IV. Heureux
Alicia promit à son amie de revenir demain et partit. Devant l'entrée, elle apperçut le garçon. Bon dieu, il ne la laisserait jamais tranquille? Il est vrai qu'elle aurait bien aimée savoir ce qui le motivait à ne pas abandonner.
Elle sortit et il lui sauta presque dessus.
-Tu vas m'écouter maintenant.
-Je suis en retard! Le coupa-t-elle.
Et c'était vrai, son bus allait passer dans quelques minutes et elle n'avait aucune envie d'attendre.
Elle se dégagea de sa poigne et couru attraper son bus. Cette fois ci, elle rentrait véritablement chez elle.
Elle avait besoin d'un bain brûlant et d'une bonne tasse de chocolat chaud.
Il était tard lorsque le bus s'arrêta devant son arrêt et elle avait encore un peu de marche. Pas beaucoup! Mais quand on avait qu'une envie, se reposer, vingt mètres en paraissait facilement cinquante et la nuit qui tombait n'aidait pas vraiment.
-Besoin de quelque chose mademoiselle?
Alicia se retourna et fit face à un homme dont elle ne distinguait pas les traits. Il approcha son visage du sien. Elle recula vivement, l'homme avait une haleine alcoolisée et un sourir pervers. Elle fit volte-face et partit en courant jusque dans son appartement. Un fois là haut, elle ferma la porte à double tours et se laissa tomber sur son canapé. Elle s'endormit comme ça.
Le lendemain matin, un rayon de soleil la réveilla. Elle s'étira doucement et partit prendre une douche.
Elle resta longtemps sous le jet, l'eau détendait ses muscles, ankylosés d'avoir dormi dans une position peu confortable. Elle aurait pu rester plusieurs heures sous cette douche chaude mais elle avait des choses à faire.
Après s'être habillée, elle prit son petit-déjeuner tout en regardant ses e-mails. Plusieurs de ses parents disant qu'ils lui enverraient bientôt de l'argent. Car emménager dans un appartement lui avait prit toute des économies et elle n'avait pas encore cherché de travail.
À vingt-et-un ans, elle pensait pouvoir dénicher un petit boulot facilement.
Elle prit toujours le même bus pour aller à l'hôpital. Une fois à l'intérieur, elle chercha la chambre de son amie. Pourquoi le numéro d'Ethan s'était-il gravé dans son crâne? Son cerveau avait bien comprit que c'était fini entre eux deux mais allez donc expliquer ça à son cœur...
Sa copine n'étant pas encore réveillé, elle se promena dans les couloirs. Ses pas la menèrent devant une chambre sont le numéro ne lui était pas inconnu. Celle d'Ethan.
Elle sursauta quand la porte s'ouvrit sur un garçon. Le même qu'hier. Elle chercha des yeux un endroit où se cacher mais il n'y avait rien.
-Tiens, qu'est ce que tu fais là?
Elle marmona un truc pas très clair et s'apprêtait à repartir quand la voix d'Ethan de dit entendre.
-C'est qui?
Le garçon la regarda et la poussa dans la chambre, ferma la porte et partit.
Sur un lit était couché Ethan, il avait maigrit mais ses traits étaient toujours aussi beaux.
Il la regarda comme si la Lune était entré dans la chambre à sa place en dansant la macarena.
Oui, elle avouait, lorsqu'elle l'avait vu, pâle et relié à une dizaine de machines, son cœur s'était serré.
Lorsqu'elle avait réentendu sa voix après plus de deux mois, son cœur avait fait un bond.
Lorsqu'il l'a regardé, son cœur avait raté un battement.
Oui, elle avouait, malgré tout ce qu'elle avait dit, malgré le mal qu'il lui avait fait, malgré tout ça, elle l'aimait encore.
Deux ans d'amour, ça ne s'oublie pas en deux mois.
Elle s'assit sur une chaise à côté de lui et le regarda.
-On a des choses à se dire, non?
Lorsque les médecins vinrent, Alicia était partie depuis longtemps et Ethan était là, assis sur son lit, les yeux brillants et un sourire aux lèvres. Pas les sourires nerveux ou crispés qu'il avait eu avant, non un vrai sourire. Un sourire heureux.
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