Chapitre 5.1: Fugue
Le jour J, après les cours, je passe la soirée à compter les heures avec impatience. Contrairement à ce qu'imaginait ma mère, je suis d'humeur joyeuse. La cause, j'ai décidé d'’aller à cette fête, avec ou sans la permission de mes parents. Pour la première fois de ma vie, je vais faire le mur.
Il est dix-neuf heures quarante-cinq. La fête doit être sur le point de commencer. Pour en avoir le cœur net, j'envoie un message à Noah sur son Facebook. Heureusement il est en ligne.
_Moi_ : Salut, le prince du jour. Les festivités ont déjà débutées ?
À peine quelques minutes plus tard, mon portable vibre.
_Noah_: Pas encore, Nessa. C’est gentil d'enfin m'écrire. Tu arrives quand ?
Un petit gloussement m'échappe, en lisant le mot en italique qui me ramène à son dernier message, celui où il s'excusait pour notre punition le jour de la rentrée. Je décide d'y répondre.
_Moi_ : Bientôt. En passant, j'accepte tes excuses. Mais gros problème, je ne connais pas chez toi, monsieur.
J'accompagne mon message d'un clin d'œil.
Encore une vibration dans les secondes qui suivent.
_Noah_ : Merci du pardon, miss. Ok, je t'attends avec impatience.
Sa réponse est suivit d'un second dans lequel il me donne rendez-vous au niveau du stade, le plus grand terrain de foot de la ville où se tiennent les événements importants tels que les fêtes traditionnelles, les soirées de concert, ...
_Moi_ : Ok, on se retrouve vers vingt-deux heures.
Cependant, plus les minutes passent, plus je me mets à douter sur l'acte que je suis sur le point de poser. Et si on me surprend ? Et si lors de ma sortie quelque chose de grave m'arrive ? Toutes ces questions sont sur le point de me faire flancher.
Debout dans ma chambre, à tourner en rond comme un oiseau en cage, je ne sais plus quoi faire. Y aller ou pas ? J'ai déjà prit mon bain. Il ne reste plus qu'à me changer et le tour sera joué.
Tous dorment. Les portes sont fermées, et les lumières éteintes.
Il est à présent vingt-deux heures. Tout est calme. C'est le moment.
N'y va pas, m'avertit ma conscience.
Au moment où je m'apprête à abdiquer, je reçois un nouveau message de Noah.
_Noah_ : Où tu es, Nessa ? Je suis là.
_Moi_ : Donne-moi cinq minutes.
Voilà, plus de retour en arrière.
Laissant de côté mes inquiétudes, je revêts rapidement une courte robe en pagne aux motifs floraux à et la coupe sirène, rassemble mes cheveux en une queue de cheval à la va vite, passe un gloss rose piqué à ma mère, et mets quelques gouttes de parfum dans mon cou.
Fin prête, je prends mes escarpins noirs, puis mon porte-monnaie dans lequel je mets mon portable, ma carte d’identité et un billet de mille francs. J'ouvre doucement la porte de ma chambre pour m'assurer que tout est ok. Rassurée, je m'avance dans les couloirs de la villa sur la pointe des pieds. Une minute plus tard, je suis devant la porte côté cuisine donnant sur la cour extérieure. Lentement, je tourne la clé. Un déclic sec retentit, coupant ma respiration.
Pourvu que personne ne l'ait entendu, je souhaite de tout mon cœur.
Grâce à Dieu, non. J'ouvre la portière qui grince légèrement. Le plus gros problème se pose alors. Colombo. Le bruit l'ayant alerté, il laisse un aboiement.
— Coco, c'est moi. Viens mon chien, lui chuchoté-je.
Il reconnaît le son de ma voix et court à moi en remuant la queue. Je lui prodigue des caresses, puis reprends mon chemin en rasant le mur. J'atteins la fin de la clôture que j'escalade en faisant le moins de bruit possible.
J'ai réussi !
Je m'assure de ne pas être repérée par un voisin et m'éloigne de notre villa en courant. Une fois sûre d'être en sécurité, je mets mes chaussures puis me dirige vers le terrain en jetant des coups d’œil inquiets autour de moi.
Un silence pesant règne, troublé par les hululements d'un hibou. Le quartier résidentiel dans lequel nous logeons est complètement endormit. Seules les façades de quelques villas sont éclairées.
Je suis nerveuse et j'ai peur. Le moindre bruit me fait sursauter. Pour me changer les idées, je me mets à fredonner une chanson que j'’affectionne particulièrement, Fais comme ça de Vitaa et Slimane.
Cinq minutes plus tard j'aperçois la silhouette de mon voisin de banc au bord du goudron. Il est assit sur une moto Apash et pianote le clavier de son Iphone. Il me remarque, range son portable dans sa poche, et ses yeux me parcours des pieds à la tête. On dirait qu'il est satisfait de ce qu'il voit, car un énorme croissant de lune apparaît sur son visage.
— Tu es magnifique, Nessa, me complimente-t-il.
Touchée par son compliment, je le dévisage à mon tour. Il porte un jean bleu, et une chemise à manche longue blanche à pois noir, qui lui va comme un gant et moule ses muscles saillants. Les deux boutons de son dessus sont ouverts, laissant entrevoir son buste. Il est hyper sexy !
— Toi aussi tu es pas mal, mais que ça ne te monte pas à la tête, lancé-je comme si le lui avouer me coûtais un bras.
— Ha ha ha, … ça ne m'étonne pas, venant de toi, se moque-t-il.
— C'est ta moto ? questionné-je, curieuse.
— Oui. On y va ?
Pour toute réponse je monte sur l’engin et nous nous mettons en route.
J'espère que tout se passera bien !
♢♢♢
La suite, dans quelques minuites 😉.
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