16- Sara
Je sursautai au son du réveil. Déjà ?!
Je m'emparai de mon téléphone et éteignis l'incessante sonnerie. Je me recouchais en soupirant. Il était 7h30, je m'étais couché il y a deux heures...
Je fixai le plafond blanc de ma chambre. Mon cœur se mit à battre plus vite. On était vendredi et je m'étais porté volontaire pour parler ce soir. Ça me stressait déjà rien que d'y penser...
Je pris une grande bouffée d'air et me levais. Je devais me préparer avant l'arrivée du bus.
Je me dirigeais vers ma grande armoire à vêtements. Une chose sur laquelle je ne mentais pas, c'était que j'adorais les vêtements, bien m'habiller, avoir du style. Du coup j'avais pleins d'habits. Et, aujourd'hui, je n'avais pas la foie de choisir une tenue décente. Je pris donc un jean slim noir et mon gros sweat noir.
J'allais ensuite dans ma salle de bain, pris une douche, m'habillai, me brossai les cheveux.
J'allais prendre mon petit déjeuner dans la cuisine. Il n'y avait personne. Mes parents avaient du partir plus tôt au travail...
Mon repas fini, je retournai dans la salle de bain pour me brosser les dents.
Puis, ce fut l'heure de me maquiller. Je devais effacer toute trace de fatigue sur mon visage. Je pris mon fond de teint et en étalai sur ma figure. Ensuite, je m'occupais de mes yeux avec du mascara, de l'higt lyner, de l'anti-cernes. Enfin, je pris mon rouge à lèvres rouge pétant et en badigeonnait sur mes lèvres. Voilà, j'étais toute belle !
Je regardai l'heure. 8h20 ! J'étais dans les temps !
Je dévalai les marches et sortis de chez moi, mon sac sur le dos. J'arrivai à l'arrêt de bus presque en même que le bus.
J'allais m'installer à une place libre dans le fond et enfonçai mes écouteurs dans mes oreilles. Je mis une playlist "musique pour dormir" et je fermais les yeux, bercé par le grondement du moteur du bus qui suivait sa route.
Évidemment, je m'étais endormi et je ne vis pas le temps passer. Le bus arriva au lycée au bout de ce qui me parut une petite minute.
Je grognai en me frottant les yeux. Je descendis du bus, la tête dans les vappes.
À peine descendu du bus, quelqu'un me sauta dessus. Je manquait de tomber.
- Eh, attention !
Je me retournais pour voir qui avait osé m'agresser de la sorte. Je vis avec surprise Caroline qui me souriait. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle venait me parler.
- Qu'est-ce que tu veux Caroline ?
Elle passa sa main dans ses cheveux colorés en blond platine.
- J'ai entendu une rumeur comme quoi tu faisais une fête pendant les vacances.
- Oui, et ?
Elle fit les gros yeux.
- Et tu n'y invites même pas ta meilleure amie ?
J'écarquillai les yeux, sans vraiment comprendre.
- Ben... Je croyais que tu me faisais la gueule...
Elle ricana d'un rire strident et qui sonnait étrangement faux.
- Mais d'où tu sors une idée pareil ? Pourquoi je te ferais la gueule ?
Elle posa une main sur mon épaule.
- Ben je croyais que tu n'aimais pas que je traine avec Ulysse...
Son sourire faux s'agrandit encore plus et elle enleva vivement sa main de mon épaule.
- Mais non voyons ! Tu peux fréquenter qui tu veux ! Tant que je reste ta meilleure amie et que tu m'invites toujours à tes soirées dans ton immense maison bien sûr !
Je fis donc ce que je savais si bien faire. Tout comme Caro, je me mis à sourire alors que je n'en avais pas du tout envie. Je posais à mon tour une main sur son épaule.
- Ah ! J'ai eu peur que tu me fasses la tête pour toujours ! Bien sûre que tu es invité à ma soirée !
Elle me prit dans ses bras en disant :
- Je suis si contente qu'on soit à nouveau amie !
- Moi aussi !
Elle me lâcha et partit rejoindre les autres filles de notre groupe, sûrement pour leur annoncer la bonne nouvelle, qu'elles étaient toutes invitées à ma super soirée.
Je grimaçais, regrettant déjà de les avoir invité. J'étais vraiment dégouté par tant d'hypocrisie. Je n'aurais pas dû rentrer dans son jeu, j'aurais dû juste lui dire que notre amitié s'était fini le jour où elle avait critiqué Ulysse... Mais j'étais trop gentille.
Je soupirai en me dirigeant vers l'entrée du lycée où attendait Baptiste, tout seul. Je n'avais jamais vraiment eu de discussion avec lui mais je savais qu'il était sympa. En tout cas, il aimait mon sourire !
Quand il me vit, il me fit un sourire timide et détourna les yeux.
- Ça va ?
Il releva ses yeux vert vers moi, sûrement étonné que je lui adresse la parole hors de nos séances de vendredi soir.
- Euh... Ben... Oui... Et toi ?
- Un peu fatiguée mais ça va !
Je cru qu'il y allait avoir un blanc mais, à ma grande surprise, le roux reprit la parole :
- Tu es souvent fatiguée toi non ?
J'écarquillai les yeux. Comment avait-il pu deviner ?
Comme si il avait lu dans mes pensées, il répondit :
- J'ai remarqué que tu bailles souvent, et puis, cette tonne de maquillage c'est bien pour cacher quelque chose non ?
Une boule se forma dans ma gorge. Si Baptiste l'avait deviné qui d'autre aurais pu aussi le voir ? Tout le monde ?
La panique serra mon cœur. Mes mains se mirent à trembler sans que je puisse les contrôler.
Baptiste posa sa main boudinée, rassurante, sur mon épaule.
- Ne t'inquiètes pas. Je suis quelqu'un de très observateur.
Je lui jetai un coup d'œil. Il me regardait, les yeux rempli de bienveillance, un sourire rassurant figé sur les lèvres.
Et là, je sus que je pouvais faire confiance à ce gars. Qu'il n'avait rien de malveillant, au contraire.
Je soupirai :
- Disons que j'ai du mal avec le concept du sommeil... J'ai beau essayer de m'endormir, je n'y arrive pas... Ou alors je fais d'horribles cauchemars... Bref, du coup la nuit, je dessine.
Il hocha la tête, sans rien dire. Je ne savais même pas pourquoi je venais de me confier à lui, un gars que je connaissais à peine.
Soudain, les grilles du lycée s'ouvrirent. J'entrai a l'intérieur aux côtés de Baptiste. J'entendis des chuchotements derrière moi.
Je me retournais, Caroline était en train de me fixer avec un regard empli de jugement en parlant doucement avec les autres filles qui étaient sensées être mes amies.
Quand elle me vit la regarder, son visage changea du tout au tout. Elle me fit un grand sourire. Je lui rendis sourire en me mettant un claque intérieur. Pourquoi j'étais si hypocrite ? Pourquoi Caroline était si hypocrite ? On aurait pu se dire nos quatres vérités et ne plus trainer ensemble, ça aurait été mieux pour nous deux. Je levais les yeux au ciel. On agissait comme des gamines, un jour la bombe explosera et on se crachera tout a la gueule. Ce jour là, je souffrirais et ce sera bien fait pour moi.
Je quittais Baptiste pour me rendre à ma propre salle de cours.
Là-bas, Ulysse attendait déjà. Mon cœur se mit à battre la chamade à la vue du jeune homme au visage atypique.
Je me postais devant lui mais le garçon ne semblait pas avoir remarqué ma présence. Il était obnubilé par une tache rouge sur le sol.
J'en profitais qu'il ne me remarque pas pour le contempler librement.
Le côté gauche de son visage montrait qu'il avait été un très beau garçon, des cheveux brun en bataille et des yeux noisette brillants de malice. Il aurait ressemblé à tout les gars populaires qui se tapaient plus de fille.
Le côté droit ressemblait plus à de la bouillie qu'à autre chose. Sa peau était toute brûlée, son œil était beaucoup plus foncé que l'autre et il y avait des trous dans son cuire chevelu.
- Tu veux ma photo peut-être ?
Mon cœur rata un battement. Sa voix était tellement belle et mélodieuse...
Je souris en tendant la main :
- Oui, pourquoi pas ?
Il secoua la tête en ricanant et s'avança pour me faire la bise.
- Comment ça va ?
Je haussai les épaules :
- Comme d'hab, et toi ?
- Comme d'hab.
Je souris. Mes yeux se tournèrent à nouveau vers son visage si étrange, comme des papillons de nuit attirés par la lumière. Il soupira en se mettant dos à moi.
- Arrête de me fixer comme ça. Ça me met mal à l'aise.
- Désolée... C'est plus fort que moi... Hum...
Il fallait que je change de sujet. L'atmosphère devenait trop pesante.
- Tu... Tu étais dans ce lycée avant ? Il me semble ne t'avoir jamais vu...
Il retourna son visage vers moi.
- Pourtant, en seconde, j'étais bien là.
J'ouvris la bouche pour exprimer mon étonnement mais je n'eu pas le temps. Caroline s'était posté devant moi avec un grand sourire.
Elle me prit ensuite par le bras et m'entraîna a la fin du rang d'élèves. Je me laissais faire, trop étonné par ce geste.
Peu de temps après, la prof arriva et nous fit entrer en classe. Caroline me prit par la main et me força à m'asseoir à côté d'elle avec un beau sourire. Je ne pouvais pas résister à ce sourire, je ne pouvais pas résister à la popularité...
Je jetai un petit coup d'œil vers Ulysse qui s'était assit tout seul au deuxième rang.
Soudain, il tourna sa tête vers moi, ses beaux yeux noisettes rempli de jugement. Mon cœur se serra quand il reporta son attention sur la prof.
Je l'avais déçu.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top