chapitre 28

Soon vell be found Sia.

Nos retrouvailles ont été plus que fantastiques. Embrassades, accolades et rires joyeux.

J'ai revu Océane, devenue une jolie jeune fille aux traits de sa mère et de son père. Cyril a lui aussi bien grandi depuis leur dernière visite en Normandie pour la vente de cette maison, remplie de leurs souvenirs. Et puis Gabriel qui, en effet, prend beaucoup sur lui pour faire croire que dans son enfance rien ne s’est passé. Mais sa douce Léana lui apporte le sourire, comme le font tous les bébés envers leur papa. Et je sais qu'il saura la protéger de tous les dangers.  
D'ailleurs, j'ai fait la connaissance de sa compagne. Un vrai petit ange qui l'aime passionnément. 

Après leur avoir dit bonne soirée, je vais m'installer sur la terrasse avec mon digestif à la main.
Je balaie de mon regard ce panorama fantastique donnant directement sur la mer.
Cette étendue de bleu et de vert turquoise donnant l'impression à l'horizon, que le ciel et l'océan se rejoignent pour ne faire qu'un. On pourrait même croire, qu'en effet la terre n'est pas ronde.  Qu'un grand vide pourrait engloutir les bateaux naviguant au large. 

Doucement, le soleil commence à laisser sa place à la lune, afin que le ciel montre sa parure aux couleurs ocres, rouges et jaunes. 
Quelques cormorans chahutent entre eux au-dessus de l'océan et plongent avec élégance dans les vagues aux écumes blanches. Cela me laisse à penser que La Petite Sirène, appelée aussi Petite Ondine tirée du conte de Hans Christian Andersen, va faire son apparition devant moi pour me faire signe de sa queue. 

Mais soudain, sous mes yeux ébahis, c'est un magnifique dauphin commun qui surgit hors de l'océan.
Il exécute un salto avant et replonge dans les vagues comme sur l'affiche de cinéma : le Grand Bleu de Luc Besson, et qui à l'époque avait remporté un grand succès, dont les scènes étaient accompagnées de la musique d’Éric Serra. 

Je plisse les yeux encore un peu plus pour mieux examiner ce spectacle qui se déroule devant moi. Encore un saut, où il tourne sur lui-même.
Il semble s'amuser avec les oiseaux de mer, mais c'est tout autre. Car c'est une façon pour lui de les faire fuir, en leurs disant : « ici c'est mon territoire ». 

Subitement, une main s'applique délicatement sur mon épaule et je détourne la tête de cette féerie, pour apercevoir Stéphanie qui vient de me rejoindre. 
J'avale ma Marie Brizard d'un trait, au goût anisé et sucré, pendant que mon amie s'installe à mes côtés. 

-Ça va ?

-Magnifiquement bien Stéphanie. Tu as une vie de rêve.

Elle étire légèrement ses lèvres et appose sa main sur mon genou. 

-C'est grâce à Valentin que j'ai tout ceci. Sans lui je n'aurais rien. 

-Et sans toi, il serait toujours dans cette agence à escorter des femmes. Et de plus, jamais il n'aurait retrouvé son petit frère. Donc je pense que vous pouvez vous féliciter tous les deux. 

Elle soupire en s'adossant à son tour dans son petit fauteuil en rotin et examine la vue.

-J'aime cette vie Axelle et pour rien au monde je ne voudrais en changer.

J'acquiesce en silence.

-De quoi parlez-vous les filles ? 

Je tourne la tête vers Valentin, qui se penche au-dessus de sa femme afin d’aller chercher ses lèvres et l'embrasser passionnément. 

-De rien, répond celle-ci doucement.

Il s'installe à son tour paisiblement et m'examine minutieusement. En retour, avec un brin d'ironie, je lui tire la langue.

-Alors à part ton chat, toujours célibataire ? 

-Que veux-tu ! Je n'ai pas encore trouvé l'homme idéal qui saura me faire monter au 7ème ciel. 

"Bien sûr que je l'ai trouvé, mais dois-je réellement leur dire ?"

Valentin déboutonne le col de son polo et le laisse tel quel. Sans l'arranger et sans le lisser. 

Lors de la soirée, j'ai pu constater qu'en effet, Valentin avait fait d'énormes progrès sur ses troubles obsessionnels.  
Mais voilà, mon petit démon intérieur me demande de le tester. Donc, comme si de rien n'était, je fais basculer mon verre sur la table, où à l'intérieur il reste quelques gouttes. 
Le liquide s'installe avec grâce sur la table en formant une petite tache blanche et opaque. 

-Zut ! Dis-je en replaçant le verre tout en regardant mon ami en catimini. 

Et comme je m'y attendais, un tic nerveux le prend à la commissure de la bouche. 
Il examine ensuite avec attention la liqueur restante, qui fait son œuvre sur le comportement de Valentin.  Il se penche vers l'incident. Se stoppe, puis étire ses lèvres en me lançant un clin d'œil.

-Bien tenté !!

Stéphanie se penche de mon côté et ajoute :

-C'est donc à moi de nettoyer maintenant. 

Je me sens légèrement stupide mais son visage affiche une moue moqueuse et elle se redresse.

-T'inquiète, je l'ai testé plus d'une fois. Ajoute celle-ci en riant de bon cœur.  

Mais quelque chose se passe en moi, un manque, comme un grand vide, et j'ajoute simplement :

-Je suis heureuse d'avoir revu tout le monde.

-Toi ! tu as des choses à nous dire.  

Il est vrai que nous n'avons pas vraiment eu le temps de discuter de ma rencontre étonnante. 

Stéphanie nous quitte quelques instants, et j'examine le large une fois de plus, essayant d'apercevoir à nouveau le dauphin. Mais celui-ci s'en est allé rejoindre son groupe. 

Subitement, mon téléphone vibre dans ma poche arrière, faisant par la même occasion trembler ma fesse.  Un message vient d'arriver et je l'agrippe immédiatement.
« On ne sait jamais ! Peut-être un souci au travail »

Mais à défaut du travail, c'est un message d'Antonio. 

-Vous êtes où ? Je viens d'arriver chez vous et tout est fermé. 

Je lis le texto, interloquée, alors qu'un second arrive immédiatement. 

-Vous me dites que je vous fuis, mais pour l'instant, c'est vous qui avez quitté les lieux. 

« Il est culotté celui-ci ! ». Je vais pour lui répondre. Lui dire ma façon de penser, mais la voix de Stéphanie surgit à mon oreille. 

-C'est qui ? M'interroge-t-elle.

Elle reprend place sur son fauteuil et je lève la tête sur quatre yeux qui m'examinent avec attention. 

-Personne ! Dis-je en replaçant mon téléphone à sa place comme une adolescente prise sur le fait. 

-Tu te fous de nous là !

Elle penche sa tête sur le côté en effectuant cette moue boudeuse qu'elle sait si bien faire. Je soupire et m’avoue vaincue. 

-Ok ! Je rends les armes. Et puis de toute façon on devait en parler. J'ai rencontré quelqu'un et pas n'importe qui. 

-Explique ! Continue mon amie en me reversant mon digestif préféré qu'elle vient de poser sur la table avec le plateau, contenant deux verres plus une bouteille à la couleur caramel. 

-C'est l'acteur, chanteur et photographe connu sous le nom de Sergio, mais qui s’appelle en réalité Antonio.

Valentin pose son doigt sur sa bouche et ajoute :

-Morrone ? J'ai une gravure de son travail dans le jet qui d'ailleurs m'a coûté un bras. Et comment tu as fait pour le croiser ? Ajoute mon ami légèrement interloqué.
-Il est tout le temps entouré de gorilles. Le seul endroit où il est seul, c'est dans sa ville natale. Mais bon apparemment il se promène incognito. 

Alors, fière de moi, je raconte l'histoire.

-Un soir de pluie et de brouillard, seule sur la route, ma voiture tombe en panne. Et une Lamborghini s'arrête à ma hauteur. 

-Et tu ne l'as pas reconnu ? Me coupe Stéphanie. 

-Non, il portait une barbe et des lunettes. 

Je bois un autre verre de Marie Brizard, qui d'ailleurs se remplit aussi vite après l'avoir posé sur la petite table, et continue mon élocution devant ma petite assemblée.

-Et alors cela a fini comment ?  Avoue que tu as couché avec lui !

J'étire mes lèvres, lève mes mains pour signer le mot "baiser".

-Alors je te rappelle que je parle aussi la langue des signes, me dit Valentin le sourire aux lèvres.

J'explose de rire et continue mon récit sans omettre notre relation sexuelle qui a été loin d'être comme les autres. 

-Ah ben merde alors ! S'exprime mon amie qui semble boire mes explications. 

Mais voilà que ma fesse vibre une fois de plus et que le bruit résonne cette fois légèrement sur la chaise. 

-Je suppose que c'est lui, s'écrit Stéphanie en battant des mains devant son mari qui sourit de sa réaction. 

-Je pense que oui en effet. 

Stéphanie tend alors sa main devant elle, m'indiquant qu'elle veut voir le message. J'hésite, mais après tout qu'est-ce que je risque ? Rien ?

Mais à peine mon téléphone posé sur les doigts de Stéphanie, que celui-ci est chipé par Valentin. 

« Merde je suis foutue ! »

A suivre…

Lexique :

La petite Sirène est un conte parut en 1837 écrit par Hans Christian Andersen.

Le grand bleu : film sorti en 1988, lors du festival de Cannes. Il était hors compétition et avait remporté un franc succès...

Alors ! A votre avis ! Que va-t-il se passer ? Que va décider de faire Valentin ? Et quel va- t'être la réaction d'Antonio.
A vous de le découvrir dans le prochain chapitre !.
A bientôt 😉

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