4- Sara
J'entrai en classe en soupirant. Je n'avais dormi que une heure cette nuit. Depuis très longtemps maintenant, mon sommeil n'en faisait qu'à sa tête. Je n'arrivais pas à dormir la nuit et je rattrapai donc mon sommeil en cours.
Pourtant, j'aimais les cours, je trouvais ça intéressant. Mais les profs ne l'entendaient pas de cette oreille. Dès qu'ils me voyaient dormir, ils me collaient. C'était devenu une habitude de venir en cours le samedi matin pour quatre heures de colle...
Je m'assis à ma place tandis que le cours d'histoire commençait. Je sentais déjà le sommeil m'attraper. Le prof parlait avec sa voix monotone, ça agissait comme une berceuse sur moi.
Soudain, la porte de notre salle s'ouvrit a la volée et un garçon entra. Il avait la tête baissée vers le sol pour cacher son visage. Depuis vendredi dernier, il ne venait plus avec son écharpe. On était maintenant mardi et j'avais toujours du mal a m'habituer a son incroyable laideur. Comble du malheur, le prof d'histoire l'avait placé a côté de moi au début de l'année...
Ulysse s'avança donc vers moi, ses mains enfoncées profondément dans ses poches et sa tête tellement baissée que je me demandais s'il aurait pas un torticolis a la fin de la journée.
Le prof reprit son histoire tandis que Ulysse prenait place à mes côtés.
- Salut le laid.
- Salut. Toujours autant maquillé comme une salope ?
Je haussai les épaules. On avait prit l'habitude de se saluer comme ça depuis vendredi. J'étais heureuse qu'il ne l'ai pas mal prit la première fois. J'étais comme ça, kash. Si les gens n'aimaient pas ça, tant pis pour eux.
Et, pour le maquillage, il avait raison. J'en mettais des tonnes. C'était pour cacher mon immense fatigue aux yeux des autres. Mais, ça, je ne le dirais à personne.
Je commençais à dodeliner de la tête et, à chaque fois, je recevais un coup de coude dans les côtes de la part de Ulysse. Au moins, ça me tenait éveillé...
Le cours d'histoire se fini sans que je ne me sois endormi, un exploit !
Je sortais de la salle en secouant la tête pour me réveiller. À la sortie, toutes mes copines m'attendaient. Heureusement, on était ensemble dans la même classe, enfin pour la plupart. Même si je savais qu'elles restaient avec moi juste pour être populaire ça m'était égal. J'aimais bien leur compagnie.
On descendit dans la cour et l'une de mes amies, appelé Caroline, me demanda :
- Alors cette heure d'histoire à côté du monstre c'était comment ?
Je haussai les épaules en passant une main dans mes cheveux.
Malheureusement pour Ulysse, il se trouvais juste derrière nous au moment où mon amie m'avait posé cette question.
Il nous dépassa en courant dans les escaliers. Allait-il pleurer tout seul dans son coin ? Je m'en fichait. Ce n'était pas mon problème s'il était devenu moche.
Contre toute attente, il se retourna vers nous, un rictus fendant son visage déformé et monstrueux. Il leva un majeur majestueux à l'intention de mon amie Caroline et continua sa route.
Je pouffais en regardant la tête de Caro qui était restée bouche-bée face à la scène qui venait de se dérouler.
Nous sortons dans la cours. Je rigolais toujours en repensant à la scène qui s'était déroulé devant mes yeux. Ulysse était quand même un garçon étonnant !
- Hey, Sara.
Je grimaçais. Oh non... Tout le monde sauf lui... Valentin était beau, gentil, drôle... Mais tellement collant et chiant ! Il ne comprenait pas que je ne voulais pas de lui. Il ne comprenait pas le sens du mot ami.
Combien de fois déjà il avait déjà essayé de m'embrasser ? Je ne me rappelais même plus du compte...
- Salut Val...
Je lui fis tout de même la bise.
- Tu fais quoi ce weekend ?
Il fallait que je trouve une idée pour éviter qu'il ne m'invite a nouveau chez lui. Malheureusement pour moi, Caro prit les devant pour moi :
- Elle ne fait absolument rien ce weekend pas vrai les filles ?
Elle se tourna vers les autres filles de mon groupe et elles hochèrent toutes la tête pour confirmer ses dires. Je retins un grognement. Dès qu'il s'agissait de Valentin, elles s'alliaient toujours contre moi. Elles disaient que c'était le meilleur coup du lycée et qu'il serait sûrement couronné roi de la promo. Vu que chaque année c'était moi qui était nommé reine, il fallait que je trouve un bon roi, d'après leur dires.
Personnellement, je trouvais ça ridicule d'être nommé reine. Mais, évidemment, je ne leur avais jamais dis. Mais, cette année, j'avais décidé de ne même pas aller au bal de promo. J'avais décidé de laisser ma place de reine à d'autres. Mais je ne l'avais pas encore dit aux filles. J'avais un peu peur de leur réaction...
Valentin s'approcha dangereusement de moi et ses yeux louchèrent sur mon décolleté.
- Alors c'est réglé, je t'invite t'as pas le droit de refuser.
- Il va arriver quoi si je te dis non ?
- T'aimerais pas savoir...
Un sourire pervers s'afficha sur son visage. Je grimaçais à nouveau. Je priais pour que quelqu'un vienne me sauver de ce calvaire.
- Eh, la pouffiasse !
Je me retournais, reconnaissant cette voix mélodieuse. Peut-être la seule chose belle chez cette personne d'ailleurs...
Ulysse avançait vers moi, la tête baissée et les mains dans ses poches, comme à son habitude.
Il arriva à ma hauteur et leva la tête. Je vis du coin de l'oeil Valentin grimacer. Pourtant, il le connaissait. Il lui donnait des cours de maths tous les jeudis soir. Il ne s'était sans doute pas habituer à sa laideur, comme moi.
- Qu'est ce que tu veux le moche ?
- Pour l'exposé de svt...
Mince ! J'avais oublié ! La prof de svt nous avait mis ensemble lui et moi pour faire un exposé sur la photosynthèse... C'était avant qu'il enlève son écharpe...
- Et bien... Tu n'as qu'à venir chez moi ce weekend !
Voilà ! C'était ma porte de sortie ! J'étais sauver de cet abruti de Valentin ! Ulysse hocha la tête en jetant un regard amusé à Valentin. Comme s'il avait entendu toute notre discussion et qu'il était venu exprès pour me sauver...
Puis, il repartit. Je me retournais vers Valentin en haussant les épaules avec un sourire.
- Tant pis pour notre sortie. Le travail avant tout !
- J'arrive pas à croire que tu préfère faire un exposé avec ce moche plutôt que de sortir avec moi, le plus beau mec du lycée !
Je ricanai. Mais quel idiot.
Je pris la main de Caroline et l'emmenais aux toilettes. Il fallait que je me fasse une retouche de maquillage.
Les toilettes étaient encore assez propre. Mais a la fin de la semaine, c'était juste horrible. Ça me dégoutait de savoir qu'elles n'étaient nettoyé qu'une seule fois par semaine. Et les élèves ne faisaient aucun effort pour les garder propres...
Je posais ma trousse de maquillage sur le lavabo. Caroline fit de même. Je repassai un coup de fond de teint sur mon visage pour cacher mes cernes. J'allai mettre du mascara quand Jacinthe arriva dans les toilettes.
Elle nous fixa, moi et Caro. Celle-ci la remarqua et répliqua :
- Qu'est ce que tu regarde la tige ?
Je ne dis rien. Je vis Jacinthe se renfrognée.
- J'allais juste aux toilettes...
- Ouais, c'est ça ! Aller va retrouver ton copain le psychopathe et fou nous la paix. Franchement, tu fais peur !
La pauvre blonde ne dis rien et fit simplement demi-tour pour sortir des toilettes. Je me sentis mal pour elle. J'avais trouvé les mots de Caro vraiment méchant... Mais ça, je ne lui dirais jamais en face...
Je repris donc mon maquillage comme si rien ne s'était passé.
***
Le weekend arriva à grands pas. Ulysse avait prévu d'arriver vers 14h. Ça me laissai le temps de ranger ma chambre. Elle était sacrément en bordel...
Et ce n'était pas des produits de beauté qui traînaient de partout. C'était des mangas de tout genre, des feutres, des feuilles vierges, des feuilles rempli... Dès que je n'arrivais pas a dormir, je dessinai. C'était ma passion secrète que personne ne devait savoir.
Je fourrais tout dans les tiroirs déjà bien rempli de mon armoire. En espérant qu'on ai pas besoin de les ouvrir...
Je rangeai ensuite tous mes cahier dans mon bureau et posai mon ordinateur sur celui-ci en prenant bien soin de retirer tous les sites des animés que je regardais. En plus d'être fan de dessin, j'étais fan de mangas. Mon rêve c'était d'être mangaka. Mais ça, évidemment, personne ne le savait. Ça ruinerait sûrement ma réputation que j'ai eu tellement de mal à obtenir !
Après que ma chambre fut bien rangée, je me posais sur mon lit en soupirant. Je n'en pouvais plus. J'avais l'impression d'avoir courut un marathon. J'aurais bien dormi un peu mais dès que je fermai les yeux, ça me faisait l'effet rideau. J'avais peut-être un problème de paupières...
Je secouai la tête, trouvant mes pensées bien ridicule.
Soudain, je reçus un message. Je grimaçais. Un message de Valentin qui disait : "regarde cque tu rate poupée" avec une photo de lui qui suçait littéralement une glace esquimaux. Je plissai le nez, dégouté. Comment s'était possible d'enfoncer un si gros truc dans sa bouche sans déglutir. Immédiatement, une image obscène me vint en tête que j'essayais d'effacer en secouant la tête.
Mon téléphone sonna m'indiquant un deuxième message. Cette fois-ci, c'était Ulysse qui me disait qu'il était en bas de chez moi.
Je sortais de ma chambre et allai lui ouvrir la porte.
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