Chapitre 6 : Back to December
Vue de Shinobu
Je suis descendue continuer mon service après notre petite discussion sous les regards toujours insistants de mes parents, mais je les ai ignorés autant que possible, et Giyu est descendu encore une fois en rappel depuis ma chambre et j'imaginais très bien mes soeurs qui dormaient encore se poser des questions, puis il s'est enfui je ne sais où.
J'ai évité mes parents toute la journée en m'impliquant le plus possible dans mon service, et quand l'heure de l'entraînement a sonné, j'ai prétendu encore une fois m'entraîner pour mon club de course et j'ai couru toute ma vie entière jusqu'à la déchetterie. Il y était déjà, en train de regarder avec les yeux plissés son téléphone, Mitsuri et Obanai se promenaient main dans la main dans la plaine, Kyojuro et Tengen se tapaient une barre plus loin, Gyomei méditait sur place et Muichiro était allongé sur le sol sans aucune raison pertinente. Il ne manquait plus que Sanemi, lui qui était pourtant plutôt à l'heure, d'habitude.
En m'apercevant, Mitsuri a tapé un sprint jusqu'à moi et m'a entraînée un peu plus loin.
-Alors, votre date ? ai-je feigné, même si je connaissais déjà tous les détails.
-C'était trop bien ! Après, on est allés chez lui.
-VOUS AVEZ DEJA COUCHE ENSEMBLE ?! me suis-je récriée, horrifiée.
-Moins fort ! m'a-t-elle imploré, les joues devenues rouges, non, on n'a pas fait des galipettes, on a juste regardé un film ! On ne va pas aussi vite que ça, mais qu'est-ce que tu t'es imaginée, enfin ?! a-t-elle murmuré, les yeux écarquillés.
-Désolée... Mais ça m'a fait peur, qu'il te ramène chez lui... ai-je soupiré de soulagement. Et sinon, le date s'est bien passé ?
-C'était trop bien, il m'a raconté son passé et j'ai pu le voir sans son masque !
-Et il est comment, sans ?
-Trop mignon ! Encore plus beau qu'avec !
-Je suis vraiment très heureuse pour vous !
Nous allions continuer notre conversation quand Yushiro et Sanemi se sont ramenés au même moment, et une furieuse brise froide d'hiver nous a rattrapé. C'est vrai qu'on était la mi-décembre, tout de même, et qu'on se la caillait bien dans notre petite déchetterie.
L'entraînement a poursuivi son cours, comme à chaque fois, puis, à la fin, Yushiro nous a appelés pour nous réunir tous ensemble à l'intérieur du reste de la déchetterie.
-Je voulais juste vous dire qu'on commencera à s'entraîner avec les sabres le mois prochain, et que je vous dispense d'entraînement le 24, 25 et 31 décembre pour les fêtes, nous a-t-il annoncés avant de se casser sans plus rien ajouté.
-Je n'arrive pas à croire que dans deux jours, c'est Noël ! s'est récriée Mitsuri avant qu'une étincelle traverse ses yeux, oh, j'ai une super idée !
-Quoi, Mitsu ? a fait Obanai.
-Et si on faisait un Père Noël Surprise entre nous neuf ? a-t-elle proposé.
Nous nous sommes regardés entre nous, pour ma part, je trouvais ça sympathique, et il me restait une dizaine de jours avant Noël.
-Mais on se les échangera quand ? ai-je demandé.
-Le 23 décembre ! s'est-elle emballée avant de sortir un chapeau et du papier de nulle part et de commencer à marquer nos prénoms. Vous voulez une limite de budget ou osef ?
-Bah, pas plus de vingt euros ? a proposé Kyojuro.
-Ca me va !
Elle a plié tous les petits papiers et les a remués avant de nous tendre tour à tour le chapeau. Gyomei a balbutié qu'il était aveugle et qu'il ne pouvait donc pas voir le nom de la personne qu'il venait de piocher, alors Mitsuri le lui a chuchoté le prénom à l'oreille. J'ai pioché la dernière, si bien qu'il ne me restait plus qu'un seul et unique prénom : Mitsuri. En relevant la tête, j'ai vu la déception d'Obanai qui n'avait donc pas pioché sa dulcinée, mais j'étais contente d'avoir eu mon amie.
Les autres sont partis petit-à-petit, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Giyu et moi, et la nuit qui commençait déjà à tomber avec un ciel tirant déjà presque sur le noir. Il a poussé un long soupir où perçait le désespoir, son souffle formant un panache blanc dans la nuit presque noire.
-Tu dois rentrer chez toi, hein ? ai-je deviné.
-Toi aussi tu vas devoir affronter ta famille et tes potes ?
-Tes potes habitent chez toi ? me suis-je étonnée.
-Oh, c'est une longue histoire, mais ils habitent chez moi le temps des études et parce que mes parents ont hérité d'une immense baraque avec pleins de chambre encore disponibles, on dirait qu'on est riches alors que c'est juste un héritage ! m'a-t-il expliqué. Mais bref, j'ai pas envie de rentrer chez moi, l'interrogatoire va être terrible...
-Bon, on se retrouve demain à l'Académie ou à l'entraînement... ai-je lâché, bonne chance pour survivre, mon cher.
-A toi aussi, ma chère, on s'appelle ?
-Si tu veux.
J'ai marché dans le froid de l'hiver en pensant à une idée de cadeaux pour Mitsuri, puis j'ai monté les escaliers du restaurant fermé à cette heure tardive pour rentrer chez moi, et j'ai couru jusqu'à ma chambre car je savais pertinemment que mes parents m'attendaient devant, j'ai verrouillé la porte à clé, j'ai sorti ma réserve de nourriture composée de Häagen Daas au caramel et de paquets de chips au vinaigre, puis j'ai mangé devant un extrait de comédie musicale qu'une copine m'avait envoyé il y a cinq ans et que je n'avais toujours pas regardé depuis... Ch'uis un peu une pote de merde, je sais.
Vue de Giyu
Le lendemain, je suis descendu en rappel de ma chambre et je suis allé à l'Académie en évitant Makomo et Sabito pour ne point subir d'interrogatoire, et je suis arrivé un quart d'heure en avance, et il n'y avait presque personne que je connaissais, mais j'ai croisé Mitsuri qui était seule sur son téléphone, alors je l'ai rejoint. Un sourire a éclairé son visage quand elle m'a aperçu en train de se diriger vers moi.
-Salut Mitsu, ça va ? lui ai-je lancé en venant m'asseoir à côté d'elle sur le banc où elle était.
-Petits cachottiers... a-t-elle fait avec un sourire malicieux.
-... Pardon ?
-Shinobu m'a tout raconté.
MERDE, ELLE A DÛ CRAQUER POUR L INTERROGATOIRE... J'AI ENCORE ECHAPPE A MES PARENTS ET A MES POTES, MAIS PLUS POUR LONGTEMPS... SI ELLE A LÂCHE L'AFFAIRE, JE FERAIS PEUT-ÊTRE MIEUX MOI AUSSI... ai-je pensé en paniquant.
-Alors... C'est depuis quand ?
-Eh bien...
-Elle m'a dit depuis deux semaines, c'est vrai ?
DEUX SEMAINES ?! C'EST PAS ARCHI CREDIBLE MAIS SI MITSURI A GOBE CA POURQUOI PAS ?!
-Bah oui, c'est vrai, ai-je fait.
-Je suis vraiment heureuse pour vous ! Je ne pensais pas que vous nous devancerez avec Obanai ! s'est-elle exclamée, alors, comment ça s'est passé ?
-Hum... C'est secret, on s'est dits avec Shinobu qu'on ne le raconterait à personne pour ne pas briser la magie de ce premier moment ensemble, ai-je inventé d'un ton plus ou moins convaincant.
-Awwww, c'est trop mignon ! s'est récriée Mitsuri, des coeurs dans les yeux, je ne te pensais pas si romantique, Giyu !
Moi non plus...
-Salut les gars ! nous a lancés Kyojuro en venant nous rejoindre, comment ça va ?! Y a des news ?
-Tu ne connais pas la nouvelle ?! s'est récriée Mitsuri, de plus en plus excitée.
-OH NON, MITSURI, PAR PITIE !!! me suis-je récrié à mon tour.
-Désolée Giyu ! a-t-elle piaillé d'une voix hystérique avant de se tourner vers Kyojuro, Giyu et Shinobu sont ensemble depuis deux semaines précisément !
-Nan ! s'est écrié Kyojuro, c'est trop bien, je suis content pour vous !
-Merci, c'est trop gentil... ai-je susurré entre mes dents serrées. Vous voulez pas faire une annonce sur le groupe, tant que vous y êtes ? ai-je lancé ironiquement.
...
Ils l'ont fait.
Puis la sonnerie a retenti, j'ai laissé Mitsuri et Kyojuro avec Obanai, Sanemi et Shinobu qui nous avaient rejoint pendant les quelques minutes qui restaient, et je suis allé me ranger dans le rang de ma classe, à côté de Kanae qui me souriait.
-Ca va ? a-t-elle fait, pourquoi t'es venu chez moi, hier ? Et pourquoi t'es descendu en rappel ?
Une main s'est alors posée sur mon épaule, je me suis retourné pour croiser les regards à la fois malicieux et sérieux de Sabito et Makomo.
-Tu ne vas nous fuir plus longtemps, Giyu. Alors, c'est avec qui que tu sors ? a-t-il lancé, Kiku-Kiku va avoir cinq minutes de retard, donc on a ces cinq minutes pour te faire cracher le morceau.
Sachant que Kanae est la grande soeur de Shinobu, je vais me faire défoncer... ai-je pensé en me grattant l'arrière de la tête en pensant que ce geste allait me faire gagner quelques secondes, même si ce n'était pas vraiment le cas.
-Shinobu Kocho, en 1°Rouge... ai-je fini par soupirer, m'avouant vaincu.
-AVEC MA SOEUR ?! AH, MAIS C'ETAIT POUR CA QUE JE T'AI VU HIER !!! a réalisé Kanae avant que son visage ne devienne sombre. Ecoute-moi bien, Tomioka, tu as beau être mon voisin de classe et être très sympathique, tu sors avec ma petite soeur. Je sais très bien que Shinobu peut se défendre toute seule mais je tenais quand même te mettre au courant que si jamais tu lui faisais quelque chose de mal, quelque chose qui la rendrait malheureuse et qui lui ferait perdre son beau sourire, tu auras affaire à moi. Je ne suis peut-être pas très douée pour t'agresser par la force, mais sache que j'ai quand même des ressources... Sache que mes dernières victimes ont été victimes de laxatifs, donc tu as intérêt à bien te tenir, j'ai été assez claire ?
-Oui oui, ne t'inquiète pas... ai-je marmonné, déconcerté que ma voisine de classe puisse avoir un certain côté sadique.
-Les enfants, en rang ! a alors hurlé Kiku-Kiku qui venait d'arriver au même instant.
-Merde, j'ai oublié de prendre un masque... a alors soupiré Kanae.
-Ne t'inquiète pas, j'en ai un pour toi.
-Tu me sauves la vie, bro.
Vue de Muichiro
Je ne suis qu'un petit garçon perdu entre la vie et la raison.
Personne ne me comprend, pourtant l'oubli m'enfouit dans cette bulle dont je suis le seul à y faire attention.
J'oublie alors tout le monde qui tourne autour de moi et je me perds dans cet univers qui est le mien.
Je ne sais plus où j'en suis dans le monde réel, mais rien ne m'intéresse plus que rêver tous les jours dans ce rêve éveillé qu'est le matin.
Les gens me trouvent bizarres, ne comprennent pas que je suis différent dans une bonne manière, que je ne suis pas dangereux.
Mais tous m'évitent car ils n'ont pas la force d'apprendre à me comprendre, pourtant je suis gentil et heureux.
Si vous voulez entrer dans cette danse endiablée que sont mes songes toute la journée.
N'ayez pas peur, je suis votre homme, là pour vous guider.
Putain, je devrais me reconvertir en poète.
Vue de Shinobu
CHOSES A FAIRE AVANT DE CLAMSER
(SOIT, AVANT LE 6 NOVEMBRE 2024)
1. Avoir fait un streap-tease dans un bar sur "Gimme More" de Britney Spears.
2. M'être coupée les cheveux au carré.
3. Avoir braqué une banque avec l'équipe et m'enfuir à l'autre bout du monde en bateau pour faire un road trip.
4. Avoir fait l'amour et mon premier baiser sous la pluie.
5. Avoir été à un concert des Black eyed Peas.
6. Avoir été bourré après être allée en boîte de nuit avec mes copines (ou l'équipe parce qu'elles me parlent plus depuis qu'on a déménagé).
7. Savoir danser.
8. Manger du cassoulet.
9. Avoir visité l'usine de PQ de la classe de 3e d'Obanai.
10. Savoir danser le Rasputin.
Ouais, j'ai des grandes ambitions dans la vie.
Pdv inconnu, un mois plus tôt
Ils m'ont attaché à un siège, les chaînes étaient lourdes au point d'en être insupportables, mais ils ne m'ont pas enlevé ma cape ni mon masque, et mon modificateur de voix masquait toujours mon identité. Et il était là, devant moi, entouré de ses disciples, à me jauger de ses yeux rouges fins comme les prunelles d'un chat. L'air mauvais, il a commencé à me tourner autour, poussant de temps en temps des soupirs, seul bruit dans ce silence pesant. Mais je me devais de garder la tête haute et de ne pas réagir au malaise qu'il voulait créer.
-Ils sont de retour, me dis-tu... a marmonné Muzan du bout des lèvres. Mais enfin, comment le sais-tu ?
-Ce sont des informations privées qui ne concernent que moi, Mon Seigneur, cependant, je serais ma foi livré à vous pour vous confier d'autres informations secrètes si vous acceptez de m'accorder un peu de votre confiance, ai-je dit.
-Les Piliers... Voilà bien longtemps qu'on n'en a pas entendu parler... a marmonné Akaza, pensif, je me souviens encore avoir tué le Pilier de la Flamme... Quel était son nom, déjà ?
-Kyojuro Rengoku, ai-je répondu.
-Les Piliers... Ces imbéciles dirigés par Ubuyashiki, me dis-tu ? a continué Muzan tout en tournant autour de mon siège, là où j'étais à moitié ligoté. Il faut dire qu'ils étaient bien forts, mais assez pour me tuer. C'est bien beau d'avoir essayé de m'éliminer, mais ils sont tous des incompétents sans valeur !
-Cela veut-il dire que ma petite Shinobu existe encore ? a marmonné Doma d'une voix mielleuse, comme j'ai hâte de la revoir...
-Tu disais donc que ce sont des réincarnations des Piliers, si j'ai bien compris ? a marmonné Daki, jouant avec une mèche de ses cheveux blancs.
-Oui.
-J'ai oublié à quoi ressemblaient ces vauriens, aurais-tu une photo ? a demandé Akaza.
-Je n'ai pas eu l'intelligence de vous en apporter, mais si vous me permettez, je pourrais dans un futur proche vous montrer des photos d'eux, ai-je répondu.
-Et pourquoi sont-ils de retour ? a alors demandé Muzan.
-Yushiro, vous souvenez-vous de lui, Mon Seigneur ?
-Le petit toutou de Dame Tamayo ? Oui, pourquoi ?
-Il est encore vivant, lui aussi est immortel. Il a réuni toutes les réincarnations des Piliers il y a quelques jours, et chaque soir, ils s'entraînent à redevenir Piliers pour espérer vous vaincre... ai-je expliqué.
-Sont-ils fous ? Ils pensent vraiment pouvoir me battre ? a soupiré Muzan.
-Je sais bien, Mon Seigneur...
-Mais... Comment es-tu au courant ? a alors murmuré Akaza, et comment sais-tu tout ça ?
-Parce que je suis l'un d'eux.
Voilà pour ce petit chapitre 6, j'espère qu'il vous a plu autant que les autres !
J'essaie de jongler entre les histoires de couple et vies personnelles des personnages et le côté sérieux de l'histoire, notamment avec l'histoire du traître dans le groupe. Mais ils ne savent pas encore qu'il y a un traître...
Bref, je vous laisse sur ça, mes très chers, à plus pour le chapitre 7 !
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