30- Baptiste
Le départ. La fin des vacances. C'était passé tellement vite pour une fois. C'était grâce à ma rencontre avec Léonie.
D'ailleurs, celle-ci était là, avec les autres membres de ma famille, pour me dire au revoir.
Je pris dans mes bras ma petit sœur qui me serra très fort. Elle me murmura à l'oreille :
- Tu vas me manquer grand frère...
Je souris, attendri. Je mis fin à notre étreinte lorsque Cookie le labrador me sauta dessus, manquant de me faire tomber à la renverse. Roxane s'exclama :
- Tu vas aussi manquer à Cookie ! Il veut te faire un câlin !
Je grimaçai :
- Très peu pour moi...
La petite fille leva les yeux au ciel et prit son chien dans ses bras pour le retenir de se jeter sur moi.
Je me tournai vers Grégory pour lui faire mes adieux. Il me fit un sourire sincère :
- Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans ta vie pour que tu te décoinces à ce point, mais c'est trop cool !
Il me serra dans ses bras avant que je n'ai le temps de lui répondre. Heureusement, parce que, même moi, je n'avais pas la réponse...
Greg me lâcha et je me tournai enfin vers Léonie. Celle-ci avait littéralement les larmes aux yeux, comme si je partais pour toujours et qu'elle ne me reverrait plus jamais. Je lui fis un sourire rassurant en déclarant :
- On se voit pour les vacances de Noël !
- C'est dans trop longtemps ! Tu vas trop me manquer Batman !
À son tour, elle me prit dans ses bras. Je l'entendis renifler. Était-elle réellement en train de pleurer ? Cela me mit du baume au cœur. Personne n'avait encore jamais pleurer pour moi, à part ma mère, mais ça ne comptait pas.
La jeune fille aux cheveux rose s'écarta de moi, la larme à l'œil.
Je fis la bise à Florence avant de me tourner vers la voiture dans laquelle m'attendait mon père depuis plus de cinq minutes. J'entrai dans l'habitacle en faisant un dernier signe de main à ma belle-famille et à Léo. Puis, mon père démarra et je les regardai petit à petit disparaitre dans le rétroviseur.
- Alors ? Content de tes vacances ?
Pour une fois, je ne lui mentis pas en disant :
- Oui ! Je suis content de vous avoir vu et d'avoir rencontré Léonie !
Mon père me fit un rapide clin d'œil avant de reporter son attention sur la route. Je levai les yeux au ciel et me sentis obligé de m'expliquer :
- Ce n'est pas ce que tu crois, Léo est juste une très bonne amie...
Mon père haussa ses épaules.
- Si tu le dis...
Son ton était bourré de sous-entendus mais je préférais ne rien répliquer.
La discussion s'arrêta là et je laissai mon regard se perdre dans le paysage qui défilait dehors en repensant aux vacances que je venais de passer.
***
- On est arrivé.
Je m'étais endormi. Il faisait nuit dehors. Il était 19h. Je m'étirai avant de sortir de la voiture à la suite de mon père. Celui-ci sortit mes bagages du coffre et se mit à fixer la maison de ma mère. Il hésitait à entrer, comme à chaque fois. Et, comme à chaque fois, il choisira sûrement de ne pas entrer pour, soit disant, ne pas déranger ma mère. Je connaissais la chanson, à force...
Soudain, la porte de la maison s'ouvrit laissant entrevoir la silhouette de ma mère. Elle sortit de la maison avec un grand sourire.
- Baptiste, mon chéri, tu revoilà enfin !
Elle jeta un coup d'œil à mon père. Et, à la surprise générale, son sourire s'agrandit.
- Stéphane ! Ça me plaisir de te voir ! Tu veux venir boire quelque chose ?
Je n'en revenais pas. Elle n'avait plus du tout l'air de le détester à cet instant. Comme si elle avait eu une illumination et qu'elle avait enfin décidé de tourner la page...
Mon père secoua la tête.
- Non, je ne pense pas... Je vais devoir retourner chez moi et le trajet est vraiment long...
- D'accord, pas de soucis ! Merci de m'avoir ramené mon fils en un seul morceau !
- Pas de quoi...
J'échangeai un regard avec mon père. Il avait l'air de penser la même chose que moi. Elle avait vraiment tourné la page ? Les vacances n'avaient pas été bénéfiques qu'à moi !
Mon père me prit dans ses bras en déposant un baiser sur mon front. Il murmura :
- On se voit pour les vacances de Noël alors...
Dans sa voix résonnait une certaine tristesse. Je me détachai de lui et lui fit un immense sourire :
- Avec joie !
Il m'ébouriffa les cheveux, les yeux brillants d'amour. Ma gorge se serra quand il entra dans sa voiture et commença à rouler. Je le regardai disparaitre au loin, le cœur lourd.
- Chéri, tu entres, il fait froid dehors...
Je hochai la tête et suivis ma mère à l'intérieur avec mes bagages.
J'allai les déposer dans ma chambre puis, revint dans le salon.
- Alors, ces vacances ?
- Elles étaient génial ! J'ai rencontré une fille...
Elle me coupa :
- Oh, tu as une copine ?
Je secouai la tête en levant les yeux au ciel :
- Non, c'est juste mon amie... Pourquoi tout le monde croit qu'on sort ensemble ?
- Je ne sais pas... C'est la première fois que tu me parles avec autant d'enjouement de quelqu'un que tu as rencontré... Alors, j'ai juste pensé que...
- Non, c'est un coup de cœur amical, c'est tout...
Voulant changer de sujet, je portai mon attention sur ma mère :
- Et toi alors ? Tes vacances sans moi ? C'était bien ? J'ai vu que tu as enfin tourné la page à propos de papa ! Il s'est passé quoi pour ça ?
Elle ouvrit la bouche mais la referma aussitôt, cherchant ses mots.
- Je... Je ne sais pas trop comment t'annoncer ça...
Je sentis le pire arriver. S'était-elle enrôlé dans une secte bizarre ? Puis, elle posa sa bombe :
- J'ai rencontré quelqu'un, moi aussi. Il s'appelle Christophe, il est pompier et il me fait sentir comme si j'étais une adolescente à nouveau.
Je me sentis tout de suite rassuré. C'était une réponse évidente en fin de compte. Je souris, véritablement heureux.
- Mais, c'est génial ! Comment vous vous êtes rencontré ?
Les yeux de ma mère brillaient d'une lueur que je n'avais plus vu depuis très longtemps. Elle était amoureuse à nouveau. Elle avait oublié mon père. Elle était tombé amoureuse à nouveau. Enfin.
- Je... J'ai un peu honte... En fait, j'ai laisser quelque cramer dans la cuisine ce qui a démarré un mini incendie... Je n'ai pas osé faire quoi que ce soit de peur d'aggraver mon cas alors j'ai appelé les pompiers... C'est lui qui est venu... On s'est tout de suite plu, tout les deux.
Elle avait littéralement des étoiles dans les yeux. Elle rajouta :
- En fait, j'aimerais beaucoup que tu le rencontre ! Il a une fille de ton âge, elle doit être au lycée, elle aussi !
Tout mon corps se crispa. Je savais bien qu'il allait y avoir une couille dans le pâté... Ma mère continua, ignorant le malaise qui commençait à monter en moi :
- D'ailleurs, je les ai invité à manger dimanche midi !
Je failli m'étouffer avec ma salive. On était vendredi soir, il ne me restait donc plus qu'un jour à vivre avant ma mort prématurée... Je fis un sourire faux :
- Génial, j'ai hâte d'y être...
Ma mère ne nota évidemment pas l'ironie de ma phrase. Elle se leva avec un grand sourire :
- Je suis si contente que tu prennes bien la nouvelle ! Viens, allons manger, je suis sûre que tu meurs de faim !
Et c'était vrai. Sur ce point là, ma mère me connaissait très bien...
***
Dimanche arriva bien vite. Mon estomac était noué. Pour une fois, je n'avais pas faim. J'étais stressé, j'allais rencontrer le fameux Christophe et sa fille et demain, c'était la rentrée... Tout était là pour me couper l'appétit...
Là, j'étais allongé dans mon lit et fixais le plafond blanc, le regard vide. J'attendais que le temps passe et que l'heure du repas arrive comme si j'attendais ma mise à mort.
Soudain, la voix de ma mère résonna dans le couloir :
- Chéri, ils sont là !
Ma gorge se transforma en un désert aride. C'était le moment. Je me levais, pris une grande inspiration et sortis de ma chambre. Pourvu que ce repas passe vite...
J'arrivai dans le salon à pas lents et pesants. Là, devant moi, un homme chauve avec une barbe bien garnie très grand et qui avait l'air très musclé. Il aurait pu être imposant et menaçant mais le sourire qui étirait ses lèvres et qui illuminait son visage le rendait vraiment chaleureux.
Je lui rendis son sourire, un peu plus à l'aise et allais lui serrer la main en me présentant :
- Baptiste.
- Enchanté, Baptiste. Moi, c'est Christophe !
C'est à cet instant que la porte d'entrée s'ouvrit.
Mon cœur rata un battement. Dans l'encadrement de la porte, se dessinait un visage que je ne connaissais que trop bien.
Des yeux vert brillants d'une lueur hautaine et des cheveux très lisses et teint en blond platine...
- Ah ! Voici ma fille, Caroline !
J'eus l'impression que le monde s'écroulait autour de moi. Non, ce n'était pas possible... Pas elle...
Caroline s'avança dans la pièce avec un grand sourire. Elle me mit une main sur l'épaule en disant :
- Je suis tellement contente que nos parents se soient trouvés !
Je vis une lueur de dégoût passer dans son regard vert. Elle faisait semblant. Je me sentis rassuré et je fis de même :
- Moi aussi ! Regarde les comme ils ont l'air heureux !
En effet, Christophe avait prit ma mère dans ses bras et la serrait très fort.
- Ouais, merveilleux.
- Baptiste, tu vas faire visiter la maison à Caroline ? me demanda ma mère, toujours emprisonnée dans les bras de son homme.
Je hochai la tête. Avais-je vraiment le choix ?
Je fis donc un signe de tête à Caroline pour qu'elle me suive. Je lui fis visiter notre petite maison et elle me suivit sans rien dire.
Enfin, je lui montrais ma chambre. À l'intérieur, elle ferma la porte précipitamment. Je fronçai les sourcils.
- On va enfin pouvoir parler, toi et moi...
Sa voix était menaçante. Un frisson me parcourut le dos. Je le sentais très mal...
- Je veux bien faire semblant de t'apprécier devant les parents mais, je te préviens, rien qu'en te regardant je suis dégoutée. Jamais je ne te considérerai comme mon frère !
Je ricanai.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Moi non plus. Je te déteste trop pour ça. Mais, moi aussi, je continuerai à faire semblant de t'apprécier... Pour ma mère. Elle a bien le droit à un peu de bonheur.
Elle hocha la tête.
- Très bien, on est sur la même longueur d'onde. Retournons au salon, être seule avec toi me répugne.
Aller, tiens, prends toi ça dans la gueule Baptiste !
Je ne dis rien mais j'aurais rêvé la remettre à sa place.
Je la suivis jusqu'au salon où le couple était en train de dresser la table.
Je fixai les deux tourtereaux. Ils avaient l'air tellement heureux ensemble... Je ne pouvais pas sacrifier ça juste parce que je n'aimais pas Caroline... Et la jeune fille blonde devait se dire exactement la même chose que moi...
Je soupirai en m'asseyant à table. Le repas fut servit et tout le monde mangea dans la joie et la bonne humeur.
Caroline jouait terriblement bien son rôle de petite fille à papa. Elle avait tellement prit l'habitude d'être fausse avec tout le monde que ça ne devait plus du tout être difficile pour elle... Ça faisait un peu pitié...
Les questions :
- Pensez-vous que la relation entre la mère de Baptiste et Christophe va durer ?
- Pensez-vous que Baptiste et Caroline vont finir par réellement s'entendre ou pensez-vous que ce sera la guerre entre eux pour toujours ?
J'ai aussi envie de savoir qui est votre personnage préféré ? Et celui que vous détestez ?
Bref, voilà, ce sera tout !
Je vous dis à la prochaine !
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