40- Sara
Aujourd'hui, on était samedi et j'avais invité Ulysse à dormir chez moi. Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit, trop excitée pour plonger dans les bras de Morphée. En réalité, je n'arrivais toujours pas à croire que je sortais avec ce garçon extraordinaire qu'était Ulysse.
J'attachai mes cheveux noirs en queue de cheval pour pouvoir me maquiller convenablement sans qu'ils ne me viennent dans la figure puis, posai une base de fond de teint pour cacher les imperfections de ma peau ainsi que mes cernes presque violettes. Enfin, j'appliquai du maquillage sur mes yeux, sur mes lèvres et sur mes joues. Je voulais vraiment être belle pour cette occasion.
J'avais la maison pour moi toute seule avec Ulysse donc, pour une fois, j'étais heureuse que mes parents soient absents.
Après avoir fini de me badigeonner la figure, je me détachai les cheveux et me les lissai avec mon fer.
Juste au moment où j'eu fini, j'entendis la sonnette de ma porte d'entrée retentir. Il était là. Mon cœur fit un énorme bond dans ma poitrine à cette pensée.
Je pris une grande respiration pour calmer les palpitations de mon organe vital et descendis pour accueillir Ulysse.
Avant d'ouvrir la porte, je me regardai une dernière fois dans le reflet du miroir du salon pour voir si je pouvais encore corriger quelques imperfections. Mais non, là, tel que je me voyais, j'étais plus belle que je ne l'avais jamais été.
Je souris à cette pensée et ouvris la porte pour accueillir Ulysse. Celui-ci était aussi sur son 31. Il portait un jean noir et une chemise blanche un peu trop grande pour lui. Je souris, attendrie.
— Aller, entre beau gosse.
Je vis son visage brûlé légèrement rougir mais il ne laissa rien paraître de sa gêne et joua le jeu :
— Merci d'enfin me reconnaître à ma juste valeur, princesse.
Puis, il passa devant moi pour entrer dans la maison. Mon cœur accéléra encore. Il sentait tellement bon…
Je refermai la porte et me tournai vers le jeune homme.
— Bienvenu chez moi !
Il haussa un sourcil.
— Je suis déjà venu ici je te rappelle. Au moins deux fois.
Je souris.
— Oui, mais tu n'es jamais venu ici en tant que mon petit copain !
À nouveau, je vis son visage atypique virer au rouge.
— Aller, viens, allons dans ma chambre !
Je pris sa main et le tirai dans les escaliers.
— Attends Sara, pas trop vite !
J'avais presque oublié qu'avec sa brûlure il avait encore du mal à monter des escaliers… Quelle horrible copine je faisait…
— Oups, désolée…
Je le lâchais et le laissai monter à son rythme.
Arrivée à la porte de ma chambre, je remarquai que Ulysse évitait mon regard. C'était sûrement à cause de ma gaffe des escaliers… Maintenant, il était gêné et pensait sûrement à sa blessure qui avait gâchée sa vie…
Je pris donc un ton que je voulais enjoué en ouvrant la porte de ma chambre :
— Et voilà mon palace !
Pour une fois, tout était rangé et rien ne traînait.
J'allai m'asseoir sur mon lit et un souvenir me revint en tête. Notre premier baiser. Ici même. Et qui s'était terminé sur une note horrible. Heureusement qu'on avait réussi à parler et à mettre les choses au clair !
Je tapotais le lit à mes côtés pour inviter Ulysse à s'asseoir. Il m'obéit de plus en plus silencieux.
Je décidai donc de prendre les choses en main et posai fougueusement mes lèvres sur les siennes.
Il eut un sursaut avant de me rendre mon baiser passionnément. Je plaquai mon corps contre le sien et je sentis son cœur battre la chamade à travers sa chemise.
J'écartai un peu mon visage du sien et le contemplai. Il avait la bouche entrouverte, ses pupilles étaient dilatées. Il était complètement à ma merci à cet instant. Cela m'excita encore plus.
Je pris alors les devants et m'assis à califourchon sur ses genoux pour qu'on soit encore plus à proximité. Je sentis son excitation contre ma cuisse. J'écrasai à nouveau mes lèvres sur les siennes et, cette fois-ci, nos langues se mélangèrent avec fougue.
J'allai déboutonner sa chemise mais la main de Ulysse me coupa dans mon élan.
Je reparti à l'attaque, prise par mon excitation.
Ulysse s'écarta alors vivement de moi, comme si j'étais en feu. J'écarquillai les yeux, étonnée de ce soudain rejet.
— Que… qu'est-ce qu'il se passe ?
Ulysse était réfugié à l'autre bout du lit. Il avait les larmes aux yeux. Je le rejoins, inquiète :
— Ulysse…
Je posais ma main sur sa joue brûlée. Il eut un mouvement de recul.
— Ulysse, parles moi… je… je peux essayer de comprendre…
Il secoua la tête.
— C'est juste que tu… tu es parfaite.
Je fronçai les sourcils.
— C'est faux Ulysse. Je suis loin d'être parfaite…
— Je vais te dire la vérité. Je… je n'arrive plus à reconnaître mon corps dans le miroir depuis mon accident. Il est… détruit, déformé, moche, immonde… J'ai déjà du mal à me regarder nu moi-même alors me montrer nu devant toi c'est… impossible.
Je sentis une boule se former dans ma gorge. J'avais tellement de la peine pour lui, il était si courageux…
Je posais ma tête sur son épaule avec douceur et murmurai :
— Je suis désolée d'avoir forcé comme ça… on le fera quand tu seras, pas avant. Je te le promets.
Je ne savais pas quoi dire d'autre. Mais je sentais bien que mes mots n'avaient pas été réconfortants pour le jeune homme. Il était encore tendu à l'extrême.
Je levai ma tête de son épaule. Il évita soigneusement mon regard et se mit à contempler ses mains.
— Ulysse…
Il me coupa en se levant précipitamment.
— Je ferais mieux d'y aller !
Je me levai à mon tour et lui attrapai le poignet.
— Non, reste ! Je… on peut juste rester tranquille et discuter de tout et de rien !
Il soupira, pas convaincu.
— Aller, viens ici !
Je le tirai vers le lit tellement fort qu'il se prit les pieds dans mon tapis et tomba la tête la première dans ma couette. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire même si je savais que Ulysse n'avait pas le cœur à rire.
Il se redressa, l'œil brillant :
— Eh, te moques pas !
— Sinon quoi ?
Il s'empara de mon oreiller et se jeta sur moi en poussant un hurlement de méchant dans les films. Je basculai sur le dos et Ulysse me monta littéralement dessus en me frappant avec le coussin.
J'aggripai l'autre oreiller et ripostai. Et cela parti en une grande bataille de coussins. En un rien de temps, le malaise fut oublié laissant place aux rires et à la joie.
Quand soudain, l'appel de ma mère retentit dans toute la maison :
— Sara ! On est rentré plus tôt !
Mon cœur rata un battement et j'échangeais un regard avec Ulysse.
Ça, ce n'était absolument pas prévu…
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top