chapitre 15
Attention certains mots peuvent choquer.
Rondo Veneziano.
Il est souvent difficile d'imaginer la richesse et la beauté d'un château, surtout pour un homme comme moi qui, j'avoue, n’est pas fan de l'histoire de France.
Mais que voulez-vous, quand on me compare à monsieur Giacomo Girolamo, dit Casanova, grand séducteur de son époque, mais aussi poète, écrivain, magicien, violoniste, espion et sans oublier bien sûr, libertin, je ne peux qu’être honoré.
Surtout moi, qui suis de Venise, tout comme l'était cet homme passionné de la femme en général.
Il a su la vénérer, la mettre en valeur, qu'elle soit de la haute société ou de petite vertu.
Certes, certains hommes ont dû porter des cornes plus d'une fois par sa faute, sans oublier les duels à mort pour réparer les honneurs, de certains bafoués.
Mais pour avoir lu son livre
« Histoire de ma vie », j'avoue que son histoire est passionnante. Il y raconte ses conquêtes, ses différentes aventures jusqu'à son dernier souffle à 73 ans.
Aujourd'hui, il se dit qu'il aurait conquis 142 femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles.
Vrai ? Faux ? Cela restera une énigme de cette belle époque de la renaissance.
Pensif, je franchis la grande cour carrée d'un pas nonchalant, sous le regard des curieux, qui eux aussi visitent ce lieu.
Des chuchotements se font entendre. Quelques touristes essaient de s'approcher, mais l'équipe du staff veille sur nous tels des objets précieux.
-Il s'agit d'un château fort, utilisé comme rendez-vous de chasse en forêt de « Bieria ». C'est comme cela qu'était nommée la Forêt de Fontainebleau, au moyen âge.
Je reprends mes esprits et malgré la fatigue qui me gagne, j'écoute les explications du guide nous racontant, avec passion, l'histoire de ce grand château et de sa cour venant séjourner dans ce domaine pour uniquement chasser le gros gibier.
-En 1528, continue le guide, François 1er, après avoir séjourné en Italie quelques temps, a décidé de faire rebâtir le palais dans une architecture italienne. Il a donc fait appel à des artistes, comme Rosso Fiorentino et Primatice, qui ont su remanier ce grand domaine médiéval en une superbe demeure de la renaissance française.
L'équipe et moi-même franchissons les pièces les unes derrière les autres, suivis de loin par certains badauds qui profitent des explications d'un expert.
Mes yeux balaient les pièces que nous parcourons. Les murs, les plafonniers, les tapisseries, sans oublier les lustres qui sont d'une élégance et d'une splendeur bluffantes.
Il y a de la feuille d'or partout sur les boiseries et les sculptures à l'effigie d'anges, nous donnant l'impression qu'ils survolent les pièces pour surveiller avec bienveillance les lieux.
-Après François Ier, un autre de ses grands bienfaiteurs fut Henri IV. À partir de 1594, il y séjourna chaque année, faisant embellir et agrandir le château, creuser le grand canal, tracer des routes et des sentiers dans la forêt pour y faciliter les déplacements, surtout lors des journées de chasse.
Et n'oublions pas, la création du Grand parterre de 1660 à 1664 qui est le plus vaste d'Europe : 11 hectares au total, créé par André Le Nôtre et Louis Le Vau très connu pour avoir fait les jardins à la française de Versailles et de bien d'autres grands domaines sous le règne de Louis XIV.
Puis je pénètre dans une grande bibliothèque, qui pourrait faire rêver plus d'un passionné de livres, me faisant même penser à celle qui se trouve dans la Belle et la Bête.
Alors, je laisse vagabonder mon imagination. Sur cette jeune femme d'une soirée, Axelle, qui, j'en suis persuadé, serait aux anges dans cet endroit grandiose.
Je me stoppe en plein milieu, lève la tête et regarde tous ces ouvrages qui pourraient me donner le tournis.
Subitement, une main se pose sur mon épaule.
Je sursaute, puis tourne la tête vers la personne à mes côtés. Ma coiffeuse affiche un sourire légèrement narquois.
-II me semble que tu es parti bien loin, non ?
Je souris et jette, au-dessus de son épaule, un regard qui croise celui de l'habilleuse.
Ne la lâchant pas des yeux, je souris de plus belle, montrant à cette jeune femme que ce qui vient de se passer est déjà de l'histoire ancienne.
Elle hésite, baisse la tête, légèrement gênée, mais après quelques secondes, la relève pour étirer à son tour ses lèvres.
J'acquiesce d'un simple hochement de tête.
C'est bon, nous allons pouvoir travailler dans une meilleure ambiance.
Puis je reprends ma concentration sur Nathalie.
-Chut ! C'est secret.
Je reprends ma progression, déterminé à ne rien lui révéler de plus.
Mais la guêpe n'est pas folle et ses pas rapides me démontrent qu'elle désire connaître ce qui me perturbe à ce point.
Elle m'agrippe le bras, me forçant à me stopper.
-Comment ça un secret ?! Tu te fous de ma pomme, là ? D'habitude j'ai le droit à tes histoires abracadabrantes, sans oublier celles qui se passent sous ta couette, et là, rien ?
Je penche mon visage vers son oreille, lui faisant croire que je vais tout lui dévoiler.
-Aujourd'hui, c'est rien. Motus et bouche cousue, j'ajoute en italien pour que la conversation reste entre nous.
-Oh ben merde alors ! S'exprime-t-elle en bon français.
Elle se recule pour m'examiner un peu mieux et ajoute avec humour :
-Qui que ce soit, je crois que cette personne t'a fait perdre la raison.
-Un peu plus que ma raison Nathalie.
-Alors soit tu m'en dis plus, soit je vais chercher par moi-même les informations.
J'étire mes lèvres de plus belle, dévoilant mes dents, et lui fais un clin d'œil espiègle.
-Tu ne trouveras rien. Pas de paparazzis aux environs, sans compter qu'elle ne m'a pas reconnu.
Elle fronce les sourcils, suspicieuse.
-J'étais incognito, barbe et etc...
Elle éclate de rire et déterminée, m'annonce :
-Je trouverai Sergio, je trouverai. Il y a toujours une faille quelque part.
J'acquiesce sans rien ajouter et continue la découverte de cet endroit qui me fait penser au palais des Doges.
Ce grand palais vénitien, transformé en musée, aux salles décorées des plus grands peintres de la renaissance tels que Véronèse, Le Tintoret mais aussi Michael Ange, grand sculpteur et artiste de cette époque.
Il ne manque plus que Rondo Veneziano en fond sonore, ce groupe des années 80 qui avait interpellé les passionnés de musique baroque.
On pouvait d'ailleurs reconnaître facilement ces musiciens grâce à leurs vêtements et leur perruque qui les différenciaient des autres groupes de l'époque.
Leur premier album avait pour but de sauver Venise des eaux.
Mais, de nos jours, a-t-elle réellement été sauvée des eaux ?
La réponse est non. Au contraire, elle s'enfonce de plus en plus, au point que lorsque les crues sont importantes, les canaux montent, inondant les maisons vieilles de plus d'un siècle.
Je ferme les yeux un laps de temps, pour laisser voyager mon esprit dans cette ville de mon enfance, courant pieds nus au bord des berges et saluant les touristes qui se baladaient sur les gondoles.
Oui, Venise me manque. Sa population me manque. Son ambiance me manque. La nostalgie me submerge.
-Tu penses à quoi ?
Je tourne la tête vers France Lahay qui m'interpelle.
-Rien de particulier.
-Mmm !! Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour discuter tous les deux. Tu es parti un peu ?
Je soupire de lassitude et examine autour de moi le décor.
-Non je n'ai pas eu le temps.
-Oh ! Le mal du pays peut-être ?
-Oui complètement, tu m'as percé à jour.
Je garde mes distances. Il est vrai que je suis sorti avec elle sur le premier opus. Un super coup d'ailleurs, une fille qui a de l'expérience au lit et qui sait y faire.
Mais après tout, une actrice pornographique connaît bien l'anatomie humaine.
-Tu ne m'as pas donné de tes nouvelles.
Je croise son regard interrogateur, lève ma main pour caresser le pourtour de l'ovale de son visage.
-Je suis désolé France, mais je pensais que tu avais compris que toi et moi ce n'était juste que le temps d'un tournage.
Elle se recule comme si je venais de lui mettre une gifle monumentale et ajoute froidement :
-Tu sais, il faudrait que l'on révise un peu notre scène, tous les deux avant le tournage. Tu es allé voir le plateau de tournage ? Il est bluffant. On se croirait d'ailleurs dans une vraie salle de BDSM. Les machinistes ont fait ça en grand.
-Je veux bien te croire, c'est une bonne équipe que l'on a, réponds-je légèrement indifférent.
Une heure plus tard, je peux en effet, découvrir le décor à la limite de la réalité.
Ma partenaire a les deux mains et les deux pieds liés sur la croix de St André, nue comme un ver, bâillonnée à l'aide de la boule qui lui obstrue la bouche, l'empêchant de hurler, tandis que je suis debout devant elle, torse nu, avec mon pantalon moulant et mon martinet à la main.
Mais quelque chose me bloque, mon esprit n’est pas sur le plateau. Je suis loin, chez moi, avec une certaine jeune femme se prénommant Axelle.
A suivre.
Et voilà, un nouveau chapitre de terminé.
Je presise que le prochain va contenir un langage et des scènes explicites pouvant choquer des jeunes regard.
Encore merci à mes fidèles lectrices et aux petits fantôme 👻 .
A très vite.
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