chapitre 35
Antonio.
Elle s'écroule sur mon corps, épuisée mais ravie. Je l'entoure de mes bras, pour la réconforter. Elle enfouit son visage dans le creux de mon cou.
-Tu es merveilleuse, lui murmuré-je au creux de son oreille.
Elle redresse la tête, embrasse ma joue rugueuse de ma barbe naissante et s'y frotte.
Je me rappelle qu'elle m'avait dit qu'elle aimait bien cette sensation. Je vais devoir travailler ma barbe pendant ces quelques jours où nous allons être ensemble.
Je croise son regard lumineux.
-Non c'est toi qui es merveilleux.
Je souris, et de mon doigt exécute une pichenette sur son petit nez.
-Alors nous dirons que nous sommes merveilleux, tous les deux.
Elle acquiesce énergiquement de la tête.
-Je suis tout à fait d'accord avec toi Antonio.
Puis elle laisse retomber sa tête dans le creux de mon épaule. Inspire fortement comme pour libérer une tension acquise depuis un long moment.
En retour, mes ongles courts labourent le creux de son dos.
-Mmmm ! J'adore quand tu me fais cela. C'est loin d'être désagréable.
Sa peau frissonne, tandis qu’elle soupire de bien-être.
-Tu as regardé ce qui se trouve dans la housse ?
-Non je n'ai pas eu vraiment le temps. Tu as surgi chez moi avant que je le fasse.
Mes ongles continuent leurs doux sévices tout en accentuant sur certains endroits : ses reins.
-Je t'emmène en Italie.
-Quand ?
-Demain matin. A l'aube.
Elle se redresse subitement pour s'asseoir à mes côtés, en tailleur. Sa poitrine généreuse rebondit légèrement, tandis que son pubis s'ouvre à moi.
Je me retiens de plonger mon regard à cet endroit, entre ses cuisses. Et fixe ma concentration sur ses deux pupilles étonnées.
-Antonio ! Est-ce ma façon de te faire l'amour qui t'a fait perdre la tête ?
Je ris, à gorge déployée.
-J'avoue que ta manière de le faire est totalement envoûtante. Mais non.
Je lui fais un clin d'œil.
-C'est le carnaval de Venise, lui précisé-je.
Elle affiche un grand O de surprise avec sa bouche. Frappe des deux mains, heureuse comme une gamine. Mais l'efface aussi vite.
-Mais je travaille Antonio.
-Ne me dis pas que tu ne peux pas prendre une semaine de plus.
Elle acquiesce et se ravise.
-Oui je peux toujours essayer. Et puis c'est pour une bonne cause.
J'arque un sourcil.
-Me déguiser, me dit-elle.
-Chez moi nous disons costumer.
Je tapote mon épaule pour qu'elle reprenne sa place. Ce qu'elle fait avec plaisir et sans rechigner.
-Mais en réfléchissant, je peux perdre mon emploi.
J'embrasse sa chevelure ébouriffée.
-Alors je t'embaucherai en tant que secrétaire personnelle et on baisera chez moi et dans toutes les pièces.
Je la sens sourire, contre ma peau.
-Mais en attendant, un petit cours d'histoire sur les origines de cette grande fête. Elles ont commencé en 1094, mais c'est en 1269 que les costumes ont été autorisés.
-Et ? M'interroge-t-elle en bâillant.
-Et ? Il est l'heure de fermer tes jolis yeux.
Elle va pour se redresser, mais ma main s'applique tendrement sur l'arrière de sa tête.
-Et demain nous avons de la route à faire. Alors, fais dodo. On va se lever tôt.
Elle va pour répondre. Mais ma main s'abat sur sa fesse.
-Tu te rebelles encore ?
Elle rit. En sourdine.
-S'il te plaît. Je veux m'endormir au son de ta voix. Savoir que je ne rêve pas.
Alors doucement, comme un conte que l'on lit à un enfant pour l'endormir. Me voilà à raconter les origines du Carnaval.
-Avant que ce carnaval n’ait cette belle réputation et attire des millions de visiteurs et de participants, il est passé par une face sombre bien loin du faste que l'on peut lui attribuer de nos jours.
Axelle se tourne sur le côté, se colle contre moi, et passe son bras autour de ma taille. Elle attend que je lui raconte la suite. Je me tourne alors de son côté et plonge me yeux dans les siens.
-Au commencement, cette grande fête était loin d'être aussi romantique qu'elle est de nos jours. C'était l'occasion de s'adonner à des jeux violents et cruels envers les animaux.
-Tu es beau.
Elle caresse ma joue du bout des doigts et j'embrasse ses lèvres.
-Sache que cette belle galanterie, que l'on rencontre de nos jours, était tout autre avant. Des hommes habillés en clown exerçaient le "Mattacino". Le but était de lancer des œufs pourris sur des femmes qui n'étaient pas à leurs goûts et des d’œufs remplis d'eau de parfum sur les jolies demoiselles.
Mais tout est fini maintenant, ces actes agressifs et discriminatoires sont interdits. Et depuis 1980, il a été remplacé par ce magnifique Carnaval connu dans le monde entier.
Pendant 10 jours, les touristes arrivent des quatre coins du monde, vêtus de leurs plus beaux atouts et dissimulés derrière leurs masques.
-Mmm ! J'ai hâte d'y être, murmure-t-elle. Mais il y a Minuit ?
-J'ai de la place dans la voiture.
J'embrasse ses yeux qui se ferment, ensuite son front. Sa respiration semble avoir pris un rythme régulier. Elle s'est endormie. Apaisée et rassurée. Alors à mon tour, j'abaisse mes paupières et me laisse aller dans ses bras.
Mais je suis réveillé, en sursaut, par une petite boule de poils qui me fait gentiment comprendre que je dors à sa place. Il se faufile entre Axelle et moi. Ronronne fortement et miaule. De mon côté, tant bien que mal, j'essaie de m'imposer et de le repousser. Mais en retour, ses petites dents pointues se referment sur mes doigts.
-*Salopri critter ! Dis-je dans un souffle pour ne pas réveiller Axelle.
-Je t'ai déjà dit qu'il n’y a qu'un mal dominant ici.
Je le prends par la peau du cou, et le dépose au sol pour reprendre ensuite ma place : auprès d'elle. Mais Minuit en a décidé autrement. Il saute avec une grande agilité.
-Mmmm ! Minuit. Chut. Dodo...
Ma douce partenaire enveloppe de son bras son chat et retombe dans son sommeil.
Je jette un rapide coup d'œil à son réveil posé sur la table de nuit. 4 heures du matin.
"Ok j'ai compris, je n'arriverai plus à dormir"
Je me redresse, et me lève en veillant à ne pas déranger les deux endormis.
-Petit chanceux. Dis-je à l'encontre de cette petite boule poilue.
Celui-ci redresse la tête et cligne des yeux. Puis se passe la patte derrière l'oreille, et se la lèche.
-Ris bien mon bonhomme. Tu n'auras pas le dernier mot la prochaine fois...
A suivre.
Et voilà mes chères lectrices, nous prenons la route pour Venise.
En attendant d'y arriver, je vous dis encore merci. Merci pour toutes cette attention que vous portez à Axelle et Antonio.
A très bientôt pour la suite.
Traduction :
*Saloperie de créature
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