Carmen

Des rires dans l'escalier, 

Combien d'années déjà écoulé ?


 Carmen était aussi lumineuse que le rire qu'elle faisait parfois cadeau à Éliotte, un beau rire à son image, un rire en cascade comme ses cheveux bruns foncés qui descendaient jusqu'aux milieux de son dos et si son rire était une cascade ses yeux serait un lac de montagne au reflet argenté. Elle était belle et il ne pouvait s'empêcher de la trouver magnifique. 

Mais d'après Éliotte on ne peut avoir la beauté et l'intelligence, il était bien sûr l'exception à la règle. Ce fut sa première grande erreur. L'erreur de ne pas croire en Carmen.  Ne pas lui accorder le bénéfice du doute, de la mettre directement dans la catégorie des cancres sans vraiment savoir.

Une erreur terrible, car Carmen savait qu'elle était intelligente, qu'elle était capable de grande chose si elle faisait des efforts et elle en avait fait des efforts. Plus d'efforts qu'on ne peut l'imaginer pour pouvoir savoir parler trois langues couramment, lire, écrire, parler devant des gens, savoir nager, avoir suffisamment confiance et puis faire semblant de savoir que on ne peut combler le vide par un autre vide. Elle avait fait des efforts qui l'avait mené à un seul choix, le pire choix pour elle : 

La beauté ou l'intelligence.

Carmen avait choisi la beauté en croyant comprendre la phrase qui l'avait bercé de son berceau à ses dix-huit ans :

On ne peut combler le vide par un autre vide.

Et elle savait combien le système scolaire était vide, vide de sens. 

Et elle était aussi tellement vide, seul sa beauté et leur amour était un peu matériel pensait-elle.

Elle avait cru sa beauté éternelle, mais elle avait été vite remplacé dans le cœur d'Éliotte après sa mort "accidentelle". 

Une mort tragique.

Pauvre petite, on dit qu'elle se suicida un triste jour de novembre quelques heures après que la police eut retrouvé le corps de sa grand-mère Aria en bas des escaliers.

Le seul témoin de son décès : son petit ami se fit interroger par la police. Il parla sans omettre les détails les difficultés financières d'Aria, le chômage de Carmen, ses colère insensé... 

Il fabulait et la police le crut. Quand on lui demanda comment il pouvait supporter cette sorcière, il répondit que c'était l'amour et que ce n'était pas de sa faute.

La police interrogea Éliotte et ne vit que l'amant transit. Elle ne vit pas le jeune homme qui venait de tuer deux personnes.

La police ne sut jamais pour les bleus au poignet de Carmen. Ni pour tous les secrets que Aria gardait.

Et Éliotte avait bien prévu son coup.

Il était passé de témoin à victime.



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