21- Valentin

Je m'ennuyais ferme depuis le début des vacances. Je passais mes journées sur mon téléphone, à trainer sur Youtube ou Instagram.

D'ailleurs, j'avais été très surpris de voir que Philippe m'avait demandé en ami il y a quelques jours. Mais je n'avais pas accepté sa demande. J'hésitais. Pourquoi avait-il eu envie de s'abonner à moi ?

Le souvenir de notre rencontre dans le parking du supermarché me revint en mémoire et mon cœur s'emballa malgré moi. On s'était regardé dans les yeux sans ciller, j'avais ressentis une sorte de connexion. Je rougis en y repensant.

Je secouai la tête et posai mes yeux sur l'écran de mon téléphone pour me changer les idées. Malheureusement, en allumant mon portable, je tombais directement sur le compte Instagram du garçon que je détestais et qui m'intriguait pourtant tant.

Encore une fois, mes yeux se posèrent sur la photo du jeune homme souriant. Et, encore une fois, mon cœur accélèra sa cadence.

Je serrai les dents en balançant mon téléphone dans mon lit. Je détestais tellement ce mec alors pourquoi me hantait il tant ?

- Valou !

Je sursautai. Avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, ma petite sœur entra dans ma chambre, assise dans son éternel fauteuil roulant.

Elle roula jusqu'à moi. J'étais assis à mon bureau.

- C'est quoi ce regard rêveur ? T'es amoureux ou quoi ?

Je failli m'étouffer avec ma salive.

- Oh ! J'ai vu juste ?

J'avais soudainement chaud. Je répondis, pour me justifier :

- N'importe quoi, je le déteste.

Charlotte écarquilla les yeux.

- C'est un garçon en plus !

- Hein !? Mais non ! Si c'est pour dire ce genre de conneries tu peux tout de suite sortir de ma chambre !

Ma petite sœur ricana en levant les mains en l'air.

- C'est bon, j'arrête j'arrête ! Mais t'as pas une photo de ce mec que tu détestes tant ?

Je levai les yeux au ciel et décidai d'obtempérer sinon, elle ne me laisserait jamais tranquille.

Je retournais chercher mon téléphone que j'avais jeté sur mon lit et l'allumai. Encore une fois, j'atterris tout de suite sur son compte. Je tendis le portable à ma sœur avec un soupire.

La petite fille contompla longuement l'écran où elle faisait défiler les trois photos du compte de Philippe.

Après un long moment, elle me rendit l'appareil avec un grand sourire.

- Il est vraiment pas mal ! Si j'avais été plus vieille il m'aurait sans doute plu ! Je comprendrais qu'il te plaise !

Elle n'avait pas fini de faire ce genre d'allusion...

- Dommage, il ne me plaît pas. Et puis, c'est un voyou, il ne t'aurait pas plu...

Elle haussa les épaules.

- J'aime beaucoup les Bad boys !

J'écarquillai les yeux.

- S'il te plaît, ne me fais pas le coup de sortir avec un salop toxique plus tard, je t'en prie, je m'inquiéterais beaucoup trop pour toi...

Elle éclata de rire.

Soudain, apparut sur mon écran une notification Instagram. J'avais reçu un dm de Sara. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.

Ma petite sœur remarqua ma réaction. Elle écarquilla ses yeux.

- C'est qui Sara ?

- C'est... C'est juste un fille...

- C'est pas vrai... Tu joues sur les deux bords en même temps !

Je rougis malgré moi. Charlotte ne sembla pas le remarquer car elle ne rajouta rien, pour une fois.

- Au fait, pourquoi t'es là ?

- Quoi ? Une sœur ne pourrait pas rendre visite à son grand frère adoré sans raison ?

Je levai les yeux au ciel. Elle sourit avant d'avouer :

- Non, en vrai j'avais juste besoin de ton chargeur d'ordinateur, je ne sais pas où j'ai mis le mien et j'ai la flemme de chercher...

Je soupirai. Ma sœur avait un don particulier pour perdre ses affaires. Et pour venir me taxer les miennes ensuite, évidemment...

Je débranchai donc mon ordinateur et tendis le chargeur à ma petite sœur qui me fixait avec des yeux ronds.

Elle le prit et fit demi-tour avec son fauteuil. Elle avait prit l'habitude de le contrôler maintenant... Au début, ça avait été l'enfer...

Avant de sortir de ma chambre, elle retourna sa tête vers moi en disant :

- Je n'arrive toujours pas à croire que tu dragues deux personnes en même temps !

Je m'emparai d'un oreiller et lui envoyais à la figure. Je la ratai de peu car elle avait réussi à fermer la porte à temps. Je l'entendis ricaner derrière ma porte avant de rouler plus loin dans le couloir.

Je secouai la tête avec un petit sourire et m'assis sur mon lit en soupirant. Je m'emparai à nouveau de mon téléphone et ouvrai le dm de Sara.

De Sara_jl :

Coucou Val ! Pour ma soirée, je pensais que tu pourrais venir en avance pour m'aider à tout préparer ! Tu es d'accord ?

J'écarquillai les yeux. Sara et moi, seuls chez elle pendant une durée indéterminée ?! Comment refuser une offre pareille ?

Moi :

Avec plaisir, ma belle Sara !

Tout de suite, j'eus sa réponse et je grimaçais.

De Sara_jl :

Ne t'imagines rien, il y aura aussi Ulysse.

Je serrai les dents. Ulysse, toujours Ulysse... Elle n'avait plus que ce nom là à la bouche... Je ne faisais pas le poids...

Moi :

Je ne me faisais aucune illusion...

Gros mensonge de ma part... J'avais soudainement beaucoup moins envie d'aller à cette maudite soirée...

Comme par automatisme, je retournais sur le compte de Philippe. Sans le vouloir, je cliquai sur le bouton "s'abonner en retour".

J'écarquillai les yeux. Qu'avais-je fais ?! Je ne pouvais pas revenir en arrière... Il avait sûrement déjà eu la notification de mon abonnement...

Comme pour confirmer mes pensées, je reçu une notification signifiant que "Flip(er le_🐬)" avait aimé l'une de mes photos. Je serrai les dents, le cœur battant étrangement vite.

La discussion que je venais d'avoir avec ma sœur me revint en mémoire et je rougis instantanément.

Je secouai la tête avec rage et balançai à nouveau mon téléphone dans mon lit. Malheureusement, celui-ci rebondis et alla s'écraser sur le sol de ma chambre dans un bruit sonore.

Je me précipitai pour le ramasser, oubliant presque ma cheville cassée.

Avec horreur, je remarquai que l'écran était fissuré de toute part. J'appuyais sur le bouton pour l'allumer. Bonne nouvelle, il s'allumait toujours. Je passais mon doigts sur l'écran pour mettre le code. Cela marchait encore. Mais, manque de chance, je me coupais à cause du verre fissuré de l'écran.

Je grimaçais. Je n'avais vraiment pas de chance aujourd'hui !

Je posai donc mon téléphone délicatement sur mon lit, la haine au cœur. Tout ça, c'était de la faute à Philippe. S'il ne s'était pas abonné à moi, je n'aurais pas réagis comme ça et donc pas cassé mon téléphone !

Ce mec me portait vraiment la poisse !

Et ces vacances étaient vraiment pourries !

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