Chapitre 3

« J'ai besoin de voir son cadavre. » Robert ne peut pas abandonner tout de suite parce que Götze est mort, s'il laisse Reus en liberté, il est sûr que d'autres agents subiront la même chose que lui, peut-être que c'est même déjà le cas, il a besoin d'être innocenté, peu importe le coût

« Pourquoi ? Ce pauvre homme est mort, il n'a plus rien à vous dire. »

« Vraiment ? Que dites-vous de la clé usb qu'il gardait toujours précieusement sur lui, où résidaient tous les dossiers sur lesquels il travaillait, ainsi que les informations que je lui demandais de récolter. Il a dû noter les agissements de Reus quand on m'a cru disparu. Je dois la récupérer, peu importe le prix. »

« Même si c'était le cas, Lewy, on ne peut pas rentrer là où son corps est placé en hommage depuis que la chancelière a fait son discours par rapport à la bravoure des soldats. »

« Comment peut-on rentrer ? »

« Tout d'abord, avez-vous compris que vous étiez un criminel recherché maintenant ? Que je le suis par la même occasion en vous suivant ? Seule la famille peut rentrer, ainsi que d'autres proches comme des amis, mais il n'avait pas l'air d'en avoir tant que ça. »

« J'étais son ami. »

« Et aussi le gars qui a trahi son pays. »

« Officiellement seulement. »

« Je pense que nous allons devoir travailler sur votre défense pendant le procès. »

« Il y avait quelqu'un avec lui dans le désert ? » Robert lui demande en se massant les yeux, il est fatigué de devoir courir partout en étant innocent, il peut entendre le bruit des feuilles alors que Thomas cherche parmi l'un de ses stupides dossiers où tout semble être écrit

« Eh bien, il y avait effectivement un autre soldat qui a survécu, mais je ne vois pas où vous vous en venir ? »

« Lui, il peut rentrer. Où est-il ? »

« Salzbourg, en Autriche. Vous savez que c'est encore une fois une mauvaise idée ? »

« La vie est faite d'idée folle, Thomas. Nos avenirs en dépendent, et si je dois traumatiser un vétéran pour récupérer une clé usb, je le ferais. »

« C'est de la folie... Je ne comprends pas pourquoi vous détestez Reus à ce point. »

« Il n'a pas encore volé votre vie, Müller. » Robert ne peut que lui répondre avec un regard froid, il n'a plus à justifier sa haine envers l'allemand

« Hm. »

« Je le tuerai, c'est tout. »

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Niko ne pensait pas qu'Ante finirait par l'aider en dehors des séances à la maison, mais c'est bel et bien le cas, ils sont dehors, lui avec ses béquilles, et Ante lui parlant de n'importe quoi pour lui faire oublier le temps d'une sortie ses problèmes. C'est très généreux de sa part de vouloir passer plus de temps avec lui, il n'aurait pas dû se proposer pour en apprendre plus sur lui petit à petit au travers des moments du quotidien. Niko n'est toujours pas habitué à marcher avec des béquilles, c'est comme s'il ne ressentait plus réellement sa jambe, mais il sait qu'il finira par s'habituer, ces séances de réhabilitation sont bonnes pour lui et il ne doit que s'en convaincre. C'est en quelques sortes sa première vraie sortie depuis le désert. L'air frais, la brise, le bruit des gens autour de lui, les odeurs de la ville ; tout ça lui avait manqué sans le vouloir. Ils s'arrêtent sur un banc, dans un parc pour enfants, Niko mentirait s'il disait qu'il aurait pu continuer quelques mètres de plus, et Ante a dû le voir pour lui proposer ça.

« C'est bon de pouvoir se reposer, de sentir le soleil sur ma peau, de ne pas penser à la vie, seulement à la météo. » Niko finit par lui admettre après de longues minutes

« Je comprends pourquoi les gens parlent plus facilement de la météo, ça leur permet de ne pas se livrer et de ne pas se faire mal. » Niko a un rictus en comprenant le sous-entendu d'Ante, avant de le laisser disparaître en voyant le jeune homme se lever et le laisser seul sur le banc quelques minutes, pour finalement revenir avec deux glaces en main, lui en confiant une

« C'est plutôt surprenant, on ne se connaît pas vraiment, mais merci. »

« J'ai faim, et puis, moi je vous connais suffisamment maintenant, il faut juste que vous appreniez à me connaître pour avoir confiance en moi, pour finir par tout me dire. » Ante lui fait un clin d'œil, Niko aimerait ne pas sentir ses joues devenir rouges

« Alors parlez-moi de vous, Ante. »

Et il le fit vraiment, jusqu'à ce qu'il décide de le raccompagner chez lui, le laissant sur le pas de la porte, une petite tape sur l'épaule avant de repartir là d'où il venait. Niko espère que son propre psychologue n'a pas pris en compte tous les rougissements ayant pu apparaître sur ses joues... Il s'avance à peine dans le corridor d'entrée pour trouver une surprise désagréable sur son canapé. Un homme blond, assis les coudes sur les genoux, les mains sur les joues, l'attendant visiblement. Niko serre les dents et s'accroche plus fort à ses béquilles alors qu'il ne peut que glisser son regard entre le sourire de l'inconnu et son arme dans sa main...

À suivre...

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