33.Mortellement Mortel
Après un rapide passage à l'hôpital à cause de ma crise d'épilepsie, je rentre à la maison en Uber comme ma voiture est toujours au garage. Le médecin ne l'a pas ouvertement dit, mais il m'a glissé un prospectus sur l'unité des dépendances. Je suppose qu'il s'est dit que c'était un bon début, vu que je ne veux pas en parler. Je suppose aussi que Vigo y est pour quelque chose, que je ne sois pas interné, là, maintenant. En tout cas, je suis content de retrouver mon chez-moi. Cette tournée était éreintante et je ne sais pas si j'aurai tenu plus longtemps, surtout avec mon état de loque. En plus du reste, je commence à avoir super mal à l'estomac. J'imagine que la saloperie que je prends a fini par me déchirer le bide. J'aurai peut-être bientôt les viscères à l'air ?
Le Uber me laisse sur le trottoir, je le paye et sors de l'habitacle en le remerciant. La main posée sur mon ventre, je tente de calmer la crise en le massant. Une petite brune se tient devant la porte. Lorsqu'elle se retourne et me voit, un sourire s'empare de son visage. D'un pas vif, elle s'approche. Son ensemble blanc à motif fleural bleu lui marque la taille, montrant un peu de peau apparaître entre les deux tissus, tandis que la longueur laisse uniquement ses chevilles apparentes. Sans que je m'y attende, elle s'empare de ma bouche, me donnant un long et tendre baiser.
— Salut, lance-t-elle sensuellement.
Ses mains frôlent mes clavicules et caressent ma nuque, pendant que son corps vient se coller au mien.
— Comment s'est passé les examens ?
Ses ongles peignent doucement mes longs cheveux qu'elle scrute.
— C'est aller, ouais. Tu veux rentrer ?
Elle relève la tête.
— Oui.
Je lui offre mon bras, et nous avançons jusqu'à la porte. La serrure se déloque et nous entrons. D'un geste mécanique, je balance mes clés sur le meuble.
— Tu veux boire quelque chose ?
— De l'eau, s'il te plaît.
Je rigole.
— J'ai sûrement autre chose, tu sais ?
Ma phrase lui décroche un sourire, alors qu'elle dégage ses cheveux en arrière, puis place une de ses mèches folles derrière son oreille.
— Ça ira, merci.
— Ok, dis-je en haussant les épaules.
Je me dirige dans la cuisine, ouvre l'armoire, sors deux verres que je remplis d'eau et reviens auprès de Hannah, assise dans le canapé. Je dépose les boissons sur la petite table basse. Elle regarde intensément mes yeux, pendant qu'elle s'approche peu à peu de moi. La bouche entrouverte, elle fixe la mienne. Je sens sa main glisser sous mon teeshirt. Lentement, très lentement, ses doigts remontent l'arrête de mon dos. Je frissonne sous ses gestes, ma respiration s'emballe rapidement. Son souffle, alors qu'elle me mordille dans le cou, me procure une décharge électrique, se répendant en moi comme un feu qu'elle viendrait d'allumer. Elle finit par me chevaucher. Me voilà à nouveau sous son emprise.
— Nikki...
Bien droite, mes mains sur ses hanches, je me demande ce qu'elle va dire.
— Tout le désordre que tu as dans la tête, dit-elle en posant son index sur mon front, je vais le faire disparaître.
Sa phrase me fait sourire. Est-ce qu'elle peut réellement faire disparaître mon passé ? Je ne le pense pas. Est-ce qu'elle peut améliorer mon avenir ? Il n'y a aucun doute là-dessus.
Son regard plongé dans le mien me fascine. Je lui appartiens totalement. Ma bouche cherche la sienne, la trouve. Soudain, le feu qui s'était allumé devient un brasier dévastateur. Mes mains, désireuses, se baladent sous ses vêtements qui se font vite de trop. Je retire son haut à la hâte et m'occupe rapidement de son soutien-gorge. Ses doigts dans mes cheveux, puis dans mon cou, finissent par agripper mon tee-shirt, l'arrachant presque. Je la veux plus près encore, toujours plus près et m'enfouir en elle. Nos corps se frottent, nos langues dansent en harmonie. Ses seins sous mes doigts sont tendus et ma langue enveloppe ses tétons. Sa tête part en arrière et me laisse libre accès à son cou que j'embrasse.
Je relève la tête. Les yeux d'Hannah sont brûlants de désir. Je reprends mon souffle un instant, puis, avec délicatesse, je lui donne un doux baiser sur ses lèvres. Sans attendre, je mets une main sur son dos et ses jambes, instinctivement, se serrent autour de mon bassin. Avec précaution, je la fais pivoter sur le canapé. Mes doigts remontent le long de sa cuisse jusqu'à passer sous sa culotte en dentelle détrempée. J'effleure son petit point qui lui arrache un gémissement et introduis mon doigt dans son espace intime. Elle tressaille contre ma main, geins et se tords au rythme de mes doigts.
— S'il te plaît... gémit-t-elle.
Dans un long baiser, je décroche ma ceinture. J'abaisse mon jeans et mon caleçon. Elle m'attire entre ses cuisses, se cambrant de désir.
— Attends, Hannah ...
— Non, s'il te plaît...
— Le préservatif, murmuré-je à son oreille.
Elle retombe sur terre.
— Je reviens.
Je me rends dans la salle de bains et ouvre la pharmacie. À l'intérieur se trouve le petit étui argenté que je saisis, pressé, mais derrière celui-ci, je remarque un sachet de poudre blanche. Je prends sur moi et ferme le meuble avant de retourner vers Hannah.
J'enfile le préservatif et m'enfuit à nouveau entre ses cuisses. Son souffle est court, je dépose sur ses lèvres un doux baiser. Elle me regarde, son bassin cherchant un contact, attendant que je l'envahisse. Je la pénètre lentement, si lentement que cela lui semble être un supplice. Plus je glisse en elle, plus mon sang bouillonne. Je peux ressentir son plaisir monter, ses jambes s'accrochent autour de ma taille et nos corps dansent ensemble. Je bouge plus vite, faisant de longs allers-retours incessants. Son corps tremble, elle gémit de plus en plus fort. Agrippée à mes épaules, elle ne cesse de remuer.
— Plus vite ! crie-t-elle.
Je me plonge en elle encore plus profondément. Nos corps sont sur la même longueur d'onde. Elle tressaille de tout son être et, les yeux clos, s'envole dans un orgasme si excitant qu'il déclenche le mien peu de temps après.
On se love dans le canapé et Hannah finit par s'endormir. Sans un bruit, je me lève, enfile mon caleçon, mon jeans et attache ma ceinture avant de retourner dans les toilettes où j'ai vu la dose d'héroïne. Les mains tremblantes, je m'assoie en tailleur sur le carrelage. Je m'occupe de la préparer dans une cuillère, la faisant fondre comme neige au soleil. Son odeur fine et délicate m'attire directement. J'enlève ma ceinture des passants et la serre sur mon biceps avant de l'injecter dans mon bras. Je m'appuie contre la baignoire et laisse les effets monter progressivement. Mon corps se détend, ma tête est sereine. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti cet apaisement le plus total. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes. Je frémis. Je suis bien.
Mais lorsque j'ouvre un œil, je remarque une ombre qui s'approche de moi. Quand elle se transforme petit à petit en une silhouette, je me m'y d'abord à paniquer mais ses formes commencent à fendre l'obscurité, et la silhouette devient distincte. Ces cheveux sont noirs. Je reconnais subitement mon teeshirt que je portais plus tôt dans la journée.
— Nikki ?
—Non, ils ne viendront pas, murmuré-je, plongé dans une semi-inconscience.
— Qui ? Nikki, s'il te plaît, touche-moi. Nikki !
Elle prend mes mains tremblantes et les pose sur son visage, encore flou.
— Hannah ... dis-je d'une voix cassée.
Mes doigts glissent délicatement sur ses joues. Je prends le temps de toucher chaque millimètre de sa peau, puis Hannah se discerne petit à petit devant moi, mais l'héroïne reprend vite le dessus. Ma vision s'assombrie.
—Reviens avec moi, Nik'. S'il te plaît.
— Non... chuchoté-je.
Mes mains tombent dans le peu de force que j'ai et délaissent le visage de Hannah. Je supplie mon corps de ne pas m'abandonner, et quand ses doigts frôlent mon bras endolori, je ne peux pas contenir un léger sourire, comme si elle allait enfin pouvoir me sauver de moi-même.
— Je vais appeler Vigo, dit soudain Hannah d'un ton apeuré.
J'ouvre un œil qui se plonge immédiatement dans son regard couleur émeraude rempli d'inquiétude. Elle sort de la pièce dans un fracas, au téléphone avec quelqu'un.
Quelques instants plus tard, on frappe à la porte. Hannah m'abandonne, mais pas pour longtemps, j'ai décidé de la suivre. Avec énormément de peine, je me tiens sur mes deux pieds. Ma vision est tellement plongée dans un brouillard noyé d'euphorie somnolente que j'ai du mal à trouver la poignée située à moins d'un mètre de mes yeux.
— Oh, putain, tu as une gueule épouvantable, hurle Vigo.
Et je m'effondre.
Des bras imposants me tire sur un sol de plus en plus froid, puis dans un espace encore plus glacial, arrondi sur les côtés. Un râle sort de ma bouche, alors que je suffoque dans un cocon gelé.
—Aide-moi à lui passer la tête sous l'eau.
Soudain, un filet humide m'arrive sur le cuir chevelu, qui devient de plus en plus abondant. Maintenant détrempé, je tremble, mais l'effet ne se dissipe pas et mon cœur semble avoir cessé de battre.
Je souris comme si je ne reviendrai jamais.
Je crois que je suis mort.
NDA : Coucou, je suis vraiment désolée pour le délai d'attente. Je suis dans une période "page blanche". Je n'arrive tout simplement pas à aligner trois mots. Je tente de me sortir de cette sale passe ... pas évident :(
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