❤ Chapitre 4

MAXIMILIEN,
Mercredi 29 novembre, 17h30

On est sur le chemin du retour avec les gars, après notre après-midi vélo. On roule sur un petit chemin dans la forêt, quand un loup, blanc comme la neige, saute en plein milieu du passage.

Louis pousse un cri de surprise, pas très viril du tout, et on freine tous d'un coup sec. Je manque presque de tomber de mon vélo et de faire un soleil. Sophiane ramasse un caillou par terre pour le lancer sur la bête, mais l'animal nous aboie dessus. Rectification. Ce n'est pas un loup, mais un chien.

- Il n'a pas l'air méchant, commence Kylian. Il est quand même petit pour un chien loup, il doit être jeune...

Le chien s'approche de nous et il tire le bas de mon pantalon, comme s'il voulait que je le suive. Je fronce les sourcils, avant de descendre de mon vélo.

- Mais t'es fou, s'écrie Sophiane. On ne sait même pas d'où il vient ce clebs !

- Peut-être que son maître a des problèmes, je réplique. Il faut au moins qu'on aille voir.

- Max a raison, me soutient mon meilleur ami. On peut aller voir quand même. Ça ne coûte rien !

- Mais non, continue Sophiane. Si j'étais vous, je n'irais pas là-bas. C'est peut-être dangereux ! Si ça se trouve, il fait partie d'une meute de chiens enragés, et ils vont tous nous bouffer...

On part à trois, Louis, Kylian et moi, mais Sophiane nous suit quand même en râlant, comme d'habitude. Le chiot trottine jusqu'à ce qu'on trouve, derrière un arbre, un garçon brun recroquevillé sur lui-même, et en sang.

- Merde, commence Louis, il saigne de ouf là ! On fait quoi ?

- Ph... Phantom, bégaye l'inconnu.

Le garçon murmure, et je fronce les sourcils une nouvelle fois. J'ai l'impression de reconnaître cette voix... Mais avant que je ne puisse mettre un nom dessus, l'inconnu bascule devant nous et tombe par terre. Le chien aboie dans notre direction, et je commence à paniquer en voyant le visage du jeune garçon. C'est Matthieu.

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MATTHIEU,
Mardi 28 novembre, 22h00

Je suis couché dans ma chambre, par terre, à même le sol. Mon père y est allé trop fort. Je ne peux même plus marcher. Il m'a fouetté les cuisses beaucoup trop fort. Tout ça parce qu'il a eu une mauvaise journée au travail...

Phantom sort de sa cage, que je n'avais pas bien fermé, et il vient me lécher le visage faiblement.

- Ma bière, s'écrie mon père depuis le canapé.

J'essaie de me lever, mais je n'y arrive pas, et je pleure encore plus tant la douleur est vive.

- Putain mais t'es sourd ou quoi, s'exclame t-il. Ma bière !

Comme je ne bouge pas, il entre dans ma chambre et me donne un grand coup de pieds dans le ventre.

- Debout ! Et arrête de chialer, sale tapette !

J'essaie de refouler mes sanglots, mais je n'y arrive pas. Mon père me redonne un coup de pieds, et ça me fait pleurer encore plus. Phantom grogne après mon père, et ce dernier lui donne un coup de pieds à lui aussi, ce qui le fait couiner.

- Estime-toi heureuse de vivre, sale bête !

Il s'approche encore de Phantom, sans doute pour lui donner un autre coup de pieds, mais je lui attrape la cheville pour l'en empêcher.

- Arrête, je le supplie, ne lui fais pas de mal... S'il te plaît...

- Tu veux prendre à sa place ? Très bien.

Mon père m'attrape par le col de mon tshirt, puis il me tire jusqu'à la salle à manger. J'ai mal, mais je ne dis rien, et j'essaie même de ne pas trop pleurer. Je sais par expérience que ça ne ferait qu'empirer les choses.

Il me lâche en plein milieu de la pièce, et pars chercher le fer à repasser. Il le branche, et j'ouvre grand les yeux. C'est la pire des punitions. Il ne me la donne que lorsqu'il est vraiment fâché contre moi.

- Baisse ton pantalon, me demande mon géniteur.

- Non, s'il te plaît, pas ça...

- Baisse ton pantalon, répète t-il.

Mes larmes recommencent à couler, et j'abaisse fébrilement mon bas de pyjama. Mon père se met à sourire, puis il m'empoigne par les cheveux pour me forcer à me lever. Mes jambes flageolent, mais je fais tout mon possible pour rester debout. Si je tombe, il va s'énerver encore plus. Il faut que je prenne sur moi.

- Ça y est, reprend t-il, il devrait être assez chaud. Baisse toi.

Mon père va chercher son jouet, puis il vient se placer derrière moi, et plaque le fer contre ma peau. Je crie sous la douleur, et il s'arrête. Il me contourne pour se placer en face de moi, et il m'attrape de nouveau les cheveux. Il me tire jusqu'au mur le plus proche, contre lequel il me plaque la tête. Il approche doucement le fer de ma joue, et je ferme les yeux en priant pour qu'il fasse vite.

Quand je sens la chaleur sur ma peau, je me mets à hurler. Même après qu'il l'ait retiré, je sens encore la chaleur du fer sur ma joue. Il ne me l'avait encore jamais fait sur le visage.

- Tu ne veux pas arrêter de crier, me demande t-il. Tu me donnes mal à la tête.

Il me tire par le tshirt et me ramène dans ma chambre, où il me jette par terre. Ensuite, il s'approche de Phantom.

- Toi, si tu grognes encore une fois, je te tue de mes propres mains et je t'enterre dans le jardin.

Mon géniteur sort de la pièce, et j'éclate en sanglots. Je m'étale à même le sol, sur le ventre. J'ai mal. Tellement mal... Je ne sens même plus ma joue. Et je sais d'avance que je ne pourrais pas m'asseoir pendant un moment. Enfin, si, mais j'aurais mal.

Je me laisse pleurer, pendant que mon chien vient se coucher face à moi, en posant sa tête par terre, en face de la mienne.

Je le regarde pendant un moment. Mon père a dit qu'il s'en débarrasserait... Mais il est hors de question qu'il touche à un seul poil de mon chien. C'est décidé, demain matin, je pars.

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