Vous avez déjà rêvé d'avoir une maison assez grande pour que toute une armée puisse y vivre ? Moi non. J'ai toujours aimé la simplicité que mon père chérissait tant. Et pourtant me voilà de nouveau devant la grande résidence des O'Brien. Cette maison gigantesque qui ressemble presque à un manoir tiré d'un roman de science-fiction vu de l'extérieur mais qui est tout le contraire à l'intérieur. J'aime les romans de science-fiction. Mais quand ils se réalisent dans la vraie vie là c'est autre chose.

- Hey tu es toujours là ?

Je me tourne vers Lia qui ne fait que sourire depuis qu'on est sortis de l'aéroport.

- Oui désolée. Sans vouloir te vexer je n'aime pas vraiment cet endroit.
- Parce que la dernière fois que tu es venue tu t'es disputée avec maman et tu lui as annoncé que tu partais vivre à New-York avec Cassie ?

Je me mets à culpabiliser. C'est vrai que la dernière fois rien ne s'est passé comme il fallait. Et c'est vrai aussi que je me suis emportée mais...ma mère venait de nous dire qu'elle avait décidé de venir vivre ici avec Raphaël. Sur l'île où son mari aimait venir passer ses vacances. Elle allait juste...abandonner tous ces souvenirs pour les remplacer avec un autre homme. Je ne pouvais pas supporter ça, je ne pouvais pas faire comme elle. Et puisque Cassie avait décidé de partir vivre à New-York après le lycée j'ai pris la décision de partir avec elle faire moi ma dernière année là-bas loin de ma mère et de ses foutus caprices. Peut-être que ma réaction a été un peu exagérée mais...si c'était à refaire je ferais exactement la même chose. Sauf que Lia n'a jamais rien fait pour être mêlée dans tout ça, et à cause de moi elle s'est retrouvée seule ici avec deux "beau-frères" au lieu de deux grandes sœurs.

-  Je suis désolée Lia. Je n'ai jamais eu l'intention de t'abandonner. J'ai pris ma décision sur un coup de tête sans vraiment penser à ce que tu ressentirais.
- Ça ne fait rien. Je ne t'en veux pas tu sais.
- Tu en es sûre ?
- Je ne suis pas si rancunière que ça.
- Je vois ça. Fais attention être aussi mâture à ton âge c'est dangereux.
- Maman dis que c'est une bonne chose.
- Maman n'a pas passé une partie de sa scolarité à subir les moqueries des autres. Moi oui.
- C'est vrai ?
- Bien sûr que oui. Je ne suis pas parfaite chouquette.
- Arrête de m'appeler comme ça.
- Jamais.

Je la prends dans mes bras et la serre contre moi.

- Tu es en train de m'étouffer !
- Si je t'étouffais tu ne pourrais plus parler.
- Méthy ne tue pas notre sœur maintenant on vient à peine de la retrouver, rit Cassie plus loin en nous voyant toutes les deux.
- On peut entrer les filles Jimmy nous attend à l'intérieur, dit Raphaël en brisant par la même occasion ce moment parfait entre sœurs.

Lia arrive à s'échapper de mon emprise et va le rejoindre.

- Dépêchez-vous je veux voir les cadeaux que vous m'avez apporté de New-York.
- Quels cadeaux ? je demande comme si je ne savais pas de quoi elle parlait.

Cassie me regarde amusée.

- Ceux qu'elle nous a supplié de lui emmener pendant quatre mois ?
- J'aurais plus dis cinq.
- Ah oui peut-être.

La chouquette se tourne vers nous.

- Fermez la et venez.

On sourit et on se dirige vers la maison. Mais quand on entre les mauvais souvenirs de mon dernier passage me reviennent ainsi que mon envie de m'enfuir d'ici. Je viens de me rappeler pourquoi j'étais partie aussi vite. Tout ici me rappelle que ma place est ailleurs. Mais la voix de Lia me tire de mes pensées négatives.

- Jim descends tout de suite !
- J'arrive !

On entend des bruits à l'étage qui se dirigent vers les escaliers et le visage du plus jeune frère apparaît devant nous. Il ressemble vraiment à Dylan je trouve. Enfin depuis le temps je ne sais même plus à quoi ressemble Dylan. Tout ce dont je me souviens c'est qu'il est beau comme un dieu. Jimmy vient nous rejoindre.

- Salut Cassiopée, salut Améthyste.
- C'est Cassie et Méthy, rétorque l'aînée de notre fratrie.
- Combien de fois on va devoir te le dire Jekyll ? continuais-je.
- Désolé.

Ah oui c'est vrai pourquoi je l'appelle Jekyll ? Tout simplement parce qu'entre lui et son frère c'est à lui que reviens le mieux ce nom. Vous vous doutez donc du nom que je donne à Dylan. D'ailleurs il est où celui-là ?

- Où est l'autre frère O'Brien ?
- Ici.

Je me tourne et là...mon dieu. Encore plus mignon qu'avant et à première vue encore plus arrogant. Le garçon dont toutes les filles rêvent mais qu'aucune n'a. Enfin quand je dis aucune je parle de celles qui ne finissent pas dans son lit. Mais j'essaie de ne pas lui montrer que je le trouve hyper sexy et je lui fais mon plus beau faux sourire.

- Hyde. Je te mentirais si je te disais que je suis contente de te revoir.
- Stone. Je vois que tu es toujours aussi...toi.

Il m'appelle Stone à cause de mon prénom. Puisque l'Améthyste est une pierre précieuse il a choisit de m'appeler comme ça. Pierre. Stone. Je trouve ce surnom ridicule. Mais au lieu de lui répondre avec colère comme il le voudrait je lui souris.

- Avoue le ça t'aurais déçu si ça n'avait pas été le cas.
- Les vacances auraient été moins drôles c'est vrai. Tu as changé de lunettes ?
- Tu l'as remarqué ?
- Ouais. Elles sont encore plus grosses que les anciennes c'est dingue, tu veux vraiment ressembler à un hiboux toi.
- Une blague sur mes lunettes. Franchement tu n'as rien trouvé de mieux ? Je te pensais plus malin que ça avec ton âge mental de cinq ans.

Il sourit puis se tourne vers Jimmy.

- Alors frangin les sœurs Sam t'embête déjà ?

Il passe sa main dans les cheveux de son frère pour les décoiffer ce qui fait grogner ce dernier.

- D'où tu sors Dylan ? demande soudain Raphaël dont j'avais totalement oublié l'existence.
- J'étais avec Ron et Matt.

Aaron et Matthew. Ses deux meilleurs amis qui sont aussi dans son équipe de basket. Ils sont légèrement plus gentils que Dylan. J'ai bien dis légèrement plus gentils. Pas moins cons. C'est pourquoi monsieur le père de famille parfait fait une tête bizarre.

- Et qu'est-ce que vous faisiez ?
- On s'entraînait papa, soupire le délinquant.

Son père paraît aussitôt rassuré beaucoup trop naïf pour chercher à en savoir plus.

- Parfait. Tu as travaillé tes bras roulés ?
- Papa !
- Oui bon d'accord. Je dois sortir un instant, Jimmy tu peux dire à Gina que ses filles sont arrivées.

Je me force à sourire mais je déteste entendre ce prénom.

- Oui j'y vais.
- Surtout prends ton temps, marmonnais-je en espérant secrètement qu'il m'ait entendue.

Je ne suis pas du tout, mais vraiment pas du tout pressée de la revoir. Il monte les grands escaliers blancs et arrive à l'étage. La maison est vraiment belle je l'admets. Spacieuse, les murs sont peints avec des tons pastels, les meubles sont soit en verre soit en marbre et il y a une vue magnifique sur la plage qui est juste derrière la maison. C'est l'ancienne femme de Raphaël qui avait tout décoré ce qui je trouve est encore plus gênant pour nous. C'est d'ailleurs un miracle que ma mère n'ait toujours pas imposé sa loi ici. Mais Lia me ramène à nouveau à la réalité et c'est là que je me rends compte que Raphaël n'est plus là. Bon débarras.

- Cassie il faut que je te montre la peinture que j'ai faite.
- Avec plaisir petite sœur.

Cassie est étudiante en art. Et Lia rêve de devenir peintre donc...c'est logique que je me fasse exclure puisque l'art et moi ça fait dix.

- Ça ne te dérange pas Méthy ?

Je regarde la chouquette en lui souriant.

- Non allez-y je vais m'en sortir seule.
- Dylan peut t'accompagner jusqu'à ta chambre.
- Il peut ? demandons Dylan et moi d'une même voix qui rend la situation assez bizarre.
- Oui et il va le faire.

Elle le fusille du regard et le grand brun soupire.

- Très bien.

Elle sourit fière d'elle et tire Cassie vers les escaliers.

- Passe devant Stone tu connais le chemin.

Je me tourne vers lui en ignorant son ton complètement désintéressé.

- Non vas-y d'abord. Honneur aux femmes.

Il me regarde exaspéré mais...je crois déceler une pointe d'amusement dans son regard. C'est sûrement pour ça qu'il me répond du tac au tac.

- Tu as raison. Et puisqu'il n'y a visiblement pas de femmes dans les parages je vais passer devant.

Et ce crétin passe devant moi un grand sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'il m'énerve à toujours avoir le dernier mot !

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Voilà pour le chapitre 2. J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter.