Chapitre 8 : Kiss me

Vue de Shinobu

Deux mois sont passés, et l'état de l'équipe s'est dégradé.

Beaucoup de choses se sont passées.

Le Père Noël Surprise a été notre seul petit moment de réconfort, Giyu m'a offert un petit carnet très mignon avec un papillon dessus et j'ai offert un collier avec un coeur à Mitsuri qui l'a adoré. Mais c'était un petit moment joyeux parmi tant de moments de douleur.

Je ne suis sûrement pas la seule dont la famille a commencé à se méfier, limite à s'en éloigner et à me répugner, si bien que le soir de Noël, qui est censé être une fête familiale et conviviale, c'était un silence pensant tout le long et les petites qui exagéraient leurs réactions en ouvrant leurs cadeaux juste pour essayer de remonter le moral à tout le monde et à mettre un peu d'ambiance, et je m'en suis voulue de gâcher un Noël à mes petites soeurs. Donc, quand l'échange de cadeaux s'est terminé, je suis allée m'enfermer dans ma chambre pleurer tout ce stress qui pesait sur mes épaules, tous ces secrets que je devais garder juste pour moi.

J'ai appelé Giyu tard dans la nuit et il était clairement en dépression, son Noël s'était aussi bien passé que le mien, entre ses meilleurs amis qui lui faisaient la gueule et ses parents ainsi que sa soeur à qui il ne parlait presque plus parce qu'il les évitait depuis un petit bout de temps. Il était enfermé dans sa chambre, comme tous les soirs, et je n'ai pas pu retenir mes larmes devant lui, mais il ne s'est pas moqué de moi, il comprenait.

Les entraînements devenaient de plus en plus durs, la pression de l'Académie qui nous donnait des devoirs de malades pour nos trucs en putain d'équipe, mes notes ont commencé à dégringoler et mes parents me défonçaient chaque fois que je ramenais une note catastrophique car je n'avais plus le temps de faire mes devoirs. J'étais fatiguée du rythme, comme tous les membres de l'équipe. Je suis tombée malade à cause du froid et je suis restée clouée au lit pendant une semaine, mais Yushiro, impitoyable, m'obligeait à venir faire du sport dans le froid de la déchetterie abandonnée, et même si Giyu me passait son manteau à chaque fois et que Mitsuri restait à côté de moi pendant les exercices, ça restait une catastrophe.

Je me sentais seule, sans mes anciennes copines de Kyoto qui ne me donnaient plus aucune nouvelle, mes soeurs qui se méfiaient à moitié de moi, de mes parents qui ne me faisaient que me gueuler dessus à cause de mes notes de moins en moins bonnes, moi qui ai toujours été plutôt bonne élève, et l'entraînement c'était vraiment pour me tuer, alors que mon mental était déjà au plus bas.

Muichiro était toujours dans l'oubli, Kyojuro gardait son sourire car il disait qu'il en avait besoin pour continuer à faire rire sa famille, Mitsuri et Obanai étaient sur leur petit nuage, complètement fous amoureux l'un de l'autre, Gyomei semblait s'en foutre un de peu de la situation ou le cachait très bien, et Tengen n'était jamais suspect auprès de ses femmes et semblait s'éclater dans son salon de beauté. Seuls Giyu et moi semblions être au fond du gouffre, si bien qu'on a décidé de sécher un entraînement, un beau soir.

Ce devait être vers la fin de février, la nuit était quasiment tombée à seize heures alors que j'étais en cours de Réflexion Réfléchie (de philosophie, si vous préférez), j'étais complètement déprimée et j'étais fatiguée car on avait déjà eu trois heures de sport dans la semaine, et que les professeurs semblaient à fond sur moi depuis la rentrée au mois de janvier, à cran, hyper sévères et toujours là à m'interroger même quand toute la classe levait la main. J'avais l'impression d'être la cible de tout le monde, et ce jour-là, j'ai craqué.

J'ai séché mon dernier cours pour aller m'enfermer dans les toilettes du collège, puis j'ai appelé Giyu car je savais que soit il avait fini plus tôt car c'était une semaine où beaucoup de profs étaient absents à cause de voyages scolaires, ou soit parce qu'il avait séché la fin des cours. J'étais en train de pleurer au téléphone, à me moucher pitoyablement avec tout le rouleau de PQ qui se vidait à une vitesse considérablement rapide.

-Viens chez moi, si tu veux... m'a-t-il glissé, je te jetterai une corde et tu pourras monter en rappel, a-t-il plaisanté.

J'ai vraiment escaladé la façade de sa maison et il a fini par m'ouvrir sa fenêtre et m'aidé à me hisser dedans. Il a fermé les volets pendant que je m'écroulais de fatigue et de tristesse sur son lit, et j'ai fini par lui pleurer dessus, inondant son sweat bleu de mes larmes aussi grandes que les chutes du Niagara, et, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai fait une connerie.

Enfin, on a fait une connerie, ensemble.

Il devait être dix-sept heures, et la nuit était quasiment noire dehors, ce qui était parfois terrifiant quand on allait en entraînement et qu'il faisait déjà sombre. Il m'a passé une glace Häagen Daas au caramel qu'on a mangé en silence, puis il m'a proposé de regarder un film. J'ai choisi Titanic, parce que c'était long et parce que c'était triste et que ça me donnerait l'occasion de pleurer. Et, à la mort de Rose, j'ai commencé à pleurer, à la fois pour le film mais aussi parce que j'avais besoin de pleurer, et je pense qu'il a compris car il a fermé son ordinateur pour me serrer un peu plus contre lui, alors que nous étions déjà blottis l'un contre l'autre sous les couvertures, bien au chaud, avec un plaid dessus.

Alors qu'il me donnait des mouchoirs et me caressait le dos tout en me réconfortant de mots doux, j'ai levé mes yeux remplis de larmes et de tristesse vers lui, j'ai observé son visage sérieux avec un léger petit sourire en coin qui se voulait réconfortant, et je ne sais pas pourquoi, je me suis doucement rapprochée avant de poser délicatement mes lèvres contre sa joue. Un petit baiser furtif, car j'ai immédiatement éloigné mon visage en réalisant ce que je venais de faire, et je me suis mise à rougir, honteuse de ce geste qui m'avait presque été hors de contrôle. J'ai alors baissé la tête, toute rouge, mais il a posé un doigt sur mon menton et un autre en dessous, pour me forcer à lever la tête et à croiser son regard. Ses beaux yeux bleus, je ne savais quoi distinguer à l'intérieur, un mélange d'émotions contradictoires. Et c'est alors qu'il m'a dit ceci...

-Shinobu, je sais que notre promesse est ainsi, mais j'aimerais arrêter de faire semblant le temps d'une nuit, a-t-il murmuré du bout de ses lèvres que je ne faisais que regarder depuis que j'étais ici, dans sa chambre, contre lui.

-Qu'est-ce que tu veux... ai-je chuchoté même si je connaissais déjà la réponse.

-Toi.

Cette fois, ce n'a pas été un baiser furtif, ni sur la joue d'ailleurs, mais un premier baiser sauvage, j'ai alors enroulé mes bras autour de son cou tandis qu'il resserrait ses bras autour de ma taille, ses mains descendant progressivement le long des mes hanches avant de les celer à la limite de mes fesses.

Désolée pour les obsédés, mais je ne vous raconterais pas la suite de la nuit, vous pouvez vous l'imaginer vous même, et cette nuit a été une erreur, je le sais bien. Pourtant, alors que nous étions tous les deux nus dans le lit, le corps collant de cette sueur et de son parfum qui m'était devenu si familier en quelques mois, je regardais le plafond éclairé par la faible lueur de la lune qui filtrait à travers les quelques ouvertures de ses volets.

Et cette nuit m'a hanté toute la nuit. Le lendemain, soit aujourd'hui, je n'ai pas eu la force de me lever, pourtant nous devions aller en cours, mais je préférais rester contre lui, et il n'a pas protesté. Ce n'est pas grave si on séchait une heure ou deux, ce n'était pas la première fois.

Je ne savais pas pourquoi, mais je savais bien que ça arriverait un jour. Au moins, ça me fait une chose de barrée sur ma liste de choses à faire avant le 6 novembre.


Cette promesse de faux couple était parti trop loin. A la mi-décembre, à l'époque où mes parents me parlaient encore un peu, ils m'avaient forcé à l'inviter chez nous et nous avions subi un interrogatoire très gênant, non seulement de la part de mes parents, mais aussi de ma grande et des mes petites soeurs.

Papa : Est-ce que tu traites ma fille comme une princesse ? J'espère que oui, sinon je te défonce, mon gars...

Maman : Comment vous vous êtes rencontrés ? Est-ce que vous vous connaissiez avant ou c'était le coup de foudre au premier regard ?

Kanae : Est-ce que vous avez déjà couché ensemble ?

Kanao : C'était comment, votre premier baiser ?

Aoi : Ca fait combien de temps que vous êtes ensemble ?

Kiyo : C'était pendant votre premier rencard, que vous vous êtes déclarés ?

Naho : Est-ce qu'il embrasse bien ?

Sumi (qui n'a que huit ans, je trouve ça utile de le préciser) : Vous avez déjà tenté un cunni ?

Papa : Vous êtes dans la même classe ?

Maman : COMMENT CA, VOUS AVEZ TROIS ANS DE DIFFERENCE ?!

Kanae : Je t'ai à l'oeil, Tomioka... Souviens-toi que j'ai toujours du laxatif sur moi...

Kanao : Est-ce que tu as dû être un charo pour la faire craquer ?

Aoi : C'est quoi vos projets pour l'avenir ?

Kiyo : Vous avez pensé à vous protéger quand vous faisiez des bêtises ?

Naho : C'est quand la demande en mariage ?

Sumi : Vous pensez habiter ensemble, bientôt ?

Papa : Vous voulez avoir un bébé ensemble ?

Shinobu : Fermez vos gueules !

Traumatisé de cet interrogatoire et de ces questions lâchées dans le plus grand des calmes par des petites qui sont encore à l'école primaire, il m'a évité un second interrogatoire chez lui en racontant à ses parents que sa prétendue petite amie (dont moi) était très timide et qu'elle ne se sentait pas encore prête à venir ici, et pour une raison ou une autre, ça a fonctionné.

Mitsuri n'est pas partie raconter à toute l'Académie que Giyu et moi étions en couple, donc il n'y avait que l'équipe de Piliers et ma famille qui connaissaient notre prétendu couple. La famille de Giyu et l'Académie savaient que lui et moi étions en couple avec quelqu'un, mais ils ne savaient pas que c'était tous les deux, et ça nous allait très bien, parce que quand un couple se déclarait à l'Académie, le pauvre couple était harcelé de questions pendant environ un mois, avant qu'un autre ne se déclare, ou alors que les élèves aient lâché l'affaire sur le couple du moment. Bref, c'était un vrai calvaire pour les deux amoureux.

Il m'a ouvert la porte de sa chambre reliée à une salle de bain qu'il utilisait pour lui tout seul, et pendant que prenais ma douche, pleins de questions ont assailli mon petit cerveau, et des peurs m'ont assailli aussi, et quand je suis ressortie dans mes vêtements de la veille que j'avais séché, il était déjà habillé. Il avait pris une douche pendant que je dormais encore.

-Est-ce que tu ne voulais pas faire semblant le temps d'une nuit ? ai-je alors lâché, comme ça, d'un coup.

-J'ai passé une nuit merveilleuse avec toi, Shinobu, a-t-il alors dit.

-Moi aussi. Mais...

-Mais ?

-Est-ce que ce n'était pas juste parce qu'on était tristes ? Ou... pour "s'amuser" ?

Un petit silence s'est installé entre nous, alors je me suis approché de lui et j'ai entouré son cou de mes bras. J'ai cherché son regard qui était jusque là fuyant, mais j'ai réussi à capter ses beaux yeux d'un bleu océan.

-Je crois que je t'aime... ai-je alors chuchoté dans un souffle, du bout des lèvres.

J'ai alors baissé la tête, les joues rouges, encore un peu sous le choc à quel point à ça avait été facile de me déclarer. Il a alors déposé un doux baiser sur mon front, et j'ai donc relevé la tête, une lueur d'espoir dans les yeux.

-On n'aura pas fait semblant longtemps... a-t-il murmuré avant d'esquisser un sourire amusé.

-Les autres ne savent pas qu'on fait semblant... ai-je marmonné.

-Qu'on faisait semblant, a-t-il rectifié.

J'ai alors souri à mon tour.

-Moi aussi je t'aime, Shinobu... a chuchoté Giyu.

Cette promesse s'est celée en un beau baiser qui signait le début d'une très belle histoire, j'en étais sûre. Nous sommes restés enlacés longtemps, à nous embrasser avec la passion d'une première ou d'une nouvelle histoire d'amour, ce sentiment si fort qui nous terrifie tous quand on ose s'y aventurer, mais qui devient le plus beau des sentiments quand la force que nous donne l'autre permet de passer toutes les épines qui se dressent sur le chemin de notre vie.

Après être restés dans cette position pendant un temps qui m'a semblé beaucoup trop court, je me suis assise sur le bord du lit et j'ai pris mon téléphone qui traînait sur sa table de nuit.

-Il est déjà neuf heures... On peut peut-être arriver à la récréation de dix heures ? ai-je proposé. De toute façon, je n'avais pas cours ce matin, mon prof de maths est absent à cause des voyages...

-Moi aussi, je commence à dix heures toute la semaine... m'a-t-il dit.

-Eh bien, pour une fois on ne se fera pas engueuler ! me suis-je exclamée avec un grand sourire.

Il est venu s'asseoir à côté de moi, et j'ai posé ma tête sur son épaule, fermant les yeux et humant son doux parfum rassurant.

-Je t'aime, Shinobu.

-Moi aussi je t'aime, Giyu.




Un chapitre assez court par rapport aux autres...

Avec mon petit couple chéri, Giyushino est vraiment mon couple préféré de tous les mangas, j'en suis fane, je les trouve trop mignons, ensemble !

NON, JE N'AI PAS ECRIT ET JE NE VAIS PAS ECRIRE DU LEMON, VOUS VOUS IMAGINEZ LA SCENE, OK ? JE SUIS ENCORE TROP JEUNE POUR EN ECRIRE ! JE SUIS DEJA TRAUMATISEE D'EN AVOIR LU ALORS QUE J'EN AI CLAIREMENT PAS L'ÂGE, OK ?!

Bref, passons, j'espère que ce petit chapitre très mignon vous a plu, et que cette déclaration d'amour était à la hauteur de vos attentes ! Je ne sais pas si je vais un peu plus me tourner vers les autres personnages de l'équipe à l'avenir, dans les prochains chapitres, peut-être ?

Sur ce, je vous laisse et vous retrouve bientôt pour un chapitre 9, mes loulous !

Mots écrits : 2 447




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