Chapitre 18
Je commence à marcher vers le cimetière. Hier quand Charlie m'a raccompagnée chez Nessa après le restaurant il m'a proposé de venir avec moi mais...je voulais y aller seule. Je ne suis pas venue ici juste pour les vacances, je suis aussi venue voir mon père. Il est enterré ici, il aimé tellement cette île que.....bref vous imaginez pourquoi je suis aussi en colère contre ma mère de refaire sa vie ici aussi vite avec un autre homme. Sur cette île en particulier. Quand j'arrive finalement devant le grand portail sinistre j'entre en hésitant un peu. Je n'aime pas venir ici, ça me rappelle trop de choses. Je vais directement vers la tombe de mon père sans prendre en compte les autres pierres tombales autour de moi. Une fois sur place je sens mon cœur se briser quand je vois le nom de mon père inscrit sur la pierre. Alors je me laisse tomber à genoux sur l'herbes et j'effleure les fleurs qui sont posées par terre. Lia vient en déposer toutes les semaines, au moins elle ne l'a pas oublié elle. Une larme coule sur ma joue mais je l'essuie aussitôt, mon père n'aimait pas me voir pleurer.
- Salut papa. Je suis venue tu vois ? Je ne t'ai pas oublié.
Même si je vis loin maintenant.
- C'est pour ça que c'est une vraie torture d'être ici, sans toi ce n'est pas la même chose. Il y a Cassie et Lia, Nessa et Molly....Charlie et Mike, mais ils ne sont pas toi.
Je souffle un bon coup pour ne pas recommencer à pleurer puis reprends.
- Je suis allée vivre à New-York comme tu le sais déjà, j'ai vécu un an là-bas loin de cette île et je dois avouer que j'avais trouvé...un petit peu de bonheur. Mais je ne serai jamais vraiment heureuse sans toi.
Je pleure pour de bon cette fois.
- Tu me manques si tu savais.
J'essuie mes larmes encore une fois et je me ressaisis.
- Tu te souviens quand tu m'as appris à faire du vélo ? J'étais vraiment nulle et je tombais tout le temps.
Je souris avec tristesse en repensant à mon père qui me court après pendant que je panique sur mon vélo.
- Une vraie petite catastrophe. Je ne tenais pas dix secondes sans atterrir par terre.
Ce souvenir lui faisait toujours rire.
- Mais tu me disais tout le temps de me relever et c'est ce que je faisais. Et je vais continuer. Je vais continuer de remonter sur le vélo et de pédaler en espérant que...que tu seras fière de moi.
Je sèche complètement mes larmes et caresse les lettres gravées.
- Je t'aime papa.
Je ne peux pas rester plus longtemps sinon je sens que je vais vraiment me mettre à pleurnicher comme une gamine. Mais je reviendrai. Je me lève et me retourne mais je me retrouve face à Dylan ce qui me fait sursauter puisque c'est la dernière personne que je m'attendais à voir ici. Je m'empresse alors de reprendre mes esprits pour ne pas lui montrer que je vais mal.
- Hyde ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Tu n'es pas la seule à avoir un parent enterré ici Stone.
Sa mère. Je n'y avais pas pensé. Mais je n'ai pas envie de lui parler, pas maintenant.
- Eh bien dans ce cas je vais te laisser seul.
Je commence à partir mais sa main s'agrippe à la mienne pour m'arrêter. Je me tourne aussitôt vers lui mais il ne me regarde plus. Il fixe la pierre tombale de mon père.
- Il était comment ?
Cette question me surprend. Pourquoi il me demande ça ? Mais bizarrement dès que ses yeux se tournent vers moi je vois de la sincérité dans son regard. Alors je prends le risque de retourner à côté de lui toujours en me méfiant.
- Il était tout le contraire de ma mère.
Et sans vraiment savoir pourquoi je me laisse aller et je continue.
- Il était attentionné, il riait tout le temps, il prenait toujours soin de nous en nous mettant devant tout le reste et tout le monde l'aimait. Il a sauvé des centaines de vies. C'était le meilleur chirurgien qui existait.
Je fais une légère pause puis continue.
- Une fois je me souviens que je lui ai demandé...pourquoi il avait choisi ce métier en particulier. Il m'a répondu que c'était parce qu'il n'avait pas peur de la mort et qu'il n'y avait pas mieux comme travail pour lui mettre un bon coup de pied au cul.
Je souris en y repensant.
- Il était vraiment incroyable.
Puis je décide de m'arrêter de parler et je regarde nos mains à Dylan et à moi qui sont toujours l'une dans l'autre. J'aimerais bien partir mais je ne sais pas pourquoi quelque chose d'autre que sa main me retient. Un grand silence s'installe pendant quelques minutes. Mais c'est bizarre....ce n'est pas vraiment dérangeant. C'est même assez apaisant.
- Ma mère était photographe, dit-il soudain en brisant le silence.
Je crois bien que c'est la première fois qu'il me parle vraiment de sa mère. Alors je le laisse continuer.
- Elle avait ce truc qui faisait qu'elle pouvait voir le monde d'une façon différente. J'ai toujours voulu voir comme elle. Je me souviens même que le jour où elle m'a offert un appareil photo j'étais....comme un vrai gamin.
Cette remarque me fait sourire. Mais quand je tourne la tête ses yeux bruns me fixent, alors je m'empresse de détourner le regard.
- Elle avait l'air géniale comme mère.
- Elle l'était.
C'est là que je me rends compte que lui et moi on n'a jamais été aussi proche qu'en parlant de nos parents.
- Mon père t'aurait aimé en tout cas. Pas pour ton côté arrogant, prétentieux et dragueur bien sûr.
Il rit très doucement mais assez pour que je l'entende.
- C'est plutôt parce que lui aussi il aimait faire des blagues ridicules aux gens et parce que...parfois il aimait se cacher derrière son côté dur à cuire quand ça allait mal.
Je le regarde à nouveau en souriant et il me sourit à son tour. Mais même si maintenant je voudrais rester avec lui, je décide de lâcher sa main et de m'éloigner légèrement de lui.
- Je pense que je devrais y aller maintenant.
Je me retourne.
- Pourquoi tu es partie ? ajoute-t-il soudain alors que je m'apprêtais à m'éloigner de lui.
Je me tourne à nouveau vers lui.
- Tu sais très bien pourquoi.
Son sourire arrogant refait surface.
- Il faudra bien que tu reviennes un jour ou l'autre.
- Peut-être mais...pour le moment c'est mieux que ce qui est arrivé ne se reproduise pas.
- C'est ce que tu veux ?
- C'est ce que je préfère.
Il ne dit rien d'autre et se contente de me tourner le dos. Alors je fais pareil et je pars vers la sortie du cimetière. Ce soir il y a une soirée chez Molly et je suis sûre de le voir là-bas. Apparemment tout me ramène toujours à monsieur Dylan O'Brien. Cassie me dirait sûrement que c'est peut-être le destin qui me joue des tours. Ou que je suis juste maudite. Maudite d'être attiré par un garçon que je déteste et que je ne peux pas avoir.
Je ne m'amuse pas vraiment à cette soirée. D'habitude j'aime danser et boire jusqu'à l'évanouissement mais...pas ce soir. Je n'ai pas la tête à ça. A la place je passe mon temps à observer les gens autour de moi, mon verre de bière à la main.
- Tu cherches quelqu'un ?
Je sursaute et me tourne vers Molly qui vient d'arriver à côté de moi. Mais je fais comme si je ne savais pas de quoi elle parle alors que c'est tout le contraire.
- Moi ? Non.
- Tu en es sûre ? sourit-elle.
- Ouais. Je...je profite de la soirée comme tu vois et...je ne cherche absolument personne ici. Personne.
- Si tu le dis. En tout cas...il y en a un qui a l'air de vraiment s'amuser plus que toi.
Elle se retourne et dès que je suis son regard je vois Dylan plus loin en train de parler avec une fille qui est entre lui et le mur.
- Après je dis ça je dis rien. ajoute mon amie avant de partir.
Je continue de regarder Dylan et cette fille jusqu'à ce que quelque chose s'éveille en moi. Je ne sais pas ce que c'est mais...en tout cas ça me force à boire mon verre d'une traite et à me diriger vers la piste de danse. Après tout pourquoi je ne pourrais pas m'amuser moi aussi ?
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Voilà pour le chapitre 18. J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à commenter et à voter.
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