❤ Chapitre 5

MAXIMILIEN,
Mercredi 29 novembre, 17h40

Je cligne plusieurs fois des yeux. Qu'est-ce que Matthieu fait là, dans la forêt ? Et surtout, pourquoi est-ce qu'il est couvert de sang ?

- On ferait mieux de partir et de le laisser là, propose Sophiane, sinon on risque d'avoir des problèmes. Son clebs ira chercher quelqu'un d'autre.

- Je le connais, hors de question qu'on le laisse ici. On va le ramener chez moi. Ma mère est médecin, elle pourra sans doute faire quelque chose pour lui.

Je me dépêche d'appeler ma mère. Heureusement qu'elle ne travaille pas le mercredi ! Elle me répond presque tout de suite, et je lui dis de vite venir nous prendre à l'entrée de la forêt. Je la connais, elle va s'inquiéter, mais tant pis. Je jouerai le rôle du fils parfait une autre fois.

Sophiane et Louis font rouler nos vélos, tandis que Kylian et moi portons Matthieu. Je suis d'ailleurs surpris par son poids. Il est très léger, pour un garçon de seize ans ! Je suis sûr que j'aurais pu le tenir tout seul, mais il vaut mieux ne pas prendre de risque. Il ne manquerait plus que je le fasse tomber !

On arrive à la lisière de la forêt, et ma mère arrive vers nous en courant.

- Mon dieu, s'exclame t-elle, tu m'as fait tellement peur ! Tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Rien, je lui réponds, t'inquiète. Mais on a trouvé Matthieu dans les bois, dans cet état. Et il s'est évanoui presque aussitôt.

Ma mère inspecte rapidement Matthieu, puis elle soupire, avant de reprendre la parole.

- C'est bon, au moins, il respire correctement. Mettez-le à l'arrière de la voiture, je vais le ramener chez nous.

- Attends maman, je viens avec toi.

On installe Matthieu à l'arrière de la voiture, et le chien se met à côté de lui. Il le regarde les oreilles baissées, en poussant de petits gémissements. Ma mère démarre dès que j'ai mis mon vélo dans le coffre. Elle roule assez rapidement jusqu'à la maison, puis elle se gare à la va-vite.

- Dépêche-toi, me dit-elle. Va le mettre sur le canapé, je vais chercher la trousse de premiers secours.

J'obéis à ma mère, et je le couche sur le dos. Il a du sang séché partout, même sur le visage. Le pauvre... Je me demande comment il s'est fait tout ça.

Ma mère redescend vite, et s'approche de Matthieu. Elle se penche pour écouter son cœur, puis prend sa respiration. Ensuite, elle remonte chercher des serviettes mouillées à l'eau chaude. Elle les place délicatement sur son front, et va s'asseoir sur le fauteuil en face du canapé.

Moi, je meurs littéralement de stresse à côté d'elle. Contrairement au reste de ma famille, je ne suis pas croyant. Néanmoins, en ce moment, je prie intérieurement pour que Matthieu s'en sorte.

Il reprend connaissance au bout de quelques minutes, à notre plus grand soulagement. Il tousse un peu, puis commence à regarder autour de lui d'un autour affolé.

- Phantom, s'écrit-il, Phantom !

Son chien aboie, puis saute sur le canapé en lui léchant le visage. Matthieu sourit, puis nous regarde bizarrement.

- Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé pour que tu sois dans cet état, lui demande ma mère. Je vais vite prévenir ton père pour ne pas qu'il s'inquiète...

- Non !

Je sursaute. C'est la première fois que je l'entends parler aussi fort. D'habitude, il nous parle presque en chuchotant. Tandis que là, il vient carrément de nous crier dessus.

- Pas papa... S'il vous plaît, pas papa...

- Je... D'accord, lui répond me mère, mais... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Je ne peux pas le dire... Je n'ai pas le droit de le dire...

Il baisse la tête et ma mère me regarde, ne sachant pas quoi faire. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment.

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MATTHIEU,
Mercredi 29 novembre, 18h30

Je finis de leur raconter l'histoire, et ils me regardent tout les deux avec de grands yeux. Je baisse de nouveau la tête. Je vais me faire gravement punir pour avoir révélé tout ça. Peut être que papa va encore utiliser son fer à repasser... Il va peut être même se venger sur Phantom !

- Maman, il ne peut pas rester là-bas !

Je sursaute et relève la tête vers le blond, un peu surpris. Il vient juste de crier sur sa mère. D'ailleurs, je crois bien que je ne l'avais jamais entendu crier. D'habitude, il est toujours très calme et plutôt posé.

- Je... Tu as raison, on ne peut pas le renvoyer comme ça chez son père. Je pense que tu es d'accord pour rester à la maison pendant un petit moment, pas vrai Matthieu ?

Je lui souris. Je suis content, mais aussi gêné. Malheureusement, on entend toquer violemment à la porte, et la voix de mon père vient m'agresser les oreilles.

- Je sais que t'es là Matthieu !

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