Chapitre 4

Niko fait de son mieux pour avaler la boule dans sa gorge, il ne peut pas se sentir rassuré quand il se retrouve devant un parfait inconnu armé sur son sofa, Ante parti ne pouvant pas l'aider, il ne peut pas être confiant par rapport à la situation quand il fait face à un sourire narquois n'annonçant rien de bon. Il n'a jamais serré ses béquilles aussi fort entre ses mains, peut-être que le désert n'était pas si mal... L'inconnu se relève, Niko ne peut que le fixer en espérant s'en sortir, même s'il en doute grandement, il n'a pas servi à l'armée pour rester innocent tout de sa vie. L'arme braquée sur sa tête n'en est qu'un autre indicateur. Niko sait qu'il est dans une situation tout à fait déplaisante, béquilles ou non, il ne peut pas battre le record de vitesse pour essayer de fuir, et la seule arme qui lui reste est à l'étage, alors ses chances de survie sont compromises.

« Où est la chose ? » Le blond lui demande, son doigt déjà sur la gâchette

« Quoi ? Quelle chose... ? Qui êtes-vous ? » Ses mains tremblent autour des poignets de ses béquilles, sa voix n'est pas beaucoup mieux

« Oh sérieusement... La clé usb de Götze, où est-elle ? » La pression de l'homme sur son arme augmente alors que c'est la même chose pour lui et ses béquilles

« Désolé, je ne sais vraiment pas... » Il ne peut que fermer les yeux en espérant qu'un miracle se produise, il n'a pas survécu à un cas désespéré pour mourir comme ça...

« Alors tu ne m'es pas d'utilité, témoin gênant. »

« Hey, j'ai oublié quelque chose tout à l'heu--» Ante. Oh non, il ne veut pas le voir souffrir à cause de lui... Mais ça au moins l'intérêt de déstabiliser suffisamment l'inconnu pour lui permettre de retrouver un peu de courage pour lui envoyer sa béquille dans le bras et lui faire lâcher son arme

« Partez, je ne veux pas avoir à vous tuer... » Niko serre les dents alors qu'il envoie l'arme vers Ante, il ne veut vraiment pas avoir plus de sang sur les mains, même si l'homme en face de lui est un meurtrier, même s'il le mériterait sûrement

« La prochaine fois, vous n'aurez pas autant de chance, Niko, Ante. »

L'homme a toujours son sourire narquois quand il part, laissant son arme de côté, et vraisemblablement, énervé de ne pas avoir eu d'indice par rapport à cette fameuse clé usb. Mais Niko ne veut pas en savoir plus, ses jambes tremblent tellement qu'elles ont de plus en plus de mal à supporter son poids, et ses bras semblent soudainement incapables de tenir ses béquilles. Il se sent comme s'il allait s'évanouir, ou au moins s'écrouler par terre, toute son adrénaline dissipée. Ante le rejoint, ses mains sont froides mais fortes autour de son bras pour l'aider à s'asseoir, il serait sûrement mort sans lui, s'il était arrivé quelques secondes plus tard...

« Tout va bien ? Il ne vous a pas blessé ? »

« Je... crois que ça va... C'est difficile à savoir, merci de m'avoir sauvé... »

« Vous tremblez Niko, je suis sûr que vous n'allez pas si bien que vous essayez de me faire, comme d'habitude. »

« C'est juste un nouveau traumatisme, je ne peux pas aller bien après ça ! C'est sûrement la même chose pour vous... »

« Ouais... J'ai peur, et je comprends que vous ne vouliez pas en parler, mais je ne veux pas vous voir comme ça, alors j'espère que vous savez que vous pouvez tout me dire. » Ante prend ses mains dans les siennes, déposant ses lèvres sur ses jointures, c'est tellement de douceur par rapport à ce qu'il vient de se passer...

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Robert essaye vraiment de faire des efforts pour ne pas considérer Thomas comme tous les autres avocats, mais c'est compliqué quand ce dernier ne fait aucun effort pour répondre à ses questions sur sa vie, c'est dans sa nature d'en apprendre sur les autres, alors ça lui semble normal que si son avocat veut en apprendre sur lui, en retour il en doit lui parler de sa vie. La majorité de ses questions ne reçoivent pas de réponses, ce qui ne peut que l'énerver, parce qu'il aimerait réellement pouvoir avoir totalement confiance en Thomas, il commence à l'apprécier, mais il sait que ça ne sera jamais entièrement s'il ne connaît que son nom et son corps. Mais c'est son travail d'en apprendre plus sur les gens, alors il finira par savoir qui Thomas Müller est réellement, même s'il commence à se douter de qu'il est avec les heures à ses côtés. Ils ont pris plus de temps qu'il ne le pensait à se rendre à Salzbourg, mais y aller sans se faire repérer par les autorités est plus compliqué qu'il n'y paraît. Cachés sous une casquette et des lunettes de soleil, ils recherchent la maison du gars qui doit les amener à cette foutue clé usb, il ne peut pas attendre d'être libéré de la culpabilité pour redevenir innocent.

Il a pourtant ce sentiment que quelque chose ne va pas, que quelque chose lui échappe alors qu'ils ne sont plus loin de la maison de sa preuve, le gps entre les mains de Thomas. Robert préfère ne rien lui dire pour éviter de tout lui avouer, s'il ne lui dit rien, il ne dira rien non plus. Arrivés devant la maison en question, il y a des vieux réflexes qui lui reviennent alors qu'il s'avance dans le jardin pour vérifier des choses, il n'est pas entièrement rassuré en voyant des empreintes suspectes semblant récentes dans la terre.

« Pourquoi est-ce que vous faîtes le tour alors que la porte semble être ouverte ? »

« Pour voir s'il n'y a rien de suspect, pour en apprendre plus sur ceux chez qui on va rentrer. C'est mon boulot après tout. » Il peut voir Thomas lever les yeux au ciel

« On parle d'un gars touché à la cuisse, pas de Reus. »

« Ne jamais sous-estimer les autres, Müller. » Robert retourne devant lui pour finalement passer la porte, l'innocence n'attend pas. Il ne montre rien, mais il est surpris de voir un autre homme devant le gars en béquilles dont il a besoin, il ne pensait pas que l'armée fournissait des gardes du corps maintenant, ça ne l'empêche pas de tenir son arme à portée de vue en voyant l'autre pistolet sur le sol à quelques mètres des deux hommes

« Vous êtes là pour finir le travail du blond ? Nous n'avons toujours pas votre foutue clé usb. » Le plus jeune a l'air de vouloir se battre, Robert serait amusé si ça se faisait vraiment, il a perdu du niveau mais il n'est pas fourni avec un bras cassé. Pour autant, il apprécie que le gars se positionne devant celui dont il a besoin, ça montre son courage et ça lui plaît. Il aime beaucoup moins les choses quand il peut sentir l'odeur de l'eau de Cologne de Reus ici. Ce bâtard est déjà venu, ça explique l'attitude et les mots du gamin.

« Où est la clé usb ? Où est Reus ? » Il écarte le garde du corps pour parler en face à face avec le gars en béquilles, qui a ses mains sur son visage, essayant de cacher les tressautements de sa poitrine. Bien sûr il pleure...

À suivre...

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