chapitre 43
Michel Morrone ( nouvelle album)
Axelle.
Quand nous pénétrons dans cette grande salle, j'ai l'impression de voir la réplique du film : le Titanic. Tout est démesuré. Grandiose. Étourdissant.
Déjà, vu du quai ce paquebot est impressionnant, mais de l'intérieur c'est... je reste sans voix.
Le second du capitaine, reconnaissable à ses trois galons or sur son épaule, vient nous accueillir. Il est courtois et souriant à mon encontre ce qui semble déplaire à Antonio qui, mécontent, emprisonne un peu plus fort ma taille, lui démontrant que je lui appartiens.
-(1) Signora, Signore, nous interpelle l'homme, suivi de mots qui me restent inconnus. Car n'oublions pas que nous partons pour Venise.
L'officier en second nous devance et progresse vers une table rectangulaire qui se trouve à une distance raisonnable des autres passagers.
Privilège oblige bien sûr.
Nous passons devant une estrade où sont installés quelques instruments de musique, mais aussi une guitare électrique et un piano à queue qui trône sur celle-ci.
Quelques têtes féminines se tournent sur notre passage sans oublier les chuchotements de celles qui ont reconnu l'homme à mes côtés.
Il n'y prête pas attention, et ça me rassure.
Nous arrivons auprès de la table où est déjà attablé un grand nombre d'invités.
L'homme me tire la chaise galamment pour que je puisse m'asseoir à mon aise, mais rapidement Antonio reprend les brides en bousculant gentiment de son épaule le gradé.
-Scusi !
Puis Antonio m'aide, et repousse la chaise sans omettre de déposer un baiser sur le lobe de mon oreille et de s'installer à son tour. À mes côtés bien sûr.
Je me retrouve donc avec à ma droite mon italien, à ma gauche le capitaine du navire, en face le second sans oublier bien sûr le lieutenant et quelques autres gradés non loin de moi qui ne manquent pas de me dévorer du regard. C'est légèrement déstabilisant.
Je baisse les yeux sur mes couverts et mon assiette.
-(2) Mi scusi Signora !
La main du capitaine se pose sur la mienne que je viens de déposer sur la table essayant de trouver une certaine assurance.
Je tourne la tête en lui répondant par un sourire, tandis que celui-ci se lance dans une conversation où les mots se suivent rapidement.
J'ouvre des grands yeux, entrouvre mes lèvres, pour lui faire gentiment comprendre que malheureusement je ne parle pas très bien l'italien.
Le souffle d'Antonio surgit à mon oreille, suivi de la traduction. Je frissonne.
-Il te dit que tu es une magnifique femme et qu'il est fier de t'avoir à sa table.
J'acquiesce, tourne ma tête vers le capitaine et répond un (3)"grazie", courtois.
- C'est vrai que tu es magnifique, chuchote Antonio au creux de mon oreille. Un peu trop d'ailleurs. Tous les hommes ont les yeux braqués sur toi. Et cela me rend extrêmement jaloux.
Je reprends mon attention sur mon amant.
-Et toi, ce sont les femmes à qui tu fais tourner la tête.
Il serre mon autre main me faisant comprendre que je n'ai absolument rien à craindre. Je réponds par un léger sourire, agrippe son regard et ajoute décidée à l'exciter encore un peu plus.
-Sache que je ne porte pas de soutien-gorge, continué-je en repensant à sa recommandation faite la veille.
"Promettez-moi Axelle de ne plus jamais porter de soutien-gorge en ma présence. "
Il se passe la langue sur les lèvres me laissant imaginer ce qu'il pourrait bien faire avec, suivi de près par un raclement de gorge pour sans doute effacer les images subjectives qui viennent d'envahir son cerveau.
Lors de la soirée, les discussions s’enchaînent, ainsi que les éclats de rire.
Le dîner est un vrai festin de roi, où les plats se succèdent les uns derrière les autres.
Je mange sans rechigner ce que l'on pose devant moi.
Souris quand il faut sourire.
Et m'esclaffe quand une blague a été lancée en italien et que tout le monde autour de la table l'apprécie.
Mon amant, lui, semble être légèrement agacé par cette Castafiore sortie tout droit de la bande dessinée de Tintin et qui s'est assise à ses côtés.
Elle exhibe sa grosse poitrine en battants des cils à chaque mot prononcé par Antonio.
Puis le dessert arrive devant moi.
Des Ah ! Et des Oh ! De satisfaction se font entendre, alors que pour ma part, subitement j'ai l'impression d'avoir pris deux tailles.
Picorant dans mon assiette, je souffle, car mon estomac refuse d'engloutir tout autre chose.
Discrètement, je la repousse, recule ma chaise et m'adosse sur celle-ci tout en examinant les invités qui continuent de manger tel Gargantua de François Rabelais.
-Tu vas bien ?
Je fais non de la tête. Et ajoute, "je ne peux plus rien avaler".
Il caresse du dos de sa main ma joue et j'y appose celle-ci pour y récupérer du réconfort.
Mais le brouhaha et quelques bruits se font entendre vers l'estrade qui me font le quitter des yeux et redresser la tête pour apercevoir les musiciens du paquebot qui s'installent et font des essais de notes, accordant correctement leurs instruments.
Le capitaine se redresse, s'excuse auprès de nous et s'avance d'un pas décidé vers la scène pour attraper le micro.
Il toussote attirant l'attention des passagers VIP.
-(4) Buongiorno a tutti ! Pouytyjvcfyhxwiu. Vgeyjbkkkknk.
Je plisse les yeux cherchant à comprendre ce qu'il dit, mais rien à y faire. Cela reste du javanais.
Le long discours se termine par "Segio Morrone" ! Suivi de "bonne soirée à tous" prononcé en italien bien sûr.
Mon amant pose sa serviette sur la table. M'embrasse tendrement sur le haut de la tête. Recule sa chaise et se redresse.
-C'est à moi de jouer maintenant !
M'annonce-t-il tout en affichant à l'assemblée ce sourire forcé qu'il donne au-devant des caméras et sur les différents magazines.
Saluant les mains qui se tendent vers lui, il s'avance.
Il pose pour ceux qui veulent immortaliser ce moment unique sur leurs téléphones.
Tandis que de mon côté, je regarde Antonio disparaître petit à petit, pour laisser place à Sergio Morrone.
Malgré son pantalon de costume, il bondit sur la scène avec élégance.
Dit quelques mots aux musiciens du paquebot et serre leurs mains.
Il retire sa veste. Déboutonne 4 boutons de sa chemise, laissant apparaître sa peau hâlée.
Il roule ensuite ses manches à mi-bras.
Pour devenir cette star connue du monde entier.
Soudainement, Antonio me donne cette impression de sortir des pages de ces romans d'amour.
Ceux où les héros sont dangereusement sexy et surtout. Inaccessibles.
Ma jalousie gonfle et s'installe en moi me faisant craindre sur la suite de ce concert improvisé.
Je balaie du regard cette gente féminine qui s'avance et se place non loin de l'estrade comme si elles se trouvaient dans la fausse d'un concert.
Pour ma part envieuse, j'hésite à me redresser.
Mais en réfléchissant, pourquoi faire !? Il est entouré de ses fans. Et je doute fortement qu'il prête attention à ma petite personne.
Dix secondes plus tard Sergio dit Antonio se lance.
Sa voix grave et légèrement éraillée se répand dans le micro.
Il gratte sur la guitare électrique lui faisant chanter les sons qu'il désire.
En quelques mots, le voilà qui fait monter la température, comme le ferait un stripteaseur en bougeant son corps.
Après ses "uno due tre" les musiciens se lancent. Et s'ensuit un medley de ses chansons les plus connues.
Puis, poliment, il remercie tout le monde. Applaudissements, et des rappels s'ensuivent. Il acquiesce tout souriant, fier d'avoir réussi son divertissement et d'un geste de la main réclame le silence.
Le bruit des vagues fouettant le paquebot se fait entendre, alors qu'Antonio se place au piano de façon à être en osmose avec son petit public présent et lance un titre de son nouvel album.
Surgissent à ses côtés des girls, légèrement dénudées, dignes des danseuses du Crazy Horse.
Ce que je vois ne me plaît pas. Elles se pavanent à ses côtés. Elles le touchent. Le caressent sans aucune réserve. C'est dérangeant, limite dégradant.
Je pourrais croire que ce jeu n'a pour but que de faire monter la température de la salle.
Soudainement, son regard me cherche et capture le mien tout en chantant les paroles qui suivent.
"I told you, do your worst to me, baby
I don't fall in love
But you feel so good next to me, baby
Look at what you've done"
Mais c'en est trop.
Dégoûtée je me redresse et quitte l'assemblée sans aucun regard pour lui et encore moins pour ces quatre danseuses qui se mouvent autour de sa personne.
Je cours dans le couloir, manque de trébucher à plusieurs reprises perchée sur mes échasses de 10 cm.
Je me stoppe. M'appuie sur le mur, mais le mouvement de la houle me donne soudainement des envies de vomir.
À moins que ce soit la vue d'Antonio entouré de ces femmes qui lui faisaient du charme en le caressant de façon sexy.
Je ravale ma bile.
Me déchausse rapidement.
Et reprends ma course folle en tenant d'une main mes escarpins et de l'autre ma robe que j'ai relevée pour me sentir plus à l'aise dans mes mouvements.
Essoufflée, j'arrive enfin à la porte de la cabine.
Mais avec horreur, je m'aperçois que je n'ai pas la carte qui déverrouille celle-ci.
Alors c'est dépitée et furieuse contre la terre entière, que je me laisse glisser le long de la paroi pour me mettre à chialer comme une adolescente jalouse d'avoir surpris son petit ami dans les bras d'une autre.
Alors, comme un Boomerang de Serge Gainsbourg, les paroles de cette chanson envahissent mes pensées.
"Je sens des boums et des bangs
Agiter mon cœur blessé
L'amour comme un boomerang
Me revient des jours passés
À pleurer les larmes dingues
D'un corps que je t'avais donné"
À suivre.
Traduction
(1)Madame, Monsieur !
(2)Pardon.
(3)Merci.
(4)Bonjour à tous.
Traduction paroles des chansons :
(5)Je t'ai dit : fais-moi le pire, bébé
Je ne tombe pas amoureux
Mais tu te sens si bien à mes côtés, bébé Regarde ce que tu as fait.
Je voudrais dire merci. Oui merci à mes lectrices qui vote et qui me laisse des avis vraiment sympathique.
Merci pour les nouvelles, qui n'osent pas se montrer, mais qui m'envoie des MP.
Merci aux fantôme à qui j'espère cette histoire leurs plais.
Et biensur,merci à ma super bête correctrice : Lilou_5
qui actuellement est sur un de mes projet et à qui je m'excuse d'avance pour tout le travail donné.
En quelques mots : un grand MERCI à vous toutes.
Prenez soin de vous. Passez de bonnes vacances.
Et on se retrouve dans trois semaines. Avec pleins de rebondissements.
Bisous à bientôt.
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