Chapitre 24
Temptations par Monica Naranjo .
Attention ! Quelques mots peuvent choquer des yeux innocents.
Vous êtes prévenu.
Bonnes lecture.
Quelques minutes plus tard, j'ai la tête dans mon assiette tout en écoutant le titre de Monica Naranjo:
« Temptations ». Les paroles se mélangent dans mon esprit me disant :
"Que mes pensées sont des secrets
Je ne peux pas nier mes sentiments."
Je gronde intérieurement, avec l'envie de balancer mon assiette pleine dans ma station d'accueil, pour faire fermer la bouche à cette chanteuse. Mais je me ravise rapidement, quand la voix d'Antonio me ramène auprès de lui.
-Vous avez fait quoi de beau aujourd'hui ?
Je ferme les yeux, essayant d'oublier ma déception et ma frustration, puis je lève la tête, la tourne vers lui en accrochant sur mes lèvres un sourire de gamine radieuse. Puis je soupire et réponds poliment :
-J'ai rendu une petite fille heureuse.
-Expliquez-vous ? Me demande-t-il en m'examinant avec attention.
De toute façon, il ne se passera rien ce soir, donc autant occuper mon esprit avec quelque chose qui me plaît, et dont j'aime discuter.
-Attendez ! Je vais vous montrer.
Je repousse mon assiette au goût infect, me demandant d'ailleurs comment Antonio peut manger ce plat aux pâtes collantes comme de la glue. Lui, l'italien qui semble apprécier les bonnes choses. C'est bizarre d'ailleurs.
Est-ce sa manière de se faire pardonner ? Non, je ne pense pas. Je me lève pour me diriger vers ma chambre.
-Je ne bouge pas Axelle. Promis ! Répond-il d'un air sérieux.
Je m'arrête au milieu de la salle, me tourne vers lui pour m'apercevoir qu'en effet, il s'est installé avec nonchalance sur mon canapé. Son dos appuyé sur le dossier et son pied droit posé sur son genou gauche, me regardant avec un grand intérêt.
Il a même repoussé la petite table un peu plus loin devant lui pour être à son aise.
Je me secoue mentalement, et reprends ma progression vers ma chambre, suivie par mon chaton qui trottine à mes côtés.
Mais quand je franchis celle-ci, je m'aperçois subitement que c'est un vrai capharnaüm. Mes bas fantaisie traînent sur le sol, entremêlés comme des amants après des ébats torrides. Sans oublier mes vêtements et quelques dessous affriolants, abandonnés eux aussi sur le dossier de la chaise.
En fin de compte, je suis heureuse de ne pas l'avoir invité à entrer dans ma chambre.
Mais à bien y réfléchir, est-ce vraiment le style d'hommes à faire des galipettes dans un lit ?
Minuit saute sur mon lit, tourne sur lui-même afin de trouver sa place, pour quelques secondes plus tard, en émettant des ronronnements de bien-être, s'installer en boule et fermer les yeux.
Pour ma part, je récupère rapidement ce dont j'ai besoin : mon PC et mon dossier au nom d'Inès. Mais avant de franchir le seuil de ma chambre, je jette un dernier regard sur mon petit félin qui dort paisiblement, puis balaie du regard mon antre personnel.
Soudainement, la phrase de Stéphanie me revient en mémoire me disant avec moquerie : "si tu continues sur cette voie-là, tu finiras ta vie seule avec une maison remplie de chats".
Je souffle, me détourne de cet endroit qui me démontre que je suis, bel et bien, une célibataire endurcie, et m'avance vers Antonio les bras chargés de mes dossiers, je dépose le tout sur la petite table et reprends ma place à ses côtés.
Son eau de toilette me chatouille les narines et j'inspire encore et encore cette senteur enivrante qui décidément devient une drogue nécessaire pour moi, une véritable addiction.
Puis je la laisse se diffuser dans tout mon être tandis que mes mains se mettent à trembler sans que je puisse les retenir.
De ce fait et de peur de perdre le contrôle, je m'agite discrètement sur le canapé.
Mais dans mon effervescence incontrôlable, ma cuisse rencontre la sienne.
Je retiens mon souffle alors que mon cœur fait des soubresauts, me donnant l'impression qu'il va s'arrêter.
J'avale donc ma salive, espérant qu'il ne perçoive rien de cette excitation qui s’est installée en moi. Celle de me jeter sur lui pour l'embrasser comme une dingue.
Nerveusement, comme si de rien n'était, je replace une mèche de cheveux et rapidement, j'ouvre l’écran de mon PC et l'allume. Discrètement, je prends une grande inspiration pour permettre à mes battements cardiaques de reprendre ce rythme dit normal, comme je le fais dans mon cours de Yoga.
Mon ordinateur portable se met à gronder, comme une vieille traction des années 30. Cette automobile, icône de la résistance, qui fût par la suite le véhicule préféré des gangsters pour sa rapidité à cette l'époque.
Je souffle d'impatience, attendant toujours que ma page d'accueil s'affiche. Et j'annonce dans un murmure : "Je suis désolée il n'est pas de toute première jeunesse."
-Pas de souci, j'ai tout mon temps. Demain je ne fais rien. Répond Antonio avec retenue.
Est-ce une façon de vouloir me proposer quelque chose ?
Je garde le silence tout en pianotant énergiquement sur une des touches pour que celui-ci décide enfin à s'allumer.
Et subitement, devant mon regard hagard, la photo de mon amie et de moi-même surgit sur l'écran, affichant des grimaces horribles.
"Oh ben merde alors ! Je l'avais oubliée celle-ci."
Je grimace et marmonne des mots inaudibles, furieuse contre moi-même, de laisser apparaître devant ses yeux, la personne que je suis avec ma meilleure amie. Une folle intenable. Que voulez-vous, je préfère passer à ses yeux pour une femme sérieuse.
Rapidement, pour faire disparaître mon double devant moi qui me met mal à l'aise, je dirige donc mon curseur sur mon dossier photo, et clique dessus. Mais sa main se pose sur la mienne, me stoppant dans mon élan.
Ma tête, toujours penchée sur mon écran, se met à tourner, alors qu'un feu ardant parcourt mon corps, comme des braises incandescentes.
Je me mords la peau intérieure de ma joue, retenant ce désir de lui.
Car tout suite, je veux être touchée et caressée par ses mains expertes. Qu'elles irradient ma peau. Qu'elles se glissent entre mes cuisses.
Rien que d'y penser, mon intimité devient alors humide et je croise mes jambes rapidement pour les serrer de plus belle l'une contre l'autre.
Et doucement, je meurs à petit feu.
Mon regard bifurque de mon écran à ma main pour l'examiner, emprisonnée fortement sous la sienne.
J'avoue que cette douleur pourrait déranger une autre femme. Mais pour ma part, c'est bouleversant, agréable et même grisant.
Et subitement, une question percute mon esprit. Serais-je capable de vivre quelque chose d'aussi intense avec lui ?
De supporter cela, un acte sexuel hors normes ?
Tout en gardant ma main prisonnière sous la sienne, je lève mon visage vers lui pour croiser son regard autoritaire.
-S'il vous plaît Antonio ! Imploré-je dans un murmure, qu'il veuille bien s'occuper de moi en vrai, de la même manière qu’il l'avait fait avec des mots dans cet échange qui m'avait complètement retourné le cerveau et que je voulais partager avec lui.
Il fronce les sourcils, serre mes doigts encore un peu plus fort, me réprimandant de cette demande qui après tout, n'avait pas lieu d'être.
-C'est votre amie ? Me questionne-t-il pour me faire revenir à notre conversation principale.
Et comme une chose ne vient jamais seule, voici que Mylène Farmer chante à tue-tête : Déshabillez-moi.
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Oui, mais pas tout de suite
Pas trop vite
Sachez me convoiter
Me désirer
Me captiver
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Mais ne soyez pas comme
Tous les hommes
Trop pressés
Et d'abord, le regard
Tout le temps du prélude
Ne doit pas être rude
Ni hagard
Dévorez-moi des yeux Mais avec retenue
Pour que je m’habitue….
Il n'y a pas à dire. Je suis définitivement perdue.
A suivre.
A bientôt pour un prochain chapitre.
Faites bien attention à vous et aux votres.. bisous a vous tous....
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