Nous
J'ai envie de vous raconter mon histoire. Déjà parce que je suis une grande romantique, que j'ai toujours attendu LE grand amour. Celui qui ferait que je serais heureuse à tout jamais. Et ensuite, parce que j'ai toujours voulu croire au destin, et à toutes ces conneries. Oui, je sais, je parais bien utopiste, et optimiste à souhait, mais je suis en réalité beaucoup plus dark.
Alors commençons. J'ai eu une enfance normale, ou disons, qui rentrait plutôt dans la norme. Petite fille de parents riches, mariés depuis des années, et qui dégouline d'amour, vous voyez le tableau. J'ai une petite soeur, adore mais insupportable, vous voyez, le genre de petite soeur qui est rebelle par nature, mais qui, comme est la plus petite à toujours ce qu'elle veut, bah, c'est elle. Ensuite, il y a moi, la plus grande, surement la plus sage aussi. Qui a toujours bien marché à l'école, oui, je sais c'est pas bien, ça ne devrait pas être la première chose qui me vienne à l'esprit quand je parle de moi, pourtant, la société ne nous juge aux premiers abords que par ça. Et rien qu'à partir de cette phrase, je pourrais dévier pendant des heures, parler du fait qu'on nous affirme qu'on peut être soi même, mais que finalement on peut l'être mais pas trop, et qu'il faut quand même rester dans les normes sociales. Bref, là n'est pas le sujet. J'ai donc toujours bien marché à l'école, je suppose que je devais être discrète, et plus les années passaient, plus je me renfermée sur moi même, ça du être comme ça, ou un truc dans le genre. J'ai du apprendre à me construire par moi même, même si mes parents étaient présents, mais c'est pas le genre de présence qui fait que vous pouvez tout leur dire, c'est comme s'ils étaient là, et pourtant, le soir, vous vous retrouviez quand même seule face à vos pensées. Et c'est ce qui m'arrivait, et qui m'arrive toujours probablement. Je devais avoir 12/13 ans, quand j'ai vraiment commencé à me trouver, parce qu'au fond c'est fait pour ça, l'Adolescence, avec un grand a, j'insiste. On idéalise toujours l'adolescence, on dit que c'est la meilleure période de notre vie, qu'on est presque adulte, qu'on a pas encore toutes ces responsabilités à gérer, et pourtant, et pourtant.
Je me suis dit que j'allais raconter cette histoire rapidement, pourtant, ça fait déjà un petit moment que je zigzag et que je n'en vient pas au fait, notre rencontre. Je suppose que c'est une rencontre tout ce qu'il y a de plus normal : la salle d'attente d'une psychiatre. Bon ok, c'est pas classique comme rencontre, mais c'est la notre. Donc, ça devait faire 3 mois que je voyais cette psy, j'avais 14 ans, et j'étais donc en pleine "adolescence". Je vais pas trop développer ça non plus, parce que je vois pas trop l'intérêt, genre... Je suis stressée, anxieuse, pour un tas de trucs, je suis souvent dépressive, et j'ai des problèmes relatifs aux autres, j'aime pas les places trop remplies, je suis faite de contradictions. J'ai des phases, beaucoup de phases, certaines où je déteste tout le monde, et d'autres où je les adore, j'ai peur de la peur, de l'amour, de l'abandon, de tout ce qui peut faire peur et qui n'est pas explicable, j'ai pas peur des araignées par exemple. Bref, je m'étend trop... je suis compliqué, et je réfléchis trop, ce qui me fait souvent du mal et m'amène à me faire du mal. Donc je vais voir une psy, qui m'aide à démêlée tout ça, parce que parfois, souvent, mon cerveau va trop vite.
Notre rencontre, j'étais donc assise dans cette salle d'attente, je lisais radio silence, mon livre préféré, ça n'a aucun intérêt, mais je voulais le placer. Je lisais, elle est arrivée, on ne voyait pas la même psy, mais comme dans chaque cabinet de psychiatres, il y a plusieurs psychiatres, parfois dans la même salle d'attente, parfois non, bon la oui. C'était la premiere fois que je la voyais... effectivement, sinon ça ne saurait pas notre rencontre, bref. Elle avait l'air... intense, détruite mais forte, brisée mais magnifique. Je parlais de contradictions... en voilà le parfait exemple, elle était parfaitement imparfaite. Alors elle est rentrée dans cette salle d'attente, elle s'est assise, n'a pas sorti son téléphone ou quoi, elle a juste attendue, du coup je suis retournée dans mon livre. Mais j'ai continué de la regarder, d'un oeil furtif. Puis d'un coup, elle a cherché un truc dans son sac, a sorti un carnet, un crayon, et s'est mise à dessiner.
Vous le verrez par la suite mais elle adore dessiner, mais vraiment, elle dessine tout le temps, et tout. Elle a plein de carnets remplis de ses dessins, de ses pensées, des gens qu'elle aimait, des gens qu'elle aime, de moi. Mais ça, c'est arrivé après. Alors, ça, c'était notre première rencontre, mais on ne s'est pas parlé ce jour là, ni celui d'après, ni celui d'encore après. On avait toutes les deux rendez vous le jeudi soir à 18h, et au fur et à mesure, j'arriverais de plus en plus tôt, juste pour la voir, parce que elle aussi arrivait plus tôt.
Et un soir, après notre séance, elle était là, assise en plein milieu de la place devant le cabinet, avec son carnet, son sac à dos, son sweat trop grand, son jean trop large, son bonnet alors qu'on était en mai, et son sourire. Et moi, j'étais là, avec mon jean skinny, ma paire de docs usés, le haut trop grand de mon père et j'étais juste paumée. Littéralement paumée. Genre, c'était pas compliqué, je devais juste aller la voir, lui dire bonjour, je disais bonjour à des centaines de gens par jour, bon peut être pas à des centaines mais au moins des dizaines. Et pourtant là, j'étais paralysée, complètement paralysée... et elle m'avait déjà attendue, j'allais pas en plus encore une fois me défiler. J'avais aucune raison de me défiler. On s'était vu des dizaines de fois, toujours à la même heure, on avait passé des heures à juste se regarder, sans parler. Et là, après tout de temps, tout ce temps ou j'avais passé à réfléchir à comment l'aborder, lui dire bonjour, toutes ces pensées se sont juste effacées, et je me suis retrouvée seule face à elle. Alors j'ai pris mon courage a deux mains, c'est tellement bateau, et ringard.. mais c'est comme ça que ça s'est passé. Je me suis avancée, d'un pas probablement très peu sur de lui, et en vrai, je savais même pas si elle était lesbienne, ou bi, ou pan... je savais juste que c'était la plus jolie fille que j'avais vu, et que ça faisait des mois que je ne faisais que la regarder, sans oser lui parler.
Bon allez, recentrons... on s'est parlé, on a rit, beaucoup, on a parlé de tout, et de rien, on est aller prendre un café chez Starbucks, oui je sais, pas très original. Mais il était 19 heures 30, on avait 14 ans, et tout ce qui comptait, à cet instant, c'était nous... Après tout ce temps, juste à se regarder, sans même dirent un mot, ni même se fixer droit dans les yeux, je crois que ça nous a fait du bien. Au passage je savais toujours pas si elle aimait les filles, vous vous rendez compte de ça... Je la regardais, depuis des mois, je lui sourirais, depuis des mois, et je ne savais même pas si elle aimait les filles, je suis un clown. Bref, là n'est pas le sujet. On a échangé nos numéros. Je suis rentrée chez moi, et j'ai pas dormi de la nuit, j'étais trop obsédée, par son sourire, ses mimiques, ses lèvres. Et ce que c'est ce qu'on est censé ressentir quand on tombe amoureux ? Aucune idée, je savais juste que je mourrais d'envie de la revoir, alors que ça faisait à peine 3 heures que je l'avais quitté. AHH.
I become a 🥺 girl. Et pour être honnête, je l'étais probablement avant, mais je ne l'avais jamais ressenti à proprement parler, parce que honnêtement... love ??? Ewwww. Désolée pour ce passage en franglais... je recommencerais plus, même si je peux rien promettre.
J'ai pas grand chose d'autre à ajouter, je suis juste amoureuse, et je suppose que c'est ce qu'être amoureux est censé te faire, juste vouloir faire rien avec l'autre. Peut être, qui sait ? Tout ça pour dire qu'on a parlé tout le week-end, et le jour d'après, et celui d'après aussi... encore et encore, puis on s'est appelée, on s'est revues, d'abord parce qu'on avait toujours rendez vous chez nos psy, et ensuite parce qu'elle est venue me chercher au collège, et je suis aller la chercher la semaine suivante, et ainsi de suite. Je suppose que c'est aussi simple que ça, je suis tombée amoureuse, c'est mon premier amour, et ça ne va pas durer, ou peut être que si... on verra bien...
On est compliqué, on le sera toujours, on croit toujours qu'on ne mérite pas l'amour, qu'on est pas assez bien, qu'on est pas assez ci, ou pas assez ça, mais en réalité, si on veut quelqu'un (aro check), on trouvera quelqu'un de bien... parce qu'on le mérite, et parce que peu importe les épreuves que la vie nous réserve, on s'en sortira toujours, avec ou sans l'amour de notre vie à nos côtés.
BO : Girls — Girl in red
Bon voilà, c'est un one shot, je pense, je l'ai écrit en une fois, très peu retravaillé, voir pas du tout ... bref, j'espère que ça vous plaira, dites moi en commentaire (ou en message pv) ce que vous en pensez, ce que je peux retravailler mais j'ai essayé de faire quelque chose de léger parce que marre des trucs déprimants...
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