chapitre 48

You Inspire Me FM LAETI.

J'attends, assise sur le siège du bateau, que l'autorisation me soit donnée par ce gorille qui, de son côté, surveille les alentours pour être certain qu'il n'y ait pas de danger. Qu'aucune navette avec paparazzis ne nous surprenne et prenne des photos avec leur téléobjectif, comme on peut le voir dans certains magazines.

Mes coudes appuyés sur mes genoux et la tête dans mes mains, je pianote mon menton impatiente que l'on me donne enfin ce foutu feu vert.
Après que l'homme ait regardé une dernière fois l'horizon, d'un signe de tête, il me donne l'autorisation de me redresser. Ce que je fais avec empressement.

"C'est pas trop tôt !" Murmuré-je en silence. "Il y en a beaucoup qui sont morts comme ça."

L'attachée de presse d'Antonio croise rapidement mon regard, et ne semble pas vraiment satisfaite de ma réaction. En retour elle me lâche un sourire en coin, mais reprend rapidement son air neutre, quand Antonio reprend son attention sur elle.

-Hai fatto un buon viaggio !?

-En français s'il te plaît. Axelle ne parle pas l'italien.

J'étire mes lèvres dans un sourire moqueur, alors que celle-ci répète sa phrase dans ma langue maternelle.

-Avez-vous fait bon voyage ?

J'acquiesce. Poliment. Même si je sais pertinemment que la demande ne m'est pas adressée.
Puis je vais pour récupérer Minuit qui gratte à sa grille en miaulant de plus en plus fort toute sa peine, en ameutant par la même occasion, les autres chats des alentours.

-Plus tard. M'annonce l'homme à mes côtés, dans un français approximatif. Nous devons vous mettre en sécurité, continue celui-ci, en articulant du mieux qu'il le peut.

Ce qui me fait penser que cela lui demande un effort surhumain.
Mais n'en tenant pas compte et fatiguée d'avance de ce qui va se passer...

-Comment ça plus tard, réponds-je, légèrement énervée. Vous aimeriez être en cage, comme ça, pendant des heures ? Non mais je rêve !? Continué-je, remontée comme une horloge, prête à sonner mes carillons.

Sans écouter les ordres, j'agrippe la cage tout en continuant à marmonner pour moi-même.

L'attachée de presse lève les bras en l'air résignée. Le gorille tourne sa tête de tous les côtés analysant autour de lui, j'ai même l'impression que sa tête va exécuter un angle de 90 degrés, comme dans le film : Exorciste.

-Tu ne peux pas écouter un peu ce que l'on te dit, Axelle ? Tu es vraiment bornée parfois.

-Juste parfois !? Réponds-je avec impertinence.

Je libère Minuit, le prends dans mes bras et le réfugie près de mon cœur, pour le rassurer au maximum.
-Nous en discuterons plus tard de ton impertinence. Là nous devons aller dans la chambre.

Je sens, par sa réaction, qu'Antonio a laissé place à Sergio. La star. L'homme public. Celui que je n'aime absolument pas.
Car en réfléchissant bien, c'est celui de l'ombre pour lequel j'ai eu un gros coup de cœur. Pas pour l'autre.

-Venez ! M'ordonne l'attachée de presse qui d'ailleurs ne s'est toujours pas présentée.

Je tends ma main poliment vers la sienne qui reste posée sur sa hanche, comme une directrice d'école.

-Axelle !

-Je sais qui vous êtes mademoiselle.

Puis l'homme à mes côtés me montre le passage de sa main, alors qu'Antonio avance lui aussi accompagné de son gorille et de la femme dont je ne connais toujours pas le prénom.

Nous pénétrons dans un couloir légèrement éclairé, qui me fait penser à un lieu typique de la renaissance. Les murs sont couverts de pierres de taille, alors que des grosses poutres apparentes forment une voûte qui nous font nous courber.
Pour ma part légèrement.
Comme quoi, n'être pas très grand à certains avantages.

Au sol, mon ombre difforme me fait penser à un spectre qui semble m'indiquer le chemin à prendre.
Je serre Minuit un peu plus fort contre moi, cherchant à mon tour du réconfort et de la chaleur.
J'écoute les voix qui résonnent en sourdine alors qu'une odeur d'humidité me remonte le long de mes narines.
Car, il ne faut pas oublier qu'en forte montée des eaux, les sous-sols de Venise sont inondés, sans oublier que cette jolie ville s'enfonce petit à petit au point que certains scientifiques se demandent si Venise ne va pas disparaître totalement dans les décennies à venir.

Nous marchons un petit laps de temps pour déboucher enfin sur une grosse porte en bois pleine, avec une serrure énorme digne d'une prison d'un donjon.
L'attachée de presse se tourne enfin vers moi et m'annonce d'un air neutre.

-Attendez !

Je me stoppe. Le bras de mon gorille se pose sur mon corps en protection. M'obligeant à patienter.
Quelques secondes plus tard, l'autre garde du corps ouvre la porte.
Et c'est, horrifiée, que je découvre le monde d'Antonio, du moins celui de Sergio.

Des flashs surgissent de part et d'autre, des cris et des hurlements d'excitation de fans, impatientes de voir de près mon italien.
La porte se referme aussitôt.

-Bordel ils sont là !

La panique s'installe en moi, mais aussi dans le regard d'Antonio qui revient sur ses pas pour m'envelopper dans ses bras, alors que Minuit miaule. Sent-il ma peur ?

-Ne dis rien, et fais-nous confiance.

Je sens à son accent que mon italien stresse.

Bien sûr, pas pour lui, ce genre de situation, il le confronte régulièrement.
Mais pour moi. Car combien de petites amies de personnalités publiques se sont faites agresser.
Sans oublier, les stars elles-mêmes qui ont vécu des moments dignes d'un film à suspens.
Comme cette mésaventure avec l'une des groupies de Brad Pitt, rentrée chez lui à l'insu de la sécurité, et qui avait dormi dans son lit, lors de son absence.
Ou pire, John Lennon, mort assassiné à New-York par un désaxé.
Alors oui je le comprends et je me blottis contre lui.

-Je vais rester muette comme une carpe ! Réponds-je à son oreille en essayant de détendre cette atmosphère oppressante qui règne autour de nous.

Mais le gorille à mes côtés, m'attrape gentiment, mais fermement par le bras, m'obligeant à me détacher de mon amant.
Et un froid m'envahit suivi d'un frisson.

Sa main se pose sur ma tête pour me la faire baisser, pendant qu'une veste atterrit sur moi, pour me camoufler un peu plus. Et Minuit est là. Près de mon cœur.

Subitement j'ai l'impression d'être une criminelle que l'on essaie de cacher de la presse. Et le bras d'Antonio revient en réconfort.

-Prête !

Je serre la taille de mon italien pour lui indiquer que la réponse est oui. Et la porte s'ouvre sur une armada de journalistes essayant par tous les moyens de savoir qui je suis.

S'ensuivent bousculades et agitation dues à la frénésie des curieux qui se sont entassés telles des sardines dans une boîte.

Le nom de mon italien est clamé jusqu'à mes oreilles. Mon amant resserre son étreinte pour me protéger à sa manière.

-Par ici ! Hurle le gorille en me tirant d'un côté.

Des questions en italien, en anglais et en français sont lancées parmi la foule présente.

-C'est votre nouvelle petite amie ?
-Vous vous êtes rencontrés où ?
-Mademoiselle, c'est quoi votre nom !?

Du remous où je me sens tirée à droite, puis à gauche.
Je me sens subitement. . .
Mon dieu ! Je n'ai pas de mots pour l'exprimer.

Mes lèvres s'ouvrent pour laisser échapper un hurlement, mais celui-ci reste bloqué, au fond de ma gorge.

Et puis tout part en vrille, quand la protection posée sur moi m'est retirée d'un seul coup.

-Mostrati !
-Montre-toi !

Sans compter les petits surnoms que l'on me donne dans différentes langues.

-Retire tes sales pattes de sur elle, connard !

Antonio est là.

-Monsieur ! On gère.

Les gorilles sont là aussi.

Les voix se mêlent les unes aux autres. Celle d'un homme.
De mon italien. De l'attachée de presse et des gardes du corps, qui ayant l'habitude des émeutes, sentent quelque chose arriver.
Mais trop tard.

Alors, Minuit m'est retiré des bras.
Je panique.
Je crie : "Minuit !" Suivi de "Antonio !" Je me sens soulevée du sol.
Et je me mets à pleurer, de désarroi et de frayeur.
Je suis complètement perdue.

Puis je suis posée sur des épaules pour être emmenée rapidement, à l'abri des regards et de l'insécurité qui règne tout à coup autour de nous.

À suivre.

Rencontrer une star ne doit pas être facile tous les jours..
En tout cas je vous souhaite à tous un bon week-end.
Et suite au message qu'à publié
@cathyzene sur son mur, je préviens d'avance que mes écrits sont protégés et gardé en double exemplaire chez ma bêta correctrice @Lilou_5
Sans oublier biensur, qu'ils ont été aussi envoyés chez un éditeur. Donc attention à vos fesses..

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top