❤ Chapitre 10

MAXIMILIEN,
Mercredi 20 décembre, 16h30

On est assit dans notre clairière avec les gars, mais j'ai un peu la tête ailleurs. Je ne peux pas m'empêcher de penser à Matthieu... Ça fait maintenant trois semaines qu'il vit chez nous, et on s'est beaucoup rapproché. On est énormément ensemble, et j'aime beaucoup cette proximité qu'on a développé.

- Max, m'appelle Sophiane.

Je cligne des yeux plusieurs fois, ce qui les fait rire.

- Quoi, je lui demande.

- Tu penses à qui comme ça ?

- J-je ne vois pas de quoi tu parles.

- Tu ne nous écoutes plus depuis un moment. Et en plus...

Il pointe du doigt mon jean, et je me mets à rougir fortement, en cachant mon entrejambe. Mes amis rigolent encore plus, tandis que je suis de plus en plus gêné.

- C'est bon, je réplique, y a rien de drôle. Ça arrive à tout le monde.

- Sauf que t'as toujours pas dit à qui tu pensais, continue mon ami. Qu'est-ce tu nous caches ?

- Mais rien !

- Aller, dis le nous ! Tu t'es trouvé une meuf, c'est ça ?

Je soupire, et roule des yeux. Il commence à devenir lourd.

- Laisse tomber, je finis par lui dire.

- Me dis pas que tu comptes me voler Shaïma !

- Pas du tout, c'est pas mon style.

- Ah ouais ? Et c'est quoi ton style ? Les mecs ?

Je lève les yeux au ciel. Il commence à vraiment m'agacer. Qu'est-ce que c'est que toutes ces questions ? Il ne va jamais s'arrêter, et me laisser tranquille ?

- Quoi, reprend Sophiane, t'es pédé ?

- Non.

- Aah, si ! J'suis sûr que si ! Ça expliquerait beaucoup de choses...

- De toute façon, qu'est-ce que ça peut te foutre ?

Il marque une pause, et me regarde fixement. Je vois son visage changer : il passe de l'étonnement à l'incompréhension.

- Je plaisantais... T'es vraiment comme ça ? T'es une pédale, une tafiole ?

Il se met à me regarder de plus en plus mal, et je vois bien que quelque chose à changer. On dirait que je le dégoûte... Et ça me met hors de moi. J'en ai marre d'avoir affaire à des homophobes toute la journée. Je me lève, énervé, et vais reprendre mon vélo.

- Max, m'appelle Kylian, attends, il plaisante ! Tu vas où ?

Je pars et rentre chez moi, en les laissant à la clairière.

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MATTHIEU,
Mercredi 20 décembre, 19h20

On est à table, Édith, ses enfants et moi. Son mari travaille à l'étranger et, par conséquent, il n'est pas souvent ici. En rentrant, elle m'a dit qu'elle avait deux bonnes nouvelles pour moi, mais qu'elle voulait me les dire ce soir, à table, quand on serait tous réuni.

Elle nous sert à tous des pâtes à la bolognaise, puis elle se racle la gorge pour s'éclaircir la voix.

- Bon, commence t-elle. D'abord, Matthieu, j'ai réussi à faire en sorte que tu puisses rester ici, et ce au moins jusqu'au procès de ton père.

Je lui souris. Je lui suis très reconnaissant pour tout ce qu'elle fait pour moi. Je crois que si j'avais été placé en famille d'accueil, je me serais senti vraiment mal. Surtout qu'en général, quand on part en famille d'accueil, on ne peut pas emmener d'animaux avec soi. Et je ne me vois pas partir quelque part sans Phantom.

- Et ensuite... Continue t-elle. Tu vas pouvoir aller à l'école ! Tu vas avoir toutes les vacances pour t'entraîner, et à la rentrée, tu passeras un test pour pouvoir rentrer au lycée. Si tu y arrives, tu iras dans celui des garçons.

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