❤ Chapitre 6

MAXIMILIEN,
Mercredi 29 novembre, 18h30

Le père de Matthieu vient de crier à travers la porte, et je commence à paniquer. S'il est là, et qu'il sait que Matthieu est ici, celui-ci peut avoir de gros problèmes.

- Max, commence ma mère, amène Matthieu dans ta chambre et appelle la police. Tout de suite.

Je hoche la tête et attrape la main de Matthieu. Celui-ci sursaute à mon contact, mais il ne dit rien, et je l'amène jusqu'à ma chambre. Son chien nous suit de près, en me regardant d'un air mauvais. J'avoue quil me fait un peu peur. Une fois qu'on est tous dans ma chambre, je nous enferme à clef. On ne sait jamais.

- Ça va aller, je tente de le rassurer, t'inquiète...

- Il va me ramener, commence t-il. Il va tuer Phantom...

À l'entente de son nom, le chien vient se frotter contre la jambe de Matthieu. Je prends vite mon téléphone et compose le numéro de la police.

- Oui bonjour, me répond une voix de femme, ici commissariat de police, j'écoute ?

Je leur explique la situation, leur donne notre adresse et je leur dit de venir le plus vite possible, armé, et je raccroche.

- Ils arrivent. Ça va ?

- Non, me répond Matthieu, j'ai peur...

Je me mords la lèvre inférieure. Il est adorable. On entend du bruit dans les escaliers, et mon instinct me dit que ce n'est pas ma mère.

- Euh, bah, je bégaye, cache-toi dans mon placard, vite !

Matthieu s'exécute, toujours suivi de son chien, et je retire vite mon haut ainsi que mon pantalon. Je déverrouille la porte, et prends mon téléphone pour le mettre devant moi, pour faire comme si j'étais en pleine action. Ça le fera peut-être ressortir de la chambre ?

La porte s'ouvre à la volée, et je fais comme si j'étais surpris qu'il me voit. Le père de Matthieu entre dans ma chambre en me lançant un regard mauvais, et il s'approche de moi.

- Où est mon fils ?!

- Je... Je ne sais pas de quoi vous parlez, je bégaye.

Je prends vite mes habits et me rhabille, les joues toutes rouges. Je déteste montrer mon corps. Je ne m'aime pas. Le seul truc que j'apprécie un tant soit peu chez moi, ce sont mes abdos, car ils sont assez bien dessinés.

Le père de Matthieu ressort de ma chambre en me lançant un regard plein de haine. Un frisson me parcourt l'échine. Il me fait vraiment peur.

Quand il sort de la pièce, je souffle de soulagement. Matthieu ne bouge pas. Du moins, je n'entends aucun bruit. On entend quelqu'un toquer à la porte d'entrée, et je souris en voyant des policiers par ma fenêtre.

- Attendez, je m'écrie. Je... Je sais où est Matthieu...

Son père revient vers moi avec un sourire qui se veut rassurant, mais je vois bien que c'est un sourire forcé. Je ne suis pas si bête que ça.

- Il est dans le jardin, je commence. Caché dans le cabanon. Ne lui dites pas que je vous ai dit ça...

- Aucun problème, me dit-il, ne t'en fais pas.

Il descend les escaliers en courant, et j'entends des cris. Quelques secondes plus tard, un homme en uniforme entre dans ma chambre, en me souriant. J'ouvre le placard et le chien sort, suivi de son maître.

Matthieu vient se placer derrière moi, et je lui attrape la main. J'aime beaucoup ce contact avec lui...

On descend dans le salon, pour avoir une petite conversation avec les policiers.

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MATTHIEU,
Mercredi 29 novembre, 20h00

Les policiers nous ont posé des questions pendant un long moment. Surtout à moi. J'ai fait ce qu'Édith, la mère de Maximilien, m'a dit de faire, et je leur ai tout expliqué. Je leur ai raconté tout ce que m'a fait mon père. Enfin, dans les grandes lignes. J'espère qu'il ne va rien m'arriver de trop grave à cause de ce que j'ai dis...

- Nous pouvons garder Matthieu autant que besoin, dit Édith au policier. Il sera bien mieux ici qu'ailleurs. Et je suis médecin, donc je peux soigner les blessures qu'il a.

Le policier se gratte la nuque, et je commence à avoir peur. Si ça se trouve, mon père va réussir à me récupérer, et il va se venger de tout ce que j'ai dis...

- Écoutez, commence l'homme en uniforme, il a quand même vécu un épisode traumatisant. Nous vous enverrons un psychologue, et il verra ce qu'il adviendra de Matthieu. En attendant, il restera chez vous... Mais je viendrai faire des visites de routines, pour voir comment il se sent.

L'homme sort de la maison, et je baisse la tête. Édith m'amène jusqu'à une chambre d'ami, qu'elle me prête le temps que je resterai ici.

- Tu fais presque la même taille que Jackson, me dit-elle. Ça ne te gêne pas d'avoir quelques vêtements à lui, en attendant qu'on t'en achète des neufs ?

- Non, ça ne me gêne pas. Merci.

Elle me sourit et sort de la pièce, pour revenir quelques minutes après avec les bras chargés de vêtements. Elle les dépose sur mon lit, et me laisse les ranger dans l'armoire.

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