Chapitre 26

Je suis en train de regarder une des œuvres de Cassie qu'elle a faite en l'honneur de notre père. C'est une main ouverte qui tient un cœur humain. Et derrière elle sur le mur il y a une photo de mon père. Voir son visage ça me fait mal mais en même temps...ça me fait du bien.

- Vous devez être Améthyste.

Je me retourne et reconnais un des amis de Vosky. Un homme avec de longs cheveux blonds, des yeux verts et des vêtements en cuir qui nous ferait plus penser à un motard local qu'à...un homme connu dans le monde entier.

- La sœur de Cassiopée c'est ça ?
- Oui c'est moi.

Il me tend sa main.

- Bill James.

Je serre sa main en souriant.

- Ravie de faire votre connaissance.
- Mais moi de même.

Il regarde la photo de mon père.

- Votre père ?
- Oui. Il est...mort il y a un an et demi.
- Je suis désolé.
- Il ne faut pas. Il a bien vécu même si...il n'a pas vécu assez longtemps.

Je continue de regarder la photo.

- Votre sœur a un vrai talent en tout cas. Je ne suis pas déçu que Richard nous ait proposé de la rencontrer. D'ailleurs je ne suis jamais déçu de venir à Mara Island.
- Vous étiez déjà venu avant ?
- Oui. Il y a deux ans. Pour voir une exposition qui...me concerne un peu plus je dirais.

Je le regarde sans comprendre.

- Je suis photographe.
- D'accord.

Photographe ? Comme...

- J'étais venu voir l'exposition de Mona O'Brien. Vous la connaissiez ?

Alors c'était l'exposition de la mère de Dylan ?

- Je la connais de nom.
- J'ai été dévasté d'apprendre sa mort. Elle parvenait à capter grâce à son objectif...des choses que l'œil humain ne pouvait voir.

Ça ressemble à ce que Dylan m'a dit.

- C'est pour ça que quand elle est morte j'ai récupéré la plupart de ses œuvres et de son matériel.
- Comment ça récupéré ?
- Après sa mort son mari a vendu aux enchères toutes ses affaires.
- Quoi ?
- J'ai été aussi surpris que vous. Mais je me suis empressé d'acheter tout ce que j'ai pu, un talent comme le sien, identique à celui de votre sœur devrait rester dans les mémoires de tous.

Alors...ça doit sûrement être pour ça que Dylan en veut tellement à son père. Il a vendu tout les souvenirs qu'il avait de sa mère aux enchères.

- Et vous alors ? me demande-t-il en me sortant par la même occasion de mes pensées.
- Moi ?
- Vous devez bien avoir un talent caché vous aussi.
- Oh euh...non. Non moi je suis juste la petite sœur qui soutient sa grande sœur.
- Je suis sûr du contraire. Allez vous devez bien avoir un talent caché. Une chose qui vous rend exceptionnelle. Tout le monde en a une.

Je souris.

- Il y a bien quelque chose oui.
- Et qu'est-ce que c'est ?
- Si je vous dis ce que c'est ça ne sera plus un talent caché.

Même si il n'est plus vraiment caché maintenant. Il se met à rire.

- En effet oui.

Mais il commence à me regarder bizarrement.

- Votre visage m'est familier. Nous sommes-nous déjà vus quelque part ?

Oh non pas ça.

- Pas à ma connaissance non.
- Je suis pourtant sûr que-

Heureusement quelqu'un l'appelle plus loin et il se tourne vers moi déçu.

- Je suis navré je dois vous laisser. Mais...

Il sort une carte de sa veste pour me la tendre.

- Voilà ma carte.
- Pourquoi ?
- Quelque chose chez vous éveille ma curiosité. J'adore ça.

Je ris et prends sa carte.

- Merci je suis flattée.
- J'étais heureux de faire votre connaissance.
- Moi aussi.

On se sourit une dernière fois puis il part. Alors ça c'était...bizarre. Drôle mais surtout bizarre. Heureusement il n'a pas eu le temps de me reconnaître.

- J'aime bien cette photo.

Cette voix m'enlève aussitôt le sourire et je recommence à regarder la photo sans la regarder elle.

- Aimer la photo et aimer la personne photographiée sont deux choses différentes.
- Améthyste-
- Non. Toi et moi on n'a rien à nous dire maman.
- Alors pourquoi tu es venue à Mara Island ?
- Pour Lia. Je suis venue pour qu'elle puisse se souvenir qu'elle a deux sœurs qui l'aiment.
- Il faudra bien un jour ou l'autre que tu me parles.
- Eh bien il faut croire que ce jour n'est pas arrivé.

Et je pars sans même lui adresser un seul regard.
Alors ça y est. C'est la fin. Je vais voir Cassie après qu'elle ait dit au revoir à tous les artistes et je la prends dans mes bras.

- Tu as réussi.
- Tu en doutais ?
- Eh bien en fait...

Elle me frappe et je me sépare d'elle en riant.

- Je suis vraiment fière de toi frangine.
- Je n'aurais rien pu faire sans toi.

On se sourit et Lia vient nous rejoindre toute excitée.

- C'était incroyable !

Pour elle qui veut devenir peintre je comprends que ça lui ait plu.

- Rafaël veut qu'on aille tous au restaurant pour fêter ça. poursuit-elle toujours avec beaucoup d'enthousiasme.

Un repas de famille ? Même pour une occasion pareille non merci.

- Je crois que je vais rentrer moi. J'ai du sommeil à rattraper. je m'empresse de répondre.

Je vois que Cassie aussi n'a pas l'air très motivée. Mais alors qu'elle allait parler elle aussi Lia l'en empêche.

- Ah non toi tu viens. Tu es la star de la soirée alors tu ne pourras pas te défiler.
- D'accord. soupire Cassie.

Je leur souris.

- J'y vais alors. Amusez-vous bien.
- À demain. me répond Lia quand même un peu déçue que je ne vienne pas.

Cassie elle par contre elle a l'air dépitée. Je lui adresse un regard désolé et je vais rejoindre Charlie.

- On peut y aller.
- Tant mieux. Grand-père nous attend dans la voiture.
- J'aurais cru qu'il voudrait rester ici après la soirée qu'il a passé.
- Ouais moi aussi. Mais heureusement ce n'est pas le cas quand il veut quelque chose c'est dur de lui enlever l'idée de la tête.

Je souris et on va vers la voiture.

- Ah et au fait merci pour ton aide pour tout installer. je lui dis en lui donnant un coup de coude.
- Je n'ai rien fais.
- Tu en as fais plus que tu le crois.
- Dans ce cas je suis content d'avoir pu aider.

On monte dans la voiture en se souriant et je me tourne vers Mike qui est à l'arrière.

- Alors Mike tu t'es bien amusé ?
- Oui mais ma jambe c'est une autre histoire.
- Je t'avais dis de te reposer grand-père.
- Je t'ai déjà dis que je n'étais pas un légume Charlie ! Arrête de me faire passer pour un enfant devant Améthyste.

Je souris et Charlie démarre après avoir levé les yeux au ciel.

- Crois-moi Mike j'ai déjà vu pire que toi comme enfant adulte.
- Merci ma petite. En plus j'ai rencontré une femme ce soir.

Charlie et moi on se regarde en souriant.

- Ah oui ? je demande curieuse. Et comment elle s'appelle ?
- Graciella.
- Whaou. Félicitations Mike.
- Grand-père tu sais bien que tu n'as plus l'âge de jouer les Don Juan.
- Laisse le s'amuser un peu voyons.
- Oui écoute la mon petit. Si tu prenais un peu exemple sur moi tu ne dirais pas ça parce que tu serais trop occupé avec ta petite copine à toi.
- Je n'ai pas besoin de tes conseils pour me trouver une fille je te l'ai déjà dis.
- Bah voyons. En attendant moi je rentre à la maison avec un numéro dans la poche et toi zéro.
- Ça m'étonne même que tu n'en aies eu qu'un. je dis en souriant.
- Je n'étais pas au meilleur de ma forme ce soir. Ça doit sûrement être parce que celle qui te sert de mère était dans le coin. Ça m'a bloqué.
- Tu feras mieux la prochaine fois. soupire Charlie de plus en plus désespéré face au comportement de son grand père.

Moi j'aimerais bien vivre avec mes grands-parents comme lui. Ceux du côté de mon père bien sûr parce que du côté de ma mère...disons que les chiens ne font pas des chats.

- En tout cas je suis contente que vous ayez pu être là tous les deux. Et je sais que Cassie aussi l'était.
- On n'aurait raté ça pour rien au monde. sourit Charlie.
- Ça c'est sûr. Sinon j'aurais aussi raté le pare-choc avant de Graciella.
- Grand-père !

Mais moi j'explose de rire. Décidément ce n'est pas un vieux comme les autres lui.

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Voilà pour le chapitre 26. J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter.

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