmosphère pesante un peu de fraîcheur.
Quelques mèches de ses cheveux volent au vent. Et je m'aperçois que sa barbe a refait son apparition. Je lève ma main pour replacer ses mèches rebelles. Et laisse le dos de ma main longer son visage bruni par ses poils drus.

-Je vais devoir te le dire comment que je reste avec toi ensuite. En italien ?

J'étire mes lèvres.

-Nous allons donc tous les deux au Lido. Et toi qui es impressionnée par la beauté de cette ville, le Lido de Venise va t'éblouir.

J'acquiesce. Simplement. Même si je sais que dans ces moments-là, Antonio préfère que je lui réponde "oui" de vive voix.
Et notre gondolier chante toujours sa sérénade.

Alors sans un mot de plus, nous reprenons nos places respectives
" un peu de tenue quand même "mais ma tête juste posée sur son épaule et sa main sur ma cuisse.
Puis je prends enfin le temps de regarder le paysage qui se présente devant moi. Et je ne loupe pas une miette de ce qui s'y déroule.  

Nous passons sous le pont Ritalo qui est, sans aucun doute, l'un des symboles les plus forts de Venise avec le Palais des Doges et la Basilique Saint-Marc.
J'examine sa forme très particulière en forme d'accent circonflexe.
D'ailleurs cette architecture fait le tour du monde sur les cartes postales ou sur les photos des touristes.
C'est lui aussi qui pose en général pour les publicités touristiques offrant des séjours à Venise.
Nous paraissons bien minuscules en passant sous ses arches.
La voix des différents gondoliers résonne sous leur passage, donnant aux différentes intonations des chanteurs éphémères une drôle de cacophonie.  

-Bienvenue à Venise, murmuré-je pour moi-même.

Puis nous continuons au rythme de l'unique rame qui fait avancer doucement l'embarcation, lui donnant l'impression de flirter avec la Tamise.
Et mes yeux continuent d'examiner les moindres recoins, ne voulant rien manquer de ce que je vois devant moi. Cette splendeur qui fait rêver un nombre incalculable de globe-trotters.  

Et puis le voilà. Ce magnifique pont des Soupirs. Majestueux qui se dresse fièrement devant nous.
Il se dit d'ailleurs qu'il a été baptisé de ce nom pour les derniers soupirs faits par les prisonniers disant adieu à leur ville, avant d'être conduits à leur dernière demeure : la prison.

Quelques badauds saluent le passage des gondoles. Et bien entendu mon italien ne reste pas incognito bien longtemps.
Des vénitiens costumés le reconnaissent rapidement.
Alors des échanges en italien se font et mon amant se laisse prendre en photo. Un joli souvenir, non ?

Soudain, à mes côtés, Antonio s'agite. Impatient sans doute de retrouver le confort familial.

-Regarde ! m'annonce mon amant pointant du doigt une jolie demeure du style vénitienne. On arrive.

Ses yeux s'illuminent. Sur le bord d'un escalier, une femme d'un âge avancé nous attend, un immense sourire posé sur ses lèvres.
Oui c'est elle. La maman d'Antonio. Celle qui l'a aimé pour la toute première fois.   Qui l'a embrassé.  
Cajolé.
Consolé, lors de ses premières chutes.

La gondole se stoppe à quelques pas de notre destination et mon italien saute de l'embarcation pour se jeter dans les bras de sa « mia mama ».
La scène est touchante et je leur laisse un moment d'intimité pour leurs retrouvailles.  

Ils se serrent fortement dans les bras. Elle l'embrasse comme seule une mère sait le faire, lui murmurant des mots en italien.
Elle paraît tellement fragile aux côtés de son fils.

Elle se libère enfin de son étreinte pour se tourner vers moi. Ses yeux verts agrippent les miens, alors que de mon côté, j'avale ma salive et attends le verdict.

Elle fronce les yeux. M'examine de haut en bas. Je me retrouve à être scannée telle que l’aurait fait la vraie mère de Superman : aux rayons X.
Heureusement que mes dessous sont accordés.
Enfin, elle tend ses deux mains vers moi, m'autorisant à la rejoindre.

-Bienvenue chez moi ! m'annonce-t-elle dans un français presque parfait.

Je me redresse doucement. Antonio m'aide à sortir de la gondole. Et je monte enfin les quelques marches qui me séparent d'un autre destin.

Je n'ai pas le temps de lui serrer la main, qu'elle m'empoigne comme une vraie mama italienne qu'elle est.
Je me laisse envelopper de tous ses parfums odorants, qui tout à coup me creusent l'estomac. Elle sent si bon la pâtisserie, les pâtes et toutes ces épices de cette région : La Venetie.

Oui, il n'y a plus de doute maintenant. J'aime cette ville et ceux qui y habitent...

À suivre.

(1) Le Festival international du film de Venise

Bonjour ou bonsoir  mes chères lectrices 👋 .
J'espère que vous allez tous bien ?
Ici dans le nord, le froid c'est installé et le gèle aussi. 
Et chez vous ? Quel temps fait-il ?
Juste par curiosité. Connaître jusqu'où est lu "Nous Succomber ".

Encore merci à ceux qu'ils me donnent leurs avis, ça me réchauffe le cœur. Merci aussi à ceux qui votes. Et bien venus aux nouvelles lectrices ou aux nouveaux abonnés..

À très bientôt pour la suite.

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