Chapitre 28 : Emile

Je ne veux pas croire Victor pourtant, je sais qu'il a raison, car cette fille serait prête à tout pour recevoir de l'attention. Je ferme les yeux et les poings remplis de rage. Je sens mon visage devenir tout rouge. Le sang bat dans mon tout mon être avec fureur. Victor est couché sur le lit, trop angoissé pour réagir. Olle fixe le vide. Il ne réagit pas. Il ne peut pas, je crois. Il ne peut plus. Je ne sais plus si l'on sera à nouveau un groupe désormais. Est-ce qu'un groupe, autrefois si soudé, peut se détruire d'une telle manière aussi rapidement ? Comment des amis, liés depuis l'enfance, peuvent-ils à ce point perdre le lien ?

La porte s'ouvre, Rose-Evi apparaît dans l'encadrement les yeux baignés de larmes. Elle semble affolée.

La colère hurle en moi, dans mon ventre, dans mon crâne, dans tout mon corps, en fait. Elle semble ne pas être bonne pour moi, ni pour les autres.

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire Victor, dit-elle avec empressement.

Mais il ne répond pas, il halète avec horreur. Il pleure en silence. Je laisse donc ma colère parler.

- Qu'est-ce que tu as voulu dire alors ? Criai-je.

- J'ai voulu dire qu'elle le méritait, qu'elle l'avait cherché ! 

La pièce semble tourner autour de moi. Une larme de rage naît sur mes joues.

- Mérité? Elle l'avait mérité, dis-tu ? A quoi as-tu pensé ? Qu'est-ce qui t'a pris ? Pourquoi as-tu fais cela ?

-  Elle me l'a volé, Emile. Elle m'a volé mon amour, celui qui me revient, celui que j'ai toujours aimé.

- De qui parles-tu?

- Je parle d'Olle, dit-elle en hurlant.

- Tu l'as envoyé en enfer parce qu'elle est sortie avec Olle ?

- Oui, parce qu'elle savait très bien que je l'aimais, que je l'attends depuis le premier jour. Mais il ne m'a jamais vue, il la regardait, elle. vous la regardiez tous. Et moi, j'étais là sur le côté. J'étais un déchet.


- C'est de ta faute si elle n'est plus là !

- Non ! C'est la sienne, uniquement...

Elle ne peut pas finir sa phrase car mon poing serré de tristesse et de colère, s'écrase en plein milieu de son visage. Je sens son nez  craquer sous mes doigts contractés. Sa tête recule, sous l'effet du choc. Il y a un court instant avant que le sang jaillisse de ses deux petites narines, que j'abhorre désormais. Elle pose ses mains autour de son nez. Elle me dévisage avec dégoût, elle sort de la chambre, elle court loin de nous. Ses yeux sont brouillés de larmes, mais ça ne me fait rien. Mon bras retombe, doucement, le long de mon corps. Il n'y a plus que le silence et les inspirations effrayées de Victor. Olle regarde ses mains, il semble sans vie. Si j'ai pu sentir la présence d'Elyhna aujourd'hui, je sais qu'elle n'est plus là, maintenant. Tout est lourd et triste dans cette chambre. je sais que plus rien ne sera jamais pareil. Mes yeux ne se ferment plus. Je n'ai plus de forces et mes muscles lâchent un à un. Mon corps s'échoue sur le sol. Mes genoux embrassent violemment le parquet.

Nous ne sommes plus rien, nous ne sommes plus un groupe. Elyhna nous rassemblait tous, elle nous liait les uns avec les autres et il n'y a rien plus,  dorénavant.

Tout est vide.

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