MATTHIEU,
Dimanche 24 décembre, 15h00

On décore le sapin de Noël, en famille. Ça m'a fait bizarre quand Édith a dit ça, parce que je ne suis pas vraiment un des leurs, et j'ai l'impression de m'incruster.

Eden m'aide à mettre les décorations en bas du sapin, et j'avoue que c'est la première fois que j'en décore un depuis très longtemps. Ma mère adorait Noël, c'était sa fête préférée.

Malheureusement, depuis qu'elle n'est plus de ce monde, je ne vois plus cette fête de la même façon. Après tout, c'est le soir de Noël qu'elle a décidé de mettre fin à sa vie... A cause de moi, encore une fois. Elle n'a pas supporté la perte de ma sœur.

- Mais non, rouspète Eden, pas comme ça ! Regarde ce que tu as fais, tu as mis la guirlande de travers !

- Je... Oui, pardon...

Elle rigole, ce qui m'arrache un petit sourire. Depuis jeudi, je dois avouer que je suis un peu perdu. Maximilien ne m'adresse plus la parole, et il m'évite. C'est peut être à cause de la grosse bêtise qu'il a faite, ou alors à cause de... De moi, tout simplement.

J'ai été surpris quand il m'a fait un bisou sur la bouche, et je dois avouer que je ne sais pas trop ce que ça signifie. Dans mes souvenirs, mes parents s'embrassaient comme ça, mais c'est tout.

Je dois avouer que le fait qu'il se soit autant éloigné de moi, ça me fait mal. J'aimais vraiment sa présence, et puis, il était si gentil avec moi... C'était bien l'un des seuls à être comme ça. J'aimais bien quand il rentrait du lycée. Il me racontait ses journées en détails, il me disait tout ce qu'il avait fait avec ses amis. Mais depuis, il ne me regarde même plus. Il a dû se lasser de moi.

J'installe les dernières boules avec sa petite sœur, puis je l'aide à accrocher l'étoile en haut du sapin.

- On a fini, s'écrie t-elle. Merci Matthieu !

Je lui souris, et elle part discrètement voler un petit gâteau que sa mère est en train de préparer. Je rigole, avant de monter dans ma chambre. Je m'arrête devant celle du blond, et je me mords la lèvre en réfléchissant.

Je me décide finalement à y aller. Je toque et ouvre sa porte, et reste choqué par ce que je vois. Je ne sais pas pourquoi il s'est mis tout nu. Il ne fait pas si chaud que ça, après tout. Il est dos à moi et ne doit pas m'avoir entendu arrivé, car il regarde toujours son ordinateur, avec ses écouteurs dans les oreilles.

Je m'approche de lui et lui tapote l'épaule, ce qui le fait sursauter. Il ferme son ordinateur en bégayant quelque chose, et remet vite son pantalon. Il se retourne vers moi, et rougit encore plus.

- M-mais, crie t-il. On entre pas comme ça !

- J'ai toqué, mais tu ne m'as pas répondu... Tu faisais quoi ?

- Comme si tu ne le savais pas. Il soupire, avant de reprendre. Qu'est-ce que tu veux ?

- J-je voulais juste te parler. Tu m'évites.

- Non, pas du tout.

Il détourne les yeux, les joues toujours rouges. Je l'observe un moment, en le détaillant, et surtout en réfléchissant.

- Qu'est-ce que j'ai fais, je finis par demander.

- Hein ?

Il me regarde en fronçant les sourcils, et je baisse la tête.

- Qu'est-ce que j'ai fais de mal pour que tu m'évites comme ça ?

Ma voix déraille, tandis que mes yeux commencent à se mouiller. Zut, je ne voulais pas encore pleurer devant lui...

- Matthieu, je... Commence t-il. Je ne voulais pas te faire de peine...

Il soupire, et s'avance pour me prendre dans ses bras. Il me frotte doucement le dos, comme il l'a fait pour que je m'endorme la nuit où il a dormi avec moi.

Je serre son tshirt en pleurant, et il pose sa tête sur la mienne, tout en me serrant encore plus contre lui.

- Je suis désolé, Matthieu. J-je ne pensais pas que... Que ça te ferait cet effet là, je pensais que tu t'en foutais...

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MAXIMILIEN,
Dimanche 24 décembre, 15h30

Je le serre contre moi, en me mordant la lèvre inférieure. Je me sens tellement con. J'avais honte de l'avoir embrassé, et je l'ai évité le plus possible, en pensant qu'il allait m'en vouloir pour le baiser. Je n'aurais jamais pensé que ça l'affecterait autant !

- Je suis désolé Matthieu... Vraiment, je... J'avais honte et je n'ai pensé qu'à moi, comme d'habitude...

Il ne me répond pas, mais me repousse doucement. Il me regarde dans les yeux, les sourcils froncés, et j'essuie machinalement ses joues.

- Tu avais honte de m'avoir fait un bisou ?

- Un bisou sur la bouche, je lui réponds. Je t'ai embrassé, ça veut quand même dire quelque chose !

- Et ça veut dire quoi ?

Je le fixe des yeux, en essayant de voir s'il se fiche de moi ou pas. Mais je ne vois que de l'incompréhension dans son regard, et peut-être même une lueur de curiosité.

- Ça veut dire que je t'aime, Matthieu.

Il me cligne des yeux plusieurs fois, et ses joues virent lentement au rouge. Il se met sur la pointe des pieds, et pose ses lèvres sur les miennes.

Je lève les sourcils et manque de tomber en arrière, sous le choc. Je l'attrape par les hanches et réponds directement à son baiser. Nos lèvres se mouvent ensemble.

Malheureusement pour moi, il finit par s'éloigner pour reprendre son souffle.

- Moi aussi, commence t-il. Moi aussi, je t'aime.