Chapitre 76
Et le jour suivant je n'ai toujours pas ouvert la lettre. Je sais que je devrais le faire je n'y arrive juste pas, je n'ai même pas prévenu Cassie et Lia que je l'avais reçue. Je suis dans le salon en train de regarder la télé avec elles justement quand quelqu'un sonne à la porte. Déciment tout le monde connaît le code de ce foutu portail. Cassie se dévoue pour aller ouvrir mais....quand elle revient c'est avec Dylan. Dylan O'Brien est dans mon salon. Lia se lève presque immédiatement et elle court le prendre dans ses bras. Cassie se glisse à côté de moi.
- Je suis désolée il est venu voir Lia je ne pouvais pas l'empêcher d'entrer. C'est quand même son frère aussi.
- Ça ne fait rien, tu as bien fait je...je vais juste monter dans ma chambre en attendant qu'il s'en aille.
Je baisse la tête pour n'avoir aucun contact visuel avec lui et je me dirige presque en courant vers les escaliers pour monter dans ma chambre. Une fois dedans j'allume ma petite radio, j'y glisse un cd de Beethoven et je vais m'installer sur le lit en tailleur. J'ai déjà fait de la relaxation avant je peux recommencer en espérant que ça fonctionne. Et ça ne fonctionne pas. Pendant les vingt minutes que ça dure je continue de ne penser qu'au fait que Dylan est là juste en bas, mon cœur continue de battre à cent à l'heure et mes muscles sont tous crispés. Génial. Heureusement avec la musique à ce volume je n'entends pas ce qu'il se passe en bas et-
- Tu fais de la méditation toi maintenant ?
Cette voix que je connais parfaitement me fait sursauter et je tombe de mon lit pour atterrir sur le sol froid. Ouch. Je me redresse et j'ai soudain un mouvement de recule quand je vois Dylan se pencher vers moi.
- Ça va ? Je ne voulais pas te faire peur désolé.
- Me faire peur ? Non. Non non non pourquoi je...j'aurais peur de toi ?
- Euh...je n'en sais rien. Parce que tu ne m'as pas vu ou entendu arriver ?
- C'est une très bonne raison.
Il sourit et prend mes mains pour m'aider à me relever. Oh mon dieu ça recommence, je me surprends moi-même à serrer ses mains dans les miennes une fois debout comme si je ne voulais plus les lâcher. Améthyste tu vas te ressaisir oui ?! Je regarde nos mains et je lâche aussitôt les siennes. Puis je me dirige vers ma radio pour éviter de le regarder dans les yeux à nouveau et je vais l'éteindre. Ce que je regrette très vite puisque le silence s'installe entre nous. Dis quelque chose.
- Alors tu as vu Lia ?
- Ouais, ça m'a fait plaisir de lui parler.
- J'imagine oui. Et...qu'est-ce que tu fais là ?
- Comment ça ?
- Dans ma chambre.
- Oh. Euh...je venais juste voir comment tu allais après ce qu'il s'est passé avec ce gars l'autre jour.
- Ouais je vais bien.
C'était il y a deux jours j'ai eu le temps de me remettre de ça après tout ce qu'il s'est passé ensuite. J'ai même eu le temps d'y réfléchir un peu mieux.
- D'ailleurs je voulais encore te remercier d'être venu aussi vite à mon secours.
- Il n'y a pas de quoi.
- Tu es arrivé vraiment très vite. Du genre...très vite.
Il se met à sourire.
- Qu'est-ce que tu insinues ?
Et là je décide de ne pas y aller par quatre chemin. Sinon ça va encore durer des heures.
- Est-ce que tu me suivais ?
Je n'arrive pas à croire que je viens de lui demander ça. Si il ne le faisait je vais avoir l'air totalement ridicule à m'imaginer ce genre de choses et...si il me suivait vraiment c'est évident qu'il ne va pas l'admettre en plus de-
- On peut dire ça comme ça oui.
Cette réponse me fait l'effet d'une bombe. Pas parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il le dise mais plutôt....parce que cette idée me paraissait tellement absurde que je rêvais presque que ça soit le cas.
- En fait tu vas rire, poursuit ce dernier en se grattant la nuque nerveusement. J'ai appris par Grayson que vous alliez boire un café ensemble ce jour-là et du coup je...j'y suis allé aussi pour...pour te voir.
- Pour me voir ?
- Ouais. Juste te voir. Et...quand ensuite j'ai vu ce gars t'agresser je suis venu t'aider.
Je ne sais pas vraiment quoi répondre à ça. Mais ensuite je commence à me souvenir de la soirée. De lui et...de cette fille. Alors je vais m'asseoir sur mon lit parce que j'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher à force de trembler et je lève la tête vers lui. Et là je dis stupidement :
- Je t'ai vu à la soirée de vendredi.
- Ah oui ?
- Ouais. Tu avais l'air de...bien t'amuser. En bonne compagnie.
- Tu parles de Katia ?
- Ça dépend combien de compagnie tu as eu dans la soirée ?
- Juste celle avec laquelle tu m'as vu.
Je ne sais pas pourquoi mais cette phrase sonne bizarre.
- Je t'ai juste...vu l'embrasser. Mais après tout tu fais ce que tu veux.
- En fait tu as vu Katia m'embrasser, moi je n'ai fait que répondre à son baiser.
- Et c'est quoi la différence ?
- La différence c'est que si je ne t'avais pas vu en train de nous regarder quelques secondes plus tôt je l'aurais repoussée immédiatement.
Ah ok d'accord. Je souris et baisse la tête.
- Tu voulais me rendre jalouse.
- Mais moi je n'ai pas utilisé une de tes meilleures amies pour ça.
D'un côté il n'a fait que me rendre la monnaie de ma pièce. Mais il n'aurait pas dû faire ça. Je lève aussitôt la tête, mon sourire à disparu.
- Dylan j'aimerais vraiment qu'on soit amis toi et moi. Mais...on ne pourra pas si tu fais ce genre de trucs.
- Embrasser une amie pour te rendre jalouse ?
Il vient s'asseoir devant moi et je sens que cette dangereuse proximité va me rendre complètement folle.
- Parce que tu embrasses tes amies comme ça toi ?
- Certaines oui.
Et à ces mots il se penche vers moi pour poser ses lèvres contre les miennes, et je n'arrive pas à le repousser. Ses lèvres m'avaient tellement manqué que je ne peux que répondre à son baiser. Au fur et à mesure que le baiser s'amplifie je me laisse tomber doucement sur le dos alors qu'il se met sur moi pour caresser ma cuisse. Ses caresses, j'en avais tellement rêvé. Chaque nuit quand je m'endormais j'avais l'impression de sentir ses doigts s'amuser en se promenant sur mon corps. Et ses cheveux dans lesquels mes doigts se glissent automatiquement comme si ils avaient pris l'habitude et que si ils ne le faisaient pas ils ne le supporteraient pas. Mon corps tout entier veut du sien. Mais encore une fois c'est ma tête qui impose ses lois et oblige mes mains à se dégager de ses cheveux pour le pousser loin de moi.
- Dylan on ne peut pas faire ça.
Et après avoir dit cette phrase qui moi-même ne m'a même pas convaincue je glisse sur le côté pour ne plus être dans son emprise et descendre du lit. Il se lève aussitôt en se mettant de l'autre côté du lit.
- Pourquoi ? Je sais que tu en as autant envie que moi.
- Je ne peux pas avoir envie. Dylan est-ce qu'une seule fois quand on était ensemble tu m'as demandé ce que je comptais faire à la fin des vacances ? Est-ce qu'une seule fois tu as abordé le sujet au lieu de l'éviter ?
- Très bien si tu tiens tant à rentrer à New-York alors je viendrai avec toi.
- Tu ne peux pas faire ça.
- Pourquoi ?
- Parce que si ça ne fonctionne pas tu m'en voudras de t'avoir obligé à venir.
- Qui te dit que ça ne fonctionnera pas ?
- Justement on n'en sais rien. Et je préfère largement être loin de toi plutôt que de devoir supporter le fait que tu me détestes.
- Eh bien tu as déjà réussi ça !
Je ne lui réponds pas cette fois. Je n'ose pas répondre.
- Tu veux que je te dise Améthyste ? Tu te comportes comme une vraie gamine, tu...tu te caches derrière des faux prétextes comme Lia, New-York ou encore le mariage parce que tu ne veux pas admettre ce que tu ressens pour moi. Mais si moi je suis prêt à quitter tout ce que j'ai uniquement pour toi c'est parce que je suis fou amoureux de toi.
Whaou, c'est la première fois qu'il me dit ça.
- Ouais je l'ai dit. Je l'ai enfin dit. Et je n'avais jamais ressenti ça avant. C'est pour ça que ce sentiment je ne veux pas le perdre. Je veux être avec toi. Je t'aime Améthyste.
Je sens mon cœur se briser et se recoller à chaque fois qu'il prononce un mot. Mais toujours aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche. Je reste là à le regarder bêtement alors que je sais très bien qu'il attend une réponse de ma part. Mais Cassie surgit devant ma chambre à ce moment-là totalement paniquée.
- Grand-mère vient d'appeler.
A juger par son ton inquiet c'est notre grand-mère paternelle.
- Grand-père a eu un AVC.
- Quoi ?!
Toute cette histoire avec Dylan disparaît aussitôt de ma liste des priorités.
- Mais il va bien ?
- Il est à l'hôpital pour l'instant mais on doit y aller. Je vais réserver les billets d'avion on part dans une demi-heure.
- D'accord je me dépêche.
Et elle part toujours aussi inquiète. Je m'empresse d'attraper ma valise et la main tremblante je prends à nouveau tout ce que je trouve pour tout entasser dedans. Dylan reste un peu à l'écart.
- Améthyste je suis désolé je peux faire quelque chose ?
- Non ça ira. Merci mais je...j'ai juste ma...ma....
Je reste immobile devant ma valise et je sens ses mains prendre les miennes pour calmer le tremblement. Je me mets à pleurer et il me prend dans ses bras pour me réconforter. Mais pour la première fois....même les bras de Dylan O'Brien ne peuvent pas m'aider à me faire me sentir mieux.
===========================
Voilà pour le chapitre 76. J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top