❦ 6- Chute ❦
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Chapitre 6:
Une fois que le masque tombe, tout est détruit.
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MARINETTE
Je voulais simplement bien faire, juste agir avec justice, mais je me laissais déborder par la peur de revoir Adrien, cette crainte enfouie qui me poussait à me protéger à tout prix.
Mon corps, maladroit et hésitant, tentait de suivre les mouvements de danse de Luka, tandis que mon esprit s'accrochait désespérément au présent.
Chaque pas me rapprochait de l'instant, mais au fond, mon cœur devenait plus lourd à mesure que les secondes s'écoulaient.
Luka, sentant probablement mon trouble, se pencha à mon oreille. Sa main se posa doucement sur ma hanche, et un frisson intense me parcourut de la tête aux pieds, brûlant et incontrôlable.
— Quelque chose te tracasse ? me murmura-t-il d'une voix douce et suave, essayant de se faire entendre par-dessus la musique forte qui résonnait autour de nous.
— Non, ça va b... balbutiai-je, avant que Luka ne soit violemment arraché à moi.
Je me retournai d'un coup, paniquée. Nathaniel se tenait là, surgissant de nulle part, le regard sombre, les yeux rougis par la colère, et sa mâchoire crispée, trahissant un torrent d'émotions.
Son visage, d'ordinaire si tendre et chaleureux, était maintenant défiguré par la rage. J'eus à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait que les coups fusaient déjà.
— T'approche pas d'elle, espèce de connard ! hurla Nathaniel, bousculant Luka avec une violence que je ne lui connaissais pas.
— Hé, doucement ! On ne faisait rien de mal ! répliqua Luka en levant les mains, cherchant à apaiser la situation, mais visiblement surpris par l'agression soudaine.
— Ne la touche pas ! Je te l'interdis, tu m'entends ? cracha Nathaniel, sa voix pleine de haine, ses gestes incontrôlables.
— Stop ! C'est mon frère, ce "connard", je te signale ! intervint Juleka d'une voix glaciale, fusillant Nathaniel du regard.
Un silence pesant s'installa quelques secondes. Mon cœur battait à tout rompre, partagé entre l'incompréhension et la peur.
Tout semblait s'effondrer autour de moi, et je me sentais incapable de reprendre le contrôle de la situation.
Voir mon amie encore blessée par son accident, prendre son courage à deux mains pour défendre son frère, fit bondir mon cœur.
Elle était timide, habituellement, mais pour ceux qu'elle aimait, Juleka n'avait jamais hésité à lutter.
J'avais tant admiré son audace, tant envié cette force qui résidait dans son cœur que cela me força à réagir pour la première fois.
Je posai une main froide sur le bras de Nathaniel en m'approchant de lui et lui dis droit dans les yeux, nos visages désormais proches :
— C'est un ami, Nath. Tu n'as pas besoin de t'énerver, il n'a rien fait de mal. Allons nous asseoir, tu veux bien ?
Il me jugea du regard, puis ses traits se détendirent, et il me prit aussitôt fort dans ses bras.
— J'ai cru que tu étais en danger..., murmura-t-il à mon oreille, sa voix tremblante de soulagement.
Doucement, je glissai mon visage dans le creux de son cou, laissant mes mains caresser lentement son dos pour l'apaiser.
Nathaniel s'inquiétait toujours pour moi, veillant sur mon bien-être avec une dévotion que je ne pouvais que respecter.
Il avait cette façon maladroite d'agir, mais jamais je ne lui en voulais pour cela. Il était une bonne personne, avec un cœur sincère.
— Luka est gentil, Nathaniel. Ne t'en fais pas pour lui. Il est juste venu pour veiller sur Juleka après son accident. S'il te plaît, excuse-toi. Il ne méritait pas ce qui lui est arrivé simplement parce qu'il m'a proposé de danser, en voyant que j'étais un peu triste, lui dis-je calmement, espérant dissiper sa culpabilité.
— D'accord. Je vais m'excuser, Mari. Pardonne-moi..., répondit-il, ses mots emplis de remords.
— Tout est pardonné, mais ce n'est pas à moi que tu dois t'adresser, Nathaniel, rétorquai-je doucement, avant de reculer légèrement pour lui sourire et caresser tendrement sa joue, lui montrant ainsi que je n'étais ni en colère ni blessée par son comportement.
Mon cœur, pourtant, pesait lourd, mais pas à cause de Nathaniel. Il s'agissait d'un autre homme, loin d'ici, un homme qui, désormais, ne pensait plus à moi. Adrien avait refait sa vie, avec une personne qui, je l'espérais, l'aimerait mieux que je ne l'avais jamais fait.
Avec le recul, et cette amère lucidité qui s'imposait à moi, je réalisais que je n'aurais jamais pu rendre Adrien heureux comme il l'aurait mérité. Ce n'était pas faute de l'avoir aimé profondément, mais l'amour seul ne suffisait pas.
Quant à Nathaniel, en plongeant mes yeux dans les siens, d'un bleu azur encadré par un rouge empreint de fatigue et de peine, je savais que nous avions peut-être une chance de trouver quelque chose ensemble. L'amour, je le croyais, finirait par venir.
Peut-être pas celui que j'avais connu, mais un amour apaisé, doux, et suffisant pour nous combler tous les deux.
Rien, à présent, ne pourrait me rendre plus malheureuse que mon histoire passée avec Adrien.
Comment un garçon qui se pliait en quatre depuis des années pour me rendre heureuse et épanouie pourrait-il me blesser aussi fort qu'un homme que j'avais refusé d'arrêter d'aimer au péril de ma vie ?
Nathaniel finit par pencher légèrement son visage près du mien, et lentement, alors que je prenais conscience que tous les regards étaient rivés sur nous et que les lumières se tamisaient pour renforcer l'intimité, nous nous apprêtions à prendre un nouveau chemin.
Mais soudain, une voix stridente percuta la musique, attirant immédiatement tous les regards vers la sortie.
— Le feu ! Il y a le feu ! hurla Alix, sa voix résonnant au-dessus du chaos.
— Quoi ?! s'exclama Alya, les yeux écarquillés, scrutant la scène.
— Sortez tous vite ! continua Alix, affolée.
La foule, en proie à une panique frénétique, se rua vers les sorties sans la moindre considération pour les autres.
Nombreux étaient ceux, sous l'emprise de l'alcool, qui ne cherchaient qu'à fuir à tout prix, se bousculant et piétinant les uns les autres dans leur élan vers la sécurité.
Le détecteur de fumée se mit à hurler, des jets d'eau nous assaillirent, et les cris de terreur remplacèrent les pulsations de la musique.
Nathaniel agrippa ma main avec force, et je pris celle d'Alya, déterminée à ne pas la perdre dans ce tourbillon de panique.
La sortie était proche, mais la cohue ralentissait notre progression.
Lorsque nous atteignîmes enfin l'extérieur, je ressentis une douleur aiguë dans mon pied gauche, écrasé sous les coups de la foule. Bien que la douleur fût intense, elle s'estompa rapidement lorsque je levai les yeux pour m'assurer que tout le monde était bien sorti.
En scrutant les environs, mon regard se posa sur une silhouette isolée à plusieurs mètres, adossée à un mur, avec une veste noire enroulée sur un bras courbé.
Sa chemise blanche, impeccablement repassée, et son pantalon parfaitement ajusté me frappèrent par leur élégance. Il semblait tellement hors de place ici, trop raffiné pour cet endroit, et je m'étonnai de ne l'avoir jamais remarqué auparavant.
Son allure sûre de lui captiva mon attention pendant plusieurs secondes, mais l'obscurité rendait son visage indéchiffrable.
Une femme le rejoignit dans l'ombre, et je les vis discuter avant de se diriger ensemble vers une ruelle sombre. Tandis que la sirène des pompiers se faisait entendre derrière moi, ils s'évanouirent dans l'obscurité, me laissant avec un sentiment de mystère et d'inquiétude.
Je frissonnais légèrement en sentant l'air frais m'envelopper. Soudain, un tissu chaud venait se poser sur mes épaules, me surprenant.
— Le temps s'est rafraîchi, me soufflait une voix douce à l'oreille.
Je levais les yeux et croisais le regard de Nathaniel. Il venait de retirer sa veste en cuir pour la poser sur moi. Mon cœur faisait un petit bond dans ma poitrine.
— Tu vas bien ? lui demandais-je, encore un peu déboussolée par tout ce qui venait de se passer.
Mon esprit tentait de rattraper la situation, mais la foule qui nous entourait me rappelait que tout cela était bien réel.
Il y avait vraiment eu un incendie, et nous étions tous là, dehors, en sécurité... mais choqués.
— Oui, ne t'inquiète pas pour moi, répondait-il avec un sourire rassurant. Tout le monde était sorti, nous étions hors de danger.
Je soufflais un peu, mais Alya, qui se tenait juste en face de moi, attirait mon attention avec un long soupir.
— Franchement, quelle dinguerie, cette soirée ! s'exclamait-elle en fixant le bâtiment qui fumait encore dans la nuit.
Elle avait les bras croisés, son téléphone en main, toujours prête à capturer chaque instant, même si là, elle semblait surtout préoccupée. Ses yeux se tournaient vers moi, un sourire légèrement taquin se dessinant sur ses lèvres.
Elle savait bien que cette soirée n'avait pas du tout tourné comme je l'imaginais.
Nathaniel annonçait qu'il allait voir les autres pour qu'on trouve un nouveau lieu où passer la fin de la soirée. Il voulait aussi en savoir plus sur ce qui allait arriver au bar.
Moi, je ne pouvais m'empêcher de repenser à l'incendie. Le bar n'avait même pas d'espace fumeur, alors comment le feu avait-il pu se déclencher ?
À cette heure-là, les cuisines étaient censées être fermées...
Non, il y avait quelque chose qui clochait.
— Sauvées par le gong, hein ? lançait Alya en me fixant malicieusement, un sourire en coin.
Je la regardais, intriguée par ses paroles.
— Tu sais ce qu'il s'est passé ? lui demandais-je, les sourcils froncés, cherchant des réponses.
Elle secouait lentement la tête, puis haussait les épaules en se plaçant à ma droite, les yeux fixés devant elle.
— Non, pas vraiment. Mais on dirait bien que les plans de ce soir ont été repoussés à plus tard. C'est un signe, ajoutait-elle, d'une voix calme mais lointaine.
Un signe ?
— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? répliquais-je, encore plus confuse.
— Écoute, je ne suis pas du genre superstitieuse, mais les chances qu'un incendie se déclare pile ce soir sont minces. Aussi rares qu'un tsunami à Paris. Alors, je me dis que peut-être... ce n'était pas censé se passer comme ça, expliquait-elle, le regard toujours rivé sur le bâtiment en flammes, une étrange conviction dans ses yeux.
Je suivais son regard. Les flammes commençaient à se répandre, illuminant la nuit d'une lueur inquiétante.
Autour de nous, les visages stupéfaits et attristés des gens se reflétaient dans les éclats du feu.
Puis, je l'apercevais. Gile, le barman et propriétaire du bar, se tenait un peu plus loin. Ses yeux, rougis par les larmes, étaient fixés sur son établissement en proie aux flammes.
Mon cœur se serrait en le voyant ainsi. Ce bar, c'était bien plus qu'un simple lieu pour lui.
Il avait bâti chaque mur, chaque recoin de cet endroit, y mettant tout son cœur, toute son énergie.
C'était son rêve, devenu un lieu reconnu et aimé en dix ans, sans jamais connaître le moindre incident.
Mais ce soir, malgré toutes les précautions, la tragédie frappait.
Mes yeux s'embuaient en voyant cet homme fort, qui avait toujours été si souriant et généreux avec ses clients, s'effondrer à genoux.
Sa voix, brisée par la douleur, s'élevait dans la nuit alors qu'il hurlait sa peine, dévasté par la perte de ce qu'il avait de plus précieux.
— Non ! NON ! Arrêtez, je vous en supplie ! Tout, mais pas ça, pitié ! hurla-t-il, sa voix brisée par des sanglots incontrôlables.
Kim et Ivan se penchaient pour essayer de le relever, murmurant des mots d'apaisement, mais rien n'y faisait. L'homme était inconsolable, effondré, anéanti.
Pour ma part, je restais immobile, incapable d'intervenir. Je refusais de laisser mes pensées dériver vers ce que cet endroit représentait pour lui.
Car si je le faisais, je savais que moi aussi, je m'effondrerais à ses côtés.
— C'est tellement triste, soufflait Alya, les yeux posés sur Gile.
Je pinçais les lèvres, jetant un regard furtif vers cet homme brisé. La tristesse pesait lourd dans l'air. Mais alors que je me perdais dans ces pensées, mon sac se mit à vibrer.
D'un geste mécanique, je l'ouvrais pour en sortir mon téléphone, qui affichait un message d'un numéro inconnu.
Numéro inconnu : Tu es mienne, ne l'oublie jamais, princesse. Car moi, je n'ai jamais pu m'y résoudre.
Mon cœur s'arrêta net, ratant un battement. Mes doigts, pris de panique, laissèrent échapper le téléphone, qui s'écrasa lourdement sur le sol.
L'écran se fissura sous l'impact, attirant immédiatement l'attention d'Alya. Elle se pencha pour ramasser le portable, et en se redressant, elle jeta un œil sur le message, ses sourcils se fronçant de suspicion.
— C'est quoi, ce bordel... murmura-t-elle, avant de lever les yeux vers moi.
Nos regards se croisèrent. Le mien, encore figé par le choc, et le sien, empli de questions.
Princesse, ce mot résonnait dans ma tête comme une alarme, un souvenir que je voulais oublier.
Alya comprit rapidement. Elle fit le lien en un instant entre le message et mon état soudain.
Sans dire un mot, elle éteignit mon téléphone et le rangea dans mon sac. Puis, elle me prit dans ses bras, me serrant fort contre elle, comme pour me ramener à la réalité, alors que mon corps restait paralysé par l'effroi.
— Il est revenu... et il a mon numéro... balbutiai-je, mes yeux perdus dans le vide, comme si la réalité m'échappait.
Alya se rapprocha instinctivement, sa main se posant sur mon dos dans un geste réconfortant. Son regard, pourtant plein d'assurance, trahissait une légère inquiétude.
— Ne commençons pas à nous emballer, Mari. On n'en sait rien. Ça peut très bien être le même petit con qui nous a appelées tout à l'heure. Arrête de paniquer, d'accord ? Ce soir, tu viens dormir à la maison, et je te promets qu'il ne t'arrivera rien, dit-elle, sa voix ferme, presque protectrice.
Je voulais répondre, mais les mots restaient coincés, étranglés par une boule qui semblait grossir dans ma gorge.
C'était comme si chaque syllabe se heurtait à une barrière invisible, un nœud d'angoisse qui m'empêchait de respirer normalement.
— Avec moi, tu es en sécurité, insista-t-elle, ses yeux cherchant les miens, espérant m'ancrer à la réalité.
J'aurais voulu la croire, laisser ses paroles dissiper cette panique qui grandissait en moi. Mais mon esprit se déchirait entre deux mondes, vacillant dangereusement entre la lumière rassurante d'Alya et les ombres profondes qui me hantaient.
Des souvenirs, longtemps enfouis, remontèrent à la surface, éclatant dans ma tête comme un feu d'artifice funeste.
L'excitation mêlée à la terreur s'empara de tout mon être. Mon ventre se noua sous le poids des émotions qui m'envahissaient.
Je restais là, immobile, figée par un tourbillon de sentiments contradictoires, bouleversée par une certitude qui me pétrifiait.
Adrien... C'était forcément lui. Cela ne faisait aucun doute.
Mais... comment ?
Et surtout... pourquoi ?
***
𝐀𝐃𝐑𝐈𝐄𝐍
— Parfois, je ne comprends vraiment pas où tu as la tête, sérieux ! gronda Kagami tandis que nous marchions dans une ruelle en direction de la voiture.
Le son de ses talons résonnait en écho autour de nous.
Ses pas étaient plus pressants que les miens à cause de la colère qui l'animait.
Sa cigarette entre les lèvres, elle ne faisait de pause que pour fumer, et c'était seulement à ce moment-là que j'avais quelques secondes de paix silencieuse. Sinon, elle déblatérait des sermons interminables.
Je ferais venir quelqu'un chercher ma voiture le lendemain, mais pour l'instant, au risque de griller ma couverture, je ne pouvais pas y aller en personne.
Marinette m'aurait vue, mais ils m'auraient tous vus.
Peut-être que ma présence dans la capitale n'était plus un secret, mais cela aurait créé un scandale si le hasard, qui n'avait rien à voir avec ça, nous avait réunis au même endroit.
— C'était toi, n'est-ce pas ? Tu as volontairement déclenché un incendie dans ce bar miteux, insista-t-elle en me regardant.
— Je n'avais pas le choix, ils allaient s'embrasser, il fallait que je réagisse.
— Mais quand comprendras-tu que c'est fini ? s'exclama la noiraude brusquement, dépassée. Il est trop tard, tu t'es réveillé quand tout était déjà bouclé, Adrien.
— On va accélérer les choses, j'ai mal jugé la situation, c'est tout, répliquai-je posément sans me laisser atteindre par ses piques.
— Marinette refait sa vie, tu devrais la laisser tranquille avant qu'il ne soit trop tard. On a déjà brûlé un établissement, comment la suite pourrait-elle aller de mieux en mieux ? Tu vois bien que c'est trop toxique comme situation, surtout si ça commence ainsi. La suite sera pire, forcément. Bordel ! C'est évident comme le nez au milieu de la figure, pourquoi tu ne veux pas l'accepter ? continua-t-elle.
Mon silence la fit enfin se taire. Nous atteignîmes la fin de l'allée, où une limousine nous attendait.
Le chauffeur nous ouvrit les portières et fit entrer Kagami en première, comme elle était la dame.
Quant à moi, je n'attendis pas le chauffeur et fis le tour de la voiture pour y entrer sans aucune aide.
Mon sang bouillonnait, mais Kagami n'en était pas la cause. Je me sentais hors de moi pour avoir assisté au futur baiser de Marinette et Nathaniel.
Pour ma défense, il s'en était fallu de peu avant que l'irrémédiable ne se produise. Heureusement, il y avait eu action-réaction, et tout s'était bien passé.
Dans la voiture, déjà en route vers la demeure Agreste, j'ouvris la bouche et brisai le silence pesant dans l'habitacle, dont toutes les fenêtres étaient fermées.
Kagami, à ma droite, écrasait au même moment sa cigarette dans un cendrier prévu à cet effet.
— Nous ferons un don anonyme pour la reconstruction du bar, l'avertis-je, mais elle se mura dans le silence en croisant les bras.
Du coin de l'œil, je vis ses yeux se lever au ciel et sa bouche lâcher un profond soupir d'agacement.
— Si tu crois que l'argent va tout réparer, tu verras qu'à l'avenir, tu avais tort, planta-t-elle froidement, et je ne répondis rien.
Mes mains se serrèrent fortement.
Si j'avais tant travaillé pour obtenir tous les moyens que je possédais, j'acceptais difficilement d'entendre que ceux-ci ne me serviraient pas au moins à réparer et recréer les liens que j'avais brisés quelques années plus tôt.
À quoi toute ma souffrance aurait-elle servi si elle ne m'offrait pas le pardon de Marinette sur un beau plateau d'argent ?
Si j'avais agi comme je l'avais fait après mon départ, c'était toujours pour elle.
Tous mes choix, toutes mes réactions n'étaient que le produit de mon amour enflammé pour cette femme exceptionnelle, qui ne deviendrait jamais celle d'un autre.
Peut-être qu'on me jugeait comme un égoïste égocentrique, mais personne ne comprendrait combien je l'aime.
Personne ne pourrait juger les sacrifices que j'étais prêt à faire pour la revoir comme avant.
Désormais, j'agirais selon mes propres décisions.
Rapidement, je sortis mon deuxième téléphone, acheté pour l'occasion, et commençai à pianoter un message.
Mon cœur battait la chamade à chaque mot que mon écran dictait, tandis que mon âme se déchirait sous l'excitation.
J'ai besoin d'elle.
Cette obsession vitale de maintenir un lien avec elle, même de manière anonyme, m'empêchait presque de respirer.
Marinette n'était plus une simple question de vie ou de mort. Elle était devenue ma seule raison de vivre, bordel.
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Hey ! L'update est tardif, mais le prochain chapitre est terminé donc je me suis permise de poster.
La suite promet d'être riche en émotion, les retrouvailles ne sont plus pour longtemps (moi aussi je suis pressée qu'il y est enfin une confrontation, on arrive bientôt au dixième chapitre, quand même ! haha).
N'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire.
À très vite pour la suite, à bientôt 🩷
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