Chapitre 18
Chapitre 18
Comme ça a été si bien prévu par Jason, on a dormit dans la voiture. L'odeur âcre de vomie avait plus ou moins disparut. On a quand même dormit toute la nuit avec la fenêtre ouverte pour finir d'aérer. Nous avions gardé nos places. Le mec dans le coffre avait été rejeté un peu plus loin, avec une bosse à la tête et aucun souvenir de ce qui c'était passé. Les dernières bouteilles d'eau amenée par le petit garçon avaient rejoins les premières déjà entreposées dans le coffre, à côtés des fruits restants. Sans dire un mot, Jaiden a allumé la lumière du plafond. Personne n'osa demander de l'éteindre pour dormir, ni même Cassandre.
J'ai mis plusieurs heures à trouver le sommeil. Recroquevillée sur moi-même, je regardais le paysage qui s'étendait sur des kilomètres sans qu'un rocher ne vienne gâcher la vue. À côté de moi, Jaiden ne dormais pas, ou enfin, à peine. Les mains posées sur le volant, il s'appuyait dessus pour poser sa tête. Sa tête était tournée dans le sens opposé à moi. Mais je voyais légèrement son reflet, ses yeux ouverts, une larme couler sur sa joue.
Le soleil nous a frappé en plein visage, nous réveillant Jaiden et moi en premier. Il grogna en levant ses mains sur ses yeux. En revanche, moi, je n'avais plus aucune difficulté avec le soleil, je m'étais rapidement habituée, pour mon plus grand bien. Jaiden s'étira avant de se retourner vers les deux autres qui dormaient encore à l'arrière. Sans gêne, il gifla Jason qui se réveilla sans même s'e rendre compte. Je regardais attentivement ce dernier, essayant de voir s'il était vraiment idiot au point de ne même pas se rendre compte qu'il venait gifler. Mais non, il ne remarqua rien. Il nous regarda à tour de rôle avant de donner des coups de coudes à Cassandre qui se réveilla gracieusement. Toujours dans un silence Olympien, nous sommes sortis de la voiture, restant quelques instants sur place à regarder le .
—Il faudrait trouver un moyen de cacher tes mains... Jason me fit sursauter, plongé dans mes pensées (et celle de Noah au passage),je l'avais oublié. Le garçon hier était plus que curieux vis-à-vis de ça.
Sans dire un mot, j'ai rentré mes bras dans mon pull, ne laissant que l'extrémité de mes doigts noirs dépasser. Jason hocha la tête, faisant tomber quelques mèches blondes sur son visage pâle. Cassandre claqua sa portière dans un grand fracas. Jaiden partait déjà devant, vers le centre du village, sans dire un mot.
—On fait quoi ?! Hurla-t-elle dans sa direction. On ne va pas rester ici ! Jaiden se stoppa immédiatement, tournant les talons vers nous. Il leva lentement ses mains devant lui.
—On peut peut-être chercher où on est exactement... Et où on va aller...Et peut-être où sont les autres.
Cassandre resta muette, la bouche entrouverte, les mots lui manquaient. Je l'ai observé d'une manière si insistante que Jason me tira par le bras pour me faire décrocher les yeux. Jason me lâcha mais resta à mes côtés lorsque que nous sommes rentrés dans le village. L'heure matinal faisait que les rues étaient quasiment désertes. Ma mâchoire se serrait tout de même, "canalisant" mon stress. Mes mains étaient resserrées en un poing sous mes manches. Nous regardions à droite, à gauche, cherchant des lieux où trouver ce que nous cherchions. Une nouvelle fois, Jaiden prenait l'apparence de quelqu'un d'autre. Heureusement pour nous que Jason avait l'habitude des transformations de ce dernier, ainsi il arrivait facilement à le retrouver dans les rues.
Alors que nous le suivions à une distance raisonnable, Jason s'est stoppé brutalement. Il me retenu par le bras pour pas que je ne continue. La rue devant nous était complètement vide à l'exception de Jaiden qui parlait avec deux hommes. Et ces deux hommes ne paraissaient pas être venues en paix. Ils parlaient en un anglais clair, au léger accent américain sans qu'il ne soit fortement prononcé. Jaiden restait les bras croisés à les écouter, faisant mines qu'il n'y comprenait rien.
L'un des deux leva les yeux vers nous, fronçant les sourcils avant de s'éclaircir le visage avec un sourire mauvais. Jason a commencé à paniquer en essayant de me faire faire demie-tour. Cassandre lui a obéi gentiment tandis que je restais en place, ne bougeant pas d'un poil. L'homme ne me lâcha pas des yeux, attirant l'attention de Jaiden qui se retourna vers moi, me fusillant du regard.
—Vous êtes recherchés... Vos têtes sont mises à prix, dans tout le monde entier. Pour votre casse de Paris et puis là, c'est pas bien de kidnapper des gens, même si c'est en plein désert...
—C'est si peut pour être cherché dans le monde entier vous ne trouvez pas ? Rajouta Jaiden comme si c'était un concours, j'ai cru que j'allais le tuer.
—On a réussi à vous faire porter le chapeau pour plein d'autre choses... Vous ne croyez pas que vous allez vous en sortir comme ça...
—Alors comme ça, vous faite partit de la Société ? Vous êtes pas très malins quand même... Il y a eu un moment de silence où moi-même je me suis dis qu'ils étaient complètement idiots de rester plantés là.
—C'EST UN SIGNAL IDIOTE! Me hurla Noah dans ma tête.
—POURQUOI TU CRIS!? Hurlais-je à mon tour à haute voix, mettant toute la compagnie en alerte.
—TAIS-TOI ET FAIS TON TRUC !
J'ai regardé mes mains sans vraiment savoir quoi faire. J'ai tendu mes mains en avant et j'ai fermé les yeux pour me"concentrer". Soudain, un bourdonnement prit place dans mes oreilles. J'ai grimacé sans ouvrir les yeux. Je me suis tordu le cou à essayer de boucher mes oreilles en les plaquant contre mon épaule mais je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas non plus les boucher avec mes mains, mes bras étaient retenues en avant. J'avais l'impression qu'une corde les tiraient en avant avec assez de force pour pas que je ne puisse riposter et assez détendu pour pas que ça ne me fasse mal. C'était comme si j'étais aimantée. J'ai ouvert les yeux par obligations, quelque chose me brûlait les paupières et je ne sais pour quelle raison, j'ai pensé qu'ouvrir les yeux allait les apaiser. Dans la logique des choses, ça ne m'aurait pas aidé du tout, au contraire, ça me les aurait asséché encore plus. Mais bon, vous connaissez le principe, rien n'est logique.
Une grande lueur blanche s'alluma devant moi. Elle prit de plus en plus d'intensité, m'aveuglant à me perdre dans mes repères. Je vis seulement mes mains noires qui faisaient contrastes face à moi. J'ai hurlé, je ne sais pas pourquoi. Je vivais la chose avec une grande intensité. Mes muscles se sont tendus lorsque j'eus l'impression que la lumière m'englobait. J'ai retenu mon souffle, en apnée.
Je pris une grande bouffée d'air du désert.J'étais revenue sur Terre, enfin ça en avait l'air... Je crois... J'étais vraiment sur Terre (la question est surtout : Ai-je quitté la Terre à un moment ou à un autre ?).Je me suis pliée en deux pour pouvoir reprendre mon souffle. Une main s'est posé sur mon épaule, me faisant lever légèrement la tête. J'aperçus alors un corps allongé parterre, sans signe de vie. C'est moi qui avais fait ça, je sais. Ses habits étaient en partis brûlé, laissant voir un torse recouvert de suie. Je l'avais électrocuté, ou brûlé. J'en sais rien, mais c'est moi qui ai fait ça.
Croyez-moi ou non, mais j'en suis restée indifférente. Je ne me suis pas soucié de savoir si il était en vie. Je me suis juste disque je devais m'activer lorsque Jaiden se précipita sur son arme à feu après s'être assuré que j'allais bien. Je me suis redressée, sentant mon corps engourdie des pieds à la tête. J'ai eu du mal à pouvoir employer la totalité de mes muscles puis ça s'est fait tout seul, comme une machine un peu rouillée. Jaiden m'a prit par les épaules et m'a poussé dans la direction opposée à moi. Je dûs faire un demie-tour en pleine course en évitent de me prendre les pieds de Jaiden au passage, toujours plus dur.
—Où sont les autres ? Me demanda t-il à boue de souffle.
—J'en sais rien ! M'écriais-je à peine perdu.
Jaiden s'est alors stoppé net, me laissant courir sur quelques mètres. Je me suis retournée vers lui, grimaçant de douleur. Mon mollet gauche me faisait atrocement mal.
—Jaiden...On a pas le temps, il faut partir... Ils savent où on est...
Jaiden me regarda droit dans les yeux. Je sentais cette flamme de folie qui brûlait au fond de ses iris noirs.Il levé l'arme en l'air, ne me quittant pas des yeux.
—Ne me quitte pas des yeux. A-t-il dit. Il n'y a que toi...et moi. Personne d'autre.
Puis il a tiré, tiré deux balles en l'air, produisant une détonation d'enfer. C'est comme si tout autour de nous s'était stoppé pendant une seconde ou deux. Puis tout le monde s'est mis à hurler, à courir, à pleurer. C'était la panique totale, le gros foutoir, le bazar. J'ai compris alors où il voulait en venir lorsque mon cœur a battu la chamade. La panique générale me fait paniquer à l'intérieur. Me concentrer uniquement sur Jaiden m'aida légèrement à laisser passer le traumatisme. J'ai commencé à trembler violemment, tout me disais de partir en courant parmi les autres, les bousculant au passage pour être la première à m'enfuir. Nous n'avons pas bougé pour autant, l'un comme l'autre. Il me tendit la main, signe qu'il était là, et que je ne devais pas me laisser bercer par mes peurs. Je pris alors sa main dans la mienne et la serra aussi fort qu'était ma peur.
Personne n'osa bouger à vrai dire, me laissant le temps d'espérer que ça ne serait pas catastrophique, que les Hommes ne sont pas des sauvages qui courent partout sans but. Jaiden me posa une main sur ma nuque etm'obligea à pencher la tête en avant, dans le creux de son épaule. Au moment où je ne vis plus rien autour de moi, lorsque Jaiden me serra dans ses bras, un bruit monstre monta dans mes oreilles, aussi horrible que le bourdonnement de tout à l'heure. J'étais morte de peur, ne rien voir me laisser imaginer. Quelques instants après, Jason nous avait rejoins, je l'ai su lorsque Jaiden le chargea de m'amener a en dehors du village, près de la voiture, en toute discrétion. Il devait aller chercher Cassandre. J'avoue encore aujourd'hui que je n'ai jamais été motivée pour la retrouver parmi la foule. Quelque chose me disait de la laisser là parmi les gens innocents. Mais Cassandre est une Avancée, on abandonne les pas les Avancés, ils reviennent toujours plus forts.
—Qu'est-ce-que vous avez fait... Ho mon Dieu, je suis une Lumière parmi les sauvages. Il est débile ce type...
Jason parlait pour lui-même mais je l'entendais tout de même. Il ne réalisait pas l'ampleur de la chose. "La chose" en circonstance, était notre situation à nous. J'avais envie de lui dire qu'il allait devoir s'y habituer rapidement car ça sera bientôt notre quotidien. À tout les 4. Je n'ai pas su lui dire car une boule se format dans ma gorge, me gênant pour respirer.
—Comment on va faire pour partir en plus...Ajouta t-il.J'en ai marre, je suis maudit, cs pouvoirs sont une malédiction...J'en peux plus. Je veux juste m'asseoir.
—Assieds-toi... Criais-je près de son oreille, cela parait violent comme technique mas c'est à peine si il l'entendait avec tout le chaos dehors.
—La petite folle à raison. Je dois m'asseoir. Maintenant.
—Non ! Cria quelqu'un derrière nous. Nous nous sommes retournés en un mouvement. Non ! Tu ne t'assoie pas maintenant ! TU-PEUX-PAS ! Cassandre couru vers nous avec un peu de difficulté, courir n'était pas habituelle pour elle...et puis elle n'avait pas repris assez de force depuis Paris. Il faut qu'on parte, maintenant ! Y'a des types partout ! PARTOUT !
Jason était aussi perdu que moi, il fronça les sourcils, restant calme. Puis il a levé les yeux vers nous tandis que Cassandre essayait de reprendre son souffle à côté de nous. Il a fait un tour sur lui même pour observer le peu de gens qui passait à ce moment là (la plupart se sont déjà calfeutré chez eux).
J'eux un flash, un éclair me traversa l'esprit. Une image, d'une femme qui se tenait dans l'allée central, seule au milieu de la place, les mains dans le dos. Je ne pouvais voir son visage, il était flou, mais je savais qu'elle n'annonçait rien de bien.
La seconde suivant, l'image a disparut, me laissant face au visage épuisé de Cassandre. Je devais paraître très étrange, droite comme un I face à eux.
—Il faut qu'on retourne sur la place trouver Jaiden... Chuchota Jason comme si nous ne méritions pas d'être concernées. J'ai sentie mon cœur s'arrêter. Mais il était trop tard, il était déjà bien loin.
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