❦ 12- l'Hôpital ❦
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Chapitre 12:
La subtilité entre moi et toi, c'est que je suis là pour marquer ta vie, pas pour la détruire.
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Marinette
Adrien fixait Kagami, le regard assombris par des désirs meurtriers tandis que je sentais mon cœur trembler dans ma cage thoracique à bout de force.
— Tu devrais partir, Kagami. Déclarai-je d'une voix plus faible que le vent.
— Non, je vais rester parce que vous ne pouvez pas vous gérer tous les deux ! Rouspéta-t-elle, agacée.
Sans écouter ses rugissements incessants, j'ai pris place aux côtés de Gile dont la respiration laissait suggérer une insuffisance respiratoire inquiétante.
— Marinette, il n'est pas mort. Intervint finalement Adrien.
— Toi aussi, tu devrais partir. Lui répondis-je sans le regarder, mon téléphone dans la main.
Ma main n'osa pas frôler le corps abîmé devant moi. L'inquiétude me rongeait cependant, l'urgence accélérait mes mouvements, me dictaient qu'il valait mieux agir que s'accabler.
— J'appelle les secours, Gile. Vous allez vous en sortir, d'accord ? Ne vous inquiétez pas. Rassurai-je le cinquantenaire qui fit un très léger hochement de tête.
Ses yeux s'ouvrirent et il me regarda, redevable, avec des millions d'étoiles dans le regard. J'eus les larmes aux yeux qui restèrent bloquer dans mes yeux. Un sourire étira la bordure de mes lèvres et je lui rendais son acquiescement.
— Je ne l'aurais jamais tué, Mari. Continua Adrien d'une voix insupportable.
— Va-t-en. Sifflai-je froidement dos à lui.
Assise par terre, mes yeux fixèrent l'écran de mon portable alors que mes doigts composèrent ce numéro que de toute ma vie j'avais espéré ne jamais avoir besoin.
— Tu ne peux pas me rejeter une autre fois, je ne le laisserais pas faire.
— Dégage Adrien, tout de suite ! Haussai-je la voix.
Je collai l'écran à mon oreille.
— Bonjour ! amenez vite une ambulance au Bar Miraculous à Paris, un homme est grièvement blessé et respire à peine.
— Nous vous envoyons tout de suite les secours, madame. Répondit urgemment la femme à l'autre bout du fil.
Je raccrochai, et rangeai d'un geste pressé mon téléphone dans mon sac. Inquiète comme je l'avais rarement été depuis le début de ma vie, je me penchai sur Gile et touchai son front. Allait-il mourir devant moi, maintenant ? Ou vivre, une fois les ambulanciers sur place ?
Toutes mes pensées commençaient à s'accabler à l'idée d'une mauvais nouvelle. Ma vie avait déjà tellement changé, je ne voulais pas qu'elle subisse un bouleversement pareille sans quoi elle ne redeviendrait jamais pareille.
— Ton pote ne va pas mourir, Marinette, arrête de te faire une crise cardiaque pour rien. Soupira Adrien, exaspéré.
Je serrai mes poings puis me relever d'un bond. Tout en me tournant, subitement, dans sa direction, le coup s'envola à une vitesse éclair. Ma réaction fut tant imprévisible que même lui ne put esquiver le coup. Le bruit de mes phalanges s'écrasant contre sa mâchoire résonna dans le bar, un lieu désormais bercé par une froideur et une atmosphère électrique.
— Arrête de me dire quoi faire, bordel ! criai-je les larmes aux yeux et le corps tremblant de colère.
— Marinette... commença Kagami mais je la pointai du doigt.
— Toi, tu en as assez fait aussi. Je ne sais pas pourquoi tu cherches à protéger Adrien comme s'il t'avait promis la lune, mais s'il l'a fait, alors il t'a mentis. Je le connais bien, peut-être qu'il a changé entre temps, mais je l'ai revu et de mes yeux je sais qu'il ne changera jamais ! Il ment, il triche, il manipule, et maintenant il frappe. Comment veux-tu trouver le bonheur dans une personne qui ne s'aime même pas ?
Ma voix finit par dérailler. Mon coeur loupa un battement et je me retournai aussitôt pour qu'ils ne voient pas mes larmes couler.
Une vive douleur dans ma main jaillit, mais j'avais tellement de haine dans mon corps, tellement de chagrin, que je n'eus pas l'envie d'aller me soigner. J'entendis quelques minutes plus tard des pas se distancer, signe que l'un parmi les deux venaient de partir.
— Il est malade, Marinette. Retentît finalement une voix que je commençais tout juste à comprendre que je détestais.
— Qu'il ne compte pas sur moi pour le soigner, sifflai-je la poitrine montante et descendante.
Elle soupira faiblement dans mon dos, puis l'alarme de l'ambulance retentit de plus en plus fort. Sans pouvoir l'expliquer, je la sentis elle aussi s'éclipser et me retrouva seule avec Gile, sanglotante, assaillis par la peur et un mélange de rage incontrôlable.
Je venais de manger des informations sans limites, mais c'est moi qui craquait. Adrien était atteint d'une maladie dont je ne connaissais rien, je l'avais frappé, il avait mis k.o Gile et brisé une ou deux vitres en verres ainsi qu'un verre. Quant à Kagami, je comprenais lentement ses intentions.
Aucun de nous dans cet endroit n'était préparé physiquement ou psychologiquement à subir ce qu'on vivait. J'allais forcément finir par sur réagir et à rendre les coups, à finir par péter un câble car mon coeur manipulé comme un pantin entamait une désarticulation lente et insupportablement douloureuse.
***
À l'hôpital, les médecins expliquèrent que Gile allait s'en sortir mais que pour le moment ils préféraient le plonger dans un coma artificiel car dans sa chute, son coeur avait faillis se faire transpercer par ses côtes.
Il avait plus de trois fractures graves, et une mini commotion cérébrale sans compter toutes les blessures que son corps déjà âgé prendrait des mois à réparer.
Les dégâts d'Adrien me restaient en travers de la gorge alors que je buvais mon quatrième café de l'heure. Alya et Nathaniel allaient bientôt arrivés, mais je profitais de leur retard pour me reprendre en main car j'étais toujours tremblotante. La colère a plein gaz inestompée.
Mon téléphone se mit à vibrer dans ma poche mais il resta là. Je n'allais pas le récupérer.
C'était la trentième fois qu'il vibrait, et ce n'était pas Alya.
"Pardonne-moi, je voulais juste te protéger." 19h.
"Elle t'a raconté des conneries, je vais bien, princesse." 19h09.
"On ne s'arrêtera pas là." 19h19.
"Je t'en prie. Accorde-moi une autre chance pour me racheter." 19h20.
"Je n'abandonnerai pas aussi facilement." 19h29.
"Marinette.... tu es la femme de ma vie, putain." 19h39.
Il avait raison, il n'avait pas mentis. Mais il m'avait caché la vérité, et pour moi, cela revenait au même. Je me sentais comme une abrutie sans cervelle, impuissante et vulnérable face à un homme, abjecte et séduisant.
L'idée qu'il me contrôle, ou me soumette à son désir, me rendait folle de colère. La rancoeur inhibait mes sens, le silence enveloppa mon corps dans une bulle transparente.
L'adolescente du passé aurait probablement capitulé sans broncher, l'aurait embrassé pour le remercier de l'avoir sauver mais qui suis-je devenue quand il s'est enfuis ? Dans quel endroit mon âme a-t-elle chuté lorsque son nom placardé partout m'appelait de l'oeil, me narguait puisqu'il ne me désirait plus ?
Les souvenirs tuent l'esprit, ils m'embrouillaient, et me poignardaient à chaque fois.
Il n'a pas conscience... souffla ma conscience tandis que mon coeur saignait abondamment de douleur.
Tout en soupirant et baissant la tête sur mon café, je luttais pour retenir les larmes qui étaient montées en silence au creux de mes yeux. Personne n'aime souffrir, peut-être qu'on s'y complait mais il faut être fou pour y rester pieds et poings liés pour toujours.
Il ne comprend pas... Il ne comprend vraiment rien.
— Marinette ! s'exclama une voix familière soudainement, et elle résonna en échos dans le couloir vide et étonnamment étouffant de l'hôpital.
D'un revers de la main, agitée et surprise sur le fait, j'essuyai mes yeux en me levant d'un bond. Alya sa jeta sur moi, et ses bras m'étreignirent comme si j'étais la victime sur le lit hospitalier et non la pauvre et misérable cause de cette catastrophe.
— Salut... murmurai-je à son oreille en sentant son corps pressé le mien.
— On a fait aussi vite qu'on a pu, répondit-elle d'une voix empreint de regrets.
Nous nous reculâmes. Ses grands yeux verts se levèrent et m'observèrent attentivement, brûlants d'inquiétude. Je n'osai pas lui dire toute la vérité. Pour l'instant, je n'y parvenais pas, mes forces m'abandonnaient désormais à vitesse grand V.
Nathaniel s'avança à son tour, vêtu d'un ensemble gris, sa coupe de cheveux trahissait l'urgence dans laquelle il s'était préparé.
— Comment tu te sens ? Demanda-t-il d'une voix douce en posant une main sur mon bras.
— Je ne suis pas blessée. Il se pencha pour m'embrasser sur le haut de la tête, son parfum boisé, plus que rassurant, m'enveloppa aussitôt.
Je fermai une seconde les yeux, et repris une grande inspiration.
— Gile va s'en sortir ?
— Oui, Alya. Mais il prendra beaucoup de temps d'après les médecins.
— Putain, ça craint. Sur internet, tout le monde en parle, c'est la panique et tous crient au scandale. Expliquait-elle et nous prenions tous le temps de marcher en direction de la sortie.
Pour le moment, de toute façon nous ne pouvions rien faire d'autre qu'attendre et que la médecine opère un miracle.
— Un mec a pris une vidéo, et elle fait le tour des réseaux. Ad- Je veux dire, il est dans un sacré pétrin. Se reprit Nathaniel et du coup de l'oeil, Alya le fusilla des yeux en sourcillant.
Avant de passer devant la poubelle au rond point, je bus cul sec la fin de mon café et balançai en visant le trou sombre pour m'en débarrasser. Alya interpella la réceptionniste pour en savoir un peu plus et Nathaniel, de sa naturelle gentillesse, m'assista à l'extérieur.
L'air frais me fit un grand bien, il brula l'intérieur de mes poumons m'aidant à vivre, à re respirer depuis je sais pas combien d'heures.
— Le café est mon meilleur allié mais ton pire ennemi, d'habitude. Serais-tu en train de révéler ton coté bad girl ? Plaisanta Nathaniel en souriant, les mains dans les poches.
— Sûrement, la situation fait ressentir des côtés sombres de ma personnalité que je n'avais encore jamais imaginé. Avouai-je avec beaucoup de calme, ou de fatigue. Je n'arrivais plus à faire la distinction tant mon coeur battait vite.
Mon ami essayait de détendre l'atmosphère, et je le remerciai pour son aide. Rien ne l'obligeait à porter le poids de mon désarroi, pourtant, il le faisait, il y plongeait corps et âme sans réfléchir.
— En tout cas, je te félicite pour la belle droite que tu lui as mise. Il l'avait bien mérité !
J'eus un rictus. Départagée entre rire ou pleurer face à l'absurdité de sa phrase.
— Je n'avais jamais fait ça, confiai-je.
— Ta main va bien, au moins ? questionna-t-il en me fixant et je levai la tête et la main.
— Comme tu peux le voir, rien de grave, répondis-je en découvrant que mes phalanges avaient légèrement dégonflés et qu'elles ne saignaient plus.
— Des petites égratignures, donc. Constata-t-il prenant une pause pour réfléchir. C'est bien, Mari je suis fier de toi.
Il hocha la tête.
La chaleur ancrée dans ses mots me rappela tristement Adrien. L'âme plongée dans un bain d'acide j'ai faillis oublier ce que mon démon de toujours m'avait avoué sur Nathaniel. Notre conversation revint, dans un éclair aveuglant, faire exploser mon cerveau à coup de dynamite.
— Tu te souviens quant Adrien est partis aux état-unis ? Il a coupé tout contact avec tout le monde. Est-ce que toi aussi, il a arrêté de répondre à tes messages ?
Il eut un haussement de sourcil qu'il ravisa à la dernière seconde, puis je le vis soupirer fortement, excédé par un lourd poids.
— Pas tout à fait, pour être honnête, il m'a bien répondu au bout d'un moment.
Peut-être est- ce le fait qu'il m'avait avoué avoir fait preuve de malhonnêter qui me fit fermer et serrer le visage comme je le fis. Ou aussi d'admettre que Adrien avait dit la vérité, pour une fois.
Je ne le sus jamais.
Prisonnière face à la vérité je dus faire face. D'une main fiévreuse je passais un coup dans mes cheveux en mordant à sang l'intérieur de ma joue droite. La douleur de cette trahison avait un goût répugnant, mon nez reçut une décharge électrique. Ma bouche entière fut envahis d'un goût épineux, salé et âpre : celui des larmes. Sous le coup de l'émotion je voulus crier, hurler, pleurer, frapper... tuer. Mais on apprend aux adultes dès l'enfance l'interdiction au meurtre.
— Comprends - moi s'il te plaît, Mari. Me supplia Nath d'un regard scintillant.
Il tenta d'attraper ma main mais je m'éloignais d'un pas vers l'arrière.
— Il est comme un grand frère pour moi, je ne supportais pas l'idée de le perdre. Mais il n'a accepté de me parler que quand je lui ai raconté pour le décès de ma mère.
Il se justifiait, et s'enfonçait en toute conscience dans le trou qu'il avait lui-même créer.
— Il représentait quelqu'un pour chacun de nous. Mais forcer quelqu'un à rester dans sa vie résume à s'emprisonner au creux de ses mains. Comment as-tu pu vendre ta liberté pour une personne qui t'as volontairement et impunément échangé contre la sienne.
Ma question qui semblait en être une, n'en était pas une. En réalité, une partie de moi pouvait comprendre son choix sans parvenir à l'accepter pour autant.
— Tu ne comprends pas, Mari. Sa tête se baissa avec déception, de quoi nourrir ma fureur.
— C'est toi, Nathaniel qui n'a rien compris. Tu nous a mentis à tous ! M'exclamai-je, brusquement. Sans remords, tu nous as regardé droit dans les yeux, tu nous trahissais à chaque fois sans t'en vouloir, sans penser à changer ni à dire la vérité. Les larmes inondèrent mes yeux, malgré moi. Je te faisais confiance, et tu sais combien j'aurais tout donner pour savoir comment il allait. Tu aurais pu m'apaiser, et tout faire s'arrêter. Et tu n'as rien fait, tu m'as laissé pleurer, tu m'as laisser croire que tout était de ma faute sans réagir, sans bouger !
Une accumulation de plusieurs années se volatilisa lorsque je lui criai dessus, haineuse, rageuse, désespérée de lui avoir fait confiance et d'avoir finis plus déçue que jamais.
Je vais mourir si ça continue.
— Tu savais qu'il prenait des médicaments ? Lui demandai-je la voix tremblante.
— Oui... il baissa les yeux et mon cœur se resserrait dans ma poitrine.
La colère s'apaisait, très vite remplacée par la tristesse et la culpabilité.
— De quoi souffre-t-il ? Oserai-je questionner, inapte à entre une réponse.
— Il a été diagnostiqué d'une forme sévère de dépression, celle-ci ne trouvant aucune guérison malgré les soins efficaces administrés, développa des troubles qui aggravèrent le cas initial. Il a essayé de lutter, au début. Mais on ne vainc pas l'enfer avec des flammes et de l'essence. Tout ce que je sais, c'est qu'un homme puissant comme lui anonyme a la défaite, n'est pas sorti
victorieux de sa guerre et s'est laissé sombrer en tout bien honneur, en toute conscience de son chef. Expliquai Nathaniel, un sourire triste mélangée à une intense culpabilité.
Pourquoi ? De quelle essence et de quelles flammes parle-t-il ?
Mon esprit laissa les questions l'envahir pour y noyer les émotions aveuglées par la peine et la confusion qui s'appuyaient sur mon cœur pour faire tenir mon corps debout. Mes jambes tremblaient, mais une grosse minute s'écoula avant que mon cerveau ne m'en fasse prendre conscience.
Adrien fut toujours une figure d'inspiration, un modèle et un idéal. Les gens l'aimaient, le détestaient, et ils n'arrivaient guère à l'ignorer. Il avait cette faculté à pénétrer les abysses des penser des autres pour mieux manipuler leur esprit. Sa force d'autrefois était pourtant devenu sa nouvelle tristesse. Une affirmation qui fit échos, elle rappelait un vieux dicton qu'on ne dit presque plus : le malheur des uns, fera toujours le bonheur des autres.
Qui que soit la personne qui l'avait écris, elle avait eu raison.
— Lesquelles, dit-les moi. Insistai-je, en train de sentir mon cœur descendre dans mon estomac.
S'il avait été biologiquement possible de vomir son cœur, je le ferai. Tout comme si, pleurer ses poumons l'était, cela ferait fort longtemps que ce serait exécuté.
Je ne supporte pas cet état de souffrance, s'il te plaît dieu, dévore mon âme et rend la joyeuse.
— Tu ne peux pas imaginer combien elles sont nombreuses, cet homme est brisé. Et l'auteur du massacre est l'amour, Marinette. Répondit-il en plongeant son regard bleu profondément dans les miens.
Mon cœur s'était serré si fort que mon estomac m'était remonté au bord de la bouche. On ne parlait jamais de ces choses ensembles, bien qu'on y songeait. Comme toutes ces discussions qu'on n'aborde jamais par peur d'être contraint à des réponses décevantes et irrévocables.
Nous aimions fuir les fatalités en les ignorant. Naïvement, moi aussi j'avais pris part au spectacle avec l'idée de l'éviter. Parfois, nous prenons par à une tragédie contre notre grès et quand il est trop tard, nous réalisons et voulons y remédier.
Mais comme on le disait si souvent...
Avant l'heure, ce n'est pas l'heure. Après l'heure, ce n'est plus l'heure.
— Ça n'excuse pas que tu as mentis. Sifflai-je durement, reconnectée à la réalité.
Quand il m'a regardé avec ses yeux tristes, j'ai voulus lui faire confiance et croire en ses regrets.
Seulement, son visage me rappela Adrien quand il avait essayé de recoller des morceaux qu'il m'avait volontairement plantés dans le cœur. Une triste image des deux hommes de ma vie se superposant l'un au-dessus de l'autre, et alors le dégoût me saisissait par les tripes.
— Pardonne-moi, Mari. Il murmura avant d'être coupé par l'entrée brusque d'Alya.
Une boule se forma dans ma gorge. Je dus planter mes ongles dans ma paume de main pour réprimer une expression de dégoût et de douleur sur le visage.
Il me dégoûte.
Il me dégoûte.
Je le déteste.
— Tout est réglé ! S'exclama aussitôt ma brunette de meilleure amie avec beaucoup de soulagement.
Par là, elle faisait référence aux papiers administratifs pour Gile. D'ailleurs, heureusement qu'elle était là, car je n'aurais jamais eu assez de courage pour m'en occuper.
— Il est tard, il faudrait penser à rentrer.
Mes yeux me brûlaient, et plusieurs réponses étaient possibles. Néanmoins, je préférais l'option n°2.
— Mari, on peut pas te laisser toute seule. Toi aussi, tu as besoin de repos, elle rétorqua.
— Je vais rentrer. Prononçai-je bien que mes cordes vocales tremblaient et qu'une boule envahis d'épines m'entravait douloureusement la gorge.
***
En pyjama, les cheveux humides, j'ai saisis un stylo ainsi que mon journal dans lequel je n'avais plus écris depuis plusieurs jours, par manque de temps, d'énergie, d'oublie... Mais ce soir, mon cœur voulait s'exprimer. La journée avait fait souffrir trop de personne, j'étais pressée qu'elle prenne fin.
Doucement, en soupirant, j'ai enfilé mes écouteurs et activé la première musique de ma playlist.
Par la suite, mes jambes se replièrent et, quand mes doigts ouvrirent mon carnet des secrets, mon cœur s'emballa au fil de la plume.
Les mots pleurèrent, l'encre tâcha le papier, et les larmes vinrent se joindre au manège - une danse sans fin- ou mon âme vola uniquement morceaux par morceaux.
« Je ne peux pas sortir de ma tête, je suis obligée de faire taire mes pensées pour parvenir à trouver un semblant de repos si je veux survivre, mais le stress que je subis est sans doute l'un des pires que j'ai vécue.
Je m'interroge sur mes méthodes, mes fréquentations, mes décisions, et tout part en vrille après. Comme si je ne pouvais pas creuser trop loin dans mes interrogations sans finir par terre, écrasée, et en bouillis.
On s'inspire des héros imparfaits, et nous nous étonnons de devenir les méchants. Certains oublient trop souvent qu'ils n'ont pas tous le cœur pour être des héros. »
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Bonne lecture j'espère que ça vous a plu. À bientôt ! 🫶
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