Est-ce que je pourrai avancer? Comment est-ce qu'on fait?

Quand elle était dans mes bras je pouvais le savoir, quand elle me regardait je pouvais le comprendre. Mais je n'ai pas vu, je n'ai pas entendu l'appel dans ces deux perles de bonheur. Lorsque je me remémore nos moments passés ensemble, je comprends qu'il se passait quelque chose. Mais je n'ai rien fais et je ne veux pas qu'elle pense que c'est parce que je me moquais d'elle. Alors que c'est simplement que je n'avais pas compris et que je ne voulais pas comprendre. Non. Parce que c'est les autres qui ont ce genre de problèmes, pas elle, pas nous. Nous étions là, elle n'était pas seule.

Pourquoi n'est-elle pas venue me voir afin de m'en parler clairement? Ou si ce n'était pas moi, à quelqu'un d'autre?

On était proches, tellement plus qu'avec les autres. On se connaissait par coeur. Et aujourd'hui, je ressens un vide. Le néant m'envahit. A cause d'elle, à cause de moi, à cause de nous. Car personne n'a rien fait. Personne n'a rien dit.

Je la revois à l'hôpital. Elle était branchée de toutes parts. On pouvait voir son coeur battre et laisser des traits de couleurs. Sa main était froide. Ses yeux ne s'ouvraient plus. Son visage ne riait plus. Lorsque je l'ai vue à l'hôpital, j'ai compris que l'on ne pourrait plus rien faire. Alors je suis venu la voir tous les jours, je lui ai lu son roman préféré, j'ai tenu sa fine main translucide. Chaque jour, j'ai pleuré en ressortant de la chambre, je ne voulais pas, je ne pouvais pas le faire devant elle. J'avais peur qu'elle entende ou qu'elle voie cela. Cependant je lui ai parlé chaque jour, je l'ai suppliée de rester. Mais, en fermant la porte, mon coeur se brisait à nouveau de peur. Je craignais de ne pas avoir le temps de finir le livre avant qu'elle ne me quitte à jamais. Le 9eme jour, j'avais finis le dernier chapitre. Alors, après avoir ravalé toutes mes larmes, je lui ai murmuré cela:

"Tu peux partir Elhyna. Tu peux cesser de te battre, si tu veux. Mais n'oublie jamais que je serai triste et qu'une part de moi pensera toujours à toi, et cela, à jamais. Ce sera dur, pour nous tous. Et je sais, je sais que tu te bats, à chaque instant pour vivre, je sais que c'est affreux. Je ne sais pourquoi tu ne m'en a pas parlé et je ne le saurai jamais. Pourtant je t'aime, Elhyna. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne, mais je ne peux te supplier de rester. Tu dois vouloir aller mieux. Mais nous savons tous les deux que tu n'est pas prête. Alors, tu peux partir Elhyna. "

J'ai déposé un baiser mouillé sur sa main, j'ai dormis au creux de ses bras quelques instants, puis je suis sorti de la pièce. J'ai pleuré toute la soiré. C'était le 9eme jour et, dans cette même nuit, j'ai appris que ma dulcinée avait cessé son combat contre la vie.

Depuis ce jour là je ressens un vide dans mon coeur. Je ne sais plus si je pourrai à nouveau être le même. Je crois que cette fille a importé avec elle une immense part de moi.